Cet ouvrage offre une cartographie des féminismes du temps présent à partir d'une approche mobilisant des champs pluridisciplinaires (histoire, sociologie, philosophie, sciences de la communication, arts) et des aires géographiques et culturelles larges (Europe de l'Ouest, États-Unis, Canada, Inde, Japon). Il interroge le renouveau du féminisme en termes générationnels, il questionne la légitimité d'un sujet politique hégémonique et il explore les cadres théoriques et les modalités d'action de cette « troisième vague » féministe.
Avec le soutien de l'université Cergy-Pontoise et de l'université Paris-Diderot.
L'enseignement ménager, rangé aujourd'hui au rayon des disciplines scolaires disparues, reflète les bouleversements culturels, idéologiques, économiques, démographiques, politiques et scolaires de 1880 à 1980. La redécouverte de ses contenus, de leur sélection et leur organisation, de sa doctrine pédagogique, de sa mise en ordre pour les enseignements primaire et secondaire, agricole et technique, permet de saisir les enjeux et les conditions d'existence des propositions contemporaines prônant la préparation à la vie dans la scolarité de base.
Avec le soutien de l'université Paris Descartes (ATP Transmettre, apprendre, savoir) et de l'Association européenne pour l'éducation technologique (AEET).
Jacqueline Audry a réalisé seize long métrages entre 1946 et 1969, adaptant notamment Colette et Sartre, dans une démarche féministe étonnante dans le contexte idéologique de l'époque. Brigitte Rollet revient ici sur son parcours depuis les années 30, avec la volonté de faire de cet itinéraire singulier le révélateurs d'une histoire plus vaste, des débuts du cinéma à nos jours. S'appuyant sur les cultural et gender studies, l'auteur renouvelle notre vision de la cinéaste, mais aussi notre conception de la réception et de la postérité des films.
Avec le soutien du CNL.
Les « années 1968 » ont-elles été une époque de contestation des rôles de genre, des stéréotypes sexués ou des clichés virilistes ? Pour le savoir, ce livre veut saisir l'influence du genre dans les multiples formes de positionnement et de conflictualité politique, dans les organisations syndicales comme les groupes et partis politiques, les mouvements associatifs et les collectifs militants, dans cette période marquée par de nouvelles dynamiques féministes.
Avec le soutien d'EFiGiES, de l'Institut de recherche interdisciplinaire homme société (IRIHS) et le groupe de recherche d'Histoire de l'université de Rouen.
Faire l'histoire de la contraception et de l'avortement en France, c'est faire l'histoire de l'un des changements majeurs du second XXe siècle. Le parti pris de l'auteure est ici de replacer les actrices et acteurs au coeur du changement. L'ouvrage traite des mouvements (MFPF, MLF, MLAC) mais aussi de figures politiques qui ont porté la réforme législative comme Lucien Neuwirth et Simone Veil. S'intéressant à la fois aux mobilisations, à l'écho médiatique et au changement législatif, il apporte un regard neuf à l'intersection entre histoire politique, histoire culturelle et histoire du genre.
Cet ouvrage fait l'histoire de la prise en compte institutionnelle des questions de « droits des femmes » ou plus largement « d'égalité des sexes », des années 1960 jusqu'à nos jours. Il s'agit de comprendre les logiques de l'État et de décrire précisémment les actions des organes consultatifs, structure administrative, secrétariats d'État et ministères dédiés qui constituent le « féminisme d'État ». Le plus souvent marginalisées, ces institutions se sont inscrites dans un processus de normalisation qui n'a toutefois pas suffi à les protéger d'un effet de dilution de l'objectif d'égalité des sexes dans des politiques et dispositifs plus généraux.
Cet ouvrage étudie les rapports des femmes marocaines avec leur ville, Rabat, et leur place réelle dans les espaces public et privé, à travers l'analyse de l'espace (la ville et le logement) tel qu'il est vécu, utilisé et pratiqué par les femmes. Comment la ville de Rabat, capitale moderne, ouverte sur l'Occident porte-t-elle la modernité des femmes ?
Avec le soutien de l'université de Tours.
