Un roman bref en forme de cri où, dans une langue vraie et lucide, souvent cinglante, une femme s'adresse à son futur enfant pour lui raconter la joie et les désenchantements d'aimer, mais surtout son désir et son amour de mère.
La Mère, la Sainte et la Putain, ce sont les trois visages de cette femme qui raconte la gestation de son enfant, d'abord fait de mots, car le texte est sa première mise au monde, avant celle de l'être à venir.
Elle dit toutes les étapes traversées par cette amazone libre, entre le moment où elle tombe amoureuse (l'errance puis la « chute d'organes, le coeur tombé dans l'estomac ») et celui où elle va enfanter. Ces étapes, ce sont les trois statuts du titre, violemment imposés au corps féminin dans un monde patriarcal.
Du XVe au XVIIe siècle, l'Europe chrétienne (catholique comme protestante) fut prise d'une brusque frénésie contre la sorcellerie. Des dizaines de milliers de personnes, accusées à tort ou à raison de pratiques démoniaques, furent torturées avant de se retrouver dans les flammes des bûchers. L'écrasante majorité des victimes furent des femmes. Il n'y a là aucun hasard.
Dans ce pamphlet paru en 1999, Françoise d'Eaubonne pose l'hypothèse, vingt ans avant Mona Chollet, que la chasse aux sorcières est d'abord une guerre contre les femmes, leurs pratiques et leurs pouvoirs réels ou supposés. Elle invente, en passant, le mot sexocide, comme elle a inventé les mots phallocrate et écoféminisme.
Salve violente contre une misogynie inscrite dans l'histoire, cet essai frappe par son caractère visionnaire. La préface de Taous Merakchi l'éclaire d'un jour nouveau : sorcière moderne, volcanique et provocatrice, l'autrice du Grand mystère des règles (2017), de Witch, Please et de Vénère (2022) emprunte le chemin ouvert par Françoise d'Eaubonne pour se réapproprier, non sans humour, sa puissance féministe.
Aventure de science-fiction et exploration philosophique, une trilogie aussi ambitieuse qu'époustouflante par une voix fondatrice de l'afroféminisme.
Retour sur Terre régénérée.
Quelques décennies après L'Aube. D'un côté, une population hybride, de l'autre, une poignée d'humains rendus stériles bien décidée à sauvegarder leur espèce.
Représentant les deux ethnies, Akin, fils de Lilith, s'interroge sur le camp à choisir comme sur sa double appartenance...
Lilith Lyapo se réveille d'un sommeil de plusieurs siècles après que la guerre nucléaire a dévasté la Terre, à bord du vaste vaisseau spatial des Oankali.
Créatures couvertes de tentacules et distinguées selon trois sexes, experts en manipulations génétiques, les Oankali ont sauvé les humains survivants d'une Terre mourante et ruinée. Ils ont guéri la planète, le cancer, et sont prêts à ramener Lilith et son peuple sur Terre.
En contrepartie, ils demandent aux humains d'accepter de concevoir un enfant des Oankali, qui survivent en mélangeant leur ADN avec celui d'autres espèces.
Les explorations génétiques menées sur Lilith évoquent celles sur l'afro-américaine Henrietta Lacks, dont les cellules cancéreuses prélevées à son insu furent utilisées dans des recherches biologiques. Mais Lilith finit par s'habituer à ces êtres aux technologies étranges et, pour aider les humains à regagner leur planète, prend leur parti...
Aventure de science-fiction et exploration philosophique, un roman précurseur, aussi ambitieux qu'époustouflant, qui soulève finalement la question de ce que signifie être humain.
« À ta naissance les docteurs ont dit « c'est une fille » et tu es tombée tellement d'accord avec cette sentence que tu n'as cessé d'en rajouter depuis.
Tu t'es éprise et condamnée au rang des moindres et des impies. La mère, la sainte et la putain tu les incarnes toutes et tu portes leur croix, tu te ferais volontiers crucifier d'ailleurs pour qu'elles te passent toutes sur le corps. ».
L'exploration littéraire désinhibée d'un féminisme d'aujourd'hui, qui interroge les identités de genre et se plaît à mettre en scène les corps et les plaisirs.
