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Lettres et langues
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?Après Le Sel de la vie, Françoise Héritier poursuit ici son exploration tout en intimité et en sensualité de ce qui fait le goût de l'existence. Elle nous invite à retrouver nos étonnements d'enfance, quand la découverte des mots, à travers leur brillance, leur satiné, leur rugosité, s'apparentait à celle de la nature et des confitures. À travers les mots, c'est le trésor caché s'établissant en nous entre les sons, les couleurs, les saveurs, les touchers, les perceptions et les émotions qu'elle nous convie ici à redécouvrir. À chacun, à son tour, à partir de quelques mots, de trouver la richesse de l'univers intime qu'il porte en soi.
Françoise Héritier est professeur honoraire au Collège de France. Elle a été directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et présidente du Conseil national du sida. Elle est notamment l'auteur du Sel de la vie, qui est un immense succès international. -
"" Depuis le début, j'ai été prise dans une tension, un déchirement même, entre la langue littéraire, celle que j'ai étudiée, aimée, et la langue d'origine, la langue de la maison de mes parents, la langue des dominés, celle dont j'ai eu honte ensuite mais qui restera toujours en moi-même. Tout au fond, la question est : comment, en écrivant, ne pas trahir le monde dont je suis issue ? » Ainsi Annie Ernaux évoque-t-elle son travail d'écriture dans cette conférence célèbre qu'elle a prononcée à Yvetot, en 2012, lors de sa rencontre officielle avec les habitants de la ville. Cette nouvelle édition 2022 de Retour à Yvetot, texte fondateur et éclairant sur la vie et l'Å«uvre de la célèbre écrivaine, est augmentée de plusieurs inédits confiés par l'autrice : photos personnelles, correspondance avec son amie de collège Marie-Claude jusqu'à ses 22 ans, extrait manuscrit de son journal intime de l'époque, carnet scolaire.
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Le langage de la nuit
Ursula K. Le Guin
- Aux forges de vulcain
- Essais
- 29 Septembre 2023
- 9782373051254
En 1979, Ursula K. Le Guin est au sommet de sa gloire : ses romans de science fiction et de fantasy se sont imposés comme des chefs d'oeuvres et elle est une des romancières américaines les plus primées. Toutefois, parallèlement à ces succès publics, elle a la réputation d'être une théoricienne hors pair, et une oratrice remarquable. Elle parcourt alors universités, congrès, bibliothèques et librairies pour parler des sujets qui la passionnent : le féminisme, l'anarchisme, le rôle humaniste de la littérature, et, surtout, la fonction des littératures de l'imaginaire. Le langage de la nuit recueille les essais littéraires qui résument sa pensée et composent un manifeste pour l'imaginaire, car si nous pensons et parlons le jour, la moitié de notre vie se passe la nuit, où se réfugient la poésie et l'imaginaire. Pourquoi les littératures de l'imaginaire ont cessé, au vingtième siècle, d'être le coeur de la littérature ? Que permet la science-fiction ? Quelle est la place de la littérature jeunesse dans la littérature ? Autant de questions qui occupent les lecteurs depuis cinquante ans et qui trouvent des réponses dans ce volume.
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Au non des femmes : libérer nos classiques du regard masculin
Jennifer Tamas
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 6 Janvier 2023
- 9782021514292
Rien ne semble plus incongru que de prendre appui sur la société d'Ancien Régime pour penser le refus féminin. Assignées au devoir de « réserve » par les traités de civilité et au silence ou à la « feinte résistance » par les codes de séduction, les héroïnes de la littérature classique n'auraient rien à nous transmettre, surtout pas le pouvoir de dire « non ». On aurait pu croire l'affaire pliée sans la sagacité de Jennifer Tamas. Car, à leur manière, les femmes du Grand Siècle ont résisté, elles ont désobéi, et de ces combats à bas bruit il demeure des traces. Sous les images de princesses endormies célébrées par l'industrie du divertissement se cachent de puissants refus, occultés par des siècles d'interprétations patriarcales. Jennifer Tamas les exhume avec courage et subtilité, elle traque l'expression du féminin sous le regard masculin et tend savamment l'oreille vers le bruissement des voix récalcitrantes. Conviant les figures dissidentes des siècles anciens, du Petit Chaperon rouge à Bérénice, elle vivifie le discours féministe et trouve chez Marilyn Monroe le secret d'Hélène de Troie. Elle révèle ainsi, non sans un brin d'irrévérence, un magnifique matrimoine, trop longtemps séquestré dans les forteresses universitaires.
