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Le Fonds Jeanne Moreau pour le théâtre, le cinéma et l'enfance, créé en 2017 après le décès de l'actrice, a ouvert ses archives et rendu possible la publication de cet ensemble de textes inédits. Quelques-uns évoquent, sur un mode léger et joyeux, ses jeunes années, d'autres sa vie et sa longue carrière. Tous composent le portrait très attachant d'une femme singulière et fascinante.
Ces écrits sont suivis de la correspondance de Jeanne, dont ont été transcrites les lettres les plus marquantes (à Klaus Michael Grüber, à Roger Nimier), celles qui lui furent adressées par ses amis (Pedro Almodóvar, Paul Auster, Louis Malle, Florence Malraux, Yves Saint Laurent, Delphine Seyrig, François Truffaut, Agnès Varda...), ainsi que des hommages des cinéastes (George Cukor, Joseph Losey, Jean Renoir, Orson Welles...).
Un livre richement illustré, qui révèle des documents rares : photos de famille, d'enfance, de tournage et d'amitiés. -
Les écrans sanglants : cinéma d'horreur, mysticisme et regard féminin
Claire Cronin
- Le Gospel
- 8 Novembre 2024
- 9782494054097
Dans Les Écrans sanglants, Claire Cronin évoque son obsession pour les films d'horreur en tous genres?: les chefs d'oeuvres de Dario Argento, William Friedkin ou Ari Aster comme les franchises commerciales qu'elle regarde chaque soir avant de dormir. En s'interrogeant sur cette attirance, elle met en question la place des femmes dans ce récit, tisse des liens avec son éducation catholique, le mysticisme du Sud des États-Unis et les grands penseurs de notre époque, Guy Debord, Susan Sontag, Mark Fisher ou Jean Baudrillard. Un texte hybride entre mémoires, littérature et critique socio-culturelle qui donne une vision intime, philosophique et politique du cinéma contemporain.
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Entre son premier court-métrage, Saute ma ville (1968), et No home movie (2015), Chantal Akerman (1950-2015) a réalisé plus de 40 films. Le retentissement de Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080, Bruxelles, chef-d'oeuvre de près de 4 heures qu'elle tourne à l'âge de 25 ans avec Delphine Seyrig, lui assure une notoriété immédiate. Le rôle que les femmes occupent dans son oeuvre lui vaut d'être identifiée comme une cinéaste féministe, adjectif qu'elle accueillait volontiers mais avec réserve, comme toute espèce d'assignation. Chantal Akerman est également la première cinéaste, dès les années 1990, à investir les lieux de l'art contemporain?: ses installations continuent d'être exposées dans les galeries et musées du monde entier.
Son oeuvre cinématographique se double d'une importante oeuvre écrite, que nous publions dans sa quasi intégralité et dont nous avons confié l'organisation à Cyril Béghin. Cette somme de près de 1600 pages se présente sous la forme de trois volumes réunis dans un coffret?: deux volumes chronologiques (1968-1991 et 1991-2015), consacrés strictement aux textes d'Akerman, et un troisième qui rassemble l'édition critique. Ce parti pris vise à laisser se développer l'écriture de la cinéaste avec ses articulations et son rythme propres, sans intervention extérieure. Les textes des deux «?volumes Akerman?» comprennent des scénarios, des synopsis, des notes d'intention, des textes pour les voix off de ses films, mais également des entretiens, des documents de travail, tous pour l'essentiel inédits. Ils incluent également quatre livres publiés du vivant d'Akerman?: une pièce de théâtre, Hall de nuit (1992), deux récits, Une famille à Bruxelles (1998) et Ma mère rit (2013), et une autobiographie, «?Le frigidaire est vide. On peut le remplir?» (dans Autoportrait en cinéaste, 2004).
oeuvre écrite et parlée, le titre de l'ensemble, donne toute sa place au rôle de la voix et de la parole dans l'écriture d'Akerman. Par leur rythme, leur ponctuation, la liberté de leur syntaxe, leur adresse comme «?à la cantonade?», par le «?ressassement?» qu'elle invoque elle-même comme une manie et un principe constructif, ses textes portent la marque de sa voix (imprimée en cyan dans le livre), et de l'absolue modernité de son oeuvre. Les deux premiers volumes s'accompagnent d'une importante iconographie, composée de photographies de repérage ou de tournage, de documents d'archives, de fac-similés, et de photogrammes de films inédits. Le troisième volume se présente sans image, et dans une mise en page différente.