Un recueil de textes en forme de fictions - d'une verve, d'une force et d'une fraîcheur entraînantes - véritable manifeste de sexopolitique ou de pornolittérature pour l'épanouissement et la libération sexuelle des femmes.
Avec une élégance consommée dans l'art de provoquer, Wendy Delorme retrouve ici un genre littéraire, le texte d'intervention ou la fiction politique, pour mieux le transformer.
Comment et pourquoi plus de deux millions d'américains sont aujourd'hui derrière les barreaux ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui conduisent à criminaliser les communautés de couleur et à désaffilier politiquement de larges franges d'électeurs dans les minorités ?
Pour Angela Davis, l'incarcération aux États-Unis, est un instrument de la ségrégation raciale, fondée sur une économie d'exploitation.
Elle critiquait déjà dans Les Goulags de la démocratie un système qui s'obstine à bâtir des complexes pénitenciers gigantesques sur les ruines tenaces d'un passé esclavagiste et d'une idéologie raciste et inégalitaire. Elle démontre ici comment les mouvements sociaux ont transformé ces institutions sociales, politiques et culturelles et ont converti en norme des pratiques intenables. Elle argumente sans détours en faveur de la désincarcération et plaide pour une société unie et sans enfermement.
De nouveaux médias féministes innovants voient le jour : des comptes Instagram aux podcast, média de l'intime qui porte particulièrement la parole des femmes. C'est dans ce contexte de libération des récits intimes féministes que vient s'inscrire Journal intime d'une féministe (noire).
Axelle Jah Njiké relate une expérience de vie peu courante dans le paysage littéraire français, celle d'une personne afropéenne, fille, femme, citoyenne devenue mère, ayant souffert de violences sexuelles et de violences éducatives dans l'enfance. Mais c'est aussi l'éveil, le récit incarné d'une émancipation par la littérature et la sexualité. Elle se réapproprie l'histoire des femmes de sa famille, compose avec ce passé, met en parallèle la condition et les injonctions qui ont pesé sur ces corps et qui pèsent encore sur les femmes.
Un récit où l'intime rejoint l'éminemment politique, où le rapport au corps, à la sexualité, et sa transmission est un acte révolutionnaire. À faire lire à toutes les mères, les filles de la terre et à toute l'autre moitié du monde qui regarde les femmes en se demandant ce qui les animent.
« La honte d'être femme se transmet.
L'indifférence d'être femme se transmet.
Et la joie d'être femme se transmet, aussi. »
PHIL BECKER et MARIE NOÉ.
CO-LAURÉATS 2023.
Émilie Bénéro.
Nelly Chadour.
Loup Chérilandre.
Rodolphe Doublet.
Niels Huet Haniset.
Aïssa Lacheb.
Antoine Paris.
Tasha Rumley.
Lilou Laponie.
Créé par les Avocats du Diable, le Prix de la nouvelle érotique propose un nouveau défi littéraire : écrire durant la nuit la plus longue une nouvelle inédite en respectant la double contrainte d'un contexte et d'un mot final.
Du plus cru au plus métaphorique, du provocateur à l'humour absurde, les nouvelles de cette huitième édition ont décliné brillamment et dans toutes les situations la contrainte de contexte « L'amour est un chien de l'enfer » et le dernier mot tiré au sort pour le concours, « ampoule ».
Dana, jeune femme noire d'aujourd'hui, se retrouve propulsée au temps de l'esclavage dans une plantation du Sud et y rencontre ses ancêtres...
UN ROMAN D'AVENTURE QUI EXPLORE LES IMPACTS DU RACISME, DU SEXISME ET DE LA SUPRÉMATIE BLANCHE.
Poppy Z. Brite décrit avec une précision chirurgicale la psychologie d'Andrew et Jay, deux tueurs amants et cannibales, leurs motivations et le plaisir qu'ils retirent de leurs actes.
Réflexion autour de leur pathologie, mais aussi exploration de leur humanité à travers la peur, la solitude, l'amour et le plaisir.
