Le livre codirigé par Jill Radford et Diana E.H. Russell, intitulé en anglais Femicide. The Politics of Women Killing, n'a jamais été traduit en français. Dans le présent ouvrage, une sélection de textes choisis par Lydie Bodiou et Frédéric Chauvaud, co-auteurs à l'Université de Poitiers, de plusieurs livres depuis 2014 sur l'histoire et l'actualité du féminicide, est présentée aux lectrices et lecteurs d'aujourd'hui, trente ans après sa première parution. Depuis 1992 les idées figurant dans cet ouvrage collectif vont cheminer à un rythme lent, mais la notion neuve et ambitieuse de femicide ou de féminicide va transformer les perceptions et les analyses des violences faites aux femmes, dans le couple mais aussi dans l'espace public, obligeant à revisiter les brutalités du passé comme celles d'aujourd'hui que plus personne ne peut ignorer.
Cet ouvrage offre une cartographie des féminismes du temps présent à partir d'une approche mobilisant des champs pluridisciplinaires (histoire, sociologie, philosophie, sciences de la communication, arts) et des aires géographiques et culturelles larges (Europe de l'Ouest, États-Unis, Canada, Inde, Japon). Il interroge le renouveau du féminisme en termes générationnels, il questionne la légitimité d'un sujet politique hégémonique et il explore les cadres théoriques et les modalités d'action de cette « troisième vague » féministe.
Avec le soutien de l'université Cergy-Pontoise et de l'université Paris-Diderot.
Les « années 1968 » ont-elles été une époque de contestation des rôles de genre, des stéréotypes sexués ou des clichés virilistes ? Pour le savoir, ce livre veut saisir l'influence du genre dans les multiples formes de positionnement et de conflictualité politique, dans les organisations syndicales comme les groupes et partis politiques, les mouvements associatifs et les collectifs militants, dans cette période marquée par de nouvelles dynamiques féministes.
Avec le soutien d'EFiGiES, de l'Institut de recherche interdisciplinaire homme société (IRIHS) et le groupe de recherche d'Histoire de l'université de Rouen.
Cet ouvrage étudie les rapports des femmes marocaines avec leur ville, Rabat, et leur place réelle dans les espaces public et privé, à travers l'analyse de l'espace (la ville et le logement) tel qu'il est vécu, utilisé et pratiqué par les femmes. Comment la ville de Rabat, capitale moderne, ouverte sur l'Occident porte-t-elle la modernité des femmes ?
Avec le soutien de l'université de Tours.
Jacqueline Audry a réalisé seize long métrages entre 1946 et 1969, adaptant notamment Colette et Sartre, dans une démarche féministe étonnante dans le contexte idéologique de l'époque. Brigitte Rollet revient ici sur son parcours depuis les années 30, avec la volonté de faire de cet itinéraire singulier le révélateurs d'une histoire plus vaste, des débuts du cinéma à nos jours. S'appuyant sur les cultural et gender studies, l'auteur renouvelle notre vision de la cinéaste, mais aussi notre conception de la réception et de la postérité des films.
Avec le soutien du CNL.
Faire l'histoire de la contraception et de l'avortement en France, c'est faire l'histoire de l'un des changements majeurs du second XXe siècle. Le parti pris de l'auteure est ici de replacer les actrices et acteurs au coeur du changement. L'ouvrage traite des mouvements (MFPF, MLF, MLAC) mais aussi de figures politiques qui ont porté la réforme législative comme Lucien Neuwirth et Simone Veil. S'intéressant à la fois aux mobilisations, à l'écho médiatique et au changement législatif, il apporte un regard neuf à l'intersection entre histoire politique, histoire culturelle et histoire du genre.
En 1918, Freud affirma la nécessité de créer des centres psychanalytiques pour traiter gratuitement les plus démunis. Ce discours orienta l'action des psychanalystes européens pendant la République de Weimar avec la création de la première policlinique psychanalytique à Berlin en 1920, bientôt suivie par la mise à disposition d'un institut destiné aux analystes en formation. Centre mondial de la psychanalyse, les principaux standards de la cure-type et de la formation des analystes y furent progressivement mis au point. En 1933, Freud s'opposa à la fermeture de l'Institut de Berlin.