La parution d'oeuvre écrite et parlée coïncide avec de nombreux événements consacrés à Chantal Akerman?: une exposition anthologique à BOZAR (Bruxelles) et la rétrospective de ses films organisée par la Cinematek de Belgique à partir de mars 2024?; la reprise, en septembre 2024, de l'exposition à la Galerie nationale du Jeu de Paume, à Paris, qu'accompagneront une rétrospective et l'édition intégrale de ses films par Capricci. Parmi d'autres -
Chantons sous les larmes : Lettres à Jean-Pierre Marielle
Agathe Natanson
- Seuil
- Cadre Rouge
- 22 Mars 2024
- 9782021548242
« Je rêve de vous, je dis vous parce qu'il me semble que nous devons de nouveau faire connaissance, vous
m'intimidez maintenant que vous êtes dans votre nouveau monde. Sortons, allons prendre le thé et refaisons le chemin inverse, ce sera amusant, je suis prête, j'ai retrouvé la station debout, vos yeux peuvent croiser les miens. Venez, j'ai des choses à vous dire. »
C'est ainsi que débute la correspondance d'Agathe Natanson, avec l'homme tant aimé, à présent disparu. Des lettres, comme autant de rencontres, pour lui raconter ses jours et ses nuits dans la solitude révoltante du deuil qui est désormais la sienne. Dans ses mots, où se mêlent larmes et éclats de malice, chagrin et éclairs de joie, il y a tout le charme déployé pour tromper la tristesse, la capacité à chérir le souvenir d'une vie extravagante aux côtés du formidable comédien qu'était son mari. Et bien sûr ce goût irrésistible pour le jeu, qui les liait si fortement et qui fut tellement précieux quand la maladie fatale s'est immiscée dans la grande histoire d'amour de ce couple magnifique.
Agathe Natanson, comédienne, a été la dernière épouse de Jean-Pierre Marielle. -
La fée cinéma : autobiographie d'une pionnière
Alice Guy
- GALLIMARD
- L'imaginaire
- 16 Juin 2022
- 9782072960789
La Fée-Cinéma est le récit autobiographique d'Alice Guy : première femme cinéaste du monde. Écrire vite. Raconter son enfance, d'abord : la jeune Alice est élevée entre le Chili, la Suisse et la France. Puis le pensionnat et la vie à Paris. Suivent des études de sténographie, avant qu'elle ne devienne en 1895 la secrétaire de Léon Gaumont au Comptoir général de Photographie. C'est à la suite de la première projection du cinématographe des frères Lumière qu'Alice a l'idée de tourner de courtes fictions pour soutenir la vente des caméras Gaumont. Déjà «mordue par le démon du cinéma», elle n'a qu'une obsession : raconter des histoires en réalisant ses propres films, dont le plus célèbre, La Fée aux choux, considéré comme le premier film de fiction... Longtemps effacée de l'Histoire, Alice Guy décrit ici avec précision les débuts du cinéma, la magie des accidents, des expérimentations et autres bouts de ficelle. Sans détour et sans romance, d'une écriture intime et urgente, elle dit la beauté du 7? art qu'elle a «aidé à mettre au monde» ; elle se réhabilite. Elle meurt en 1968 et ses Mémoires, pourtant achevés en 1953, ne seront publiés qu'en 1976.
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Delphine Seyrig, en constructions
Jean-Marc Lalanne
- Capricci
- La Premiere Collection
- 17 Février 2023
- 9791023904901
Lorsqu'elle disparaît en 1990, Delphine Seyrig n'est plus cette figure de proue du cinéma d'auteur mondial qu'elle fut durant toutes les années 60 et 70, de Marienbad au Charme discret de la bourgeoisie.
Les années 80 ne l'ont pas aimée ; dans cette décennie de restauration formelle et idéologique, son parcours, esthétique ou politique, paraissait trop radical. C'est peu dire que le temps a joué en sa faveur. La postérité a validé ses choix d'actrices les plus aventureux (chez Akerman ou Duras). Son oeuvre de cinéaste est redécouverte avec un intérêt croissant. Ses prises de position publiques, aux avant-postes de la lutte féministe, circulent plus que jamais sur les réseaux.
Quelles traces de son court passage laisse l'astre Seyrig ?
