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Actes Sud
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L'histoire de Vivian Maier (1926-2009) est celle d'une nanny ayant traversé sa vie dans le silence avant d'être révélée comme photographe. Autodidacte, elle invente son langage à la croisée de la photographie humaniste et de la street photography. Qu'elle s'intéresse aux enfants ou aux quartiers ouvriers, elle représente ceux qui sont les oubliés du rêve américain. Ses autoportraits témoignent d'une quête d'identité au sein d'un monde où elle ne semblait pas avoir de place.
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Susan Meiselas (née en 1948), membre de l'agence Magnum depuis 1976, réinvente le rôle de témoin du photographe afin de permettre à ceux qui n'ont pas de voix de prendre la parole. Que ce soit avec les adolescentes new-yorkaises ou les femmes victimes de violences, elle maîtrise parfaitement la distance - tant physique que politique - dans un travail collaboratif qui s'installe dans la durée. Du Nicaragua au Kurdistan, elle remet en question les notions de vérité et interroge les codes du photojournalisme.
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Ouvrage publié en lien avec l'exposition de Sophie Calle lors des prochaines Rencontres d'Arles.
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Témoin passionnée, Mary Ellen Mark (1940-2015) utilise la photographie et le cinéma pour plonger profondément dans la vie des autres comme un moyen d'embrasser leur humanité et de la partager avec un public plus large, en donnant à ses sujets une voix significative, souvent puissante.
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Ce qui passionne Ruth Orkin (1920-1985), c'est le cinéma, c'est l'image-mouvement, c'est le temps. Face à la difficulté de s'établir en tant que femme cinéaste aux États-Unis du début du XXe siècle, elle invente un langage visuel à la croisée de la photographie et du cinéma. Du road movie ("Bicycle Trip", 1939) au roman photo ("American Girl in Italy", 1951) en passant par des nombreux reportages et le montage du célèbre film Little Fugitive (précurseur de la Nouvelle Vague), ses séries emblématiques sont empreintes de théâtralité, de mouvement et de narration. Au-delà de l'image en mouvement et en deçà de l'image fixe, son écriture photographique imbrique constamment ces deux temporalités.
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Surréaliste, Claude Cahun excelle dans l'autoportrait et le photomontage. Elle y traduit son goût pour le symbolisme et une forme th éâtralisée de la vie. Son autobiographie par l'image fait une large place à l'identité de genre : elle préfère l'indéfinition. « Toute création est création de soi », dit-elle, rebelle à toute identification et considérant que « les étiquettes sont méprisables ».
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Ce livre dessine une histoire de la photographie allongée, invitant à voyager de lit en lit au gré des nuits et des rencontres. Nombre de photographes se sont emparés de ce motif tout à la fois intime et universel, depuis les portraits mortuaires du XIXe siècle jusqu'au lit transformé en néo-bureau pour le télétravail au XXIe siècle. Nouvelle matrice créative, il brouille la frontière entre privé et public, fiction et documentaire.
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Que faites-vous de vos morts (2024)
Sophie Calle
- Actes Sud
- Arts - Photographie
- 6 Novembre 2024
- 9782330196684
En 2017, à l'occasion du décès de son père, Sophie Calle s'est posé cette question qu'elle partage avec nous : "Que faites-vous de vos morts ?". La première édition de ce livre regroupait des photographies prises par l'artiste à travers le monde dans des cimetières, accompagnées d'une sélection de messages laissés par les visiteurs. Cette nouvelle édition intègre les messages recueillis lors de son exposition à la chapelle du Centre de la Vieille Charité à Marseille en 2019 .
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Je m'empare du monde où qu'il soit
Sabrina Pisu, Letizia Battaglia, Eugenia Fano
- Actes Sud
- Peinture
- 22 Janvier 2025
- 9782330199692
Biographie de Letizia Battaglia (1935-2022), photojournaliste italienne, connue pour son travail sur les meurtres de la Cosa Nostra qui se sont intensifiés dans les années 1980-1990. La photographe raconte à son amie journaliste, Sabrina Pisu, sa vie intime, professionnelle et artistique. Elle explique le climat politique et social dans lequel ont été prises ses photographies. Dans la seconde partie de l'ouvrage, L'horreur et la beauté, Sabrina Pisu revient sur le monde du journalisme italien, la mafia et le contexte des années de plomb en Italie.
