Tallandier
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La dame à la capuche : Et autres trésors de la préhistoire
Jennifer Kerner, Pascaline Gaussein
- Tallandier
- 3 Octobre 2024
- 9791021052086
La Préhistoire fait à bien des égards figure de « paradis perdu », un temps, nous dit Jennifer Kerner, que les archéologues, armés de leurs outils et de leurs rêves, nous invitent à explorer.
Préhistorienne, archéologue et essayiste, elle nous fait partager, d'objet en objet, son admiration pour une humanité en symbiose avec son environnement, un monde où les femmes sont les égales des hommes, où les enfants sont des individus à part entière dès leur naissance, et où, nous montre-t-elle, les animaux sont « dignement remerciés pour leur contribution à la civilisation ». Ainsi, des représentations de la naissance à celles de la mort, des gravures d'animaux aux sculptures anthropomorphes, des peintures rupestres aux constructions mégalithiques, nous observons au plus près l'art des préhistoriques, des simples outils du quotidien aux plus mystérieuses abstractions.
Accompagnés des dessins de l'archéologue et illustratrice Pascaline Gaussein, les textes de Jennifer Kerner nous emportent, avec précision et émotion, dans un univers d'explorations et de découvertes, parmi les merveilles de beauté et d'inventivité des femmes et des hommes qui ont peuplé notre continent bien avant la naissance de l'écriture.
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Les Grecques : destins de femmes en Grèce antique
Aurélie Damet
- Tallandier
- 20 Avril 2023
- 9791021052925
Des vies en clair-obscur, ainsi pourrait-on résumer le destin des femmes de l'Antiquité grecque. Hydna la plongeuse, Euthymia la magistrate, Phanostratè la pédiatre, Corinne la poétesse ou Nikarétè la vendeuse de rubans : ces femmes et leurs consoeurs participèrent chacune à leur manière à l'histoire des cités.
Les sources anciennes mettent en lumière le rôle des femmes dans des domaines aussi variés que la transmission de la citoyenneté, les transactions financières, le service des dieux, la pratique médicale, l'intendance des gymnases, la vente au détail, l'ascèse philosophique ou le sabotage de navires. Des pans entiers de leur vie ont été éclairés par les recherches récentes portant sur la petite enfance, le sport, le monde du travail, les honneurs publics, l'eugénisme ou le droit de la famille. Dix-huit récits de vie révèlent des destinées façonnées malgré l'ombre omniprésente des structures patriarcales. Des actrices, longtemps cantonnées au second plan, à qui cet ouvrage rend hommage. -
Jeanne du Barry : Une ambition au féminin
Emmanuel de Waresquiel
- Tallandier
- Biographies
- 31 Août 2023
- 9791021048683
Jeanne du Barry (1745-1793) est une énigme. On l'a enfermée dans une légende noire. On en a fait la dernière maîtresse, surgie des bas-fonds, d'un vieux roi jouisseur et décrié. Une honte et un scandale. Il faut aller aux sources pour s'apercevoir de la place capitale qu'elle a occupée à une époque de quasi-perfection des arts, en pleine crise de l'absolutisme monarchique, dans les dernières années du règne de Louis XV. On l'a réinventée pour mieux discréditer le roi, elle s'est réinventée pour oublier les incertitudes de sa naissance. Son existence tient tout à la fois du jeu de piste et de l'enquête policière. Avec elle, on corne les pages de certaines questions essentielles d'un siècle qui est aussi celui de la Révolution: l'identité et l'illégitimité, les sentiments et l'ambition, le libertinage et la morale, l'argent et le pouvoir, la place des enfants et l'invention de l'intimité, la puissance de la presse et la formation de l'opinion, la transparence et le secret, le rôle des femmes et la revanche des hommes.
La vie de Jeanne du Barry - son ascension foudroyante, sa fin tragique sur l'échafaud - est un roman. En chercheur d'archives inspiré, en historien accompli, en écrivain talentueux, Emmanuel de Waresquiel ne se contente pas d'en découvrir la part cachée, il en restitue toute l'intelligence et l'émotion. Ce livre est un magnifique portrait de femme. Il se lit comme un thriller. -
Maria Darcy. Marthe Hanau. Renée Saffroy. Tombées dans l'oubli, elles ont pourtant défrayé la chronique des Années folles : ce sont, selon leur surnom de l'époque, des « escrocs en jupons ». Escroques aurait davantage de panache mais le mot ne se décline pas au féminin. Comme si, au fond, l'escroquerie ne pouvait être qu'une affaire d'hommes. Or, à y regarder de plus près, des femmes se sont illustrées sur ce terrain, sans pour autant passer à la postérité.
