Ce nouveau roman de Wendy Delorme vient enrichir la liste de fiction de la collection Sorcières. Dans cette dystopie, se reflètent les crises que nous traversons aujourd'hui: une société totalitaire est mise en place après la disparition soudaine d'une partie de la jeune génération mobilisée pour le climat. Les livres sont interdits, les frontières fermées et les femmes appelées à procréer pour renouveler la population. Mais une communauté inspirée des «Guérillères» de Monique Wittig émerge pour résister à ce nouvel ordre imposé... Un roman choral incandescent, qui n'est pas sans rappeler «1984» de George Orwell ou «La Servante écarlate» de Margaret Atwood, où il est question d'émancipation des corps, d'esprit de révolte et de sororité.
Voici enfin traduit en français Borderlands/La Frontera, le chef-d'oeuvre de la féministe chicana Gloria Anzaldúa, le livre fondateur de la pensée queer décoloniale étatsunienne.
Ce livre hybride mêle les genres (essai et poésie) et les langues (anglais, différentes formes d'espagnol et quelques touches de langue indigène aztèque), pour mieux évoquer l'existence méconnue et précaire de celleux qui vivent entre deux mondes, à la frontière entre les cultures et les langues : les Chicanx dans la culture anglo-saxonne, les femmes dans la culture hispanique, les lesbiennes dans le monde hétéronormé, etc. Pour Anzaldúa, la frontière ne délimite pas des espaces, géographiques ou symboliques. Au contraire, elle crée de nouveaux territoires, les Borderlands. Dans ces « Terres frontalières » se construit une identité autre, « la nouvelle mestiza », qui rend possibles des façons inédites d'être au monde.
Avec Petite nature, Stéphanie Garzanti nous offre un ensemble de courts textes ciselés, décalés et poétiques qui jouent avec les genres littéraires et les codes de l'autofiction. Des souvenirs d'enfance et d'adolescence se mêlent à des histoires fantastiques, on y trouve à la fois des paons qui mangent du popcorn, des personnages qui s'amalgament, du cyclisme, des métamorphoses, on y croise aussi bien Virginia Woolf ou Monique Wittig que Dalida, il y a beaucoup de chien.n.es et des lesbiennes à tous les étages.
Un premier texte littéraire extrêmement réussi et plein d'humour qui interroge l'acte d'écrire, le pouvoir des mots et leur capacité d'émancipation.
« Le récit captivant de l'action décisive des femmes noires dans les révoltes d'esclaves et l'histoire spectaculaire du travail de recherche engagé qui en a permis la découverte ».
Angela Davis.
« Cet ouvrage m'a émue aux larmes et a suscité en moi reconnaissance, colère, gratitude et solidarité ».
Donna Haraway.
Si les révoltes d'esclaves sont connues, le rôle qu'y ont joué les femmes a souvent été invisibilisé. Petite-fille d'esclaves, juriste et historienne, Rebecca Hall dévoile la trajectoire oubliée de ces femmes qui ont pris la tête de révoltes à bord des bateaux négriers, mais également sur le territoire américain, au XVIIIe siècle. Menant un travail de recherche approfondi dans des archives aux États-Unis et au Royaume-Uni, elle a étudié d'anciens dossiers judiciaires, des journaux de bord de capitaines ou encore nombre de correspondances. Entre ces histoires mises en lumière est intercalée la trajectoire personnelle de Rebecca Hall, celle d'une vie vécue dans le sillage de l'esclavage, et le récit des difficultés qu'elle a rencontrées pour enquêter sur le sujet. Illustré avec puissance et éloquence, Wake explore les pans occultés d'un héritage douloureux et souligne à quel point le passé, bien que lointain, ne cesse de résonner, jusqu'à aujourd'hui.
Le propos de ce livre est de faire connaître à un public francophone des rencontres radicales qui visent à trans/former la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit et en quête de changements politiques majeurs. Il s'agit de donner voix ensemble aux militant.e.s et aux théories et d'amener ainsi à reconsidérer une séparation allant trop souvent de soi entre les expériences et les savoirs. Trois types de textes qui se font écho : ceux de l'école pour la paix entre arabes et juif.ve.s, des textes de bell hooks sur l'éducation à /par l'émancipation et enfin un texte écrit par les participant.e.s de groupes de rencontre en Nouvelle-Calédonie/Kanaky.
Après l'essai "Lutter ensemble", Juliette Rousseau propose un premier texte littéraire poignant, dans lequel elle retisse les liens avec les femmes de sa famille à partir de sa propre expérience de la maternité. S'adressant à sa soeur disparue, elle interroge de manière bouleversabte la manière dont on s'approprie un héritage familial en même temps que l'on s'en extrait avant de faire soi- même oeuvre de transmission. En contrepoint est livrée une observation sensible sur la transformation du paysage rural qui l'entoure et de certains bouleversements irréversibles de la nature.