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Les neuf vies de Sappho : le premier écrivain était une écrivaine
Laure de Chantal
- Stock
- Les Essais Stock
- 29 Mars 2023
- 9782234094574
Il y a un « e » à génie mais combien de fois avez-vous entendu qu'une femme était géniale ?Première femme écrivain, voire premier écrivain tout court, musicienne, philosophe, éducatrice, activiste politique, Sappho (VIIe siècle avant J.-C.) fut, de son vivant, la première autrice à être reconnue comme géniale. Elle fut par la suite, de l'Antiquité à nos jours, sans cesse métamorphosée, quitte à être détournée, ce qui lui assure paradoxalement le privilège d'une nouvelle existence. Toujours trahie, toujours vivante, toujours géniale, telle est Sappho de Mytilène.Ce sont quelques-unes de ces vies, à la fois absolument réelles et fictives puisqu'elles ont été crues, neuf pièces d'un fascinant puzzle, que raconte ce livre. Sage aussi connue et révérée que Socrate chez les Grecs, Sappho devient tour à tour courtisane, sorcière païenne, activiste révolutionnaire, lesbienne sulfureuse et féministe iconique, miroir tranchant où se reflète l'image de la femme propre à chaque époque. À travers ces neuf vies de Sappho, emblème de toutes les femmes qui ont osé prendre la plume pour faire entendre leur voix, Laure de Chantal explore la question de la place que les sociétés ont réservé au génie féminin, à commencer par la nôtre.
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Qu'est-ce que la littérature à l'époque néolibérale ?
Il est devenu presque impossible de dire que la littérature est inutile ou sans effet sur le monde social. Plus question de valoriser sa distance au réel sans prendre le risque de conforter les pensées les plus utilitaristes ou poujadistes. Aussi les tentatives de politisation de la littérature se multiplient-elles depuis le début du siècle, en s'attachant tantôt aux textes comme terrain d'exploration éthique, tantôt à leur capacité d'ouvrir les yeux aux lecteurs et lectrices sur des réalités cachées, tantôt à leur façon de construire des contre-récits au storytelling ambiant. Chacun à sa manière, ces paradigmes entendent rappeler que la littérature est une question foncièrement politique. Mais qu'est-ce à dire ?
Tel est le problème que voudrait clarifier cet essai. S'appuyant sur des oeuvres récentes et prenant pour prétexte le mot de Pascal (« Cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué »), il arrime tout texte littéraire aux situations et aux rapports de force dans lesquels il est pris jusqu'au cou : c'est la littérature embarquée. Il s'emploie à décrire les conditions économiques et sociales qui stimulent et contraignent la littérature française contemporaine, entre sentiment d'impuissance et récupérations néolibérales. Enfin, il esquisse une proposition théorique fondée sur la condition des auteurs en tant que producteurs - suivant l'adage emprunté à une banderole du mouvement Art en grève : « artistes 2 merde, politisez-vous. » -
Manifeste cyborg et autres essais ; sciences, fictions, féminismes
Donna Haraway
- Exils
- Essais
- 8 Novembre 2007
- 9782912969637
" la fin du XXe siècle, notre époque, ce temps mythique, est arrivé et nous ne sommes que chimères, hybrides de machines et d'organismes théorisés puis fabriqués ; en bref, des cyborgs.
