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Le décor, le destin, le nom de l'héroïne vous rappellent quelque chose... c'est à dessein. Posy Simmonds donne à l'Emma Bovary de Flaubert une arrière-petite-fille en jean, baskets et lingerie fine. Personne ne sort indemne de cette satire, ni ces Anglais middle class assoiffés de grands crus et d'exotisme continental, ni cette petite bourgeoisie française aux manies insupportables. Du désir de grandeur et de ses désillusions. De l'influence des régimes amaigrissants sur la fidélité conjugale. Splendeur et ridicules du désordre amoureux. Le grand Flaubert y retrouverait ses petits.
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True love, c'est le premier roman graphique de Posy Simmonds, paru en 1981, vingt ans avant Gemma Bovery, qui allait la rendre célèbre dans le monde entier. True love, c'est aussi l'amour sincère et sans faille que l'autrice a voué au dessin et à la littérature en cinquante ans de carrière. Pour célébrer ce jubilé, la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou a décidé de lui ouvrir, du 22 novembre 2023 au 1er avril 2024, l'espace d'exposition où elle accueille depuis quelques années les très grands noms de la bande dessinée. À la faveur de cette entrée en fanfare dans l'espace muséal parisien, nous lui consacrons le présent album, qui rassemble les plus belles pièces de l'exposition, un long entretien en forme d'autoportrait et une série d'histoire inédites, dont l'irrésistible True love, publié ici pour la première fois en français.
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Après avoir exploré dans Fun Home et C'est toi ma maman ? les figures complexes de son père et de sa mère, c'est à la recherche d'elle même qu'Alison part avec ce nouvel ouvrage. Et où mieux se trouver que dans cette passion pour les sports violents, ineptes ou dangereux qui la pousse depuis l'enfance vers les derniers modèles de sneakers, tatamis, skis de fond, moutain bikes et autres instruments de torture ? Mais plus Alison se cultive physiquement, plus sa psyché semble lui faire obstacle. C'est donc du côté des philosophies orientales et des poètes romantiques et transcendantalistes des siècles passés, de Coleridge à Jack Kerouac, que notre exploratrice traque l'illumination. En artiste virtuose et athlète qui-ne-rajeunit-pas, elle parvient à la conclusion que le secret de la force surhumaine ne réside pas dans la vie au grand air et les abdos en plaquette de chocolat, mais plutôt dans le fait d'accepter sa dépendance aux autres, cruciale à la survie mentale. Comme dans toute son oeuvre, humour, culture, introspection et profondeur de vue entrent en fusion pour faire de ce Secret de la force surhumaine une pierre de plus dans le jardin zen d'Alison Bechdel et une nouvelle pépite du roman graphique.
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Secrets de famille, déchirures cachées, enfance gothique, anxiétés sexuelles et grande littérature.. Une autobiographie familiale à l'humour sombre et à la lucidité éblouissante... Bruce Bechdel enseigne l'anglais dans une petite ville de Pennsylvanie tout en dirigeant le «Fun Home», le salon funéraire familial. Sa sensibilité, sa passion des livres, son raffinement s'expriment tant dans l'embaumement des corps que dans la restauration obsessionnelle de sa maison et la dictature esthétique à laquelle il soumet sa femme et ses trois enfants. La jeunesse d'Alison, sa fille, est envahie par l'ombre de ce père aux secrets brûlants, ogre des sentiments à la fois distant et infiniment proche. Elle découvre en même temps sa propre homosexualité et celle, soigneusement cachée, de ce tyran charmant, inconséquent et tourmenté, dont la mort brutale à 44 ans a tout d'un suicide. Dépassant de loin sa fonction d'exorcisme personnel, cette plongée vertigineuse dans les non-dits d'une famille américaine est le prétexte à revisiter l'une des plus grandes révolutions du XX? siècle - celle des genres sexuels.
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Cassandra Darke, Londonienne pur jus, vieille teigne misanthrope, mauvaise coucheuse en surcharge pondérale, n'est pas sans rappeler le célèbre Scrooge de Dickens. Elle ne pense qu'à elle-même et aux moyens de préserver le confort dont elle jouit dans sa maison de Chelsea à 8 millions de livres. La galerie d'art moderne de son défunt mari a été le théâtre de fraudes qui l'ont mise en délicatesse avec la justice et au ban de son milieu. Mais Cassandra s'accorde le pardon, au prétexte qu'«à côté de tous ces meurtriers récidivistes, on se sentirait presque comme Blanche-Neige». Ses fautes n'impliquent «ni violence, ni arme, ni cadavre». Hélas, dans son sous-sol, une ex-locataire, la jeune et naïve Nicki, a laissé une surprise qui pourrait bien s'accompagner de violence et d'au moins un cadavre... Affinant encore sa virtuosité unique, entre roman et bande dessinée, Posy Simmonds poursuit la fresque de l'Angleterre moderne entreprise dans ses livres précédents et donne sa vision au scalpel du Londres brutal et fascinant d'aujourd'hui, «entre paillettes et galères». Son coeur, comme toujours, penche pour les chiens perdus, mais le portrait qu'elle trace de Cassandra, cette femme trop riche à l'hiver de sa vie, est vibrant d'empathie. Pur plaisir. Pur Posy.
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François Olislaeger rencontre Mathilde Monnier. Il voudrait qu'elle lui apprenne à danser. Elle lui propose de faire une bande dessinée. Au fil des planches, une grande chorégraphe offre une surprenante master class.