Pour lutter contre l'« océan de silence » qui entoure l'histoire des femmes, Marina Bellot s'est plongée dans les archives pour retisser le fil d'existences tumultueuses. Elle a lu entre les lignes pour retracer le destin de la gouailleuse Maria Darcy, artiste de music-hall devenue reine du recel dans le Montmartre interlope des années 1920, de la visionnaire Marthe Hanau, qui a bâti en autodidacte un empire financier, et de l'ambitieuse Renée Saffroy, la bourgeoise qui voulait à tout prix devenir noble.
Dans ce livre qui se lit comme le roman vrai de ces arnaqueuses, Marina Bellot raconte à merveille les Années folles et la condition des femmes à cette époque. Un siècle plus tard, alors que tant de combats pour l'égalité restent à mener, leur insoumission et leur soif de liberté continuent de montrer la voie. -
Clemenceau, c'est bien sûr Georges, le Tigre, le Père la Victoire, mais aussi une famille : deux filles et un fils. Madeleine et Thérèse, héritières des engagements de leur père, aspirent à gagner leur liberté de femmes. Car exister dans le sillage d'un homme illustre de la trempe de Clemenceau n'est pas chose aisée...
Les deux soeurs coulent une enfance heureuse en Vendée, dans le château familial, et, à l'adolescence, rejoignent leur père à Paris. Elles s'affichent avec lui dans les bals et les salons républicains de la Belle Époque. Elles partagent ses amis, ses combats et, nourries au lait de la politique, l'appuient lors de l'affaire Dreyfus ou du procès de Zola. Mariées jeunes, mères, leurs mariages respectifs sont un fiasco et valent à leur père quelques tourments. Pourtant, il les soutient, tandis qu'elles s'entraident. En 1914, à l'instar de son fils, Madeleine s'engage sur le front et, à son retour, tire de son expérience d'infirmière un récit, Les Hommes de bonne volonté. Ce sont les premiers pas d'une écrivaine plus tard récompensée par l'Académie et membre du jury du prix Femina. Dans son ombre, Thérèse, veuve, mène une vie mondaine qui lui sied.
Grâce à des archives inédites, Martine Allaire fait sortir les deux soeurs de l'oubli. On suit le destin de Madeleine, femme de lettres d'exception, romancière pleine d'esprit, intellectuelle engagée, injustement oubliée de la postérité. Ce livre la réhabilite enfin et restitue au plus près le portrait des soeurs Clemenceau. -
Toujours redoutées, souvent dénoncées et parfois brillées, les sorcières hantent l'imaginaire occidental. Elles sont de tous les âges. Les Grecs avaient les leurs et nos sociétés contemporaines continuent d'en cultiver l'image. Mais que sait-on vraiment des sorcières et de leurs charmes ? Quelles fonctions leur ont été attribuées ? Et surtout, quelles représentations a-t-on projetées sur ces créatures surnaturelles, tour à tour magiciennes, fées ou diablesses ? Colette Arnould retrace ainsi l'étrange histoire de la sorcellerie depuis l'Antiquité jusqu'au XXe siècle, depuis les magiciennes Médée et Circé jusqu'aux adeptes contemporains du satanisme. S'appuyant sur des exemples tirés de la littérature autant que sur les grands textes sacrés ou les sinistres manuels de l'Inquisition, l'auteur éclaire le monde des peurs ancestrales. Ce panorama exhaustif dépasse alors largement la simple chronique : au fil des pages se profilent quelques grandes questions telles que la place des femmes dans la société, la tolérance ou la fascination pour le mal et la violence. Autant de sujets d'une actualité inquiétante.
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Femmes de la Renaissance : elles ont lutté pour leur liberté
Sylvie Le clech
- Tallandier
- Histoire
- 26 Août 2021
- 9791021045323
Elles vivent dans un monde d'hommes. Reines, favorites ou paysannes, peu importe leur statut : les femmes de la Renaissance connaissent la tutelle d'un père ou d'un mari, la pression d'enfanter, les difficultés du veuvage...
Les femmes du siècle des humanistes sont facilement exposées aux dangers et à la vindicte. La réalité de la Renaissance, période d'ouverture au monde et de diffusion des savoirs, coexiste avec la violence des guerres de Religion qui embrasent le royaume de France. Toutes les femmes éprouvent cette brutalité, quand elles n'y participent pas elles-mêmes. Elles peuvent être accusées de tout : adultère, égoïsme, manque de discernement, cupidité, sorcellerie, intrigues et manipulations. En lutte pour leur liberté, elles défendent leur statut et leur patrimoine comme leur réputation. Plus encore, elles se battent pour vivre leurs passions, leurs amours, pour faire respecter leurs droits d'épouses et de mères, pour faire reconnaître leurs talents de femmes de lettres, de patronne de librairie-imprimerie, d'architecte ou de sage femme.
