Dans ce bourg norvégien, tout le monde se connaît. On se côtoie dès l'enfance, on ne se quitte jamais vraiment. Souvent on reprend la ferme familiale, parfois on va étudier ailleurs, mais toujours on revient. Helga Flatland nous parle de ces familles, de ces voisins, de ces amis, qui composent l'existence de chacun. Et surtout, elle nous fait rencontrer ces quatre jeunes garçons qui, devenus presque hommes, décident de s'engager dans les forces armées et s'envolent pour l'Afghanistan. Pourquoi sont-ils partis ? Qu'en est-il de ceux qui restent ? «?Helga Flatland tisse des liens entre les destins. Page après page, le livre s'étoffe, tandis que les facettes des personnages se dévoilent, et que l'infrastructure humaine se révèle comme universelle dans toute sa trivialité locale. Le résultat est la détonation silencieuse d'une histoire sur les petites et grandes questions de la vie. En d'autres termes?: le livre est difficile à lâcher. » Ekstra Bladet«?Un premier roman puissant, politique et personnel en même temps, intense et intime. » VG - Verdens GangHelga Flatlandnée en 1984, fait une entrée éblouissante dans le monde littéraire norvégien avec ce premier roman, récompensé par de nombreux prix et vendu à plus de soixante-quinze mille exemplaires. Il a été traduit en plusieurs langues.
Qu'il est donc devenu difficile d'être soi ! Tout bouge si vite autour de nous.
Identités qui s'entrechoquent, familles qui se dé/recomposent, monde extérieur qui se fait anxiogène... : un kaléidoscope de métamorphoses, inédites, remue tout un chacun dans ce qu'il a de plus intime. L'identité sexuelle est-elle devenue politique ? En quoi les nouvelles masculinités questionnent-elles le genre ? Suis-je mieux chez moi à consommer des séries ? Mon assiette dit-elle qui je suis ? Quatre auteures nous racontent ces grandes transformations du moi et des émois, quatre facettes essentielles d'un nouveau visage en train de prendre forme - le nôtre.
Explosion des violences conjugales et intrafamiliales, accès à la contraception et droit à l'avortement entravés, professions du care dévalorisées, sous-représentation dans les instances de décision, santé mentale affectée... : les confinements successifs des populations, et plus généralement la crise sanitaire, ont eu et continuent d'avoir des répercussions dramatiques sur les droits des femmes en Europe.
C'est le bilan de cette forte régression, particulièrement au sein des États de l'Union européenne, et surtout les plus conservateurs, qu'Amandine Clavaud dresse dans cet essai. Analysant la portée des réponses des pouvoirs publics - quand ils ont voulu y faire face -, elle appelle à aller plus loin en intégrant, de manière urgente, la dimension du genre dans la gestion des crises.
Attention, lecture addictive. On n'envoie pas impunément la balle de l'actualité à une philosophe véloce comme Adèle Van Reeth. Elle vous la renvoie avec une puissance et une érudition jamais dénuée de fantaisie, qui chaque fois vous emportent et vous emplissent de gratitude autant que de gai savoir.?» Éric FottorinoDirecteur de l'hebdomadaire Le 1«?Dévoiler ce qu'il y a d'intemporel dans l'actualité?: c'est le pari réussi de la philosophe Adèle Van Reeth?!?» C l'hebdo, France 5«?Adèle Van Reeth s'interroge sur la place et le rôle de la philosophie dans nos sociétés, particulièrement en temps de crise.?» Anne Roumanoff, Ça fait du bien, Europe 1Adèle Van Reethphilosophe, est directrice de France Inter.
«?C'est chaque fois un bonheur de lire Lola Lafon. Ses bonheurs d'écriture deviennent des bonheurs de lecture, mais prenons garde à la douceur de la langue qui parfois se coupe jusqu'au sang. [...] Qu'elle traite du mépris masculin tournant à la goujaterie ou qu'elle fasse un sort à la «gauche» qu'elle n'évoque qu'avec des guillemets pour s'en protéger, tant elle a trahi ses idéaux et ceux qui la soutenaient, Lola Lafon n'y va pas avec le dos du clavier pour faire ses gammes côté grave ou côté aigu. [...] [Elle] écrit juste, d'une écriture accordée à tous les temps de la joie ou de la colère, de l'émotion ou de la lutte. C'est pourquoi, une fois le livre ouvert, on peine à le refermer avant la toute fin.?» Éric Fottorino Directeur de l'hebdomadaire Le 1
À la fois femme de lettres et femme politique, Olympe de Gouges est l'une des premières féministes françaises.