Passage en poche de cet essai paru en 2018 dans lequel Cy Lecerf Maulpoix, journaliste engagé dans les luttes LGBTQI et dans les luttes pour la justice climatique, nous plonge dans les courants de pensées socialistes anglais du XIXe siècle et part à la recherche d'une histoire ignorée, celle des espaces, lieux et communautés dans lesquelles ont été expérimentées des modes de vies minoritaires qui sont autant de ressources pour aujourd'hui, où la question des minorités, notamment sexuelles, peine à être intégrée dans les mouvements écologiques.
Une première bande dessinée passionnante qui apportera tout aussi bien des clés de compréhension que des pistes de réflexion pour faire face à la crise écologique actuelle.
En 2037, ce qu'il reste de nos écosystèmes naturels est tant bien que mal conservé dans d'immenses parcs. Zoa, étudiante en biologie, réussit à faire un stage dans l'une de ces réserves et s'aperçoit que ce modèle est loin d'être parfait.
Au mépris des règles, elle va s'aventurer toujours plus loin dans le parc et croiser la route de bonnes fées, cinq femmes scientifiques aussi inspirantes qu'attachantes, grâce à qui elle comprend peu à peu que notre rapport au vivant est plus complexe qu'elle ne l'avait imaginé.
Après le succès de « Comme un million de papillons noirs », le nouveau livre de Laura Nsafou et Barbara Brun. Reprenant les codes du conte africain, elles proposent une histoire de formation et de tolérance autour de deux soeurs jumelles à la teinte de peau de couleur pourtant différente. Au cours d'une partie de cache-cache prolongée jusqu'à la nuit tombée, celle à la peau plus foncée découvrira que sa beauté, sans être semblable à celle de sa soeur, est bien réelle. Une formidable histoire de réconciliation sur la sororité et l'acceptation de soi peu courante en littérature jeunesse.
L'un des tout premiers essais politiques afroféministes publiés en France, cet ouvrage constitue une proposition radicale pour toutes les conditions subalternes. Une déclaration qui ne vient ni demander ni réclamer, mais qui vient notifier un projet qui vise à faire advenir un monde nouveau. Car bien que l'afroféminisme contemporain soit analysé et commenté par les milieux universitaires et médiatiques, les ouvrages issus d'une démarche militante réflexive traitant de la politisation et de la condition des femmes Noires sont plus que rares en France. Ce nouveau livre de la collection Sorcières veut donner corps à une analyse militante contemporaine. Son objet principal est le pouvoir et les femmes Noires en sont le sujet politique.
Ce dernier recueil inédit en français de Dorothy Allison nous permet de replonger avec délectation dans son style incandescent et empli de douceur, et dans cette manière si singulière et touchante de nommer les choses et de raconter des histoires « trash ». Ces récits, écrits pour la plupart dans les années 1980, ont été rassemblés par l'autrice elle-même. On y trouve en germe toutes les thématiques que la romancière lesbienne et issue du prolétariat white trash du Sud des États-Unis a traitées dans son oeuvre : la misère sociale, les relations avec les femmes de sa famille, la violence de son beau-père, la sexualité, le rapport à la nourriture, la maladie de sa mère... Des histoires tour à tour jubilatoires et bouleversantes qui nous touchent en plein coeur.
En 1984, Donna Haraway publie un texte appelé à faire couler beaucoup d'encre, le Manifeste cyborg. ïan Larue revisite la figure de la cyborg en proposant une lecture des livres de science-fiction féministe cités à la fin du Manifeste. Pour Haraway comme pour ïan Larue, il s'agit de sortir la SF des marges de la contre-culture et de prendre au sérieux son pouvoir transformateur et émancipateur, vecteur de nouvelles formes d'hybridations, tant technologiques qu'animales.
Le féminisme divinatoire est un lieu de passage pour celles qui inventent leurs propres lois ; pour celles qui développent une sensibilité hors des normes sociales ainsi que celles qui souhaitent profondément l'explosion de tout ordre établi.
Le féminisme divinatoire propose de désenclaver le féminisme radical de son rationalisme et de son absence totale de considération pour les traditions ésotériques telles que sont l'astrologie, l'alchimie, la magie cérémonielle, les arts divinatoires.