Le cyborg est notre ontologie ; il définit notre politique. le cyborg est une image condensée de l'imagination et de la réalité matérielle réunies, et cette union structure toute possibilité de transformation historique. dans la tradition occidentale des sciences et de la politique, tradition de domination masculine, raciste et capitaliste, tradition de progrès, tradition de l'appropriation de la nature comme ressource pour les productions de la culture, tradition de la reproduction de soi par le regard des autres, la relation entre organisme et machine fut une guerre de frontières.
" ainsi parle donna haraway, professeure au department of history of consciousness, à l'université de californie à santa cruz. elle est l'une des personnalités qui ont façonné le champ de la théorie féministe et des science studies. ses textes traduits en plus de 16 langues en font une auteure incontournable de la scène intellectuelle internationale, penseuse de la postmodernité et des technosciences.
La plus grande partie de son oeuvre est encore inédite en français. bienvenue dans le monde étrange de donna haraway peuplé de cyborgs, hybrides, femalemen, oncomice, coyotes et autres monstres. il s'y déjoue les dichotomies anciennes : féminin / masculin ; nature / culture ; vivant / artefact. bienvenue dans le monde de donna haraway, ses fabulations sont les nôtres, nos pires craintes ou nos meilleures espérances ? a l'évidence, les cartes politiques pour l'invention de nouveaux espaces.
Cette anthologie propose les textes essentiels de donna haraway : cyborg manifeste, situated knowledge, teddy bear patriarchy, ecce homo, modest witness, race.
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La grammaire à croquer : recettes gourmandes pour apprendre la grammaire
Sylvie Brunet, Serge Bernardin, Caroline Laguerre
- First
- 9 Novembre 2023
- 9782412091586
Une grammaire française à déguster !
" Sans la grammaire et l'écriture, comment pourriez-vous rédiger vos menus, qui ne sont pas pour rien dans le plaisir de ce que vous servez ? ", aurait pu demander le linguiste belge Maurice Grevisse à François Vatel, le cuisinier du Grand Condé, et ce dernier de rétorquer :
" Comment, sans la saveur et le goût de ce que vous dégustez, connaîtriez-vous les plaisirs d'une langue maîtrisée ? " La France, pays de la baguette, des 1 800 fromages, du boeuf bourguignon et de la daube, de la blanquette et du hareng pomme à l'huile, du Pithiviers et de la poire Belle-Hélène, mais aussi pays de la littérature, des auteurs et autrices qui cuisinent des phrases pleines de saveurs, accordant mets et mots, et font revenir la langue française à la poêle, pour la servir dans tous ses états...
La bonne chère et le bon mot, ces deux richesses françaises qui font rayonner notre beau pays dans le monde entier, sont enfin rassemblés dans un ouvrage ! Apprenez ou revoyez les bases de la langue française aux côtés de Sylvie Brunet et Serge Bernardin comme vous suivriez une recette, le tout assaisonné de savoureux exemples qui vous mettront l'eau à la bouche ! -
L''écriture de Monique Wittig : à la couleur de Sappho
Catherine Ecarnot
- Ixe
- Racine De Ixe
- 21 Avril 2023
- 9791090062801
Invitation au voyage à travers l'oeuvre littéraire de Monique Wittig, ce livre nous embarque dans une passionnante exploration des propositions poétiques et politiques d'une autrice dont l'influence majeure sur la pensée féministe et le mouvement lesbien ne cesse de s'amplifier. Publié pour la première fois en 2002, c'est la toute première étude sur cette oeuvre unique et radicalement disruptive, tant par l'imaginaire qui la soutient que par son adresse à subvertir le langage pour réinventer, au-delà des genres, un monde ouvert à une pluralité infinie. Revu et actualisé, le livre de Catherine Écarnot paraît en 2023, année de la commémoration de la mort de Wittig et du cinquantenaire du Corps lesbien.
