L'enseignement ménager, rangé aujourd'hui au rayon des disciplines scolaires disparues, reflète les bouleversements culturels, idéologiques, économiques, démographiques, politiques et scolaires de 1880 à 1980. La redécouverte de ses contenus, de leur sélection et leur organisation, de sa doctrine pédagogique, de sa mise en ordre pour les enseignements primaire et secondaire, agricole et technique, permet de saisir les enjeux et les conditions d'existence des propositions contemporaines prônant la préparation à la vie dans la scolarité de base.
Avec le soutien de l'université Paris Descartes (ATP Transmettre, apprendre, savoir) et de l'Association européenne pour l'éducation technologique (AEET).
Gros titres et manchettes ont donné aux violences sexuées et sexuelles contre les femmes une nouvelle actualité. Souvent présentés de manière tapageuse, les gestes et actions contre le corps féminin ne sont guère analysés, car c'est le registre de l'émotion et de l'indignation qui se trouve privilégié.
Le présent ouvrage entend analyser les violences qui portent atteinte à l'intégrité physique et morale des femmes sans enfermer celles-ci dans le rôle de victime, tout en insistant sur les mesures protectrices d'une part, coercitives d'autre part. Pour mener à bien une telle étude, il convenait de multiplier les regards, sans se disperser, tant il est vrai qu'une telle question de société, actuelle et inscrite dans l'histoire, a besoin de nombreuses disciplines pour rendre compte de sa complexité. Leur examen permet de saisir à la fois le fonctionnement et les transformations des rapports sociaux de sexe, voire du genre. Les auteurs s'interrogent sur la quasi-universalité du phénomène, tout en étudiant son ampleur, ses variations, ses répercussions et ses contextes. Pour mener à bien une telle enquête, quatre approches sont privilégiées afin de prendre la mesure des violences sexuelles et sexuées, de suivre les formes de brutalisation, de s'interroger sur leur mise en scène et enfin d'examiner les dispositifs punitifs et les mesures prises pour "réparer".
Avec le soutien de l'université de Poitiers et de la MSHS de Poitiers.
Cette étude de l'enseignement féminin révèle l'élaboration des modèles éducatifs et des représentations du genre en banlieue. Elle souligne le rôle de l'école dans la codification du rôle social des femmes et de la place qui leur est attribuée dans l'espace de la cité. Elle offre aussi une grille de lecture renouvelée des rapports entre la capitale et ses banlieues. À travers les représentations qu'il véhicule, l'enseignement féminin souligne la pluralité sociologique du sud-est parisien et ses mutations sociodémographiques.
Vingt ans après la publication de La Fille d'Athènes, Mythes, cultes et société, ouvrage majeur de Pierre Brulé, il convient de suivre les traces de ces petites Athéniennes, sans doute devenues épouses et mères et, ce faisant, de revenir sur les travaux pionniers de cet helléniste hors norme. En effet, il importe de se mettre en quête de la place que le féminin tient dans les mythes et les rites grecs, de reconsidérer la vision que les hommes proposent des pratiques religieuses des femmes et de revisiter les divinités qui les concernent plus spécifiquement, autant de pistes abordées dans le présent ouvrage.
En 1930, quelques années après avoir publié ses Souvenirs de la Cour d'assises, André Gide suggérait que la punition devrait tenir compte de la personnalité des criminels. Comment punir quelqu'un que l'on ne connaît pas ?, se demandait-t-il, ajoutant qu'« il est, sur la carte de l'âme humaine, bien des régions inexplorées ». Régulièrement, avec plus ou moins d'intensité, le droit de punir a été et reste l'objet de réflexions, de controverses, de propositions de loi, de demandes de réformes. Les débats sont tantôt vifs et profonds et semblent concerner le plus grand nombre, tantôt ils s'appauvrissent et restent réservés aux « spécialistes » qui dans des manuels ou des ouvrages d'histoire du droit pénal présentent ce dernier comme le droit de réprimer ou de sanctionner les auteurs d'infractions. Mais quel sens faut-il donner à la peine si elle n'est pas accompagnée d'autres mesures ? Est-elle une sorte d'horizon d'attente, une fiction des sociétés contemporaines qu'il faut bien entretenir ?
Ne faut-il pas « remettre à plat » la justice pénale et se demander si après avoir puni il est possible de guérir ou de rendre un citoyen à la société ?
La « pénalité » doit conserver son utilité écrivent les uns et les autres. Mais faut-il punir le crime ou plutôt les criminels ? Faut-il punir de la même manière les enfants, les fous et les récidivistes ? Que doit-on faire à l'époque de l'Empire français dans les colonies ? Ne conviendrait-il pas de se demander à nouveau pourquoi punir ? et de réfléchir à l'efficacité de la justice répressive ? La justice d'expiation et la « rédemption du coupable » ne suffisent pas, la peine est devenue aussi un enjeu symbolique et un moyen de communication, voire une « arme pénale ».
Deux siècles après le Code pénal de 1810, une réflexion sur l'histoire du droit de punir et son actualité s'imposait, mais il fallait multiplier les approches disciplinaires, car le droit de punir ne relève pas seulement de considérations abstraites ou de joutes philosophiques. La pragmatique de la punition mérite aussi d'être examinée. Trois entrées ont donc été retenues (le droit de punir en question, connaître et pardonner, sanctionner les déviants) à partir du siècle des Lumières jusqu'à nos jours. Nul doute que l'histoire de la « punissabilité » permet de penser et de comprendre les sociétés du passé comme celle d'aujourd'hui.
Les femmes représentent moins de 15 % de l'ensemble des individus jugés au XIXe et au XXe siècle.
Elles sont globalement moins sanctionnées. Dans les " canards sanglants " du début du XIXe siècle, puis dans la presse populaire, la criminalité féminine est liée au sexe : femmes avorteuses et avortées, femmes infanticides, femmes prostituées, femmes adultères, femmes auteurs ou victimes d'un crime passionnel. De leur côté, la criminologie naissante et les discours savants ne disent guère autre chose et proposent une lecture proche du " sens conmun," : la déviance et la criminalité féminine relèvent de l'intime et de la " nature des femmes ".
L'activité des juridictions répressives, du tribunal de simple police à la cour d'assises, peut donner l'impression d'aller dans le même sens. Cet ouvrage se propose toutefois de mettre en évidence une déviance féminine plus diversifiée et délaissée par la recherche, évoquant le vol, l'escroquerie ou la sédition politique autant que les crimes de moeurs. La petite délinquance, souvent oubliée, côtoie les gestes les plus spectaculaires et plus connus.
Surtout, l'accent est mis ici sur l'ambivalence des femmes, à la fois victimes et coupables ou coupables et victimes, devant la justice comme devant le jugement plus large de leurs contemporains ou de la postérité - pour les plus célèbres des " héroïnes de cour d'assises ". À travers des études qui se concentrent soit sur le processus judiciaire lui-même, soit sur sa médiatisation, ressort l'embarras que suscitent les femmes victimes ou déviantes, dans une période où la domination masculine pèse lourdement.
Entre " éternelles coupables " et " éternelles victimes ", les femmes en justice n'ont pas fini d'interroger les normes sociales et les pratiques répressives.
Une histoire de la place des femmes à l'inspection du travail et, plus globalement, de l'organisation des professions qui distinguèrent les tâches masculines des tâches féminines : articulation des hiérarchies genrées, primauté systématique du masculin sur le féminin, etc.