« La narration est dotée d'une beauté intérieure et d'une humanité extraordinaire. Absolument magnifique ».
« Le masque et la plume », France Inter.
Ce livre est l'histoire d'un crime. Celui de Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau, dans le bureau de poste où elle travaillait à Montréal-la-Cluse. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes - tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l'enquête policière, L'Inconnu de la poste est le portrait d'une France que l'on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d'entre eux la dignité d'un destin.
Au Campo Santa Margherita, un étrange accident de bateau impliquant deux jeunes touristes américaines éveille les soupçons du commissaire Brunetti. Les deux hommes qui les ont déposées devant l'hôpital ont disparu. Pourquoi ? Pour Brunetti, cela cache forcément quelque chose. Sillonnant les canaux sombres de Venise, il est bien décidé à faire toute la lumière sur cette affaire.
Le 26 novembre 1974, la voix assurée de Simone Veil résonne dans l'hémicycle. Elle présente à l'Assemblée nationale son projet de loi en faveur de l'avortement. Une majorité de députés y sont opposés. Les débats seront longs, houleux, teintés d'une grande violence, mais l'éloquence magistrale de la ministre finira par emporter l'adhésion. Un discours historique qui a marqué un tournant pour les droits des femmes.
En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chômage, avec un bac pour tout bagage et sans révéler qu'elle est journaliste. À Pôle Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le Quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d'emploi, mais des « heures ».
Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l'Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l'intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L'un écrit, l'autre coud. Ils sont arrivés de Pologne à Paris au début des années 1920. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants.
L'historienne plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : la difficile installation de ces immigrés, les années politiques, la guerre, Auschwitz et son lot de morts, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame. Un récit en forme de tombeaux de papier qui font oeuvre de sépulture.
Elma, ancienne inspectrice de la brigade criminelle de Reykjavík, pensait mener une vie paisible dans le petit village islandais d'Akranes, jusqu'à ce qu'un corps y soit découvert. Celui d'une mère célibataire, disparue depuis sept mois en ne laissant qu'un simple mot d'excuses. Serait-ce le début d'une longue suite de mensonges dissimulés dans les brumes du passé ? Elma réussira-t-elle à faire éclater la vérité ?
S'abîmer Absence Adorable Affirmation Altération Angoisse Annulation Ascèse Atopos Attente Cacher Casés Catastrophe Circonscrire Coeur Comblement Compassion Comprendre Conduite Connivence Contacts Contingences Corps Déclaration Dédicace Démons Dépendance Dépense Déréalité Drame Écorché Écrire Errance Étreinte Exil Fâcheux Fading Fautes Fête Fou Gêne Gradiva Habit Identification Image Inconnaissable Induction Informateur Insupportable Issues Jalousie Je-t-aime Langueur Lettre Loquèle Magie Monstrueux Mutisme Nuages Nuit Objets Obscène Pleurer Potin Pourquoi Ravissement Regretté Rencontre Retentissement Réveil Scène Seul Signes Souvenir Suicide Tel Tendresse Union Vérité Vouloir-saisir
Dublin, de nos jours. Frances et Bobbi, deux anciennes amantes devenues amies intimes, se produisent dans la jeune scène artistique irlandaise comme poètes-performeuses. Un soir, lors d'une lecture, elles rencontrent Melissa, une photographe plus âgée qu'elles, mariée à Nick, un acteur. Ensemble, ils discutent, refont le monde, critiquent le capitalisme comme les personnages de Joyce pouvaient, en leur temps, critiquer la religion. Ils font des photographies, ils écrivent, ils vivent. C'est le début d'une histoire d'amitié, d'une histoire de séduction menant à un « mariage à quatre » où la confusion des sentiments fait rage : quand Frances tombe follement amoureuse de Nick et vit avec lui une liaison torride, elle menace soudainement l'équilibre global de leur amitié.
Mais Conversations entre amis n'est pas qu'une banale histoire d'adultère : c'est avant tout le portrait attachant, empathique, des jeunes gens contemporains, ces millenials qui ne parviennent pas à trouver leur place dans le monde que leur ont laissé leurs aînés. La voix de Frances, poétique, désinvolte, parfois naïve, d'une extraordinaire fraîcheur est, par de multiples aspects, celle de sa génération.
Longtemps, les femmes n'ont été que des corps, définies par leurs fonctions sexuelle et maternelle. La révolution féministe des années 1970 les a délivrées de ce carcan, mais il s'en est suivi une période de déconsidération de ces sujets. Enclenchée au début des années 2010, la « bataille de l'intime » a remis le corps féminin au centre. La philosophe Camille Froidevaux-Metterie propose de le saisir sous ses deux aspects : lieu de la domination masculine et vecteur d'une pleine émancipation. Déroulant les étapes corporelles qui scandent la vie des femmes, l'autrice pose les jalons qui leur permettront de reprendre possession de leurs corps, dans toutes ses dimensions. À l'écoute des luttes les plus contemporaines, son féminisme incarné s'attaque au socle même du patriarcat et renouvelle les fondements théoriques du féminisme.