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Dans une maison, derrière une fenêtre, deux femmes parlent. Nous entendons. Elles parlent lentement, entre de longs silences, cherchent leurs mots, les trouvent ou ne les trouvent pas, se taisent encore, essayent d'autres mots, se contredisent, se coupent, oublient le magnétophone, essayent de se souvenir, essayent de parler, avancent, se perdent, se retrouvent, se perdent encore, mais avancent toujours, sans modèle, sans plan, sans prudence et, pour la première fois peut-être, sans la peur du CENSEUR. D'où vient que ces propos soient publiés dans leur état premier ? qu'on les livre sans correction aucune ? qu'on ose proposer à la lecture cette incohérence, ce désordre, cette confusion, cette opacité, ces redites, ce piétinement de la parole ? D'où vient que ce qui n'est pas du tout écrit, remanié, mis en forme, élucidé, fascine à ce point ? Quel est le mystère de cet écrit de la parole ? Est-ce parce qu'il est, enfin, celui de la femme ? celui à venir ?
M. D.
Ce livre d'entretiens est paru en 1974.
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« J'ai réuni dans ce livre des articles que, pendant quarante ans, j'ai donnés au Nouvel Observateur. C'est une actualité littéraire fantasque qui les a souvent inspirés et les figures imposées du journal qui en ont dicté la forme : une brocante où le hasard semble avoir plus à dire que la nécessité. Et pourtant, cette promenade buissonnière à travers les livres dessine peu à peu un itinéraire familier. On trouvera ici les aveux du roman, les mots des femmes, l'ombre portée de la Révolution sur les passions françaises et un tableau de la France et des Français où l'on voit une diversité obstinée tenir tête à la souveraine unité de la nation. Ces rencontres d'occasion avec les oeuvres et les figures du passé me renvoient donc à mes goûts et à mes attaches. Je n'ai pas de peine à retrouver en elles des voix amicales et des présences consolantes. J'y vois aussi surgir l'événement intempestif, la rencontre inattendue, la surprise des sentiments. La littérature et l'histoire, sur la chaine usée des destinées humaines, n'ont jamais fini de broder les motifs de la complexité humaine. Telle est la cause des livres ». (Mona Ozouf)
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Un espace inobjectif ; entre les paroles et les images
Annie Le Brun
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 21 Novembre 2019
- 9782072843433
«Je devais avoir six ou sept ans, quand on me rapporta d'Angleterre La Belle au bois dormant en pop-up. Ouvrant ce livre, je vis soudain éclore un monde entre mes deux mains. Un monde léger, profond, un monde bleu profond. Je ne désirai qu'y pénétrer. Je n'en suis jamais vraiment revenue. Depuis lors, j'ai gardé la certitude que la pensée a au moins trois dimensions, déployant cet espace, où les mots et les images n'en finissent jamais de se rencontrer. Avec le recul, je me suis rendu compte que je n'ai jamais rien cherché d'autre que cet espace intermédiaire, où vient prendre forme tout ce qui nous importe. Espace ni subjectif, espace ni objectif, espace inobjectif. Notre chance est qu'il revient à certains artistes de jouer leur vie à ce jeu et de nous révéler alors le lointain qui nous habite. J'en aurais guetté toutes les approches, singulières ou plurielles. Ce recueil est le carrefour de leurs étranges mouvances. Il y va du déploiement de toute pensée, trouvant sa forme dans l'espace qu'elle fait soudain vivre. Rien n'est aujourd'hui plus menacé que cet espace paradoxal. Jusqu'à quand les contes nous seront-ils garants, comme La Belle au bois dormant l'aura été pour moi, que le grand maître de jeu continue d'être le désir en quête de lui-même?»Annie Le Brun.
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Savoir les marges : écritures politiques en recherche-création
Nicholas Dawson, Marie-Claude Garneau, Collectif
- Remue menage
- Theories Feministes
- 13 Juillet 2022
- 9782890917903
Est-il possible de mettre fin à l'opposition entre recherche et création? Ce livre cherche à approfondir les potentialités de la recherche-création lorsqu'elle est menée par des personnes issues de groupes minorisés ou qui s'intéressent à différents types de marginalités. Les textes abordent la culture du viol, la santé mentale, les douleurs chroniques, les enjeux de classe, de racialisation, de sexualité et de blanchité, dans des formes plurielles et propres à la recherche-création. D'entrée de jeu, Nicholas Dawson et Marie-Claude Garneau discutent de leurs choix et de leur pouvoir éditorial dans l'introduction rédigée sous la forme d'une pièce de théâtre - avec un prologue, quatre scènes et un épilogue - qui se déroule dans le huis clos d'une cuisine pendant la pandémie. L'amitié est posée comme une question transversale, qui « traverse tout », qui permet de décloisonner les expériences de minorisation et de marginalisation.