Fiction parmi les plus noires du genre, Le Corps exquis fait écho à American Psycho dans son analyse de la violence contemporaine et sa poésie macabre interpelle. Les tabous et les névroses de notre société sont disséqués et font de ce roman fascinant et extrême une expérience dont le lecteur ne sortira pas indemne.
Comment vois-tu cet ensemble de témoignages de travailleurs et travailleuses du sexe ? - Je le vois comme un espace de parole, sans trame imposée, sans échantillonnage parfait et proportionnel, ni inclusivité artificielle, ni manipulation des réalités. [...] Je n'avais pas envie de prendre les lecteurs et lectrices par la main pour leur expliquer comment analyser et comprendre ces témoignages, comment arriver, une fois le livre refermé, à une opinion arrêtée. ».
Le travail du sexe est une activité dont la définition même est floue. Parle-t-on de prostitution ? De prostitution « au sens large » ? Si oui, qu'est-ce que ce « sens large » ? Suit-on une définition légale ? Se fonde-t-on sur la définition des « personnes concernées » ? Qui sont-elles ?
L'objet de ce livre est de donner à voir et entendre des réalités.
Femmes, hommes ou personnes trans, prostitué·e·s, escorts, dominas, camgirl ou actrice X... TDS montre la multiplicité des travailleurs et travailleuses du sexe. La diversité des tons et des expériences, des plus terribles au plus touchantes ou étonnantes, casse définitivement les nombreux stéréotypes entourant la prostitution.
Ces entretiens sont conclus par des annexes chiffrées éclairant les données, présentant sans drames ni louanges les réalités du travail du sexe.
Philippe est à l'étroit dans son rôle d'homme. Marion a trois enfants, avec Élise. Camille veut changer le monde, Ashanta sait qu'on ne peut pas. Isabelle aime à en mourir. Maya est travailleuse du sexe, Jo est flic et n'aime pas ça. Sept vies se font poreuses les unes aux autres, sept personnages découvrent ce qu'on peut s'apporter dans la différence. Une physiologie d'un monde contemporain qui se questionne sur l'amour, le désir et la filiation. Un roman d'une vérité troublante sur les stéréotypes, les passions, les sexualités, les parentalités et le couple.
Construit sur la structure initiatique du Tarot de Marseille, à la fois récit de formation et témoignage acéré sur un moment de notre histoire politique et culturelle, La Voie Humide est la chronique d'une jeune fille très tôt indépendante, qui va exercer des choix et les assumer pour devenir cette femme libre qui pratique le sexe comme un épanouissement personnel.
De l'enfance, l'école et l'apprentissage de la lecture à la découverte du sexe, des premières expériences du porno et de la caméra à la succession des tournages, de la culture rock et gothique à la consécration comme star internationale du X, de la complicité avec Virginie Despentes à la rencontre quasi initiatique avec Jodorowsky, La Voie Humide se lit dans la passion, avec une affection toute particulière pour une jeune femme qui se veut, et demeure, libre et intègre.
C'est un grand livre sadien, un pavé rebelle dans la mare des fauxsemblants et du prêt à penser. Coralie réussit à atteindre la vérité d'un genre délicat, sans aucune trace de complaisance, ni envers elle, ni envers son époque.
Un livre qui a fait date et qui fait écho aujourd'hui.
Lors d'un conflit violent sur une nef d'exploration, tous les hommes se sont massacrés. Traumatisées, les survivantes ont colonisé une nouvelle planète baptisée Pollen et se sont organisées en matriarcat, programmant les naissances in vitro sous forme de triades, un garçon pour deux filles, et consignant la société des guerriers, organisée selon un mode romain, sur un satellite artificiel qui orbite autour de Pollen et prend en charge de la défense de la planète.
Comme la plupart des adolescents, Sandre ne supporte plus que ses soeurs ou amies servent contre leur gré d'épouses aux guerriers confinés. Parce qu'il a tué l'un d'entre eux, il est condamné à l'exil sur le satellite après effacement de sa mémoire. Ses deux jumelles sont prêtes à tout pour reformer leur triade déchirée.
