L'oeuvre de Frida Kahlo (1907-1954) est peu abondante. Elle ne se compose que de cent quarante-trois peintures, de format généralement réduit, dont deux tiers d'autoportraits. Ce narcissisme frappant est en lien étroit avec sa biographie, avec son pays et son époque, avec ses dons naturels complètement excentriques. Il n'est pas étonnant que les grands «énigmatiques» du XVIe siècle, Jérôme Bosch et Bruegel l'Ancien, figurent parmi ses peintres de prédilection:Frida Kahlo ne montre jamais ses blessures directement, qu'elles soient corporelles - celles qui ont été provoquées par les accidents et les maladies - ou psychologiques. Sa langue symbolique est faite de clés subtiles; elle est riche de métaphores puisées au fonds de presque toutes les cultures du monde. Les mythes fondateurs aztèques, les mythologies extrême-orientales et antiques et les croyances populaires catholiques se mêlent au folklore mexicain et à la pensée de son époque, avec Marx et Freud. Exotiques et explosives, significatives et vitales dans leur discours artistique, les images de Frida Kahlo sont le miroir d'une âme complexe et souvent effrayante:«Ma vérité intérieure», avait-elle coutume de dire.
Sonia Delaunay s'est longtemps effacée derrière l'oeuvre de son mari Robert qu'elle vénérait. Mais qui est-elle vraiment ? Moderne, exigeante et visionnaire, du couple Delaunay, la vraie créatrice, c'est elle.
Seule femme peintre parmi l'avant-garde naissante, Sonia souffre de sa réputation de « touche à tout ». Avec ses tissus imprimés, ses meubles, ses objets, ses vêtements, elle fait vivre sa famille, mais surtout crée l'art d'embellir le quotidien. Généreuse, elle se lie d'amitié avec les artistes majeurs de son époque - Apollinaire, Cendrars, Tzara, Diaghilev, Kandinsky - qui s'invitent à sa table et avec lesquels elle collabore dans une camaraderie joyeuse et inventive.
Sophie Chauveau raconte avec passion le destin d'une artiste exceptionnelle, une vie magnifique, bousculée par deux guerres et toutes les révolutions picturales du XXe siècle.
Comment devenir artiste lorsqu'on est née femme, à une époque où celles qui appartiennent au « deuxième sexe » ne peuvent accéder à l'École nationale des beaux-arts ? C'est au tournant des XIXe et XXe siècles que les femmes peintres et sculptrices vont lutter pour être reconnues comme des artistes à part entière, passant comme Suzanne Valadon du statut de modèle à celui de peintre accomplie.
Coréalisé par le monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse et le musée des Beaux-Arts de Limoges, cet ouvrage, Valadon et ses contemporaines, révèle le rôle méconnu des femmes dans les révolutions artistiques de la modernité naissante de 1880 à 1940, en réunissant près de 50 femmes artistes.
Célèbres comme Camille Claudel, Marie Laurencin, Sonia Delaunay ou Séraphine de Senlis, et d'autres moins connues, elles démontrent que le talent artistique n'a pas de genre.
À une époque où l'indépendance des femmes était radicalement proscrite par les normes sociales, Georgia O'Keeffe fait figure de liberté. Elle se déplace à sa guise d'une côte à l'autre des États-Unis, choisissant ses foyers entre l'activité débordante de New York avec son mari Alfred Stieglitz et l'autonomie réconfortante plus solitaire du Nouveau-Mexique. Elle met un point d'honneur à produire de l'art où qu'elle soit. Elle transforme les espaces et les objets que d'autres pensent connaître en chefs-d'oeuvre de lignes et de couleurs. Elle affirmait que regarder l'un de ses tableaux c'était voir comme elle voyait, et non de quelle manière elle vivait. Les aquarelles et les peintures de Georgia O'Keeffe, les photographies des plus grands artistes qui l'ont entourée tout au long de sa vie ainsi que les images d'archives de ses amis et de sa famille provenant du Georgia O'Keeffe Museum font la richesse de cette biographie.
Les toiles captivantes de Frida Kahlo (1907-54) étaient à bien des égards l'expression d'un traumatisme. Très grave accident de la route à 18 ans, santé fragile, mariage houleux, fausse couche et absence d'enfant, elle transforma toutes ses souffrances en art révolutionnaire.
Dans ses autoportraits fidèles ou métaphoriques, Kahlo pose sur le spectateur un regard brûlant d'audace, elle rejette son destin de victime passive et préfère entrelacer les expressions de son expérience pour façonner un lexique vital hybride où se mêlent réel et surréel: cheveux, racines, veines, tendons et trompes utérines. Nombre de ses oeuvres explorent aussi les idéaux politiques communistes qu'elle partage avec Rivera. Elle décrivit ses toiles comme « la chose la plus sincère et la plus réelle que je pouvais faire pour exprimer ce que je ressentais à l'intérieur et à l'extérieur de moi-même ».
