Langue française
-
Donner vie au royaume - Grossesses et maternités à la Cour, XVIIe-XVIIIe siècle
Pascale Mormiche
- Cnrs
- 28 Avril 2022
- 9782271139788
« Vous nous en devez un?»?: les questions de la fécondité et de la maternité se posent de manière aiguë dans les familles royales et princières françaises, tant celles-ci doivent répondre à l'impératif de la loi salique, la reine n'étant vraiment reconnue dans sa fonction qu'après avoir enfanté.
Étudier les grossesses des princesses et des reines, depuis la consommation du mariage jusqu'à l'accouchement, le retour de couches et les premiers mois de l'enfant, permet de rendre compte de la centralité de cet objet à la cour. Les corps de ces femmes sont scrutés quotidiennement, afin d'y déceler les signes de la gestation d'un héritier pour le royaume. Les retards de règles sont une affaire publique, commentés jusque dans les ambassades européennes. Les ventres arrondis deviennent un outil politique pour fédérer les sujets autour de prières et de cérémonies religieuses, pour retarder une décision, détourner, parfois, le regard de l'opinion.
L'auteure montre également comment circulent les savoirs sur la grossesse et la maternité qui se constituent aux XVIIe et XVIIIe?siècles. Ceux des sages-femmes et chirurgiens accoucheurs d'abord, qui rivalisent pour ausculter et accompagner ces parturientes. Et ceux des princesses elles-mêmes, ensuite, qui échangent directement certaines de leurs connaissances et expériences, parfois au-delà des frontières. La cour apparaît alors comme un véritable laboratoire des pratiques périnatales.
Dans ce passage de l'intime, non au public, mais à l'officiel, l'auteure repense le rôle (politique) des reines qui tentent de faire respecter leur pudeur, négocient avec l'étiquette, voire mettent en place des pratiques de restriction des naissances pour ne plus être pour le royaume des «?moules à enfants?». -
Le rituel du vote ; les assemblées du peuple romain
Hollard Virginie
- Cnrs
- 4 Février 2010
- 9782271069252
Après cinq siècles de République, Rome met en place un régime impérial, caractérisé par la figure du Princeps se plaçant au-dessus des institutions existantes.
Ce changement supprime-t-il le vote du peuple romain? L'étude des règnes fondateurs d'Auguste et Tibère (27 av. -37 ap. J.-C.) permet de définir le vote romain comme un rituel politique qui, tout en devenant une simple formalité, demeure, du moins tout au long du Ier siècle de notre ère, un moment incontournable de la vie politique à Rome. Cette formalité ritualiste, qui fait le lien entre République et Empire, confère au vote toute sa valeur et pourrait même donner une coloration démocratique à la vie politique romaine.