Tel sera l'objet de cet essai admiratif et amoureux. -
Rêve Akerman est une fiction empruntant la trajectoire de Chantal Akerman à travers sa filmographie, de son premier voyage à New York en 1971, où jeune cinéaste elle découvre les films de Mikael Snow, Andy Warhol ou encore Jonas Mekas qui nourriront son univers jusqu'à No Home Movie en 2015, où elle filme sa mère, à qui elle consacre également un livre : Ma mère rit. Rêve Akerman est une réaction, celle d'un regard qui imagine une vie à travers une oeuvre, y éprouve sa sensibilité et recompose une époque.
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De sa naissance par ciel orageux dans le Massachusetts jusqu'à sa mort à Paris, la vie de Bette Davis n'a été qu'une infatigable lutte. Rien n'est assez bien, elle-même n'est jamais assez bonne. Comme actrice, comme femme, comme mère. Elle travaille dur et défend l'image d'une femme libérée du glamour d'Hollywood, des contrats des studios, des clichés sur la ménagère. Procès, ruptures, crises de colère, elle trace la voie d'un nouveau genre d'actrice, le genre qui obtient ce qu'elle veut ou part en claquant la porte. Elle fatigue maris et réalisateurs, pour le meilleur et pour le pire. Son acharnement nous vaut des prestations mémorables dans L'Insoumise, La Vie privée d'Élisabeth d'Angleterre ou Eve. De ville en ville, sur les planches des théâtres, dans la chaleur des studios et de ses maisons, entre les mains de ses amants et de ses maris, Bette Davis s'épuise à poursuivre un bonheur impossible.
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Les textes intimes de Marilyn Monroe, écrits entre 1943 et 1962.
Tout un univers intérieur pour découvrir l'autre face de l'icône.
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Le matin de ses soixante-dix-huit ans, marceline loridan-ivens, née rozenberg, calcule que 7 et 8 font 15 : quinze ans, son âge lors de sa déportation au camp d'auschwitz-birkenau.
Elle contemple les objets de sa maison, qui réveillent en elle des fragments de sa vie faite de désordres, de révoltes, de provocations et d'engagements sur les marges du monde. 1945 : revenue d'auschwitz détruite à mort, marceline se lance dans la vie comme si elle n'avait plus rien à perdre. elle hante les nuits bleues des caves de saint-germain-des-prés, entre au pc, claque la porte, porte les valises pour le fln, s'engage pour l'avortement - elle est de tous les combats.
Et rencontre le grand cinéaste joris ivens ; la voilà avec lui au vietnam sous les bombardements, à pékin pendant la révolution culturelle. une grande histoire d'amour et de cinéma commence. simone veil, son amie pour la vie, se rappelle que même à auschwitz marceline racontait des histoires drôles. une façon pour elle de survivre à la souffrance omniprésente du souvenir. ainsi se reconstruit à la première personne, sur une mémoire fuyante et une force de vie contagieuse, la légende intime de marceline loridan-ivens, que le feu des nazis n'a pas pu anéantir.
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Cette biographie, complétée d'un cahier photo inédit, rend hommage à une figure iconique du cinéma de la deuxième partie du XXe siècle : Margot Capelier, la reine du casting.
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Isabelle Huppert
Carole Bellaïche, Alain Bergala
- Éditions de la Martinière
- 3 Octobre 2019
- 9782732491585
Le livre indispensable pour les fans d'Isabelle Huppert !
C'est en 1993, alors qu'elle travaille pour les Cahiers du cinéma, que Carole Bellaïche photographie pour la première fois Isabelle Huppert, alors en répétition à Lausanne de la pièce Orlando, mise en scène par Bob Wilson.
Un an plus tard, Carole a la surprise d'être contactée par l'actrice souhaitant être photographiée en Marlène Dietrich pour les besoins d'un film de Louis Malle (qui n'a jamais été réalisé).
Cette séance, magique, marque le début d'une relation photographe-modèle qui ne s'est jamais interrompue.
Femme aux mille visages, Isabelle Huppert partage avec la photographe un plaisir complice de l'image qu'aucune autre actrice ne possède.
Suivront des dizaines de séances et de voyages, dont un au Brésil, tant d'expériences et de moments forts, des photos en studio, dans la rue, dans des cafés, seule ou en famille... Chaque série (dont de nombreuses images inédites) montre un visage différent de l'actrice : elle se transforme, elle est une autre, elle nous échappe, mystérieuse et quotidienne, c'est là sa magie.