La maternité : affaire de famille ou affaire d'État ? Au carrefour de la sociologie de la famille, de la sociologie du droit, de la sociologie de l'action publique et de la sociologie historique, Anne-Laure Garcia met en lumière les croisements et les interactions entre action publique et identité familiale à partir du cas des mères seules célibataires en France et en Allemagne(s) au XXe siècle (Pays-de-la-Loire, Thuringe, Schleswig-Holstein).
S'appuyant sur une approche comparative, l'ouvrage explore les formes d'engagement politique des femmes sur plusieurs continents, notamment l'Amérique du Sud et l'Europe. Mêlant aux approches sociologique et historique l'étude du genre et les sciences politiques, les contributions dessinent différentes figures de l'activisme féminin au XXe et XXIe siècle. Militantes au sein de partis politiques, citoyennes, résistantes, guérilléras d'hier ou Femen d'aujourd'hui : à travers leur étude, l'ouvrage soulève la question de la place des femmes dans la communauté politique.
Avec le soutien de l'UFR langues et études internationales de l'université de Cergy-Pontoise.
Gros titres et manchettes ont donné aux violences sexuées et sexuelles contre les femmes une nouvelle actualité. Souvent présentés de manière tapageuse, les gestes et actions contre le corps féminin ne sont guère analysés, car c'est le registre de l'émotion et de l'indignation qui se trouve privilégié.
Le présent ouvrage entend analyser les violences qui portent atteinte à l'intégrité physique et morale des femmes sans enfermer celles-ci dans le rôle de victime, tout en insistant sur les mesures protectrices d'une part, coercitives d'autre part. Pour mener à bien une telle étude, il convenait de multiplier les regards, sans se disperser, tant il est vrai qu'une telle question de société, actuelle et inscrite dans l'histoire, a besoin de nombreuses disciplines pour rendre compte de sa complexité. Leur examen permet de saisir à la fois le fonctionnement et les transformations des rapports sociaux de sexe, voire du genre. Les auteurs s'interrogent sur la quasi-universalité du phénomène, tout en étudiant son ampleur, ses variations, ses répercussions et ses contextes. Pour mener à bien une telle enquête, quatre approches sont privilégiées afin de prendre la mesure des violences sexuelles et sexuées, de suivre les formes de brutalisation, de s'interroger sur leur mise en scène et enfin d'examiner les dispositifs punitifs et les mesures prises pour "réparer".
Avec le soutien de l'université de Poitiers et de la MSHS de Poitiers.
À l'avant-garde des recherches esthétiques de l'après-guerre, l'écriture de Charlotte Delbo se fait à dire et à entendre. Elle choisit progressivement le théâtre et la poésie pour rendre compte de l'irreprésentable d'Auschwitz : Qui rapportera ces paroles ? (1966), Et toi, comment as-tu fait ? (1971). Cet ouvrage, fruit du colloque et de l'année de commémoration de sa naissance, aborde plusieurs thèmes de l'oeuvre dans laquelles poésie, littérature et théâtre se questionnent et s'enrichissent.
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication/DPG - SIAF, Mission aux Commémorations nationales ; l'EA Arts : Pratiques et poétiques ; l'Institut d'histoire de la Résistance de Bergame ; l'association Les Amis de Charlotte Delbo ; la Fondation de la Mémoire de la Shoah ; la Bibliothèque nationale de France.
En France, la profession de journaliste, massivement masculine jusqu'aux années 1960-1970, s'est progressivement féminisée, les femmes représentant 43% des professionnels des médias en 2009. Cet ouvrage collectif questionne les modalités et les enjeux de ce processus de féminisation en Europe et interroge les rapports de genre qui se jouent dans le fonctionnement des rédactions et le traitement de l'information. Il s'appuie sur des terrains d'enquête variés, proposés par une douzaine d'auteur-e-s de disciplines et de pays différents. L'enjeu est d'abord de dégager les diverses logiques qui contribuent à expliquer la féminisation du métier : Entrée des femmes par le haut ou par le bas ? Signe de dévaluation du métier ou de professionnalisation ? Phénomène autonome ou articulé à d'autres évolutions de la profession ? Progrès vers l'égalité ou reproduction de formes de spécialisation et de ségrégation sexuées ? En effet, on constate dans tous les pays européens que les hommes et les femmes sont inégalement répartis selon les secteurs des médias, les spécialités journalistiques et selon les niveaux hiérarchiques. Il s'agit ici d'expliquer ces écarts de manière dynamique, en se plongeant, au coeur des rédactions, du travail des journalistes, des interactions concrètes et des positionnements des hommes et des femmes. Comment se produisent et se déplacent, dans un même mouvement, les processus de ségrégation horizontale (spécialisation dans des thématiques dites féminines) et de ségrégation verticale (accès restreint aux responsabilités) ? Enfin, les auteurs s'interrogent sur l'existence et les contours éventuels d'un journalisme " au féminin ". Quelle est la part des assignations subies et reproduites, des inventions de nouvelles manières de traiter l'information, de l'adaptation à des règles et routines professionnelles masculines ? Quelles sont les diverses stratégies, positionnements professionnels et rapports au genre des hommes et des femmes ? Refusant une définition essentialiste des identités de genre, les auteur-e-s s'efforcent ainsi de cerner, à travers la diversité des terrains étudiés, les mécanismes sociaux, organisationnels, professionnels par lesquels se construisent les cadres d'exercice du journalisme selon des logiques de genre.