Le féminisme divinatoire est un syncrétisme qui s'inspire librement et avec humour du féminisme matérialiste et radical. Il s'agit d'une réalité considérée comme augmentée par les mouvements pro-sexe, post-porn, cyberféministes et n'excluant aucunement une dimension païenne, spirituelle ou ésotérique
À partir de son expérience dans le mouvement altermondialiste, Starhawk, féministe et sorcière, aborde dans cet ouvrage des questions cruciales qui sont toujours celles des mouvements sociaux aujourd'hui. Elle y examine tour à tour la relation à la nature et aux lieux, l'organisation d'une démocratie directe, les problèmes posés pour construire un mouvement plus diversifié, la question de l'appropriation culturelle, l'importance de repenser la non-violence, le lien entre la spiritualité et l'action... Il s'agit, comme le souligne la philosophe belge Isabelle Stengers, de « participer au travail de connexion, non seulement entre celles et ceux qui résistent et luttent aujourd'hui, mais aussi entre le passé et le présent. Car, s'il n'est pas nourri par l'expérience du passé, le présent s'étiole comme une plante que le sol ne nourrit pas. [...] Starhawk nous demande d'accepter de penser avec l'image du Titanic : nous y sommes, en route vers la collision, et s'il doit y avoir une chance d'avenir, c'est nous, maintenant, qui devons entre-accepter nos divergences et agir ensemble ».
Gunda est une sorcière qui aime manger des pizzas, jouer avec son ami le bélier, et surtout qu'on la laisse tranquille. Elle vit paisiblement au fond de la forêt, jusqu'au jour où elle a une nouvelle voisine : une princesse qui attend qu'on vienne la délivrer, chante, et attire les princes charmants. Gunda en a marre. Et si c'était elle qui délivrait la princesse ? Un album jeunesse féministe et rafraîchissant, où les filles se disent que finalement, elles se débrouillent très bien toutes seules !
Première traduction en français de cette journaliste espagnole, performeuse post-porn et activiste féministe. Préfacé par Virginie Despentes et Paul B. Preciado, «Devenir chienne »relève autant du portrait collectif que de l'essai autobiographique. Itiziar Ziga y décrit l'expérience d'une féminité subversive car hyperbolique et parodique. Prostitution, voile, sexualités, transidentité, précarité sociale, sont autant de thématiques qui traversent le texte, dans une démarche résolument intersectionnelle et anti-assimilationniste.
Dans ce recueil d'essais, Julia Serano, femme trans et activiste, analyse les différents mécanismes du privilège cissexuel, ainsi que le sexisme, la misogynie et la transphobie qui imprègnent les représentations des femmes trans dans les médias, les arts et l'université. Ses analyses offrent des perspectives nouvelles pour interpréter les problématiques vécues par les femmes trans en continuité avec les théories, les désaccords et les solidarités développées au sein du mouvement féministe, et donnent des clés pour construire un féminisme par, pour et avec toutes les femmes, quelles que soient leurs histoires et leurs parcours.
Après « Du mensonge », un nouvel album de Tommi Parrish, toujours dans la section "Sorcières" de la collection bande-dessinée. Dans ce recueil d'histoires courtes, Tommi Parrish fait preuve d'une grande justesse émotionnelle et d'une conscience particulièrement affûtée des questions culturelles et de genre. Avec un style graphique vif et innovant sont abordées, entre autres, les questions de la peur, de la solitude, de l'identité ou encore du corps en tant que sujet politique.
Un recueil qui témoigne du talent éclectique et innovant de cette jeune icône du milieu queer américain.
La réécriture à trois mains (une philosophe, un artiste et une anthropologue) d'une nouvelle d'Edgar Poe revisitée de manière écoféministe. Ce court volume, le premier d'une série, est préfacé par Émilie Hache, qui avait déjà supervisé l'anthologie écoféministe «Reclaim» aux éditions Cambourakis.
Premier ouvrage pour les éditions Cambourakis d'Émilie Notéris, qui a entre autres traduit l'anthologie de l'écoféminisme «Reclaim», ce texte tout à la fois politique et expérimental, court, incisif et grinçant s'attache à établir un relevé des violences policières et sexuelles à l'ère Macron, par le prisme de leur traitement médiatique et des discours politiques qui nient ces mêmes violences. Une chronique particulièrement d'actualité de la séparation entre les corps politiques et la politique exercée sur les corps.
Réédition au format de poche de ce recueil de textes d'anticipation, entre essai et fiction, qui invite à imaginer de nouvelles formes de futurs partagés. 2011, les printemps arabes ont donné le ton à d'autres révoltes. Un mouvement mondialisé s'étend, c'est l'Haraka. Les productions industrielles, les États et toutes les hiérarchies vacillent. Des dynamiques populaires s'entrechoquent pour répondre aux nécessités de la survie et dessiner un futur habitable. 2021, les communes libres s'épanouissent sur les ruines du système. Comment vivre avec l'héritage de l'Antémonde ? Comment faire le tri des objets et des savoirs d'une époque aux traces tenaces ? Les haraks dessinent leur quotidien en fonction de leurs ressources et de leurs rêves. Des dynamos aux rites funéraires, des nouilles instantanées aux assemblées, la routine collective s'élabore pour bâtir un monde qui s'espère sans dominations.