V.I.T.R.I.O.L. est un recueil de vingt textes de différentes factures écrits à la première personne. Deux veines se dessinent ici : le souvenir des figures ayant inspirée l'auteure, qu'ils soient membres de la Beat Génération, acteurs iconiques ou militants politiques, et des récits plus intimistes, autobiographiques ou fictionnels. Ego-trips, mini-pamphlets et réflexions instantanées se lient sous l'exubérante personnalité de Lydia Lunch, qui brise tous les tabous, dans une imperméabilité délibérée à toute notion de morale et de bienséance.
Mort et sexe, corruption et incompétence politique, effroyable Donald Trump, purulente religion, fluides humains et instabilité mentale sont autant d'occasions pour l'auteur de mordre le lecteur jusqu'au sang.
Elle y distille une philosophie ouvertement misanthrope, par une écriture libératrice et cathartique dans laquelle dégoût de la modernité et attirance morbide côtoient un formidable désir de vie. L'ensemble forme une oeuvre éminemment féministe ainsi qu'une ode aux figures de la pop culture.
OEuvre défi, doigt d'honneur lancé à tous ceux qui oseront la juger, V.I.T.R.I.O.L se positionne comme un manifeste de l'underground new-yorkais par une artiste radicale qui reste à ce jour une icône punk.
Printemps 1997, dans une petite station balnéaire des Landes, Jonathan, 10 ans, vient d'être kidnappé. Selon ses meilleurs amis, le ravisseur serait une femme à barbe.
Jonathan est retrouvé une semaine plus tard sur une aire d'autoroute, mais sa mère, Marylou, peine à le reconnaître...
Beaucoup de choses ont changé en lui, la plus déroutante étant l'apparition d'une vertèbre supplémentaire en bas de son épine dorsale.
En quoi se transforme Jonathan, et que lui est-il arrivé lors de son enlèvement ?
Avec ce roman générationnel aussi nostalgique des années 90 que Stranger Things, Chair de poule ou Les Contes de la Crypte, Morgane Caussarieu renouvelle le mythe du loup-garou.
Elle signe son livre le plus ambitieux, entre culture horrifique débridée et réflexions métaphoriques profondes, traversé d'interrogations sous-jacentes très actuelles, comme la condition de la femme ou la sexualité.
À 18 ans, Aurore Dupin de Francueil, fille d'un aristocrate et d'une jeune femme légère, ne s'appelle pas encore George Sand. Elle épouse Casimir Dudevant, un jeune baron portant beau, et a deux enfants. Mais cette vie ne la rend pas heureuse. Bientôt elle s'éprend d'un autre homme, puis d'un second. Elle aurait pu en rester là. Mais non, elle se rend compte que « la liberté de penser et d'agir est le premier de tous les biens ». Alors, à 27 ans, elle décide de partir pour Paris, seule.
Comment cette descendante du maréchal de Saxe a-t-elle osé défier les conventions de son temps ?
C'est dans son enfance déchirée, abandonnée par une mère aimante mais instable à une grand-mère possessive, qu'elle a puisé la force de sa révolte. Sa fière liberté et sa puissance créatrice feront d'elle la femme de lettres la plus éclairée de son siècle.
Joëlle Tiano vient mettre au jour, avec une rigueur d'historienne, l'intimité presque quotidienne de la jeune Aurore et en décrivant avec minutie l'étonnante contradiction des influences affectives et sociales qui lui ont permis de se construire. Son portrait offre un éclairage singulier sur la faille intérieure terrible dont l'écrivain a souffert et dans laquelle elle est allée chercher sa liberté de ton et d'attitude, et surtout « la nécessité d'en faire usage ».
L'histoire s'ouvre sur un double suicide : Kari et Ruth, jadis inséparables, se jettent d'un toit. Cette métaphore de leur rupture amoureuse, fil conducteur du récit, se prolonge à travers le livre : tandis que Ruth est sauvée par un filet en bas de l'immeuble et s'enfuit, Kari tombe dans un égout et tente, tant bien que mal, de refaire surface. Ruth est partie. Kari, elle, reste enfermée dans cette grande ville enfumée et mystérieuse qu'on devine être Bombay.