Dans ce manifeste aujourd'hui mondialement connu, qu'elle rédige et adresse à la reine Marie-Antoinette en 1791, elle réécrit et féminise une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en écho à celle de 1789... : « La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. » Considéré par beaucoup comme un texte absolument essentiel, il est aujourd'hui proposé en une jolie édition illustrée.
La nuit tombe sur les corons du nord de la France, et une fratrie se presse devant l'écran de télévision. Soudain, apparaît le visage attendu : celui du père. Qu'y raconte-t-il ? À l'époque, aucun de ces enfants ne s'en soucie vraiment. Pourtant, alors, cet homme s'est saisi d'un combat, celui des mineurs marocains qui se lèvent pour leurs droits. C'est l'histoire de cet homme que nous raconte Samira El Ayachi, mais aussi celle des siens ; de l'une de ses filles, surtout, qui deviendra l'archétype de la «réussite républicaine», jusqu'à se voir renvoyée à sa condition «d'Arabe» quand la folie islamiste se saisira d'une certaine jeunesse. C'est l'histoire d'un lieu, ce Nord, et de ses habitants, solidaires et oubliés. C'est un bout d'Histoire de France. C'est simplement sublime.
Lire les entretiens des trois personnalités réunies dans ce recueil procure beaucoup d'apaisement par la profondeur de la réflexion comme par l'humanité des réponses, par la combativité aussi que suppose la défense de chaque terme de la devise républicaine. Voilà pourquoi, nous lecteurs, sommes des privilégiés. Éric Fottorino Directeur de l'hebdomadaire Le 1
De Lviv à Odessa, des bouches du Danube et Izmail aux villages du centre et à Kiev ou à Berdichev, ce livre, sous la forme de carnets de route et de portraits mais aussi de réflexions philosophiques, s'attache à retracer les racines européennes de l'Ukraine. Comment la première guerre, celle du Donbass en 2014, a encouragé davantage encore les motivations des Ukrainiens à rejoindre le concert européen. Comment l'invasion dûment planifiée n'a fait que relancer le processus. Comment la brutalité de l'attaque russe cimente l'affirmation de la nation. Maires, élus, médecins, volontaires de la Défense Territoriale, paysans, intellectuels, enseignants, membres de la société civile, tous témoignent de ce double attachement à l'entité européenne et à leur terre.
Mahaut Chaudouët Delmas dessine dans ce livre les contours d'un programme féministe pour les cinq ans à venir. Pour rééquilibrer les années perdues avec la crise, pour enrayer les conséquences structurelles de celle-ci, pour atteindre l'égalité une fois pour toutes, à travers des politiques publiques transversales, adaptées et appelées de ses voeux par le tissu associatif depuis des décennies - avec qui la puissance publique doit urgemment se reconnecter. Mais encore et surtout, pour utiliser les réformes féministes comme autant de leviers afin de sortir du patriarcat, et définir un nouveau modèle de société souhaitable pour toutes et tous. Un tournant radical que la pandémie nous incite à prendre vers une économie du soin et de l'intérêt général, vers un système politique plus juste. Demain, nos sociétés peuvent être profondément transformées si le féminisme est enfin érigé en paradigme pour la conduite de nos politiques publiques. Mahaut Chaudouët Delmas activiste féministe, est rapporteuse au Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.
Patsy est une jeune femme jamaïcaine, coincée entre une mère obsédée par la religion et une petite fille qu'elle ne sait pas tout à fait comment aimer. Son obsession est de quitter l'île pour l'Amérique, terre de libertés, et aussi - surtout ? - le pays où s'est exilée Cicely. La meilleure amie d'enfance, mais aussi l'amour secret, l'objet de tous les désirs. Cicely et Amérique se confondent dans l'esprit souvent torturé de Patsy, qui finit par obtenir un visa et traverse l'océan, laissant tout derrière elle.
Sauf que ni Cicely ni l'Amérique ne tiendront leurs promesses, et c'est une existence rude et violente qui attend Patsy. Une représentation obsédante de l'immigration et de la féminité, des fils silencieux de l'amour qui s'étendent à travers les années et les océans du monde entier.
Après Rends-moi fière, premier roman remarquable et remarqué lors de la dernière rentrée littéraire, Nicole Dennis-Benn revient avec un texte encore plus puissant, explorant des vies de femmes à la fois fêlées et courageuses, entre Jamaïque et Amérique. Magistral.