Sylvie Le Clech, spécialiste du XVIe siècle français, explore le destin de quinze femmes, pour certaines jamais étudiées, issues de toutes les couches de la société. Avec les portraits de Marguerite de Navarre, Catherine de Médicis, Vannina d'Ornano ou Jacquette Saddon, sorcière du Berry, elle nous éclaire sur la vie précieuse, mouvementée et intime des femmes de la Renaissance.
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La diplomatie féministe est un sport de combat : les droits des femmes, un enjeu mondial
Delphine O
- Tallandier
- 5 Octobre 2023
- 9791021058477
Pourquoi un livre sur la géopolitique des droits des femmes ? Les femmes sont les plus impactées lors des conflits, des crises climatiques ou sanitaires et pourtant, elles sont toujours minoritaires dans les lieux de pouvoir.
Alors que les idées féministes infusent nos sociétés, un phénomène de régression est à l'oeuvre sur tous les continents : en Afghanistan, en Iran mais aussi en Pologne et récemment aux États-Unis. Dans un monde où une femme sur trois est victime de violences et où elles comptent pour moins de 15 % des chefs d'État, il est urgent de faire de l'égalité de genre une priorité stratégique des politiques étrangères.
Ce livre dévoile les coulisses de la lutte diplomatique de haute intensité qui se joue sur la scène internationale autour de la liberté des femmes. Quelles sont les stratégies et les alliances déployées par des États comme le Canada, le Mexique, la Suède ou la France ? Comment les militantes féministes se battent-elles pour défendre leurs droits et conquérir l'égalité réelle sur le terrain, au Salvador, en Libye, en Corée du Sud et ailleurs ?
Au rythme actuel, il faudrait attendre encore un siècle et demi pour résorber toutes les inégalités entre les femmes et les hommes ! Innovante, inclusive, engagée, au Nord et au Sud, la diplomatie féministe est un sport de combat qui nous concerne toutes et tous. -
Marie Bonaparte : la conquête du plaisir
Valérie Troisier
- Tallandier
- Libre A Elles
- 19 Octobre 2023
- 9791021045118
Princesse anticonformiste, Marie Bonaparte (1882-1962) défie son milieu par son audace en explorant un sujet tabou : le plaisir féminin. Patiente de Freud dont elle devient l'amie, elle se bat pour introduire ses travaux en France. Elle le sauve lors de l'entrée des nazis à Vienne et c'est grâce à sa générosité et à sa détermination qu'il s'exile à Londres pour y mourir.
Orpheline de mère et marquée par l'indifférence de son père, le prince Roland Bonaparte, elle est élevée par une grand-mère effroyablement sévère. Elle collectionne les amants les plus prestigieux pour tenter d'échapper à son mariage malheureux avec le prince Georges de Grèce. Pourtant, rien ne l'apaise. Rongée par sa frigidité, Marie Bonaparte s'inflige plus d'une opération de chirurgie. Par ses écrits subversifs, elle revendique pour les femmes le droit à la jouissance.
Sous la plume de Valérie Troisier - petite-fille de Jean Troisier, qui a été pendant plus de vingt-cinq ans la plus belle histoire d'amour de la princesse - se dessine le portrait intime, intellectuel et inédit de l'arrière-petitenièce de Napoléon, un personnage attachant, singulier et flamboyant. -
Les femmes et le sexe dans la Rome antique
Virginie Girod
- Tallandier
- Histoire
- 29 Août 2013
- 9791021001152
Dans une épigramme adressée à sa femme, Martial écrivait : « Je veux bien que tu sois une Lucrèce pendant le jour tout entier, mais cest une Laïs quil me faut la nuit. » Ce vers décrit tout le paradoxe de lérotisme féminin dans lAntiquité romaine.
Comme une même femme ne pouvait pas être tout à la fois le parangon de la chasteté et une amante dépravée, Virginie Girod montre que les femmes furent classées en catégories et comment leur statut social encadrait leur vie sexuelle en fonction de règles morales établies par les mythes politiques romains et par la religion. La femme mariée, la matrone, se trouvait cantonnée dans un rôle reproducteur dénué de sensualité. Cétait aux prostituées (esclaves, affranchies ou plus rarement libres) quil incombait de distraire sexuellement les hommes.
Alors, le corps féminin érotique et le corps féminin reproducteur étaient-ils deux choses résolument différentes ? Comment les femmes vivaient-elles la sexualité au quotidien ? Quelles pratiques étaient autorisées ou non et pour qui ? Les grandes figures féminines de lEmpire telles que Messaline ou Agrippine la Jeune étaient-elles représentatives de la vie quotidienne de toutes les Romaines ? Finalement, les Romains étaient-ils des débauchés prêts à toutes les transgressions pour leur plaisir ou ont-ils posé les jalons des normes qui ont régi, des siècles durant, la sexualité occidentale ?