En courts chapitres, elle nous raconte sa vie, son quotidien, celui d'une jeune fille rebelle qui assume pleinement son homosexualité dans une société partagée entre tradition et modernité.
Un univers poétique, sombre et attachant pour dire les choses de la vie commune : son emploi dans la pub, son appartement en collocation, sa chef de bureau atteinte d'un cancer, les chats errants du quartier. Usant de mélanges d'influences, de genres, de matériaux, Amruta Patil explore avec un talent immense et une intensité puissante la palette de ses états d'âme.
Les traits rugueux au fusain confèrent à l'ensemble un côté brut, une existence croquée, en cours de formation, comme Kari elle-même qui se cherche, tâtonne et dissèque le coeur de la mégalopole triste. Dans son errance, elle parcourt les chemins de la solitude, de la mort, de l'absence de l'Autre. Au détour d'une page apparaît parfois une pointe de couleur : comme l'humour brutal de la narratrice, ces oasis colorées apportent un souffle de vie, une touche d'espoir dans l'univers claustrophobe d'une cité qui aliène et oublie.
Teintée de mythologie, d'espoir, de colère et de poésie, Kari est un voyage, une quête pour trouver un remède à la douleur de l'Amour.
« Kari est au roman graphique indien ce que Persepolis de Marjane Satrapi est à la bande dessinée européenne. Ce genre narratif voit enfin le jour en Inde : sous la plume d'une femme, naturellement. » TRENDYLICIOUS
"Comment et pourquoi plus de deux millions d'américains sont aujourd'hui derrière les barreaux ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui conduisent à criminaliser les communautés de couleur et à désaffilier politiquement de larges franges d'électeurs dans les minorités ?
« Dans cet essai brillant et parfaitement documenté, Angela Davis pulvérise les soubassements racistes et sexistes du système carcéral américain. Elle n'appelle pas seulement à réformer la prison, mais, radicalement, à ouvrir de nouveaux terrains pour la Justice. » Cynthia McKinney"
A 20 ans, Marguerite Donnadieu, juste arrivée de Saigon, est étudiante en économie à Paris.
C'est une jeune femme émancipée, douée, séduisante et indépendante. Son point d'ancrage, ce sont les hommes. Employée au ministère des Colonies, elle fréquente la bonne société parisienne. Mais son esprit de révolte, son goût de la fraternité cultivé dans la Résistance puis au Parti communiste et son acharnement au travail vont façonner en elle l'écrivain de génie à la voix unique.
" Je viens d'une petite ville de province, cous comprenez.
Là-bas, les nuits sont tellement calmes qu'on peut entendre le tic-tac de l'horloge des voisins. Ce qui est considéré après 22h comme tapage nocturne. Alors la nuit, on arrête ses pendules et on les remet à l'heure le matin. On respecte la tranquillité des autres, nous. Moi, si un jour je fais un massacre dans une bibliothèque, je mettrai un silencieux à mon flingue. C'est important le calme. " Entre humour noir et verve déjantée, mêlant maîtrise formelle et blagues de potaches, audace stylistique et jeux de langue, les nouvelles de ce recueil, tour à tour poétiques, scatologiques, absurdes, graves ou résolument trash, conduisent insensiblement le lecteur à la réflexion sur le corps et la ville, la féminité et l'identité sexuelle, l'apparence et l'être.
Un recueil qui signe des débuts littéraires fracassants !
En 34 brèves nouvelles écrites à la première personne du point de vue d'un enfant, Sylvie Bourgeois tisse avec une douceur et une habileté remarquable le portrait en creux d'enfances écourtées par une maturité acquise trop vite au spectacle intime du monde des adultes, de ses pieux mensonges et de ses arrangements secrets ordinaires.
Enfants clandestins de curé ou de couple homo, enfant témoins toujours avertis des trahisons ordinaires du couple, enfants de familles décomposées/recomposées, enfants des démissions ordinaires... Dans tous les cas, Sylvie Bourgeois a su saisir cette simplicité et cette sagacité, ce qui fait que l'on ne peut rien leur cacher, même du plus sordide, et leur immense capacité d'indulgence et d'amour.