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Que savons-nous des liens qui se nouent entre le soin et l'amour ? Le soin doit-il reposer sur l'amour, ou doit-il au contraire s'en garder, voire s'en méfier ? Lorsqu'il s'agit de s'engager dans une relation de care, les affects qui traversent nos liens aux autres apparaissent toutefois comme proprement vitaux. Car si les premiers soins consistent à accueillir la vie, les liens affectifs qui s'y déploient recèlent en eux-mêmes les ferments de ce qui caractérise une vie humaine. Selon les derniers travaux de l'anthropologie évolutionniste, ce sont bien les attachements accompagnant l'accueil des nouveaux-nés qui auraient ouvert notre humanité à ses spécificités psycho-physiques, sociales et symboliques. Ainsi, interroger le soin à partir de l'amour permet de le penser depuis la sphère privée où elle surgit jusqu'à ses prolongements politiques. La question de l'amour participe donc de conceptions et de pratiques qui relèvent des sphères de l'intime, du culturel, du politique et du technique. C'est à rendre certains de ces enjeux visibles que prennent part les différentes contributions ici réunies.
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Le vivable et l'invivable
Judith Butler, Frédéric Worms
- PUF
- Questions De Soin
- 12 Mai 2021
- 9782130827450
Dans les épreuves et les violences du monde contemporain. l'invivable est la pointe extrême de la souffrance, de l'injustice, et du soin qui peut et doit y répondre. Mais qu'est-ce qui est invivable ? Puisqu'il exige immédiatement une action et un soin, comment s'en prémunir et le réparer? Judith Butler critique les normes qui rendent des vies « précaires » et « invivables » (depuis Trouble dans le genre ), mais sans pour autant la lier à une philosophie de « la vie » ou du « soin ». Frédéric Worms, de son côté revendique un « vitalisme critique », pour lequel tout ce qui cause la mort relève de la vie, mais d'une manière différenciée selon les vivants, de sorte que « l'invivable » qui tue quelque chose en nous, reste littéralement vital et révèle la spécificité des vivants humains.
Mais tous les deux voient dans la différence entre le vivable et l'invivable le fondement critique pour une pratique contemporaine du soin. Pour l'un et pour l'autre, le soin complet rendra la vie humaine vivable, « plus que vivante ». Il faut s'appuyer pour cela sur les pratiques concrètes des humains confrontés à l'invivable, les réfugiés dans le monde contemporain, les témoins et les écrivains des violations du passé. Ce sont eux qui nous apprennent et nous transmettent ce qui dans l'invivable est insoutenable, mais aussi indubitable, et ce qui permet d'y résister.
Un dialogue transcrit et traduit d'une séance tenue à l'Ecole normale supérieure.
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À quel soin se fier ? conversations autour de Winnicott
Lazare Banaroyo, Claude Marin
- PUF
- Questions De Soin
- 21 Janvier 2015
- 9782130631453
Cet ouvrage offre une nouvelle édition d'une conférence du psychanalyste anglais Donald Winnicott, intitulée « Cure » qui fut prononcée en 1970 devant des soignants dans une église, et la fait suivre de plusieurs lectures, pensées comme des conversations entre l'auteur et des philosophes, anthropologues, sociologues et médecins. Ces lectures mettent en évidence la richesse de cette conférence et l'importance de cette réflexion sur l'articulation de la dépendance et de la fiabilité, que ce soit dans le cadre d'une relation médicale ou dans la perspective d'une anthropologie philosophique. Comment repenser la dépendance et la vulnérabilité ? Qu'est-ce qu'offrir un cadre professionnel à la confiance ? C'est la posture du soignant, sa capacité à se mettre à la place de l'autre sans se laisser envahir par sa souffrance, mais sans non plus la nier, qui est ici très finement analysée. Dans ce bref texte, Winnicott fait pivoter toute sa pensée autour de la question du soin.