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D'abord apprentie chez un photographe de quartier, puis laborantine et photographe au magazine Votre beauté, Dolorès Marat, née en 1944, commence, à presque 40 ans au milieu des années 1990, une oeuvre personnelle peuplée d'énigmes et d'ambiances étranges, de figures séduisantes et sensuelles, de scénarios sans issue.
Le flou de bougé est la composante reconnaissable du travail de Dolorès Marat. Elle se hâte de photographier, répondant à son instinct, et ce mouvement précipité se retrouve dans ses images. Le procédé de tirage Fresson, qu'elle privilégie jusqu'à la mort de Michel Fresson (2020) avant de pratiquer le tirage sur un papier japonais artisanal, donne à ses clichés un aspect velouté et des couleurs spectrales. Elle est une photographe de la nuit, de l'illusion, du rêve. -
Publié pour la première fois en 1994 et régulièrement réédité et enrichi depuis, «Des histoires vraies» revient cette année pour la huitième fois augmenté de trois récits inédits. Sophie Calle continue à nous raconter ses histoires, dans un langage précis et sobre, avec le souci du mot juste. Tantôt légères et drôles, tantôt sérieuses, dramatiques ou cruelles, ces histoires vraies, toutes accompagnées d'une image, livrent dans un work in progress les fragments d'une vie.
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Toujours en activité à 96 ans, Sabine Weiss a contribué de manière majeure au courant de la photographie humaniste française, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis ou encore Brassaï. Le goût de la rencontre, le souci de la technique et une curiosité vive et constante pour l'observation des gens - anonymes ou personnalités publiques - apparaissent comme les fils conducteurs d'une oeuvre très diverse.
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Framboise : Quelques hypothèses sur Françoise Dorléac
Aurélien Ferenczi
- Actes Sud
- Institut Lumiere
- 1 Mai 2024
- 9782330192945
Au début de l'été 1967, Françoise Dorléac disparait. Elle avait vingt-cinq ans mais était déjà une actrice accomplie qu'on avait admirée dans L'Homme de Rio, La Peau douce ou Les Demoiselles de Rochefort.
Comme sa soeur Catherine Deneuve, elle avait tout pour réussir : le talent, la beauté, la jeunesse. Le mystère Françoise Dorléac, c'est la trajectoire-météore d'une jeune femme de son temps, sans doute même en avance, reflet d'une feinte insouciance, aujourd'hui disparue.
Ce livre est un exercice d'admiration. Il cherche à raconter l'avènement d'une enfant du 16e arrondissement de Paris, devenue, en quelques films, une grande actrice. -
Nouvelle édition revue et augmentée de ce classique de la collection Photo Poche consacré à l'oeuvre de la célèbre photographe et cinéaste.
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Maria Callas
Jean-Jacques Groleau
- Actes Sud
- Biographies, Témoignages, Chroniques, Correspondance
- 6 Septembre 2023
- 9782330182175
Pour le centenaire de la naissance de Maria Callas, Jean-Jacques Groleau rend hommage à la femme autant qu'à l'artiste. Ce récit vif et limpide tente de retracer avec un grand réalisme la vie d'une chanteuse entièrement dévouée à son art.
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Entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Madrid, la Suisse et l'école du Louvre à Paris, Martine Franck, belge d'origine, a connu des années de formation et d'études qui ont forgé sa vision transculturelle du monde et de sa diversité. De là, peut-être, son aptitude naturelle à appréhender l'universalité des conditions mais aussi, dans l'acception sartrienne du terme, la spécificité des situations.
La photographie, qu'elle commence à pratiquer dans sa vingt-cinquième année, comble et exacerbe cette disposition aux voyages, à l'observation et aux enquêtes. Dès cette période s'engage aussi son indéfectible complicité avec Arianne Mnouchkine et le Théâtre du Soleil dont elle partagera photographiquement les aventures en en construisant la mémoire visuelle. Après avoir été l'assistante de plusieurs photographes, elle entame une carrière de photographe indépendante et publie régulièrement dans la presse internationale avant de rejoindre Magnum en 1980.
Si l'on évoque parfois le classicisme de son style, c'est pour en souligner l'évidente rigueur comme l'exigence formelle qui s'y déploie. C'est dans ses célèbres portraits d'artistes, d'intellectuels ou de moines tibétains (univers avec lequel elle entretient de longue date une proximité revendiquée), et dans ses paysages d'Inde ou d'Irlande que s'affirme cette sérénité construite qui semble signer sa manière.