Adélaïde vient de rompre, après des années de vie commune. Alors qu'elle s'élance sur le marché de l'amour, elle découvre avec effroi qu'avoir quarante-six ans est un puissant facteur de décote à la bourse des sentiments. Obnubilée par l'idée de rencontrer un homme et de l'épouser au plus vite, elle culpabilise de ne pas gérer sa solitude comme une vraie féministe le devrait. Entourée de ses amies elles-mêmes empêtrées dans leur crise existentielle, elle tente d'apprivoiser le célibat.
« Je suis féministe, je voudrais faire quelque chose de concret mais je ne sais pas par où commencer. » En voyant ce type de message affluer sur les réseaux sociaux, Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles ont compris ce qu'il manquait : un manuel pratique pour guider la nouvelle génération de féministes dans l'activisme. Construit en neuf chapitres, cet ouvrage se présente comme une boîte à outils qui recense ces diverses techniques. Il permet ainsi à chacune et à chacun de trouver le mode d'action qui lui convient le mieux.
Depuis leur entrée dans l'activisme, Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles ont exploré divers modes d'action : happenings seins nus, parodie de clip de rap, collages... Leur dernier fait d'armes : Clit Révolution, un compte Instagram suivi par plus de 100 000 personnes et une série documentaire diffusée sur France TV Slash.
« Des plaidoiries fortes et bouleversantes qu'il faut garder comme des documents ».
Les Échos.
Les 7 et 8 mars 2007 s'est tenu un procès historique : celui des « caricatures ». Un an auparavant, Charlie Hebdo avait publié des caricatures du Prophète Mahomet, accompagnées d'un appel à la lutte contre l'islam radical. Sur le banc des prévenus, les membres du journal satirique mais aussi des personnalités politiques. Pour les défendre, les avocats Georges Kiejman et Richard Malka. Dans un tribunal sous haute surveillance, ils soutiennent le droit à la liberté d'expression, à la satire et à l'irrévérence. Plus que des plaidoiries, ces textes sont des outils démocratiques pour continuer de rire, de croire ou de ne croire en rien.
Avocats au barreau de Paris, Richard Malka et Georges Kiejman sont des figures incontournables de la justice française.
Au commencement du monde régnait un peuple de guerrières où grandit l'Amazone Thêkla. Avide d'un destin digne de sa gloire, elle absorbe secrètement un philtre d'éternelle jeunesse. Devenue immortelle et éprise de liberté, elle sera de tous les combats : auprès des Vikings, d'Alexandre le Grand, de Léonard de Vinci ou d'Olympe de Gouges, jusqu'aux manifestants de Mai 68. Traversant les âges et les civilisations, Thêcla l'Amazone connaît de multiples amours, permises ou interdites, mais toujours entravées par une mort qui se refuse à elle. Sa quête absolue : devenir, enfin, une simple mortelle.
Penseuse de génie, écrivaine prolifique et militante radicale, Françoise d'Eaubonne (1920-2005) a partagé les grands combats du XXe siècle : féministe, anticolonialiste, partisane des combats queer alors qu'elle n'était pas (à son grand regret !) lesbienne elle-même, écologiste et décroissante, elle a publié une centaine de livres. Pourtant, malgré une reconnaissance internationale, elle est rapidement tombée dans l'oubli. Sous la plume d'Élise Thiébaut, l'intime et le politique se mêlent pour donner chair à une femme hors du commun. Un portrait passionnant et sans tabou, plus indispensable que jamais, qui éclaire à la fois le génie et les dimensions les plus subversives de celle qui lança les mots phallocrate, écoféminisme et sexocide.
Parce qu'on ne naît pas homme, on le devient.
Adapté du podcast phénomène Les Couilles sur la table, ce livre est une synthèse indispensable et passionnante de ce que l'on sait sur la virilité, les masculinités et les hommes.
Un livre à offrir à toutes celles et ceux qui se posent des questions sur eux-mêmes. Et à celles et ceux qui ne s'en posent pas encore.
Des taudis honteux de l'Histoire.
Je m'élève.
D'un passé pétri de souffrance.
Je m'élève.
Tel un océan noir, bondissant et immense.
Débordant, grossissant, je porte la marée.
Maya Angelou est une icône de la culture afro-américaine. Engagée dans la lutte pour les droits civiques, elle fait entendre sa voix par l'écriture. Celle d'une femme noire à la détermination sans faille qui puise force et confiance dans son identité. Ses poèmes, tantôt engagés ou intimes, nous parlent du bruit des grandes villes du Sud, de féminité, d'amour et de ruptures. De rêves brisés mais, surtout, de courage et de liberté.
Patience Portefeux, 53 ans, deux filles, un chien, un fiancé flic et une vieille mère en EHPAD. Patience trime. Patience est traductrice de l'arabe pour le ministère de la Justice. Des milliers d'heures à transcrire des écoutes entre petits dealers et grands bandits. Puis Patience franchit la ligne jaune : elle détourne une montagne de cannabis issue d'un Go Fast. Sans culpabilité ni effroi. Simplement une petite entorse morale. Et encore. Et Patience devient la Daronne.