Il a fallu deux ans à Maïssa Bey pour traduire en mots cette part muette de sa vie : son père mort sous la torture en 1957 pendant la guerre d'Indépendance, alors qu'elle avait sept ans. Son récit est splendide dans sa sobriété, la force de son évocation et l'absence inouïe de haine. Une leçon magistrale, qui l'a confirmée dans son rôle d'écrivain tout en mettant en avant son souci constant d'humanité. Ce texte sera précédé d'un texte inédit de Maïssa Bey, intitulé Un long cri stridentpublié par Le Monde à l'occasion du soixantième anniversaire du cessez-le-feu en Algérie.
Le 24 février 2022, l'invasion de l'Ukraine par la Russie nous a saisis d'effroi. La guerre est de retour en Europe et n'est pas une crise «?de plus?» parmi la succession de celles que nous connaissons depuis le début du xxie?siècle. Ce conflit bouleverse nos vies et remet en cause notre perception du monde. Il nous fait basculer d'un monde à l'autre. De la même façon que la Seconde Guerre mondiale a été le point de départ de la construction d'une Europe pour la paix, le conflit ukrainien pourrait être l'amorce d'une Europe puissante, capable de défendre ses intérêts et son modèle de civilisation. En 2022 comme en 1945, la guerre place le continent face à son destin. Elle le force à affronter son passé, mais elle lui permet aussi d'envisager autrement son avenir. Ce livre offre un récit aussi original qu'implacable du moment historique que nous traversons, en proposant des idées audacieuses pour que les Européens se montrent à la hauteur du défi auquel ils font face.CHLOÉ RIDELnée en 1991, est la directrice adjointe de l'Institut Rousseau. Haut fonctionnaire, elle a travaillé plusieurs années au coeur de la machine européenne à Bruxelles, à Paris et à Bucarest.
Loin d'être une idéologie, le genre est un champ de recherches, un outil théorique et méthodologique qui traverse la littérature, la philosophie, la sociologie, l'histoire des idées ou encore l'art. Puissant levier conceptuel, il pose des questions existentielles et universelles qui nous renvoient à nousmêmes : qu'est-ce qu'une femme, un homme, un(e) intersexe ? Qu'est-ce que la féminité, la masculinité ?
Quelle est l'importance du corps, de l'identité et de la sexualité dans la construction et le devenir de soi ?
Une affaire de genre fait le point sur l'exploration des identités sexuelles, sociales et imaginaires à travers la littérature et l'art.
"Le texte que l'on va lire permet de donner une assise solide à ce qui pourrait n'apparaître que comme des affirmations sans fondement. Il apporte la preuve scientifique que la crise sanitaire a révélé et exacerbé des inégalités sociales trop souvent invisibilisées. Il constitue un travail de première importance qui fera sans aucun doute date, comme la publication de La misère du monde de Pierre Bourdieu en 1993 avait fait date, en révélant au public les fractures à l'oeuvre dans la société française".
Dominique Méda Anne Lambert et Joanie Cayouette-Remblière, sociologues à l'Ined, codirectrices de l'unité de recherche List (Logement, inégalités spatiales et ¬trajectoires) et responsables de l'enquête Coconel "Logement et Conditions de vie" , ont dirigé cet ouvrage.
« La liberté seulement pour les partisans du gouvernement, pour les membres d'un parti, aussi nombreux soient-ils, ce n'est pas la liberté. La liberté, c'est toujours la liberté de celui qui pense autrement. Non pas par fanatisme de la justice, mais parce que tout ce qu'il y a d'instructif, de salutaire et de purifiant dans la liberté politique tient à cela et perd de son efficacité quand la liberté devient un privilège. » Rosa Luxemburg Ce travail d'analyse ne sera pas achevé, et ses notes ne seront publiées qu'après sa mort. A
chacun, donc, d'interpréter ce qui relève d'une pensée en mouvement de ce qui est jugement définitif.
' Me couler dans le moule. Sourire quand j'avais envie de pleurer, me taire quand j'avais envie de crier. Mais c'était un autre temps. Le temps où le soleil éclairait encore le monde. Maintenant, je ne veux plus faire semblant. Que m'importent l'opprobre, l'exclusion ? Je n'ai plus rien à perdre puisque j'ai tout perdu. Puisque mon coeur est mort. ' Aïda, algérienne, divorcée, quarante-huit ans, et maintenant orpheline de son fils, assassiné. Pour ne pas perdre la raison, elle lui écrit dans des cahiers d'écolier. Et à travers ce dialogue solitaire, peu à peu elle avance, inexorable, vers son destin. Mektoub. Un roman fait d'ombres et de lumière - éblouissant.
