« Arrivée à l'assemblée nationale avec des idéaux, j'ai déchanté dès le premier café avalé (3,60 euros en face du Palais Bourbon). Machisme, violence, silence, rapports de domination : le Parlement reproduit les hiérarchies qui écrasent les femmes et les minorités. ».
Comme collaboratrice d'élus, Mathilde Viot était aux premières loges pour voir le pouvoir masculin à l'oeuvre. Son livre au ton mordant et vif est un récit de l'intérieur, nourri d'anecdotes, de scènes vues... et de colère.
Elle y décortique cette masculinité hégémonique et toxique pour notre démocratie et analyse la façon dont l'institution tout entière est tournée vers la dissimulation de la violence qu'elle génère. Alors, autant s'en débarrasser ! Car la politique a tout à gagner à une redéfinition féministe et écologiste de ses codes.
LA DÉSOBÉISSANCE ÉTHIQUE Élisabeth Weissman Avril 2010, 304 pagesIls sont enseignants, conseillers Pôle Emploi, postiers, électriciens/gaziers, forestiers, hospitaliers, psychiatres, chercheurs, magistrats, policiers... Ils ne feront pas le « sale boulot » qu'on exige d'eux depuis que Nicolas Sarkozy a lancé la plus grande opération de déconstruction et de privatisation des services publics jamais menée.
Face à une politique d'asphyxie programmée qui érige en norme, l'évaluation et la compétition, le fichage et la répression, et qui menace les droits fondamentaux et la cohésion sociale, de plus en plus de professionnels refusent de voir leurs organismes transformés en machine à faire des actes et du cash, leur métier dénaturé et leur éthique piétinée.
Constatant la souffrance, la perte de sens et la régression qui en résulte pour eux comme pour les usagers, Ils mettent en oeuvre, diverses stratégies de résistance : désobéissance collective proclamée, opposition souterraine, insoumission, freinage subversif.
Ce livre, construit comme un abécédaire, s'adosse à une enquête de terrain : il donne à entendre des témoignages bouleversants d'hommes et de femmes pris dans la tourmente du saccage de leur mission de service public, qui veulent la défendre envers et contre tout au nom du bien collectif, des valeurs républicaine et du pacte social hérité du programme du Conseil national de la Résistance.
Il y a trente ans, je n'avais pas trente ans, le mur de Berlin tombait et on croyait à la fin de l'histoire. La démocratie allait enfin gagner l'Europe entière. Internet arrivait, le monde s'offrait en accès libre, c'était excitant, c'était beau. Trente ans plus tard, l'Europe promise comme un modèle de civilisation est traversée par des lignes de fractures, des sociétés coupées en deux, une agitation nationaliste et populiste nourrie par la peur, le malaise, le ressentiment.
Qu'est-ce qui se passe ?
On ne saurait soupçonner Véronique Maumusson de classique allergie antiaméricaine. Ancienne journaliste au Monde, elle a épousé un Américain et vit à Los Angeles depuis quinze ans. Ses enfants y sont nés. Elle y a trouvé une maison, des amis, un réseau associatif, un univers de vie.Pourtant, quinze ans après, cette culture continue de la surprendre. Elle nous fait part de ces interrogations au travers d'un récit d'expérience qui n'est en rien un essai géopolitique ou un ouvrage de conjoncture. Elle raconte ce qu'est sa vie de tous les jours, une vie surprenante.L'individualisme, le puritanisme, la religion, le patriotisme, l'argent tout-puissant, la consommation souveraine, la méfiance envers l'État, la culture autocentrée sont et restent, pour elle, des motifs d'étonnement dont elle détaille les tenants et les aboutissants.Elle ne dissimule pas sa sympathie pour Obama. Mais jusqu'à quel point Obama a-t-il les moyens d'agir et est-il représentatif de l'Amérique profonde ?
L'élection de Barack Obama a profondément modifié l'image de l'Amérique dans le monde légué par George W. Bush. Mais est-ce que le changement d'homme entraînera forcément un changement de politique ? Est-ce que la superpuissance américaine dont George W. Bush a démontré combien elle pouvait être agressive peut se révéler aujourd'hui plus douce ? C'est à cette question essentielle que ce livre, pour la première fois, tente de répondre en s'appuyant sur une étude minutieuse de la personnalité de Barack Obama, de son discours, de l'équipe qui l'entoure, et des choix de politique internationale qu'il a été amené à prendre depuis son entrée en fonction en janvier 2009.
Dans cet ouvrage, Zaki Laïdi montre que l'objectif d'Obama est double : sortir l'Amérique de l'emprise du 11 Septembre qui l'a conduite à voir le monde de manière manichéenne, et réhabiliter le leadership américain dans le monde sur la base du principe suivant : admettre que l'Amérique ne peut plus, à elle seule, régler les problèmes mondiaux mais refuser que ces mêmes problèmes se règlent sans elle. Obama n'a certainement pas renoncé à ce que les États-Unis demeurent la première puissance du monde. Mais il sait aussi que, pour maintenir cette position, ils doivent davantage composer avec le monde, au risque de s'en isoler. Ceci étant, il ne faut sous-estimer ni la continuité de la politique américaine, qui comme toute politique d'un grand État ne peut pas changer du jour au lendemain, ni les innombrables contraintes politiques qui attendent l'administration américaine de l'Afghanistan au Moyen-Orient, en passant par l'Iran et l'Irak.
Zaki Laïdi signe ici le premier ouvrage consacré à la politique étrangère de Barack Obama.