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Sciences humaines & sociales
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S'engager en historienne
Michelle Perrot
- Cnrs
- Les Grandes Voix De La Recherche
- 18 Janvier 2024
- 9782271149404
Michelle Perrot nous invite à une véritable traversée féminine du XXe siècle.
Si Michelle Perrot est avant tout connue pour ses travaux sur l'histoire des femmes, ses thèmes de prédilection et de recherche dépassent pourtant largement ce champ. Initiée d'abord à l'histoire du mouvement ouvrier et à l'étude des grèves au XIXe siècle par son maître Ernest Labrousse, elle s'est aussi intéressée aux prisons, à l'histoire de l'intimité et à celle de la vie privée. C'est-à-dire à la périphérie des zones de pouvoir, avec un regard enraciné dans le présent.
Revenant sur son parcours intellectuel au sein duquel s'entremêlent enseignements, projets éditoriaux, séminaires, mobilisations et combats, elle rend compte de sa trajectoire singulière et nous invite à une véritable traversée féminine du XXe siècle. -
Côté femmes : une autre histoire de la philosophie en France.
Une période clé de l'organisation et de l'activité philosophiques envisagée depuis ses contradictions et ses marges.
" Femme, être incomplet et condamné à une éternelle enfance, tu prétends t'élever à la philosophie ! Quel aveuglement est le tien ? " Les mots de Victor Cousin donnent le ton et annoncent la politique d'exclusion menée sous la IIIe République. Qu'est-ce donc qu'être philosophe en France entre 1880 et 1949 ? C'est d'abord et avant tout porter une barbe : être un homme. Cette situation n'est pas sans susciter des rébellions, des transgressions, parfois des travestissements.
Mêlant combats individuels et collectifs, cette enquête novatrice révèle un pan de l'histoire des femmes aux XIXe et XXe siècles et fait ressortir une galerie de femmes philosophes qui s'affirment en dépit des obstacles : de Jenny d'Héricourt et Julie Favre jusqu'à Dina Dreyfus et Simone de Beauvoir, en passant par Jeanne Crouzet, Julie Hasdeu, Clémence Royer, Jeanne Baudry, Léontine Zanta, Alice Steriad, Lucy Prenant, Hélène Metzger, Renée Déjean, Yvonne Picard, Simone Weil ou Marguerite Buffard Flavien. -
Le féminisme, ça pense !
Geneviève Fraisse
- Cnrs
- Les Grandes Voix De La Recherche
- 11 Mai 2023
- 9782271147196
D'où tu parles ? : l'interjection bien connue des amphis de 1968 se trouve ici prise au sérieux, comme une invitation à dire non un état ou une situation, et moins encore un bilan, mais une trajectoire, une dynamique. Forte d'une oeuvre philosophique qui déploie les enjeux de la pensée féministe, Geneviève Fraisse relie ses différents points d'articulation - la redécouverte des révolutionnaires de 1848, les rapports femmes/raison, l'historicité des sexes, les notions de genre , de consentement ou d' habeas corpus - et ses résonances biographiques ou implications pratiques, avec le MLF d'abord et jusqu'au Parlement européen. Elle met ainsi en relief une conception de la recherche visant, loin des solutions toutes faites, à augmenter le problème .
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Femmes de presse, femmes de lettres ; de Delphine de Girardin à Florence Aubenas
Marie-Eve Thérenty
- Cnrs
- Biblis
- 14 Septembre 2023
- 9782271148315
Dès le XVIIIe?siècle, et plus encore au XIXe, des femmes sont des actrices de la presse écrite...
Dès le XVIIIe?siècle, et plus encore au XIXe, des femmes sont des actrices de la presse écrite. Revenant sur la manière dont elles ont réussi à s'infiltrer dans l'article politique, dans la chronique judiciaire ou dans le grand reportage, cet ouvrage propose un panorama des femmes journalistes, du XIXe?siècle à 1944. Pour faire passer leur prose, ces femmes ont parfois privilégié la narration, la fiction, l'écriture intime aussi. Elles ont dû inventer des pratiques, créer des postures, imposer des écritures. Subalternes elles-mêmes, elles ont par ailleurs souvent choisi d'enquêter sur les exclus. Il serait néanmoins caricatural d'affirmer l'existence d'un modèle unique de la femme journaliste qui s'opposerait à son pendant normatif masculin, car il existe une infinité de façons d'être femme journaliste.
Après l'octroi du droit de vote aux femmes françaises, les contraintes et les enjeux ne sont plus tout à fait les mêmes. Pourtant, l'univers de presse reste discriminant, comme en témoignent trois cas plus contemporains : Françoise Giroud, Marguerite Duras et Florence Aubenas. -
Justice d'exception ; l'Etat face aux crimes politiques et terroristes
Vanessa Codaccioni
- Cnrs
- Biblis
- 8 Février 2024
- 9782271149749
Justice d'exception
L'État face aux crimes politiques et terroristes
Qu'ont en commun des activistes de l'OAS, des espions soviétiques, des gauchistes de Mai 68 et de la Gauche prolétarienne, des autonomistes corses, basques et bretons ou des membres d'Action directe ? D'avoir été jugés par la Cour de sûreté de l'État, une juridiction d'exception créée par le général de Gaulle à la fin de la guerre d'Algérie et supprimée par François Mitterrand en 1981.
Réservant à des milliers de militants un traitement radical et spécifique (gardes à vue prolongées, arrestations de nuit, jugement par des militaires ou examens psychiatriques), elle illustre une tradition française de justice politique. Or, ces dispositions contre les "?ennemis intérieurs?" ne disparaissent pas avec la cour au début des années 1980 : elles sont au contraire peu à peu réintégrées dans l'arsenal sécuritaire pour constituer le socle de la lutte antiterroriste.
De la répression de l'OAS au jugement des "?malfaiteurs terroristes?" par une justice dérogatoire au droit commun aujourd'hui, ce livre retrace toute la généalogie de l'antiterrorisme sous la ve?République. Il engage aussi une réflexion plus générale sur les frontières ténues entre justice ordinaire et justice politique, ainsi que sur l'utilisation de dispositifs d'exception en régime démocratique. -
Dans la société française contemporaine, la ménopause apparaît comme une étape-clé du vieillissement des femmes, souvent vécue avec angoisse, et prise en charge par la médecine. On pourrait penser que c'est une façon universelle de considérer un événement qui, après tout, l'est aussi. Il n'en est rien. Selon les sociétés, l'arrêt des menstruations peut être un accroissement des possibles et des pouvoirs, l'avènement d'une sexualité enfin libérée de la fertilité, ou même un non-événement, ne faisant pas l'objet d'une attention particulière, au point qu'il n'existe pas de mot pour le désigner.
Ce livre offre un point de vue original, celui des sciences sociales, d'autant plus précieux que les représentations de la ménopause se nourrissent presque exclusivement des discours médicaux, qui la considèrent comme une carence, associée à un ensemble de troubles et de risques. Le phénomène naturel devient alors une « maladie » qu'il faut traiter. Face à ce discours « savant » alarmiste, les expériences des femmes apparaissent plurielles et les liens sociaux se révèlent aussi importants que le vécu corporel.
Une belle enquête sur un sujet tabou.