L'ouvrage traite, de façon comparative, du rapport qu'entretiennent les pratiques sexuelles, les normes sociales en général et, enfin, la procréation. La première partie critique le déni de l'anthropologie de la sexualité tout en montrant que la signification de celle-ci varie selon les cultures. La seconde se focalise sur l'Occident. Elle introduit une dimension historique.
L'Occident comme aire culturelle se distingue par une double rationalisation en matière de la procréation, perçue tantôt, selon la doctrine chrétienne, comme providence divine, tantôt, comme le résultat d'un appariement des individus qui se calque sur le modèle de l'élevage. La troisième partie soutient que les évolutions sociétales récentes consacrent ce dernier penchant, tout en imposant son refoulement collectif
la théorie de la perversion qui est proposée ici reste fidèle à la pensée de freud, tout en échappant aux schémas psychanalytiques classiques.
elle est, en même temps, réflexion sur la condition humaine. au travers des déviations - pittoresques ou banales - de la conduite sexuelle s'exprime une dimension essentielle, une tentation permanente de l'esprit : le désir de s'évader des limites que le réel impose, et de faire advenir " l'impossible ". il s'agit de détrôner dieu le père, d'opérer une transmutation du monde. gouvernée par l'hybris, l'entreprise perverse implique une réécriture de la bible, au moyen d'une démarche régrédiente.
sade, wilde, bellmer viennent, entre autres, illustrer le propos de l'auteur qui avance une hypothèse sur la nature des liens que la perversion entretient avec l'esthétique.
Tu as été opérée d'une tumeur bénigne au-dessus de l'oreille, tu dors.
Le fauve silencieux dans la chambre, ta mère, ne se pose encore aucune question sur l'insignifiance de la beauté, l'importance de la beauté. elle cherche ton visage d'animal, les proximités sauvages, ta face humaine et ta vivacité de garenne, la clarté renaissance, la délicate complexité. elle ne retrouve pas l'aspect d'ensemble bien proportionné. elle a beau se dire attendons, il y a là quelque chose qui échappe à la description, une harmonie qu'elle a toujours vue en te regardant, et qui manque.
Elle guette, se penche sur ta joue du côté opéré, tout semble figé. elle se souvient des mots du médecin, elle a confiance. ça reviendra. du calme, tout reviendra.
Blancs d'espagne et de céruse, rouge de carmin et rouge végétal, poudres d'odeur et à poudrer, pommades de concombres et de limaçons..., autant de produits colorés, parfumés et parfois toxiques, pour le visage ou les cheveux, dont les femmes et les hommes de l'époque moderne ont fait usage dans l'élaboration de leur parure.
Grâce à l'exploitation d'un vaste corpus de sources, imprimées et manuscrites, et à des approches méthodologiques croisées, ces cosmétiques sont ici l'objet d'une histoire inédite et globale. ce livre rend compte aussi bien de leur composition que de leurs appellations, de leurs vocations et de leurs usages différenciés dans le paris de l'ancien régime. a l'origine destinés à paraître à la cour et à témoigner de la valeur supérieure de la noblesse dans une société d'ordres, les cosmétiques autorisent progressivement la construction d'apparences plus individualisées, sinon naturelles, et renforcent la promotion de nouveaux critères de beauté.
La lumière est aussi portée sur les modalités de leur production. un temps confinée dans l'espace domestique, rattachée à la cuisine et à la thérapeutique, empreinte d'un esprit magique, la confection des cosmétiques glisse bientôt dans l'univers concurrentiel des arts et métiers, et en particulier entre les mains des gantiers-parfumeurs. dans leur laboratoire et leur boutique, ces artisans mettent au point tout un ensemble de savoirs et de techniques, aussi hybrides et composites que le sont les matières premières qu'ils emploient : amidon et graisses diverses, pigments, épices et parfums.
Ils oeuvrent aussi à la création d'un environnement et d'un vocabulaire marchands spécifiques, à la définition de stratégies commerciales qui leur permettent de conquérir un public qui n'appartient plus seulement à la sphère des privilégiés. avec l'entrée progressive dans un monde de consommation, les cosmétiques se diffusent dans la société : un marché de la beauté émerge au xviiie siècle que les différentes institutions de la monarchie éclairée tentent de contrôler, en des termes économiques, scientifiques et sanitaires.