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Tempus/Perrin
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La peur du peuple : Histoire de la IIe République (1848-1852)
Marie-Hélène Baylac
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 28 Mars 2024
- 9782262107208
La République oubliée.
De février 1848 au coup d'État du 2 décembre 1851, la France semble rejouer l'histoire de la Grande Révolution en accéléré : la chute de la monarchie (de Juillet) laisse place à une république dont les divisions et l'instabilité favorisent un rétablissement de l'ordre ponctué par un coup d'État et la restauration de l'Empire au profit de Louis-Napoléon Bonaparte, devenu Napoléon III.
Pourtant, l'histoire ne se répète jamais et la IIe République présente des caractères propres et d'une étonnante modernité. C'est avec elle que se découvre la fracture moderne entre la droite (ou plutôt les droites : légitimiste, orléaniste et bonapartiste) et la gauche autour de la question sociale, fracture qui apparaît lors des terribles journées de juin 1848 qui préfigurent la Commune. C'est elle qui sacralise le drapeau tricolore, le suffrage universel et l'abolition de l'esclavage qui ne seront plus jamais remis en cause. Encore elle qui instaure l'élection du président de la République (Louis-Napoléon Bonaparte demeure le président le mieux élu de notre histoire) et découvre un paysage politique dont le spectre est toujours globalement d'actualité.
La richesse des acteurs épouse celle, presque incroyable, des événements. Dans l'ordre chronologique : Lamartine, Louis Blanc, Ledru-Rollin, Cavaignac, Thiers, Louis-Napoléon Bonaparte mais aussi tous les grands écrivains du temps (Hugo, Flaubert, George Sand, Tocqueville...) qui furent non seulement des grands témoins, mais souvent des acteurs de premier ordre.
Un grand récit, presque une fresque, porté par la plume, enlevée et experte, de l'auteure. Il a reçu le prix Guerres et Paix 2022. -
L'histoire des femmes en Occident Tome 2 ; le moyen âge
Georges Duby, Michelle Perrot, Christiane Klapisch-Zuber
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 28 Février 2002
- 9782262018702
Du rôle de la femme dans l'univers domestique à sa place dans la religion, des lettrés à l'amour courtois et aux représentations, l'émergence d'une place singulière.
Ces femmes du Moyen âge, à qui maîtres, époux et censeurs dénient la parole avec tant de constance, ont finalement laissé plus de textes et d'échos de leur dire que de traces proprement matérielles. Le millénaire que couvre ce volume laisse, vers son début et vers sa fin, passer, un peu plus assurée, la parole même des femmes, bien qu'il faille tendre l'oreille pour la saisir, assourdie, dans le brouhaha immense du choeur des hommes.
Leur discours, leurs témoignages ou leur cri nous permettent simplement de percevoir comment ont mûri en elles les modèles que directeurs de conscience ou maîtres du savoir leur imposaient, les images que les hommes leur renvoyaient d'elles-mêmes, parfois leur refus de cette vision déformée, et toujours la manière dont ces images se sont inscrites dans leur vie et leur chair. L'histoire tout court a tout à gagner à prendre en compte sa part féminine. -
Néanderthal, une autre humanité
Marylène Patou-Mathis
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 23 Octobre 2008
- 9782262028442
Apparu il y a 350 000 ans, l'homme de Néandertal disparaît il y a 35 000 ans, supplanté par Cro-Magnon, notre ancêtre immédiat. Historienne majeure de la préhistoire, Marylène Patou-Mathis retrace ici l'aventure de Néanderthal, et offre le bilan de ce qu'on sait de cette espèce distincte de la nôtre, depuis son arrivée en Europe jusqu'à sa totale disparition, sujet aujourd'hui et plus que jamais très controversé.
L'homme de Neanderthal est un mal-aimé. Les savants du XIXe siècle, qui découvrirent ses restes, doutaient qu'il pût être notre ancêtre. Ceux du XXIe siècle s'interrogent encore sur les causes de sa mystérieuse disparition ou sur l'absence d'oeuvres d'art qui en ferait des hominidés de second rang... Leur mode de vie, en relation étroite avec la nature, était pourtant élaboré : grands chasseurs, ils fabriquaient les outils à la perfection, maîtrisaient le feu, enterraient leurs morts. Autant de gestes qui attestent d'une humanité qui ne fait aucun doute pour les scientifiques aujourd'hui. C'est cette aventure que relate avec talent Marylène Patou-Mathis.
Marylène Patou-Mathis, dont les travaux sur Neanderthal font référence depuis plus de vingt ans et qui est responsable de l'unité d'archéozoologie du département Préhistoire du Muséum national d'histoire naturelle (Paris), propose ici une synthèse très documentée et accessible à tous.
" Un puits de renseignements, une mine d'analyses et de déductions. "
Pour la science
" Neanderthal revu et corrigé. "
Le Nouvel Observateur
" Une science aussi sûre qu'avenante. "
La Croix -
Fille unique du célèbre Necker, Germaine de Staël, née en 1766, est élevée dans le respect des principes de l'Emile de Jean-Jacques Rousseau dont elle défendra fidèlement la mémoire. Elle côtoie très jeune, dans le salon de sa mère, les hommes les plus illustres de son temps auprès desquels elle développera une intelligence exceptionnelle : Marmontel, d'Alembert, Diderot, Grimm, Buffon. En 1786, elle épouse le baron de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède à Paris et protestant comme elle. Elle en aura trois enfants mais s'en séparera en 1796. Lorsque éclate la Révolution, et alors que son père se réfugie dans son château de Coppet en Suisse, Mme de Staël défend dans son salon parisien les idées libérales, prenant le parti des monarchiens ou constitutionnels. Lors de la chute de la royauté, elle s'installe à Coppet. De 1794 à 1808, sa liaison orageuse avec Benjamin Constant, chef de file des libéraux, la fait entrer dans l'histoire, tout commesa farouche opposition à Napoléon dont elle a tenté d'être un moment l'égérie. Mais l'Empereur ne pouvait avoir que de la répugnance pour une femme s'occupant de politique, qui plus est s'étant rangée dans le camp des idéologues. Sommée par lui dès le début de l'Empire de « résider au moins à quarante lieues de Paris », elle se fixe à Coppet tout en entreprenant de nombreux voyages en Italie, qui lui inspirera Corinne, ou en Allemagne, d'où elle rapportera De l'Allemagne. Les allusions dont fourmille le livre déplaisent à Napoléon qui fait piloner l'ouvrage et lui intime l'ordre de ne plus quitter la Suisse. Passant outre, elle parcourt l'Europe en tout sens et, partout, travaille à la coalition contre l'Empire. Son livre le plus célèbre, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, sera publié à titre posthume. Avec la sûreté de jugement et l'érudition qu'on lui connaît, l'auteur trace le portrait exhaustif d'une femme à la sensibilité rare, passionnée, ombrageuse, exigeante et tourmentée, disant d'elle-même : « Je suis une personne avec laquelleet sans laquelle on ne peut vivre. » Mme de Staël incarne avec Chateaubriand l'un des deux tempéraments d'écrivains les plus personnels du siècle. Digne héritière du siècle des Lumières, elle fut la première à donner au mot romantisme sa signification nouvelle. Par la hardiesse de sa pensée, par son esprit d'indépendance, Mme de Staël, à deux siècles de distance, semble étonnamment moderne, et son génie singulier plus brillant encore qu'il ne paraissait à ses contemporains.