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Le grand camouflage ; écrits de dissidence (1941-1945)
Suzanne Césaire
- Seuil
- 10 Septembre 2015
- 9782021289275
Ce petit volume, sous la direction de Daniel Maximin, comprend les sept articles écrits par Suzanne Césaire pour Tropiques, la revue littéraire la plus importante des Antilles : quatorze numéros publiés à Fort-de-France, entre 1941 et 1945, bravant la censure à l'époque de la Résistance, appelée là-bas la « Dissidence ». Sept textes, sur les thèmes de la poésie, du surréalisme, des Antilles et des racines africaines, qui manifestent avec force l'entrée des cultures antillaises dans la modernité politique et littéraire, la rupture brutale et ironique avec le carcan des traditions doudouistes des écrits coloniaux, et l'ouverture à tous les vents artistiques des Amériques, d'Europe et d'Afrique.
En 1941, André Breton, en route vers New York, fait une escale d'un mois en Martinique, où il se lie d'amitié avec Aimé et Suzanne Césaire. La seconde partie de ce recueil se fait l'écho de ces rencontres (auxquelles participent également Lévi-Strauss, Pierre Mabille, André Masson, Wifredo Lam, Jacqueline Lamba, l'épouse peintre de Breton), fructueuses et marquantes pour chacun : on y trouvera un texte-hommage d'André Breton à Suzanne, des extraits de Martinique, charmeuse de serpents d'André Breton qui dialogue avec André Masson, un texte de René Ménil. Enfin, figurent quelques poèmes d'Aimé Césaire inspirés par Suzanne, et un texte, écrit pour ce recueil, de leur fille Ina Césaire, écrivain et ethnologue, évoquant avec émotion la figure de sa mère. L'ensemble est présenté et mis en perspective par Daniel Maximin.
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L'art n'est pas la revanche de l'impuissance, mais la mise en oeuvre d'un désir qui rejoint sa source. Si chacun est écrit par ses rêves et ses symptômes, l'écrivain est celui qui ajoute l'acte à la lettre dont tous subissent la marque. Fils de ses oeuvres, il invente le chiffre de son origine.
C'est le travail de la lettre, de ce qu'elle dérobe à ce qu'elle restitue, que Catherine Millot, psychanalyste, s'est attachée à suivre dans les oeuvres de Proust, Colette, Flaubert, Sade, Hofmannsthal, Joyce, Mallarmé et Rilke, montrant comment l'écriture s'accomplit à donner corps par le style à des objets étranges, comme un regard ou une voix.
Regard dont À la recherche du temps perdu explore les facettes à travers les ravages de l'asthme, de la jalousie et du sadisme. Regard au coeur de l'expérience «mystique» du poète, épiphanies joyciennes ou Erlebnisse rilkéennes, ouvrant l'espace d'un monde où l'intime devient extime, là où seul l'écrit peut nouer, aux confins du langage, la jouissance du corps et celle des mots.
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Les mots ont un sexe ; pourquoi "marmotte" n'est pas le féminin de "marmot" et autres curiosités de genre
Marina Yaguello
- Points
- Le Gout Des Mots
- 20 Février 2014
- 9782757838945
La langue est-elle machiste ? Faut-il modifier le genre des mots par attachement à l'égalité des sexes ? Le débat est ancien mais toujours d'actualité. Pourquoi certains noms d'agent sont-ils privés de féminin (orateur, syndic, écrivain)? Pourquoi les termes " génériques " désignant des humains sont-ils masculins ? C'est à toutes ces questions et bien d'autres que Marina Yaguello répond dans ce livre, de façon érudite mais jamais pédante, fidèle à son credo selon lequel la linguistique n'est pas qu'une affaire de spécialistes.