Réservée, elle confesse dans une correspondance avec l'écrivain John Berger : " J'ai souffert d'être timide... parler aux gens me coûtait ; tenir un appareil m'a donné une fonction, une raison d'être quelque part comme témoin " et précise : " L'appareil est en lui-même une frontière, une barrière telle qu'on la brise constamment pour se rapprocher du sujet. " Cette pudeur, adossée à une forte conviction, confère à ses reportages humanitaires - on pense par exemple à son exemplaire collaboration avec l'association Les petits frères des pauvres - une dimension particulière où Martine Franck, en évidente empathie avec les êtres qu'elle photographie, nous les restitue dans la digne plénitude de leur humanité.
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Farouchement libre et indépendante, l'Américaine Jane Evelyn Atwood, parisienne d'adoption, fait preuve depuis plus de trente ans d'une clarté radicale quant aux raisons qui l'ont conduite à devenir photographe.
L'acte photographique, pleinement imbriqué dans le réel qu'il documente, est, semble-t-il pour elle, un acte moral : il conjugue une prise de responsabilité et une prise de vue. L'engagement dans chaque nouveau travail est initialement vécu sur le mode de la nécessité et de l'empathie. Révélée au tournant des années 1970, Jane Evelyn Atwood, première lauréate du prestigieux prix de la fondation W. Eugene Smith en 1980, a imposé l'acuité de son regard et la spécificité de son mode opératoire à travers ses recherches et ses reportages consacrés aux légionnaires, aux "vieillesses", aux jeunes aveugles ou aux mutilés des mines antipersonnel.
Elle est l'une des premières à opter pour ce qu'il est convenu d'appeler un travail au long cours, ne pénétrant les univers qui la requièrent qu'après s'être longuement documentée sur eux, telle une cinéaste qui multiplierait les repérages. A l'instar d'un W. Eugene Smith ou d'un Lewis Hine, l'oeuvre de Jane Evelyn Atwood s'inscrit dans les temps forts de l'histoire de la photographie sociale.
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Récente directrice artistique du festival Photoquai, Françoise Huguier décrit son programme comme «un voyage à l'écoute du bruit du monde où la multiplicité des regards invite à la découverte d'autrui comme un autre soi-même», et présente les photographes de toutes origines choisis par ses soins comme «des veilleurs, des gardiens, nous empêchant de nous endormir». Il n'est pas impossible d'entendre aussi ces mots comme ceux de l'autoportrait involontaire de leur auteur. Car, chez Françoise Huguier, la photographie semble relever d'une forme d'énergie vitale, d'une manière innée d'être au monde, perpétuellement attentive aux multiples facettes de sa réalité, pour témoigner et rendre compte, bien sûr, mais, plus encore, pour y participer corps et âme.
Née en France, Françoise Huguier a grandi au Cambodge où son père dirigeait une vaste plantation. À l'âge de huit ans, elle et son frère sont pris en otages par des rebelles ; leur captivité durera huit mois. Une épreuve décisive qu'elle taira durant de longues années (J'avais huit ans, 2005). Profondément marquée par les luttes et les idéaux des années 1970, auxquels elle n'a peut-être jamais renoncé, Françoise Huguier tisse depuis bientôt quarante ans une oeuvre photographique dont l'éclectisme formel le dispute à l'unicité critique du regard. Successivement membre de l'agence VU' puis de Rapho, elle collabore de longue date à de nombreux organes de presse, notamment Libération, et acquiert une reconnaissance internationale.
Cinéma, politique, société, mode - on sait sa longue collaboration avec le couturier Christian Lacroix -, la palette des centres d'intérêt de la photographe - et maintenant cinéaste - est aussi diverse et originale que ses pratiques photographiques qui alternent avec bonheur reportages au long cours, photographie documentaire, portraits ou paysages.