Près d'un siècle sépare la mise en place du suffrage universel (1848) à l'ordonnance du 21 avril 1944 décrétant l'égalité politique des hommes et des femmes en France. Entre ces deux dates, l'idée même de droit de vote féminin connaît une longue évolution analysée ici à la fois dans une perspective de genre et dans une perspective politique. L'une et l'autre sont nécessaires pour répondre aux multiples questions qui entourent le débat : pourquoi les Françaises ont-elles tant attendu, quels étaient les arguments utilisés par les défenseurs et les opposants à la réforme, quels en ont été les principaux obstacles ?
Cet ouvrage fait l'histoire de la prise en compte institutionnelle des questions de « droits des femmes » ou plus largement « d'égalité des sexes », des années 1960 jusqu'à nos jours. Il s'agit de comprendre les logiques de l'État et de décrire précisémment les actions des organes consultatifs, structure administrative, secrétariats d'État et ministères dédiés qui constituent le « féminisme d'État ». Le plus souvent marginalisées, ces institutions se sont inscrites dans un processus de normalisation qui n'a toutefois pas suffi à les protéger d'un effet de dilution de l'objectif d'égalité des sexes dans des politiques et dispositifs plus généraux.
A la croisée de l'histoire des intellectuels et de l'histoire des femmes, cette étude biographique sur Colette Audry analyse le devenir d'une intellectuelle au XXe siècle dans un contexte où l'accès des femmes au pouvoir reste problématique. Séverine Liatard présente l'itinéraire de Colette Audry puis s'interroge sur la construction de ses identités d'enseignante, de femme politique, d'écrivaine et de féministe. A travers ce parcours, il s'agit de réfléchir aux modalités d'engagement qui lui sont propres : les stratégies mises en place pour s'accomplir et obtenir une reconnaissance en tant qu'intellectuelle, la manière dont elle vit et se représente cette condition et le rôle de l'engagement féministe dans ce processus d'individuation.
Marie Souvestre. ou comment une Parisienne lesbienne, Brestoise de naissance, forma la femme du président Franklin Delano Roosevelt, bi-sexuelle, modèle de l'emancipated woman et discrète conseillère, dans son âge avancé, de John F. Kennedy. Esprit incisif, féministe modérée, pédagogue performante, fille de l'écrivain breton Émile Souvestre, elle invente en 1863 avec Caroline Dussaut une école de jeunes filles, primaire et secondaire à la fois, non religieuse et acceptant uniquement des élèves étrangères.
Gros titres et manchettes ont donné aux violences sexuées et sexuelles contre les femmes une nouvelle actualité. Souvent présentés de manière tapageuse, les gestes et actions contre le corps féminin ne sont guère analysés, car c'est le registre de l'émotion et de l'indignation qui se trouve privilégié.
Le présent ouvrage entend analyser les violences qui portent atteinte à l'intégrité physique et morale des femmes sans enfermer celles-ci dans le rôle de victime, tout en insistant sur les mesures protectrices d'une part, coercitives d'autre part. Pour mener à bien une telle étude, il convenait de multiplier les regards, sans se disperser, tant il est vrai qu'une telle question de société, actuelle et inscrite dans l'histoire, a besoin de nombreuses disciplines pour rendre compte de sa complexité. Leur examen permet de saisir à la fois le fonctionnement et les transformations des rapports sociaux de sexe, voire du genre. Les auteurs s'interrogent sur la quasi-universalité du phénomène, tout en étudiant son ampleur, ses variations, ses répercussions et ses contextes. Pour mener à bien une telle enquête, quatre approches sont privilégiées afin de prendre la mesure des violences sexuelles et sexuées, de suivre les formes de brutalisation, de s'interroger sur leur mise en scène et enfin d'examiner les dispositifs punitifs et les mesures prises pour "réparer".
Avec le soutien de l'université de Poitiers et de la MSHS de Poitiers.
Ce livre présente la « Loi sur le salaire minimum des ouvrières à domicile dans l'industrie du vêtement » (1915) dans son déroulement complet : causes et préparation, contenu et application pendant les 25 ans qui suivent son vote. Cette loi qui instaure des comités de salaires et d'expertise a du mal à se mettre en place. Les patrons ne sont guère enthousiastes, les ouvrières n'osent pas se plaindre de sa mauvaise application.