Ce livre présente l'oeuvre foisonnante de Frida Kahlo et explore sa détermination sans faille en tant que peintre, icône féministe et pionnière de la culture latino-américaine.
Durant près de soixante-dix ans, Georgia O'Keeffe (1887-1986) fut considérée comme une figure majeure de l'art moderne américain. Et au-delà, sa notoriété ne fut pas liée aux styles et aux tendances éphémères de l'art, mais plutôt à sa vision singulière, reposant sur la découverte de formes fondamentales et abstraites dans la nature.
Les thèmes de prédilection de Georgia O'Keeffe étaient des paysages, des fleurs et des ossements, chaque sujet étant exploré durant plusieurs années à travers des séries successives. Certains travaux se poursuivirent sur plusieurs décennies et donnèrent lieu à 12 variations ou plus d'une même image originale. Parmi elles, les plus célèbres sont ses très gros plans d'arums et d'iris. En agrandissant le plus petit pétale pour qu'il couvre la toile entière, O'Keeffe a élaboré un style annonçant l'abstraction, qui s'appuie sur les formes et les lignes, lui valant le titre de «mère du modernisme américain». En 1946, O'Keeffe devient la première artiste féminine à se voir consacrée une exposition au MoMA de New York.
Cet ouvrage introductif de la Petite Collection 2.0 proposée par TASCHEN retrace la longue et lumineuse carrière de Georgia O'Keeffe à travers ses principales peintures, des photographies d'époque et des portraits pris par Alfred Stieglitz, son époux. On suit l'artiste dans ses innovations avant-gardistes, ses découvertes majeures, ses voyages et inspirations qui l'ont menée vers l'Asie du Sud, l'Inde, le Moyen-Orient et surtout vers les paysages majestueux, les couleurs vives et la flore exotique du Nouveau-Mexique.
Entre 1780 et 1830, les artistes femmes accèdent en France à une visibilité inédite. Transformé par la Révolution française, l'espace de production artistique s'ouvre de manière inédite aux femmes. Sont ici présentées les oeuvres d'Élisabeth Vigée Le Brun, Adélaïde Labille-Guiard, Marguerite Gérard, Marie-Guillemine Benoist ou Constance Mayer, aux côtés de nombreuses autres plasticiennes célébrées en leur temps : Angélique Mongez, Henriette Lorimier, Pauline Auzou, Hortense Haudebourt-Lescot Adèle Romany, Joséphine Sarazin de Belmont etc. Les conditions de la pratique artistique pour les peintres femmes à cette époque, leur accès à la formation, leur insertion dans le milieu professionnel grâce aux réseaux de sociabilité, la réception critique et publique de leur présence aux Salons méritent d'être redécouverts pour que soit enfin réévalué le rôle, actif et déterminant qu'en tant qu'artistes elles ont tenu dans l'histoire de l'art de la Révolution à la Restauration. N'est-il pas temps de les voir en peintres puisque tel fut leur choix ?
Exposition organisée par le Musée d'Art et d'Histoire de l'Hôpital Sainte-Anne, du 31 janvier au 31 mai 2020.
L'artiste et écrivain allemande Unica Zürn, de son vrai nom Nora Berta Unica Ruth Zürn, naît le 6 juillet 1916 à Berlin. Après des études commerciales, Unica Zürn devient scénariste et auteur de films publicitaires jusqu'en 1942. A partir de 1939, sa mère l'introduit dans la haute société nazie. En 1949, année prolifique, elle publie ses premiers récits en prose dans la presse, réalise plusieurs contes radiophoniques et fréquente le milieu du cabaret.
C'est en 1953 qu'elle rencontre Hans Bellmer qui devient son compagnon, et ce, jusqu'à la fin de ses jours. Lui écrit, elle compose des anagrammes et des dessins. A la même époque, elle rompt de manière définitive tout contact avec sa mère qui l'avait associée à la «période criminelle nazie».
1956 est l'année de sa première exposition personnelle parisienne à la galerie Le Soleil dans la Tête. Et en 1959, elle participe avec Hans Bellmer à l'Exposition internationale du surréalisme chez Cordier. En 1957, elle rencontre Henri Michaux qui lui inspire le personnage de son roman « L'Homme-Jasmin ».