À laide dune documentation considérable, Virginie Girod répond à ces questions pour apporter une nouvelle réflexion sur la condition de la femme romaine.
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Encore une biographie de Jeanne d'Arc ? Plus que toute autre figure du Moyen Âge, elle a été l'objet d'une littérature abondante (récits historiques, biographies, éditions des sources, etc.).
À l'occasion du 600e anniversaire de sa naissance, Gerd Krumeich relève le défi de dresser le portrait de la Pucelle d'Orléans en s'en tenant pour la première fois aux faits que nous sommes réellement en mesure de connaître. Il fait enfin la part des choses entre la réalité et les mythes en se basant sur les sources et les recherches les plus récentes. Avec érudition, mais aussi avec passion, il donne à comprendre ce personnage emblématique dont l'histoire participe tout autant de la légende que de l'énigme.
Historien allemand et spécialiste de l'histoire du culte de Jeanne d'Arc, il fait oeuvre d'objectivité et d'impartialité. Il échappe ainsi aux récupérations politiques et évite l'écueil de la querelle franco-française : Jeanne d'Arc n'est ici ni de droite, ni de gauche. Tout a été dit sur Jeanne d'Arc ! On peut le penser si l'on considère la profusion d'ouvrages qui lui ont été consacrés. Pourtant, rares sont les travaux qui font preuve d'une approche impartiale, parce que trop souvent polémiques ou partisans.
Plus que toute autre figure historique, Jeanne a pâti des convictions et croyances. Partant de ce constat, Gerd Krumeich s'attache, à l'appui des sources, à répondre à un certain nombre de questions que suscite toujours la jeune femme qui défia les Anglais et devint l'héroïne la plus populaire de France. Objet d'enjeux idéologiques mouvants, la Pucelle est devenue l'une des figures dont l'historiographie, mais aussi la littérature et les arts, n'ont cessé de débattre et de s'inspirer.
Tour à tour réprouvée, adorée, accaparée par nombre de sensibilités, elle s'est trouvée exposée, des siècles durant, aux suppositions les plus saugrenues. À l'occasion du 600e anniversaire de sa naissance, Gerd Krumeich nous conte enfin l'histoire de ce mythe national.
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Noëlla Rouget ; la déportée qui a fait gracier son bourreau
Brigitte Exchaquet-Monnier, Eric Monnier
- Tallandier
- Biographies
- 11 Juin 2020
- 9791021044821
À cent ans, Noëlla Rouget accepte de se raconter. Son enfance à Angers, son rôle dans la Résistance, sa déportation, sa douloureuse reconstruction. Le plus incroyable, c'est le combat qu'elle a mené pour sauver celui qui l'a arrêtée. Une leçon d'humanité.
Noëlla Rouget s'engage à vingt ans dans la Résistance. Elle transporte tracts et journaux sur son vélo. Mais le 7 juin 1943, tout bascule : son fiancé Adrien est arrêté, et elle le sera deux semaines après, par un Français, Jacques Vasseur, collaborateur zélé nommé à la tête de la section de la Gestapo d'Angers. Noëlla croise dans les couloirs de la prison son fiancé, torturé, et fusillé quelques jours plus tard. Déportée au camp de Ravensbrück en janvier 1944, elle se lie d'amitié avec Geneviève de Gaulle.
Quand Jacques Vasseur est enfin retrouvé et jugé en 1965, Noëlla demande au général de Gaulle sa grâce, et l'obtient. La rescapée des camps veut croire à la rédemption de son bourreau, avec qui elle entreprend une correspondance jusqu'à ce qu'il sorte de prison.
« J'estime que j'ai eu une belle vie, car j'ai lutté pour des idées que je croyais justes, qui peu à peu font leur chemin. » Noëlla Rouget
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Félicité de Genlis : la pédagogue des Lumières
Martine Reid
- Tallandier
- Libre A Elles
- 20 Janvier 2022
- 9791021041837
Félicité de Genlis (1746-1830) est l'une des femmes les plus exceptionnelles de la fin du XVIIIe et du début du siècle suivant. Pédagogue à la destinée hors pair, elle est aussi une femme de lettres à l'oeuvre prolifique et diversifiée.
De petite noblesse provinciale, Mme de Genlis abandonne une vie aisée pour une domination qui la place au sommet de la société. D'abord dame pour accompagner de la duchesse de Chartres, épouse de Philippe, fils aîné du duc d'Orléans et futur Philippe Égalité, elle est officiellement désignée « gouverneur » de leurs trois enfants, situation unique dans l'histoire de l'éducation des princes de sang.