Ce livre est le fruit d'une enquête auprès d'environ soixante-dix protagonistes de l'histoire des femmes en art entre 1970 et 1982, ainsi que de l'étude complète d'une quarantaine de revues d'art et de revues féministes. L'articulation entre une histoire des femmes et une histoire de l'art offre un panorama inédit de la scène artistique française des années 1970 et insère les questionnements féministes et de genre en art et en histoire de l'art, en écho aux ouvrages des historiennes anglo-américaines qui ont historicisé depuis longtemps leurs propres mouvements.
Publié avec le concours de l'association Archives du féminime et de l'École européenne supérieure d'art de Bretagne - site de Quimper.
C'est par l'angle du féminisme que ce livre aborde la vie et les nombreux engagements de Cécile Brunschvicg qui se définissait elle-même comme « féministe d'abord ». Sans être une biographie traditionnelle au déroulé chronologique, cette étude permet d'appréhender ses combats et ses idées, sa conception de l'égalité des sexes, mais aussi sa lutte pour les droits sociaux et les droits politiques.
Avec le soutien de l'université d'Angers.
Cet ouvrage se consacre à l'exploration du concept de «ravage» qui, du point de vue de l'auteure, est une manière de saisir un type de rapport entre mère et enfant. Rapport particulièrement difficile à admettre et néanmoins nécessaire à prendre en compte dès lors que l'on se place sur le terrain de la psychopathologie. Cet essai s'emploie à nouer structure du fantasme et réel clinique de la maltraitance infantile.
Les récentes recherches sur la place des femmes dans le monde académique font apparaître plusieurs constats. Le premier est l'érosion du nombre des femmes au fur et à mesure que l'on avance dans la hiérarchie des enseignements et des statuts ; il existe bien un plafond de verre qui affecte les carrières universitaires des femmes. Le second constat est le fonctionnement apparemment sexué des disciplines universitaires. Enfin, de nombreux stéréotypes de genre affecteraient encore les représentations du travail et de celles ou ceux qui le font, ce qui n'est pas sans incidence sur l'évaluation des dossiers, la perception de l'excellence et les carrières différenciées.
Cet ouvrage rassemble des analyses historiques et des approches sociologiques comparatives à l'échelle internationale, qui actualisent les données chiffrées sexuées concernant la place des femmes dans les différentes disciplines académiques, mais aussi dans les différents corps des universités, y compris administratifs.
Sur un versant plus prospectif, il identifie certains obstacles persistants aux carrières féminines, tout en prenant en compte les différents programmes mis en place en faveur de l'égalité pour évaluer leur efficacité. Le tout vise à aiguiser la réflexion sur de nouvelles actions à mener.
Organe mythique s'il en est, l'utérus est la somme et le condensé de l'appareil génital féminin et le support privilégié des lectures essentialisantes du corps féminin, qui inscrivent le destin des femmes dans la biologie. Longtemps creuset de la définition de la famille et de la filiation, il est aussi un objet social qui interroge les mutations contemporaines de la société et les catégories identitaires. Au croisement des travaux sur le corps, sur les femmes et sur le genre, Utérus. De l'organe aux discours, est le premier ouvrage à tenter une lecture organique de la matrice. L'approche proposée se veut résolument interdisciplinaire et pluriséculaire. Elle interroge la profondeur des corps, entre transparence et opacité, entre fonctionnalité et symbolique, entre vécu et imaginaire. L'ouvrage étudie ainsi les permanences et les ruptures dans les dénominations et les figurations de l'utérus, de l'Antiquité à l'époque contemporaine. Il analyse ensuite la pluralité des discours qui lui sont consacrés (médicaux, littéraires, juridiques, géographiques, philosophiques) au prisme de leurs visées, souvent convergentes. Il explore enfin l'articulation problématique entre l'approche organique de l'utérus et le discours féministe.
Cette étude de l'enseignement féminin révèle l'élaboration des modèles éducatifs et des représentations du genre en banlieue. Elle souligne le rôle de l'école dans la codification du rôle social des femmes et de la place qui leur est attribuée dans l'espace de la cité. