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Des Equateurs
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« Peut-être que je veux la paix avec beaucoup de naïveté, peut-être que je veux la paix comme les jeunes qui ne connaissent rien à la vie, comme les artistes perchés, comme les déconnectés de la réalité, comme ceux qui ont été épargnés par la souffrance, qui l'ont vécue d'assez loin pour ne pas disjoncter, ceux qui ne connaissent pas assez le monde pour savoir que ça ne marche pas comme ça, que c'est trop simple de vouloir la paix, qu'il faut choisir un camp, que sinon on lutte dans le vent. Mais je m'en fous, tu vois. L'avantage d'avoir vingt et un ans, c'est qu'on peut penser ce qu'on veut, et même le bien, qu'on peut se battre pour toutes les vies, même les petites, qu'on peut lutter pour l'idéal qu'on a dans la tête, même si ça paraît impossible ; on nous le pardonnera. »
Le 7 octobre 2023, une étudiante juive se réveille à Paris au bruit de la guerre. Shabbat noir est le roman de sa journée qui en contient mille autres. Le roman d'une jeunesse dont la furieuse envie de vivre se heurte au fracas du monde. -
Brésils : Éloge de la déraison
Véronique Mortaigne
- Éditions des Équateurs
- 18 Septembre 2024
- 9782382845271
Déclaration d'amour à un ailleurs luxuriant et à un pays qui est presque un continent à lui seul : le Brésil ! Depuis des décennies, Véronique Mortaigne arpente le Brésil du nord au sud et d'est en ouest pour en saisir les musiques secrètes et profondes. Elle aime la rue, son peuple, ses mythes et ses fantômes, sa folie, la samba bien-sûr et la bossa nova. Il y a la force et le talent d'un écrivain naturaliste chez elle : on perçoit la sensation de la pluie ou du soleil sur notre peau. La force de ce récit est qu'il est aussi envoûtant que le fleuve Amazone. Le lecteur est emporté, englouti par le Brésil dont Véronique Mortaigne évoque toutes les racines emmêlées. On rencontre des inconnus qui nous nous deviennent familiers, des personnages mythiques comme Joao Gilberto ou Claude Lévi-Strauss. Géographie, musique, histoire dévalent les rues et roulent dans les vagues. Le Brésil est le promontoire avancé de notre monde de demain, des tressaillements à venir. Le pays jouera un rôle de plus en plus essentiel, notamment dans les rapports nord/sud. Voici un livre qui donne une folle envie de vivre pleinement, qui conjure la mélancolie européenne et nous donne l'immédiate envie d'embarquer pour ces joyeux tropiques. C'est un récit de voyage qui fera date sur ce que nous devons au génie de ce pays indomptable.
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Portée par sa lecture du Journal d'un corps de Daniel Pennac il y a des années, Sophie Benard s'est donnée la mission de donner à son corps, et aux nôtres, une voix, le rôle principal : d'objet d'observation, il devient alors sujet, il prend la parole et tutoie la narratrice, qui à son tour lui octroie " l'honneur " de nouer un dialogue avec lui.
En effet, si le corps semble aujourd'hui au centre de nos préoccupations esthétiques, médicales, des trucs et astuces pour l'entretenir, l'empêcher de vieillir, le parfaire, le modeler, repousser ses limites, lui demander de se détendre à coups de séance de yoga et de respirations en pleine conscience, nous continuons à le tenir à distance de notre être profond, à vouloir nous en dissocier.
Il est pourtant un être à part entière, notre part entière : il est celui qui emmagasine nos émotions, qui guide nos pas, au quotidien comme à chaque étape de nos vies ; il est traversé par chacune de nos douleurs, mais aussi de nos joies, de nos couacs de santé, de nos évolutions biologiques. Sophie Benard nous guide ainsi à travers son corps et donc son histoire, et les nôtres : la perte de nos premières dents, le chagrin d'amour qui empêche aux poumons de se remplir d'air et aux jambes de se mouvoir, le deuil qui hante le corps comme les membres fantômes. A la manière d'un médecin légiste des lettres, elle dépèce le corps : chacun de ses muscles, de ses os du squelette jusqu'à ses dents, et toutes les histoires qui le hantent et nous composent.
Elle ne fait l'économie d'aucun état de son corps : le corps supplicié, le corps privé, le corps désirant, le corps meurtrier, le corps mort, le corps nié et le corps jaillissant, absolument puissant. Elle rend ainsi sa puissance et légitimité narrative au corps et nous invite à notre à nous observer, à nous tâter, à dépasser l'expérience physique, à cesser de penser notre corps comme un vulgaire vaisseau, mais comme notre être entier : en dehors et en dedans. La fin de psychanalyse : vive la corpus-analyse !
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Gisèle Halimi la fauteuse de troubles
Ilana Navaro
- Éditions des Équateurs
- Histoire
- 5 Octobre 2022
- 9782382843550
On la connaît surtout pour ses luttes contre les violences subies par les femmes. Pourtant, Gisèle Halimi est aussi une grande combattante de la violence faite au corps colonisé et aux victimes de toutes les oppressions : de genre, de race, de classe. L'approche d'Ilana Navaro a ceci d'original qu'elle reprend les grands combats de la célèbre avocate (le procès de Djamila Boupacha en 1960, militante du FLN accusée d'avoir déposé une bombe dans un bar puis torturée et violée, en détention, par des soldats français ; le procès de Bobigny en 1972, qui ouvrira la voie de la légalisation de l'avortement en 1975 ; celui d'Anne Tonglet et Araceli Castellano à Aix-en-Provence en 1978, qui permettra de criminaliser le viol) et démontre qu'ils ont tous été des tournants dans l'Histoire sociale, politique et juridique de la France, et au-delà. Tant de femmes, en France, en Tunisie et ailleurs dans le monde, touchées par l'oeuvre de Gisèle Halimi, s'approprient ses combats et les prolongent aujourd'hui. Comment l'ancienne colonisée, indigène et juive tunisienne de la Goulette donne-t-elle des leçons à la République française ? C'est la force intellectuelle de Gisèle Halimi : combattre le colonialisme sans trahir la formation républicaine qu'elle a reçue, se réclamer de la culture des Lumières, des droits de l'Homme pour remettre en cause le système colonial, la barbarie exercée par les colons pendant la Guerre d'Algérie. Dans ce livre passionnant et lumineux, inspiré de la série sur France Culture Ilana Navaro nous dévoile un nouveau pan de la biographie de Gisèle Halimi.
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À la folie, passionnement : a-t-on raison de tomber amoureux ?
Marianne Chaillan
- Éditions des Équateurs
- Essais
- 29 Mars 2023
- 9782382844977
Lorsque Marianne Chaillan annonce à ses élèves le cours sur le désir amoureux, tous se redressent et tendent l'oreille ! Voilà qu'on va enfin parler de ce qui fait le sel de la vie !
De fait, que serions-nous sans nos passions ? Romans et poèmes, films et séries, chansons et opéras. : toutes les productions artistiques sont emplies et nourries du désir amoureux. « All you need is love ! » n'est pas seulement le titre d'une chanson légendaire mais une maxime largement partagée.
Et pourtant, les philosophes lui opposent un rejet quasi unanime. Si les philosophes épicuriens, par exemple - qu'on considère à tort comme des adeptes du plaisir - se trouvaient dans l'auditoire lorsque Marianne Chaillan commence son cours, ils rétorqueraient : « Quoi ? Nous allons parler de cette maladie plus dangereuse que le virus Ebola ? ». Illusion, promesse de souffrance, le désir amoureux est présenté par de nombreux sages comme une grave menace pesant sur notre existence. Les philosophes ont beau nous alerter, rien n'y fait. On aime, on veut aimer, on veut vibrer ! Devrions-nous les écouter ? Tomber amoureux, est-ce bel et bien perdre la raison et faudrait-il dès lors s'en garder ? Ou bien faut-il considérer, à l'inverse, que vivre sans cette folie ne serait pas si sage ?
Dans cet essai, Marianne Chaillan choisit son camp : l'affirmation du désir amoureux, pour le meilleur et pour le pire ! Pour cela, il faudra tordre le coup à quelques préjugés. Il faudra aussi apprendre à reconnaître et à aimer dans les élans tumultueux du désir, parfois sublimes, parfois douloureux, l'essence même de la vie. -
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Les humiliés : 10 ans après la manif pour tous, l'heure du bilan
Rozenn Le Carboulec
- Éditions des Équateurs
- Document
- 3 Mai 2023
- 9782382845226
Le 21 avril 2023 plus de 270 000 manifestants (selon les organisateurs) défilaient dans les rues de Paris sous le drapeau de "La Manif pour tous" avant l'adoption définitive du texte qui fera de la France le 14e pays au monde à légaliser le mariage entre personnes de même sexe, et après avoir maintenu la pression en se rassemblant quotidiennement près de l'Assemblée nationale, dans les rues, à travers la France, sur les plateaux de télévision et de radio. Parmi les slogans brandis par les participants, on se souvient avoir lu ou entendu : "Qui détruit la famille menace la paix civile", "Non au mariage destruction de la parité homme-femme et de la société", "Stop à la familiphobie", "Une famille c'est un papa, une maman et des enfants".
Aujourd'hui, nous sommes dix ans après le Mariage pour tous. Personne n'a oublié ce que ça a déclenché dans notre pays. Tout le monde sait aussi que ces dix dernières années, le Mariage pour tous n'a pas subitement fait s'effondrer les familles dites traditionnelles dans un grand fracas, contrairement aux déclaration des manifestants. Journaliste, Rozenn le Carboulec se retourne sur dix ans d'une histoire qui drastiquement changé notre société, secouée par les failles entre les différentes groupes, à l'intérieur même de l'Eglise catholique, mais aussi à travers la population, et été le point de départ de nombreux déchirements, intersociétaux, interfamiliaux, et intérieurs.
Que reste-t-il des slogans scandés pendant de longs mois chez les enfants d'hier et les adolesncents et jeunes adultes d'aujourd'hui ? Ceux au coeur des manifestations, souvent exposés en première ligne ; ceux assistants aux défilés devant les journaux télévisés, aux débats chez les adultes. Que raconte cette manifestation de notre société d'aujourd'hui ? Elle-même journaliste LGBT, Rozenn le Carboulec sonne l'heure du bilan et raconte les hommes, les femmes, les enfants et les histoires derrière le déchirement d'une société toute entière. -
Rescapée de l'enfer du goulag chinois
Rozenn Morgat, Gulbahar Haitiwaji
- Éditions des Équateurs
- Document
- 13 Janvier 2021
- 9782849908235
Pendant trois ans, Gulbahar Haitiwaji a enduré des centaines d'heures d'interrogatoire, la torture, la faim, la violence policière, le bourrage de crâne, la stérilisation forcée, le froid, les nuits sous le néon d'une cellule, les mécanismes de la destruction humaine.
Née dans le Xinjiang, la province des Ouïghours en Chine, Gulbahar vivait en France depuis de longues années quand, un matin de novembre 2016, sa vie a basculé au cours d'un voyage dans sa terre d'origine.
Ce qu'elle a vu, entendu, vécu dans les entrailles du système concentrationnaire chinois est terrifiant.
Aujourd'hui, plus d'un million de Ouïghours a été déporté dans des camps de « rééducation » par le Parti communiste chinois, qui prétend lutter contre « le terrorisme, l'infiltration et le séparatisme ». Les Xinjiang Papers, révélés par le New York Times en novembre 2019, dénoncent une répression s'appuyant sur une détention de masse, la plus foudroyante depuis l'ère Mao. Ces camps sont à la Chine ce que le Goulag était à l'URSS. Les Ouïghours subissent un génocide : nous ne pourrons pas dire, cette fois, que nous nous ne savions pas.
Sauvée grâce aux tractations acharnées de sa fille et du quai d'Orsay, Gulbahar est la première rescapée des camps chinois à témoigner. Sa voix est essentielle. En publiant ce livre, elle prend des risques terribles pour elle et sa famille restée au Xinjiang.
Un récit de vie brûlant, historique, auquel l'Occident ne peut rester insensible.
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Une septuagénaire redoutable, à la tête du « Bilderberg » - un gouvernement mondial secret qui a organisé la domination de l'Amérique sur la planète - charge un as de la finance, génie des mathématiques, de détruire de l'intérieur le système économique afin de provoquer l'effondrement d'un monde acculé à la faillite.