La Révolution vient mettre un terme à une entreprise pédagogique dont l'inventivité et l'avant-gardisme forcent l'admiration. Après neuf ans sur les routes de l'émigration en Angleterre, puis en Suisse et en Allemagne, Félicité rentre à Paris ruinée, et gagne désormais sa vie grâce à la littérature. Protégée par Napoléon, elle assiste en 1830 au couronnement de Louis-Philippe, le fils aîné du duc d'Orléans, dont elle a fait l'éducation.
Témoin capital des transformations d'une société où les régimes politiques se sont succédé, Mme de Genlis est profondément moderne dans sa manière de prendre la défense des femmes, de promouvoir la nécessité de l'éducation pour les filles ou de vivre librement de sa plume.
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Correspondance nelly kaplan-andre pieyre de mandiargues
Kaplan/Pieyre D
- Tallandier
- 7 Mai 2009
- 9782847346015
1961 : la cinéaste Nelly Kaplan adresse au poète André Pieyre de Mandiargues une invitation pour la projection de son film 'Gustave Moreau'. Il y vint et fut séduit. Cela marqua le début d'une amitié amoureuse où deux êtres libres déclinèrent à tous les temps les diverses facettes de l'érotisme, de l'insolence, de l'humour et de l'admiration réciproque. En témoigne cette correspondance échangée pendant trois décennies.
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Jamais une First Lady n'a été aussi populaire qu'Eleanor Roosevelt. Née en 1884 dans une famille de l'aristocratie américaine protestante, elle épouse à vingt-deux ans un cousin éloigné, Franklin Delano Roosevelt, futur président des États-Unis, l'homme du New Deal et de Yalta. À ses côtés, elle fait campagne pour défendre ses réformes, en le poussant parfois à aller plus loin. Pour la première fois, elle donne une dimension politique au rôle d'hôtesse de la Maison Blanche en défendant sans relâche les plus démunis, les femmes, les pauvres et les Noirs. Mère de six enfants, partenaire fidèle de son mari, elle mène en parallèle une vie indépendante, parfois choquante, souvent surprenante.
Grâce à des témoignages inédits, Claude-Catherine Kiejman nous brosse le portrait d'une femme altière, engagée, passionnée, critiquée, mais toujours étroitement associée à la destinée de son pays. Au fil de cette biographie, on suit pas à pas le destin singulier d'une femme de tête dont la vie se confond avec l'histoire des États-Unis.
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L'aventurière de l'Etoile ; Jeanne Barret, passagère clandestine de l'expédition Bougainville
Christel Mouchard
- Tallandier
- 27 Août 2020
- 9791021041912
1er février 1767. Une jeune paysanne embarque sur la flûte l'Étoile pour une expédition commandée par le comte Louis-Antoine de Bougainville. Elle s'appelle Jeanne, mais c'est sous le nom de Jean qu'elle se présente à l'équipage, travestie en valet. Désormais passagère clandestine, elle espère réaliser son rêve : accomplir le tour du monde.
Aucune fée ne s'est penchée sur le berceau de Jeanne : son père est pauvre et sa mère meurt peu après sa naissance. Mais sa rencontre avec le naturaliste Philibert Commerson bouleverse le cours de sa vie. Elle découvre grâce à lui que sa connaissance des plantes, acquise pendant son enfance paysanne, peut être utile à la science ; ainsi devient-elle une « botaniste exercée ». Quand son amant est envoyé par Louis XV pour accompagner Bougainville, elle le suit malgré l'interdiction d'avoir des femmes à bord sur les vaisseaux du roi. Elle affronte l'inconnu, les forêts tropicales du Brésil, les immensités glacées de la Terre de Feu, les nuits torrides des îles Sous-le-Vent. Elle doit surtout déjouer les soupçons des matelots intrigués par son visage aux joues trop lisses... D'archive en archive, depuis les monts du Morvan jusqu'à l'île Maurice, Christel Mouchard est partie sur les traces de Jeanne Barret. Elle nous révèle le destin exceptionnel d'une femme intelligente et téméraire, qui a osé s'aventurer au-delà des limites du possible.
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Petite-fille de Louis XV et de Philippe V d'Espagne, Isabelle de Bourbon-Parme (1741-1763) est une femme exceptionnelle, qui appartient au club très fermé des princesses philosophes. Mariée en 1760 au futur empereur Joseph II, elle séduit toute la famille impériale et tombe elle-même éperdument amoureuse de sa belle-soeur, l'archiduchesse Marie-Christine. Ses lettres et ses petits billets, qui ressemblent aux courriels de notre siècle, révèlent un caractère, des sentiments et une intelligence hors du commun; ils lèvent aussi le voile sur certains secrets de la cour de Vienne.