À la suite d'une dépression nerveuse et d'une « crise » schizophrénique, elle fait un séjour à la clinique Wittenau et une première tentative de suicide. Pendant une dizaine d'années, les crises alterneront avec des séjours en clinique, à Sainte-Anne à Paris (septembre 1961), à La Rochelle, à Maison-Blanche à Neuilly-sur-Marne (1966, 1969 et 1970). En clinique, elle dessine à l'encre de Chine et peint. Le 19 octobre 1970 autorisée à sortir de Maison-Blanche où elle est internée depuis 1969 , elle se rend chez Bellmer et se suicide en se jetant par la fenêtre de son appartement.
Cette exposition s'inscrit dans la continuité historique des présentations de la Collection Sainte-Anne, et de la préfiguration des prochaines salles d'exposition du musée dans l'ancienne chapelle de l'hôpital.
Ce livre soulève le drap spectral de l'oeuvre picturale d'Amandine Urruty pour en traquer la singularité pop hantée d'un carnaval d'inspirations classiques et contemporaines. Du cinéma de Lynch et de Kubrick à la Mesnie Hellequin et au Carnaval, de Où est Charlie ? au Jardin des délices, Pacôme Thiellement décrypte et inscrit l'oeuvre sombre et fourmillante d'Amandine Urruty dans une lignée historique et géniale où s'épousent arts populaires et art majeur dans le tourbillon des nuances de gris de l'artiste.
À travers trente-cinq reproductions, dont la plupart inédites à ce jour, ce livre invite au grand plongeon dans le foisonnement fascinant d'une oeuvre singulière et obsédante.
Premier ouvrage consacré aux "livres en accordéon" (dits leporellos) peints par Etel Adnan, ce livre réunit plus d'une trentaine de ces oeuvres allant des années 80 à maintenant. Un texte de l'artiste, publié en français et en anglais relate la découverte à San Francisco, dans les années 60 de ce type d'ouvrage et des singulières qualités qu'il offre à l'artiste. Jean Frémon analyse l'emploi du leporello par Etel Adnan tandis qu'Anne Moeglin-Delcroix situe avec compétence et concision l'emploi du leporello par divers artistes contemporains.
Une biographie monumentale et très documentée invitant à redécouvrir l'originalité de l'artiste Leonor Fini, dont la peinture se nourrit d'une inépuisable créativité et d'une culture cosmopolite.
Lucas Cranach, dit l'Ancien (1473-1553) est considéré comme le grand maitre de la Renaissance allemande. Auteur de plus de quatre cent oeuvres, il peint d'abord des tableaux d'inspiration religieuse, dans un style proche de Dürer et de l'Ecole du Danube. Par la suite, il participe à la création de l'iconographie protestante et exerce l'activité de peintre de la cour. Célèbre dans toute l'Europe, son activité est poursuivie, à sa mort, par son fils Lucas Cranach dit le Jeune.
Beaux Arts éditions accompagne le visiteur dans l'exploration des chefs d'oeuvres de l'artiste. Il apporte une mise en perspective du parcours de Cranach en revenant sur les grandes lignes de la Renaissance et des révolutions qu'elle a engendré: dans la représentation des proportions du corps humain, ou l'illustration des thèmes humanistes.
Mots d'un regard : les yeux d'un homme se prennent de poésie pour les toiles d'une femme. Au départ, un hasard : Em (Emmanuel Lascoux) ose franchir en l'absence d'Iz (Isabelle Perez) la porte de l'atelier de Genève. Il y laisse une première lettre, prix du choc dérobé. Puis, rentré chez lui en Normandie, l'oeuvre inconnue lui manque tellement que naît un jeu : une image contre une lettre, avec une seule règle, que les mots courent à la vitesse des yeux. Voici née cette correspondance, où mots et images sont en regard, et s'expliquent entre eux leur attirance. Isabelle Perez, artiste plasticienne, née à Paris en 1966, vit et travaille à Genève. La figuration et la « défiguration » en peinture, ainsi qu'en gravure et en sculpture, caractérisent son oeuvre. Les peintures reproduites dans cet ouvrage ont été réalisées durant une période de dix ans et ont fait l'objet, accompagnées des textes d'Emmanuel Lascoux (écrivain et helléniste), d'une exposition à la galerie la Vie de Bohème à Broglie en Normandie. Aujourd'hui, un livre d'artiste intitulé Mots d'un regard va naître de cette rencontre entre une peintre et un écrivain.
" Par la peinture, Nicole Gaulier a entrepris d'embrasser et de ré-enchanter le monde dans sa totalité et par tous ses éléments. Tout est bon à peindre, tout est sujet et objet plastique. Le moteur est là, dans ce vertige d'appropriation de l'ensemble par le particulier, de l'infini par l'unité. "