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L'auteure, en observant la réalité et la guerre au Proche-Orient dans leur expression romanesque, nous montre comment hommes et femmes regardent une même guerre, font l'expérience de ses ravages, nourrissent des espoirs d'avenir.
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Revue critique n.843-844 : Michelle Perrot : l'histoire ouverte
Revue Critique
- Minuit
- Revue Critique
- 7 Septembre 2017
- 9782707343789
Spécialiste mondialement reconnue de l'histoire ouvrière mais aussi de l'histoire des femmes, Michelle Perrot a puissamment contribué à remodeler ces domaines d'étude. Ses analyses des grèves, mais aussi du rôle des femmes dans la cité, continuent d'orienter nombre de recherches ; de même ses travaux sur la prison et sur les mécanismes d'enfermement, menés en étroite liaison avec ceux de Michel Foucault. Elle a également contribué à réhabiliter l'analyse de la vie privée, de l'intime. De sa thèse, qui fit date, Les Ouvriers en grève, à Histoire de chambres, cette énergique historienne des conflits, sociaux et « genrés », s'est aussi affirmée comme une subtile analyste des tyrannies de l'intimité comme de ses frêles bonheurs.
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GEORGE SAND ET LA POLITIQUE : « Cette vilaine chose… »
Bernard Hamon
- L'harmattan
- 1 Novembre 2003
- 9782747506540
Avec érudition, attention, affection même, Bernard Hamon nous donne une biographie intellectuelle de George Sand dans toutes ses aspirations, ses contradictions. Une femme de son temps et dans son temps, dont la politique et l'histoire furent en somme la grande affaire et la vraie passion Michelle Perrot.
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Revue Europe n.1003 : t.1004 ; novembre décembre 2012 ; Katherine Mansfield, Clarice Lispector
Collectif
- Revue europe
- Revue Europe
- 9 Novembre 2012
- 9782351500521
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Oeuvres de jeunesse
Germaine de Staël-Holstein
- Desjonqueres
- 18eme Siecle
- 1 Novembre 1998
- 9782843210051
Présentation de Simone Balayé.
Texte établi par John Isbell et annoté par Simone Balayé.
Tel un prisme réfractant sa pensée et sa production ultérieures, les oeuvres de jeunesse de madame de Staël présentent à la fois des essais théoriques et de brefs romans.
Parmi les premiers, les Lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau révèlent ses opinions philosophiques. L'Essai sur les fictions résume quant à lui ses conceptions esthétiques en matière littéraire : elle privilégie « la seule peinture des mouvements du coeur », à l'instar de Rousseau, Fielding et Richardson.
Loin de s'en tenir à ses théories, la fille de Necker les applique : elle n'avait pas vingt ans qu'elle avait déjà écrit ses nouvelles. Les principales se déroulent dans le cadre pré- romantique de lointains exotiques. Partout, dans ces récits tragiques d'aventure, de passion et de sacrifice, les héroïnes tombent, innocentes victimes d'un monde d'hommes qu'elles surmontent cependant grâce à leur grandeur d'âme.
Dans ces premières oeuvres, c'est tout l'art et la pensée de l'inspiratrice du romantisme français qui déjà se révèle.
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La triple injonction dit qu'il s'agit d'aller au féminin comme on va au théâtre et au cinéma, en opérant le nécessaire déplacement vers l'observation, le récit, l'interprétation ; qu'il faut une scène pour la mise en oeuvre du féminin, lequel n'est pas donné mais de variables processus de relationnement et de représentation en jeu. Dans leurs interventions, Assia Djebar, Daniel Mesguich, Ariane Mnouchkine ne cessent de dire, chacun à leur manière et selon leur art, cette vérité de la scène.