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Méduser son ennemi, traiter son adversaire de barbare, faire résonner sa voix
pour en percevoir l'écho, toucher le pactole, ouvrir la boîte de Pandore, être
pris de panique, se perdre dans un dédale, être sous l'emprise d'un
pygmalion... ces mots et ces expressions ont une mémoire et une histoire. Une
histoire qui trouve son ancrage et sons sens dans la civilisation antique. Les
mots nous invitent souvent, en effet, à plonger dans le passé et dans la
mythologie où se révèle alors leur sens premier. Car Méduse, Echo, Dédale, Pan,
Pygmalion, Pandora étaient des figures mythiques avant d'être des mots. Et, au
niveau politique aussi, le miroir de la cité antique s'avère éclairant pour
nous faire toucher l'essence même des termes « dictateur », « prolétaire »,
« provocation » ou « barbare », dont l'usage aujourd'hui atténue ou
instrumentalise souvent le sens. En découvrant l'histoire des mots, on pourra
approcher le sens profond de notre vocabulaire. En les suivant à travers les
siècles, on revivra à travers eux les grandes mutations politiques, culturelles
et religieuses de l'histoire. Car, sans nous en rendre compte, que l'on soit
nostalgique ou stoïque, provocateur ou enthousiaste, nous faisons appel à
l'Antiquité et, grâce à la langue, tissons des ponts entre les siècles. Ce
livre est donc une invitation au voyage dans la mémoire des mots. Docteur
d'Histoire ancienne à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, Sonia Darthou est
enseignante d'Histoire ancienne et d'Histoire de l'art.
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On dit que l'amour heureux n'a pas d'histoire. Mais si : il suffit d'insérer entre chaque étape - amour, mariage, bonheur - une attente suffisamment longue, nourrie de péripéties multiples (à cet égard, la Révolution fait bien l'affaire). Il est vrai que les heureux époux risquent de ne plus être jeunes ; et encore faut-il s'entendre sur ce qu'on veut dire par bonheur : jeunesse et vieillesse n'en ont pas la même conception.
En mai 1777, le prince de Ligne présente le chevalier de Boufflers à Madame de Sabran. Ils ne passeront leur première nuit dans le ravissant lit bleu que quatre ans plus tard et ne se marieront qu'en mai 1797.
Pourquoi ces vingt ans d'attente ? Madame de Sabran était veuve ; Stanislas-Jean de Boufflers aurait pu l'épouser, s'il avait renoncé à son statut de chevalier de Malte. Mais c'était renoncer aussi au plus clair de ses revenus, à ses bénéfices ecclésiastiques. Homme d'honneur, il ne voulait pas demander à sa future femme de subvenir aux frais du ménage : les biens de Madame de Sabran devaient appartenir à ses deux jeunes enfants. En 1797 ils ne possèdent plus rien, ni l'un ni l'autre. Ils se marient donc, et en 1803 ils s'installent à la campagne près de Paris. Ils plantent deux arbres, un chêne et un tilleul, en souvenir de la fable d'Ovide, Philémon et Baucis ; ils cultivent leur jardin ; et ils y sont heureux.
" Avait-on lieu de se flatter que les derniers instants de l'automne seraient si doux, si gracieux ? Le bonheur arrive souvent sans qu'on y pense ", dira un de leurs amis, en automne 1808.
La correspondance du chevalier de Boufflers et de la comtesse de Sabran est très connue, mais mal connue. En particulier, les lettres échangées par les deux amants entre 1777 et 1785, publiées en 1875 et en 1891 dans deux éditions différentes, sont extrêmement difficiles à comprendre car les éditeurs ont renoncé à établir un ordre chronologique. Cette nouvelle édition, établie presque exclusivement à partir des manuscrits dont la plupart sont inédits, permettra aux lecteurs de découvrir cette belle correspondance d'amour du XVIIIe siècle.
Spécialiste de la littérature épistolaire française du XVIIIe siècle, longtemps professeur aux États-Unis, Sue Carrell se consacre exclusivement depuis 1999 aux recherches dans les archives de la famille Sabran et à l'écriture.
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Le 28 juillet 1533, Catherine de Médicis épouse Henri de Valois, le second fils de François Ier. La petite princesse italienne embrasse sans le savoir un destin de femme d'Etat : de 1547 à 1589, elle sera reine et mère de trois rois. Mécène fastueux qui égalera les plus grands princes de la Renaissance, elle sut faire face au défi des guerres de religion et se dévouera corps et âme à la cause de la paix. Décriée, dès son temps, comme la " massacreuse de la Saint-Barthélemy " ou la maîtresse des complots et de l'assassinat, elle a surtout défendu, au milieu de la tourmente civile, une famille, un pays et un peuple qui ne l'ont guère payée de retour. A travers un destin d'exception, la France brillante et troublée du XVIe siècle resurgit sous nos yeux.
