D'où tu parles ? : l'interjection bien connue des amphis de 1968 se trouve ici prise au sérieux, comme une invitation à dire non un état ou une situation, et moins encore un bilan, mais une trajectoire, une dynamique. Forte d'une oeuvre philosophique qui déploie les enjeux de la pensée féministe, Geneviève Fraisse relie ses différents points d'articulation - la redécouverte des révolutionnaires de 1848, les rapports femmes/raison, l'historicité des sexes, les notions de genre , de consentement ou d' habeas corpus - et ses résonances biographiques ou implications pratiques, avec le MLF d'abord et jusqu'au Parlement européen. Elle met ainsi en relief une conception de la recherche visant, loin des solutions toutes faites, à augmenter le problème .
Dès le XVIIIe?siècle, et plus encore au XIXe, des femmes sont des actrices de la presse écrite...
Dès le XVIIIe?siècle, et plus encore au XIXe, des femmes sont des actrices de la presse écrite. Revenant sur la manière dont elles ont réussi à s'infiltrer dans l'article politique, dans la chronique judiciaire ou dans le grand reportage, cet ouvrage propose un panorama des femmes journalistes, du XIXe?siècle à 1944. Pour faire passer leur prose, ces femmes ont parfois privilégié la narration, la fiction, l'écriture intime aussi. Elles ont dû inventer des pratiques, créer des postures, imposer des écritures. Subalternes elles-mêmes, elles ont par ailleurs souvent choisi d'enquêter sur les exclus. Il serait néanmoins caricatural d'affirmer l'existence d'un modèle unique de la femme journaliste qui s'opposerait à son pendant normatif masculin, car il existe une infinité de façons d'être femme journaliste.
Après l'octroi du droit de vote aux femmes françaises, les contraintes et les enjeux ne sont plus tout à fait les mêmes. Pourtant, l'univers de presse reste discriminant, comme en témoignent trois cas plus contemporains : Françoise Giroud, Marguerite Duras et Florence Aubenas.
Dans la société française contemporaine, la ménopause apparaît comme une étape-clé du vieillissement des femmes, souvent vécue avec angoisse, et prise en charge par la médecine. On pourrait penser que c'est une façon universelle de considérer un événement qui, après tout, l'est aussi. Il n'en est rien. Selon les sociétés, l'arrêt des menstruations peut être un accroissement des possibles et des pouvoirs, l'avènement d'une sexualité enfin libérée de la fertilité, ou même un non-événement, ne faisant pas l'objet d'une attention particulière, au point qu'il n'existe pas de mot pour le désigner.
Ce livre offre un point de vue original, celui des sciences sociales, d'autant plus précieux que les représentations de la ménopause se nourrissent presque exclusivement des discours médicaux, qui la considèrent comme une carence, associée à un ensemble de troubles et de risques. Le phénomène naturel devient alors une « maladie » qu'il faut traiter. Face à ce discours « savant » alarmiste, les expériences des femmes apparaissent plurielles et les liens sociaux se révèlent aussi importants que le vécu corporel.
Une belle enquête sur un sujet tabou.