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Le ministère des contes publics
Sandra Lucbert
- Verdier
- La Petite Jaune
- 16 Septembre 2021
- 9782378561178
Une maternité ferme. Un accouchement tourne mal. Un enfant meurt. Interpellé, le préfet n'a qu'une chose à dire : « nous sommes comptables de la dette publique ». Et le verrou est mis.
Proposition de la littérature : tourner la clé.
À l'évidence, tout tient dans une formule - mais qu'est-ce qu'elle tient cette formule ? Un ordre, des intérêts, un verrouillage. En guise de quoi on dit : LaDettePubliqueC'estMal. C'est un assommoir : trente ans de répétition, des parleurs, des figures, des grimaces - tous les tours de l'autorité. Qui n'y feront rien : ce seront toujours des contes.
Mauvais livre de contes : l'ouvrir, le désosser, le bazarder.
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Court traité Tome 1 ; la politique des choses
Jean-Claude Milner
- Verdier
- 3 Février 2011
- 9782864326380
Depuis le XIXe siècle au moins, on en tombe d'accord : le gouvernement des êtres parlants est décidément une affaire trop sérieuse pour qu'on la confie aux êtres parlants.
Mieux vaudrait le confier aux choses. Elles se gouvernent toutes seules ; pourquoi ne gouverneraient-elles pas les hommes ? Le politique le plus sage serait alors celui qui explique ce que veulent les choses ; l'expert le plus sérieux se bornerait à traduire ce qu'elles disent silencieusement ; la stratégie la plus prometteuse se donnerait pour programme la transformation acceptée des hommes en choses.
Un mot résume ces croyances : évaluation. Longtemps anodin, il désigne aujourd'hui un ensemble de pratiques nouvelles et menaçantes. A chaque étape, l'évaluation met en place les procédures propres à instaurer l'absolu gouvernement des choses. Non seulement, elle saisit les hommes dans leurs activités extérieures évaluer les conduites, les résultats, les productions, mais elle prétend sonder les profondeurs de l'intime.
Aujourd'hui, on se prépare à évaluer les sujets comme sujets. A les frapper pour toujours du sceau de l'inerte. Plus radicalement qu'aucun de ses prédécesseurs, l'homme de l'évaluation est devenu chose, la dernière des choses, la plus passive d'entre elles, le jouet de toutes les forces qui passent. Il est question ici de la politique du siècle à venir.
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Le droit à la philosophie du point de vue cosmopolitique
Jacques Derrida
- Verdier
- Philosophie
- 1 Novembre 1998
- 9782864322788
Lors d'une conférence prononcée sous les auspices de l'unesco, jacques derrida s'interroge sur une certaine internationalisation en cours de la philosophie, de son enseignement autant que de ses pratiques, et recherches ou expériences.
Quelles sont à cet égard les responsabilités de chaque philosophe, à travers sa langue, sa tradition, sa nationalité ? quel rôle doivent aussi jouer les institutions internationales ? une réflexion paraît indispensable sur la philosophie, en particulier sur la philosophie du droit qui fonde de telles institutions (onu, unesco, etc. ).
Jacques derrida inscrit ces réflexions préliminaires sous le signe d'un texte célèbre et singulièrement " actuel " de kant (idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, 1784), qui appelle à la fois le respect, la relecture - et quelques questions.
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« Je ne veux rien. » Une formule en apparence anodine, une énigme pourtant, en raison de sa plurivocité. Est-elle l'expression d'un amour désintéressé (on ne veut rien pour soi) ou d'un renoncement à la vie (on ne veut rien du tout) ?
Ces deux horizons de sens semblent irréductibles l'un à l'autre. Il s'agit ici d'interroger leur possible rapport : d'envisager qu'ils puissent constituer deux déclinaisons d'une même figure du vouloir.
Entre un amour qui se voudrait au-delà de tout désir et un désir qui ne veut plus rien d'autre que la mort, pourrait-il exister un lien ?
Le premier temps du parcours explore cette figure multiforme, en faisant appel à quelques grands témoins, venus du cinéma, de la littéra- ture ou de la mystique. Il conduit à ce constat :
Que ce soit ouvertement sous la figure du déses- poir ou plus obscurément sous le masque de l'amour, certains êtres aspirent à n'être plus. Le second temps se concentre sur cette aspiration paradoxale, afin d'en comprendre la nature et d'en dégager le fondement. Si la philosophie l'a largement ignorée, la psychanalyse s'est efforcée de la thématiser, en avançant l'hypothèse d'une « pulsion de mort ».
Or penser l'aspiration au non-être en termes de pulsion, c'est en faire une tendance inhérente au vivant. On propose d'y reconnaître plutôt une possibilité de l'existant. L'objet de ce livre est en somme de rapatrier en philosophie ce que Freud avait nommé pulsion de mort, et d'en tirer les conséquences pour une compréhension renou- velée de l'existence humaine.