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Né en 1798, mort à une date inconnue, Eugène de Rastignac est le personnage central de la Comédie humaine de Balzac. Il traverse l'ensemble de la fresque, du Père Goriot à Illusions perdues, de La Peau de Chagrin à La Maison Nucingen. Il est l'immortelle incarnation de l'arrivisme, du cynisme, de la manipulation... Or Balzac ne s'est jamais caché de s'être plus qu'investi dans son personnage : " Rastignac, c'est moi ", aurait-il pu écrire.
Spécialiste de Balzac et enseignante en management des deux côtés de l'Atlantique, Brigitte Méra propose ici un livre totalement original : à la fois redécouverte de Balzac et nouvelle approche de l'entreprise. Sa démarche - incluant diagrammes, tableaux, statistiques, théorèmes et équations de Balzac lui-même ou qui pourraient l'être - se fonde sur une connaissance approfondie de l'opus balzacien, non seulement les romans mais la correspondance, les pensées, les notes, les brouillons et les manuscrits originaux.
La " méthode Rastignac " est un modèle de réussite applicable - non sans limites - aux grands défis de l'entreprise et de ses dirigeants :
- les ressources humaines : Rastignac débutant, ou comment améliorer la communauté humaine oe
- l'entrepreneuriat : Rastignac banquier, ou comment prospérer oe
- la bonne gouvernance : Rastignac ministre, où comment gouverner avec succès oe
Ce livre plein d'humour dégage une philosophie étonnamment applicable à notre époque. Cela tout simplement parce que Balzac est un génie pour notre temps : humaniste épris de liberté et de justice, et en même temps sociologue rigoureux, soucieux d'instaurer autant que possible un équilibre entre la réussite individuelle et la justice sociale.
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Le 22 février 1943, Hans (né en 1918) et Sophie Scholl (née en 1921) étaient guillotinés avec leur camarade Christoph Probst. Quelques semaines plus tard, trois autres membres de la " Rose blanche " (le professeur Kurt Huber et deux autres étudiants : Willi Graf et Alexander Schmorrel) connaissaient le même sort.
Leur crime ? Avoir peint des " Vive la liberté " dans les rues et distribué des tracts à l'université de Munich pour appeler les Allemands à la résistance en invoquant Schiller, Fichte, Lao-Tseu et Goethe, et avoir dénoncé le crime dont la culpabilité suivra à jamais le peuple allemand : " Depuis la mainmise sur la Pologne, trois cent mille juifs de ce pays ont été abattus comme des bêtes. C'est là le crime le plus abominable perpétré contre la dignité humaine, et aucun autre dans l'histoire ne saurait leur être comparé... " Dans diverses villes d'Allemagne, d'autres suivaient déjà leur exemple...
Idéalistes, graves mais aussi très sensibles aux joies du monde, Hans et Sophie Scholl, lui étudiant en médecine, elle étudiante en philosophie, avaient commencé par rejoindre les Jeunesses hitlériennes avec la ferveur des enfants de leur âge et un enthousiasme romantique. Mais cette adhésion fut de courte durée. L'emprise de Hitler sur la société se renforçant, la servilité des adultes gagnant du terrain, la chape de plomb du conformisme obligé se faisant suffocante, les atrocités se multipliant, les jeunes gens sortirent de l'adolescence avec la conviction qu'ils devaient élever la voix contre un régime meurtrier.
Parsemés de commentaires sur la sinistre progression de la campagne de Hitler, ces lettres et carnets, de 1937 à 1943, mêlent les messages voilés sur le cours d'une guerre dans laquelle ils souhaitaient ardemment la défaite de leur pays et les évocations bucoliques ou les méditations sur Goethe et Dostoïevski, Claudel, Bernanos et Léon Bloy. Les demandes aux parents alternent de même avec les apostrophes à Dieu, qu'ils ne se lassent pas d'interroger sur le mystère du mal en se nourrissant de Pascal et de saint Augustin. De leurs notations sur les activités collectives, les travaux obligatoires pour les jeunes, le séjour de Hans au cachot, l'internement du père, les amis blessés sur le front est, se dégage une peinture rare de l'envers du décor nazi. De la lâcheté des adultes, des compromissions, des humiliations, ils ne laissaient rien échapper et ne voulaient rien laisser passer. Convaincus que Hitler vouait son peuple à la mort, ils pensaient simplement que mieux valait mourir pour la dignité et sauver l'honneur des Allemands.