Marie Souvestre. ou comment une Parisienne lesbienne, Brestoise de naissance, forma la femme du président Franklin Delano Roosevelt, bi-sexuelle, modèle de l'emancipated woman et discrète conseillère, dans son âge avancé, de John F. Kennedy. Esprit incisif, féministe modérée, pédagogue performante, fille de l'écrivain breton Émile Souvestre, elle invente en 1863 avec Caroline Dussaut une école de jeunes filles, primaire et secondaire à la fois, non religieuse et acceptant uniquement des élèves étrangères.
Cet ouvrage collectif consacré à Benoîte Groult présente des analyses portant sur des essais comme Ainsi soit-elle, des romans comme La Part des choses, La Touche étoile, ou des textes autobiographiques tels que Le Journal à quatre mains. S'appuyant en outre sur des manuscrits inédits, comportant une interview exclusive, cette synthèse met en évidence une vie d'attention continuelle à un monde qui fait rêver, parfois, mais crier, souvent.
Avec le soutien de l'université d'Angers.
En 1918, Freud affirma la nécessité de créer des centres psychanalytiques pour traiter gratuitement les plus démunis. Ce discours orienta l'action des psychanalystes européens pendant la République de Weimar avec la création de la première policlinique psychanalytique à Berlin en 1920, bientôt suivie par la mise à disposition d'un institut destiné aux analystes en formation. Centre mondial de la psychanalyse, es principaux standards de la cure-type et de la formation des analystes y furent progressivement mis au point. En 1933, Freud s'opposa à la fermeture de l'Institut de Berlin.
Au coeur de la Révolution française, deux écrivains, Isabelle de Charrière et Mme de Genlis, proposent à leurs lecteurs émigrés une voie médiane, entre les valeurs d'une noblesse sur le déclin et celles d'une société en mutation rapide. Cette voie médiane se construit en référence à la figure de Jean-Jacques Rousseau, dont l'aura est sans pareille. Comme lui, elles adoptent une démarche rarement suivie de leurs contemporains, qui consiste dans le refus des opinions extrêmes et de l'esprit de parti. Proposant un idéal à atteindre, elles ouvrent la porte à une valorisation du rôle des femmes, capables d'éduquer les enfants comme les adultes.
Près d'un siècle sépare la mise en place du suffrage universel (1848) à l'ordonnance du 21 avril 1944 décrétant l'égalité politique des hommes et des femmes en France. Entre ces deux dates, l'idée même de droit de vote féminin connaît une longue évolution analysée ici à la fois dans une perspective de genre et dans une perspective politique. L'une et l'autre sont nécessaires pour répondre aux multiples questions qui entourent le débat : pourquoi les Françaises ont-elles tant attendu, quels étaient les arguments utilisés par les défenseurs et les opposants à la réforme, quels en ont été les principaux obstacles ?
L'oeuvre de Gisèle Bienne offre des variations toujours renouvelées sur la marginalité et l'autre. Marges génériques ou marges sociales, tels sont les bords que vient explorer l'écriture de l'écrivaine qui dessine de texte en texte des personnages en rupture de parole ou de société, mais toujours puissamment animés de désirs ou de révoltes. Ce volume étudie comment cette vision du monde se configure dans la confrontation dialogique avec les voix autres, ou comment s'élabore la quête identitaire dans cette rencontre, amoureuse, fraternelle ou révoltée, avec l'autre. Différentes approches traversent les distinctions génériques, s'attachant aussi bien à la littérature dite de jeunesse qu'à la littérature générale.