Mais c'est aussi à la découverte et à l'exploration de grandes régions du monde que la photographe ne cesse de se vouer. Les rives de certains grands fleuves nourriciers (Niger, Mékong, Neva), riches de peuples et de cultures multiples, exercent sur elle une attraction irrépressible. L'Afrique, qu'elle a longuement parcourue - et dont elle a passionnément révélé les talents, tels Seydou Keïta ou Malick Sidibé - du Mali au Burkina Faso en passant par l'Afrique du Sud, lui a inspiré deux grands livres (Sur les traces de l'Afrique fantôme, 1990, et Secrètes, 1996). De même la Russie postsoviétique, des confins sibériens glacés (En route pour Behring, 1993) à l'exiguïté des appartements communautaires de Saint-Pétersbourg (Kommunalki, 2008), requiert son extrême attention. Dans ses longues et fréquentes pérégrinations, on pourrait dire de Françoise Huguier qu'elle est son propre «fixeur», ce personnage particulier tout à la fois guide, interprète et informateur que s'attachent parfois les photoreporters. C'est solitairement qu'elle définit ses itinéraires, ses champs d'investigation, selon des critères intimes qui fondent une approche anthropologique et plastique en marge de la rumeur du monde, n'hésitant jamais à laisser l'inattendu et l'imprévu modifier son dessein originel. Parmi les innombrables rencontres que ses voyages engendrent et les fortes images qu'elle en rapporte, se détachent notamment des visages de femmes. Françoise Huguier porte sur celles-ci un regard véritablement unique, empreint d'une complicité inquiète et chaleureuse, qui nous offre des portraits admirables de mères, de soeurs, de jeunes filles, qu'une même condition universelle semble relier. Elle dit à ce propos : «Les femmes m'ont permis d'entrer à l'intérieur des maisons. Dans le secret des chambres, je parle, je laisse se dissiper les timidités et j'amène ma confidente, bientôt mon amie, là où la lumière sera la plus belle sur elle.» L'oeuvre de Françoise Huguier, dont ce nouveau titre de la collection «Photo Poche» entend rendre compte, est tout entière traversée par une lumineuse générosité.
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Dans cet essai littéraire en forme d'exercice d'admiration, Virginie Apiou met en lumière les multiples facettes de l'une des actrices les plus fascinantes du cinéma français et tente, à travers l'évocation de sa filmographie, de sa vie et de son combat féministe, de cerner le « mystère Seyrig ».
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Julia Margaret Cameron s'initie à la photographie. Avec autant de passion que de détermination. Le poulailler est transformé en studio, la cave à charbon en chambre noire. D'abord moquée par une critique qu'on peut soupçonner de misogynie, elle développe une pratique photographique bien éloignée des préoccupations de perfectionnement technique et de réalisme documentaire de ses contemporains. En effet, ses aspirations artistiques et picturales la conduisent à produire des portraits de grand format, des scènes bibliques comme des scènes de genre. Auteur prolixe, elle utilise comme modèle le cercle d'artistes et d'intellectuels qui l'entourent comme ses proches ou sa femme de chambre. Femme émancipée, elle fait de sa passion pour la photographie une activité professionnelle, exposant et commercialisant ses tirages. Photographe précurseur, par son soucis constant de la maîtrise de la lumière et du flou, par l'intensité émotionnelle de ses portraits, Julia Margaret Cameron suscite, dès le début du vingtième siècle, l'admiration d'Alvin Langdon Coburn ou d'Alfred Stieglitz, et inspire très largement le mouvement pictorialiste.
Introduction et chronologie de Pamela Glasson Roberts 62 photographies reproduites en quadrichromie notices biographique et bibliographique
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55e Rencontres internationales de la photographie
Collectif
- Actes Sud
- Arts - Photographie
- 28 Juin 2024
- 9782330193034
Catalogue des 55e Rencontres internationales de la photographie.
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Helen Levitt (1913-2009) a saisi la vitalité de l'aire de jeux informelle que constitue la rue. Elle témoigne de la coexistence, parfois heureuse parfois conflictuelle, des minorités ethniques, dans le Brooklyn de son enfance, ou dans le Lower East Side et les quartiers Nord de Manhattan - Harlem, Spanish Harlem - d'où proviennent la plupart des images prises à partir de 1936.
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[...] Tout le Tanztheater de Pina Bausch est dans la porosité du visible et du et du refoulé, du chaste et du grotesque, images qui insistent dans l'entre-deux du rêve de la conscience, danse de nos images mentales. Les photographies de Guy Delaha saisies dans le vif des représentations du Tanztheater Wuppertal, sont autant de précipil d'une fièvre à laquelle Pina Bausch et ses fabuleux interprètes ont donné le corps d'une aventure démesurée, épique et humaine. "C'est beau quand on voit vivre quelqu'un", remarquait simplement Pina un jour qu'elle demandait à ses interprètes "une chose avec [leur] souffle". Contre l'asphyxie du sensible, des images viennent ici respirer, elles quittent déjà les pages qui les contiennent pour poursuivre leur libre voyage dans la mémoire.
Jean-Marc Adolphe