Témoignage d'un itinéraire spirituel, ce recueil de lettres et de carnets intimes, de portraits, de réflexions et d'articles, est aussi un document historique hors pair sur le refus du mensonge dans l'Allemagne nazie.
Leur destin a déjà fait l'objet d'un film sorti en France en avril 2006 : Sophie Scholl, Les derniers jours, réalisé par Marc Rothemund avec Julia Jentsch et Fabian Hinrichs.
Un complément indispensable et attendu du témoignage de Inge Scholl, la petite soeur, paru en 1955 aux éditions de Minuit sous le titre La Rose Blanche. Six Allemands contre le nazisme (rééd. 2008).
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A qui appartiennent les enfants ?
Une telle interrogation n'aurait eu aucun sens jusque dans les années 1970.
Dans le modèle occidental, depuis la prise en main de la société par la Chrétienté, les enfants ont un père et une mère, liés par le mariage. Nés de leur sang, êtres encore à former, ils leur doivent obéissance et respect. La question de leur propriété est donc sans objet.
C'est avec les transformations familiales des années 1970 qu'elle se pose avec acuité. L'enfant du divorce est-il à son père ou à sa mère ? Et celui qui est issu d'une des techniques de procréation assistée ? S'ouvre alors un champ de réflexion, nouveau en Occident, celui des rapports entre la parenté biologique et la parenté sociale. Laquelle a préséance sur l'autre ? Sont-elles en compétition ou en complémentarité ? Qui doit en décider ? La justice ? Mais l'enfant lui-même, n'a-t-il pas son mot à dire puisque d'objet, il devient, depuis la fin du XXe siècle, sujet.
En l'espace d'un siècle, les enfants sont devenus méconnaissables et leurs parents aussi.
C'est l'histoire de cette révolution au coeur de l'intimité familiale qu'analyse avec rigueur et érudition Martine Segalen. Elle aborde avec clarté et données factuelles, l'ensemble des problématiques nouvelles touchant à l'enfance : la famille recomposée, le rôle nouveau des grands-parents, l'assistance médicale à la procréation, l'homoparentalité et enfin le poids de plus en plus précoce et accru de la société de consommation.
Un livre indispensable pour éclairer un des débats de société les plus essentiels de notre temps.
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Victorine de Chastenay ; mémoires 1771-1855
Chastenay V D.
- Tallandier
- Histoire
- 24 Septembre 2009
- 9782847343731
« Je n'écris pas l'Histoire, dit-elle, mais si je remplis mes intentions, j'aurai peut-être écrit pour l'Histoire. » Née en 1771, morte en 1855, la comtesse Victorine de Chastenay a laissé d'importants mémoires. La matière ne lui manquait pas : la Révolution, le Consulat, l'Empire offraient une toile assez large à ses pinceaux. Ses souvenirs passent des charmants tableaux de l'Ancien Régime finissant - bals d'enfants, fêtes campagnardes, séances d'études avec son frère - aux angoisses de la Terreur, dont elle connut l'arbitraire et les cachots. Victorine sait alléger le trait, pour rendre l'atmosphère d'une soirée à Saint-Cloud ou à la Malmaison ou d'une réception aux Tuileries, dénoncer le faste artificiel de la cour impériale, croquer les courtisans dans l'antichambre d'un ministre ou les parasites dans les bureaux de la police. Elle évoque avec lucidité la fin de l'Empire, les fautes des ultimes campagnes, l'obstination « criminelle » de Napoléon, le chaos de 1814 et l'allégresse générale du retour des Bourbons. Surtout, elle excelle à peindre ceux qu'elle fréquente, et elle a connu tout le monde : Napoléon, rencontré trois fois, Joseph et Lucien Bonaparte, Talleyrand, Fouché, Barras, Tallien, généraux et
maréchaux, hommes politiques et ministres, directeurs et consuls, dont elle trace d'attachants portraits. Sa curiosité intellectuelle et artistique fut insatiable, et elle côtoya les plus grands, qu'ils fussent hommes de science (Corvisart, Humboldt, Cuvier, Arago...), écrivains (Bernardin de Saint-Pierre, Chénier, Germaine de Staël, Benjamin Constant...) ou artistes (Grétry, Talma, Sophie Arnould, Spontini...). Dans une langue élégante et simple, dépourvue de tout pédantisme, Mme de Chastenay faitrevivre, sans rancune ni traits vengeurs, une époque bouleversée où elle-même et les siens ont connu bien des vicissitudes. Son témoignage est l'un des plus précieux et des plus originaux sur
ces temps agités et passionnants.
Raymond Trousson est professeur émérite de littérature française à l'Université libre de Bruxelles. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés à la littérature et à la philosophie des Lumières, notamment, chez Tallandier, des biographies de référence de Rousseau (2003) et de Diderot (2005).