Non, les femmes préhistoriques ne consacraient pas tout leur temps à garder les enfants en attendant que les hommes reviennent de la chasse. Aucune donnée archéologique ne prouve que, dans les sociétés les plus anciennes, certaines activités leur étaient interdites, qu'elles étaient considérées comme inférieures et subordonnées aux hommes. Cette vision de la préhistoire procède des a priori des fondateurs de cette discipline qui naît au xixe siècle. S'appuyant sur les dernières découvertes en préhistoire et l'analyse des idées reçues que véhicule, jusqu'à notre époque, la littérature savante, Marylène Patou-Mathis pose un autre regard sur l'histoire de l'évolution et déconstruit les processus qui ont invisibilisé les femmes à travers les siècles.
Dans une petite ville perdue de l'Amérique rurale des années 30, une famille vit tant bien que mal. Fils unique, Thomas est un garçon sage, fragile et sensible. Quand son père meurt des suites d'un accident, il dérape : trahi par son meilleur ami qui le quitte pour une bande de voyous, il se met à fréquenter une boîte mal famée, apprend à boire et devient violent envers la fille dont il est amoureux. Une malédiction semble s'être abattue sur lui, jusqu'au moment où il va commettre l'irréparable.
Dans une société qui peine à lutter contre l'homophobie ambiante, la communauté gay est éreintée par ses luttes. Stigmatisée, insultée et tuée, elle est pourtant bien plus riche et complexe que les multiples préjugés à son encontre laissent penser.
Avec la volonté d'amorcer une prise de conscience, ce collectif de huit militants, journalistes, écrivains et artistes explore les homosexualités masculines contemporaines. Ensemble, ils imaginent une nouvelle solidarité au sein des luttes gays. Comment se libérer des normes établies par la société, tout en faisant partie d'une communauté teintée, elle aussi, de carcans patriarcaux, coloniaux et classistes ? Comment combattre les discriminations à l'extérieur comme à l'intérieur de la communauté gay ?
Reflet d'une génération qui se construit en dehors de l'hétéronormativité, cet ouvrage se veut pédagogique, politique et éclairant.
Sous la coordination de Florent Manelli Avec les textes de Jacques Boualem, Matthieu Foucher, Adrien Naselli, Julien Ribeiro, Ruben Tayupo, Nanténé Traoré et Anthony Vincent.
Notre vie quotidienne se nourrit de mythes : le catch, le striptease, l'auto, la publicité, le tourisme... qui bientôt nous débordent. Isolés de l'actualité qui les fait naître, ils apparaissent soudainement pour ce qu'ils sont : l'idéologie de la culture de masse moderne. Le mythologue Roland Barthes les décrypte ici avec le souci - formulé dans l'essai sur le mythe aujourd'hui qui clôt l'ouvrage - de réconcilier le réel et les hommes, la description et l'explication, l'objet et le savoir.
" Nous voguons sans cesse entre l'objet et sa démystification, impuissants à rendre sa totalité : car si nous pénétrons l'objet, nous le libérons mais nous le détruisons ; et si nous lui laissons son poids, nous le respectons, mais nous le restituons encore mystifié. " Roland Barthes
Et si notre civilisation s'effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Loin des prédictions Maya et autres eschatologies millénaristes, un nombre croissant d'auteurs, de scientifiques et d'institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle, voire la fin des conditions propices à la vie telle que nous l'avons connue.
Pablo Servigne et Raphaël Stevens décortiquent les ressorts d'un possible effondrement et proposent un tour d'horizon pluridisciplinaire de ce sujet qu'ils nomment la « collapsologie ». Aujourd'hui, l'utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L'effondrement est l'horizon de notre génération, c'est le début de son avenir. Qu'y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer, et à vivre...
De 1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de vingt-sept ans tient un journal. Le résultat : un document extraordinaire, tant par la qualité littéraire que par la foi qui en émane. Une foi indéfectible en l'homme alors qu'il accomplit ses plus noirs méfaits. Car si ces années de guerre voient l'extermination des Juifs en Europe, elles sont pour Etty des années de développement personnel et de libération spirituelle. Celle qui note, en 1942, " Je sais déjà tout. Et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens. A chaque instant. ", trouve sa morale propre et la justification de son existence dans l'affirmation d'un altruisme absolu. Partie le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, d'où elle envoie d'admirables lettres à ses amis d'Amsterdam, Etty Hillesum meurt à Auschwitz le 30 novembre de la même année.
Sur un coup de tête, Maureen Wingrove décide de s'éloigner du monde et des réseaux sociaux pour tenter de se retrouver. Direction la Bretagne, pour une semaine de retraite dans une abbaye battue par les embruns. Une semaine dense, intense. Une semaine assaillie par des vagues de souvenirs, par des émotions, par des portraits de femmes, par des rencontres insolites et inoubliables. Une semaine face à elle-même, en quête de sérénité. Ressac est le journal de cette parenthèse.