Algérie 1830-1962 : pendant 132 ans, madame Lafrance s'est installée sur « ses » terres pour y dispenser ses lumières et y répandre la civilisation, au nom du droit et du devoir des « races supérieures ». Face à elle, l'enfant, sentinelle de la mémoire, va traverser le siècle, témoin à la fois innocent et lucide.
Dans ce texte ciselé, Marlène Schiappa démontre sa conviction profonde : « Tout ce qui vise à diviser la République, vise à la détruire. » Clivages identitaires ou territoriaux, gilets jaunes casseurs, communautarisme, remise en cause de la liberté de la presse, fake news et haine sur les réseaux sociaux, divisions artificielles entre « bobos » et « vrais gens », « start-up nation » et « campagnes », glorification de la « foule » à la place du « peuple », segmentation de la culture, attaques contre la citoyenneté et violences contre l'autorité et les symboles de la République... Il est temps, nous dit Marlène Schiappa, de nous élever et de nous unir pour défendre la liberté, l'égalité, la fraternité dans notre « République française une et indivisible ».
Une histoire qui mêle le passé et le présent de cette femme à la tendresse grosse comme le monde, son enfance à Madagascar où ses parents ont été poussés à partir par le gouvernement français en 1951, le retour à La Réunion, son père alcoolique qui rêve toujours de l'impossible eldorado malgache, son époux trop souvent fataliste, ses quatre enfants dont l'une encore toute petite est morte du palu. « Oui, il en faudrait, des livres, des dizaines de rayonnages, des centaines d'ouvrages, des milliers de pages, pour la raconter, l'Histoire. Celle de tous ceux qui y croient encore ou qui y ont cru comme mes parents, comme moi je l'ai cru, au tremblé de la vague. » La douceur de la terre et l'esclavage, la végétation luxuriante et les nattes à même la terre battue, la lumière éblouissante mais aussi les orages qui ravagent... Un superbe récit, à l'écriture sobre et maîtrisée, dont la chaleur et la générosité estompent la douleur.
Nancy gardner, née noire américaine, va vivre une vie extraordinaire et la raconter dans son journal, qu'elle publiera de son vivant en 1850.
Celui-ci commence par une transcription de son enfance et de sa jeunesse, parsemée de faits plus horribles les uns que les autres. jusqu'au jour où elle rencontre monsieur prince, membre de la confrérie noire maçonnique. elle devient donc madame prince, et part avec son mari à la cour de russie, avant de se retrouver missionnaire à la jamaïque. à vie exceptionnelle, livre exceptionnel, qui nous fait passer sans cesse du rire aux larmes, tout en nous éclairant sur des faits sociaux et historiques édifiants: un régal
« Enfin, elle est là. Au bout du chemin, dans la lumière qui décroît de ce jour finissant. Mes mains me font mal, certes, et je suis fatigué, mais elle est là. Elle m'attend. Elle m'accueille, du haut de ses quatre pilotis, avec sa structure de bois et son toit de tôle ondulé. Elle est là, tout près, surplombant son petit lopin de terre. Je vais pouvoir y entrer, m'y enfermer, m'y reposer. Elle est là et je ne l'ai pas choisie, c'est elle qui m'a piégé. » Dernier ancrage avant la mort annoncée, la maison de l'île ouvre ses bras de tendresse à un homme pétri de nostalgie - la jeunesse, la santé, les voyages, et surtout Flo, la femme qu'il n'a pas su garder - mais sans aucun regret, si ce n'est celui de savoir que l'île, sans cesse harcelée par tsunami et autres raz de marée, est condamnée, tout comme lui, à la disparition. Comme toujours, la vie sera malgré tout la plus forte, cette fois-ci concentrée dans le regard et les mains d'une mère et de son enfant...
Un marché d'avenir pour les agriculteurs, des distributeurs enivrés par une croissance galopante, des consommateurs à l'esprit et au corps sains... Tout bio, tout beau ? Pas si sûr. Savez-vous que des exploitants vont s'approvisionner discrètement à l'étranger en substances interdites en France ? Que des pays ont débuté une vaste offensive de production biologique qui pourrait déstabiliser le marché planétaire ? Le monde du bio est paré de nombreux atouts, mais il a aussi ses zones d'ombre. Une liste noire de fournisseurs circule... Fruit d'une enquête de plusieurs mois, cet ouvrage vous entraîne dans les coulisses d'une filière à l'heure de choix décisifs. Une bataille s'engage, à l'issue de laquelle la bio pourrait perdre une partie de son âme.