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Les incandescentes ; Simone Weil, Cristina Campo et Maria Zambrano
Elisabeth Bart
- Pierre-guillaume de roux
- Pgdr Editions
- 23 Mai 2019
- 9782363712875
Lire Simone Weil (1909-1943), Cristina Campo (1923-1977), Mar?a Zambrano (1904-1991), ces « flammes libres », c'est d'abord écouter leur voix, longtemps recouverte par l'obscurantisme de notre époque, celui qui refuse toute lumière autre que celle d'une raison sèche, désincarnée. Leurs oeuvres sont devant nous. Il a fallu du temps pour reconnaître le génie de Simone Weil et de Mar?a Zambrano, dont une oeuvre magistrale, L'Homme et le divin, publiée en 1955 au Mexique, fut refusée par Gallimard malgré le soutien d'Albert Camus, bien avant qu'elle reçoive le prix Cervantès à Madrid en 1988 pour l'ensemble de son oeuvre. Quant à Cristina Campo, on commence seulement à la lire en France, elle qui a si peu publié de son vivant et dont la plupart des écrits, enfouis dans des malles, ont disparu, dispersés par ses héritiers après sa mort en 1977. Ces trois voix ont brûlé, dans les ténèbres du XX e siècle - cette longue nuit de guerres, de totalitarismes, de barbarie où nous errons encore -, de leur désir de vérité et de cette volonté qui consiste à aimer inconditionnellement. Trois femmes, trois voix qui s'entrelacent sans le savoir en une seule flamme dans la nuit où le Verbe se fait silence, dans trois langues vivantes et soeurs, le français, l'italien, l'espagnol. Si différentes dans leur absolue singularité , elles se ressemblent, toutes trois de la lignée d' Antigone, éminente figure du sacrifice, de l'offrande sans concession, de l'amour sans conditions, du « moi » consumé pour accéder à l'être, sans lesquels il n'est pas de révolte authentique. Dans le temps de vie qui leur fut imparti, brève et fulgurante trajectoire de Simone Weil, morte à trente-quatre ans, longue vie de Mar?a Zambrano du début à la fin du siècle, parcours orienté dès la naissance par la maladie, pour Cristina Campo qui ne connut pas la vieillesse, elles ont eu cette capacité si rare de transformer leur vie en destin.
Toutes trois ont connu l'extrême souffrance, à travers l'épreuve de la maladie, pour Simone Weil et Cristina Campo, ou celle de l'exil pour Mar?a Zambrano, à travers les ruptures, les deuils, aussi. Toutes trois ont vécu dans le monde et hors du monde, hors des modes, hors de l'air du temps. Une parenté les li , de celles que Nietzsche nomme « amitiés stellaires » qui n'ont de lieu que dans l'espace de la pensée, de l'intelligence et de la vérité, perceptible dans leurs thèmes qui se font écho - une écholalie, comme l' écrit André Hirt à propos de Baudelaire, Wagner et Nietzsche - parenté dont Cristina Campo serait la jointure poétique, elle qui découvre La Pesanteur et la Grâce en 1950, oeuvre de Simone Weil qu'elle contribue à importer en Italie, et qui « reconnaît aussitôt dans la philosophe française une soeur. Plus intense, plus brûlante. » On Chacune se reconnaît chacune en l'autre dans une triangulation dont l'enjeu n'est autre que cette mystérieuse activité, « écrire », comme pratique rationnelle du logos et simultanément, expérience mystique.
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Marguerite duras, une écriture de la réparation
Sylvie Bourgeois
- L'harmattan
- 4 Juin 2007
- 9782296033634
Tout entière construite sur le retour en série des mêmes thèmes et motifs, l'oeuvre de Marguerite Duras est souvent associée à l'obsession, une obsession à l'origine de laquelle se trouverait l'angoisse du manque, de la perte et de la déchirure. Loin de considérer la répétition du simple point de vue du blocage, il s'agit alors de voir comment celle-ci devient un moyen, par le jeu de la reprise et des modifications, de transformer des scènes d'amour marquées par l'échec et la frustation en scènes d'amour et d'accomplissement.