À la croisée de l'histoire des intellectuels et de l'histoire des femmes, cette étude biographique sur Colette Audry analyse le devenir d'une intellectuelle au XXe siècle dans un contexte où l'accès des femmes au pouvoir reste problématique. Séverine Liatard présente l'itinéraire de Colette Audry puis s'interroge sur la construction de ses identités d'enseignante, de femme politique, d'écrivaine et de féministe. À travers ce parcours, il s'agit de réfléchir aux modalités d'engagement qui lui sont propres : les stratégies mises en place pour s'accomplir et obtenir une reconnaissance en tant qu'intellectuelle, la manière dont elle vit et se représente cette condition et le rôle de l'engagement féministe dans ce processus d'individuation.
Annie Ernaux a déclaré écrire à partir de son vide, que la perte est le « noyau dur » de tous ses livres, le fil qui les relie entre eux. Cet ouvrage propose une lecture attentive de l'oeuvre ernalienne (romans, récits de vie, journaux concertés, extraits de journal intime, essai, lettre, etc.) et il s'articule autour de trois aspects principaux : la perte, les traces et la religion. Fort de ses considérations sur la soeur défunte, l'avortement et le cancer, de son examen poussé des traces en tous genres et de son étude inédite de la religion, cet ouvrage offre une voie d'accès novatrice et essentielle à une écrivaine contemporaine incontournable.
« À tire d'elles » raconte la vie de onze femmes qui furent interpellées, bouleversées, changées, par l'irruption du nouveau féminisme des années 1970-1980 et qui s'y investirent. Une véritable révolution des moeurs et des cultures, portée par une intense circulation des idées et des personnes, était à l'oeuvre. Elles choisirent leur vie avec jubilation et lucidité. Le monde s'ouvrait et tout devenait possible.
Organe mythique s'il en est, l'utérus est la somme et le condensé de l'appareil génital féminin et le support privilégié des lectures essentialisantes du corps féminin, qui inscrivent le destin des femmes dans la biologie. Longtemps creuset de la définition de la famille et de la filiation, il est aussi un objet social qui interroge les mutations contemporaines de la société et les catégories identitaires. Au croisement des travaux sur le corps, sur les femmes et sur le genre, Utérus. De l'organe aux discours, est le premier ouvrage à tenter une lecture organique de la matrice. L'approche proposée se veut résolument interdisciplinaire et pluriséculaire. Elle interroge la profondeur des corps, entre transparence et opacité, entre fonctionnalité et symbolique, entre vécu et imaginaire. L'ouvrage étudie ainsi les permanences et les ruptures dans les dénominations et les figurations de l'utérus, de l'Antiquité à l'époque contemporaine. Il analyse ensuite la pluralité des discours qui lui sont consacrés (médicaux, littéraires, juridiques, géographiques, philosophiques) au prisme de leurs visées, souvent convergentes. Il explore enfin l'articulation problématique entre l'approche organique de l'utérus et le discours féministe.
Cette étude de l'enseignement féminin révèle l'élaboration des modèles éducatifs et des représentations du genre en banlieue. Elle souligne le rôle de l'école dans la codification du rôle social des femmes et de la place qui leur est attribuée dans l'espace de la cité. Elle offre aussi une grille de lecture renouvelée des rapports entre la capitale et ses banlieues. À travers les représentations qu'il véhicule, l'enseignement féminin souligne la pluralité sociologique du sud-est parisien et ses mutations sociodémographiques.
Vingt ans après la publication de La Fille d'Athènes, Mythes, cultes et société, ouvrage majeur de Pierre Brulé, il convient de suivre les traces de ces petites Athéniennes, sans doute devenues épouses et mères et, ce faisant, de revenir sur les travaux pionniers de cet helléniste hors norme. En effet, il importe de se mettre en quête de la place que le féminin tient dans les mythes et les rites grecs, de reconsidérer la vision que les hommes proposent des pratiques religieuses des femmes et de revisiter les divinités qui les concernent plus spécifiquement, autant de pistes abordées dans le présent ouvrage.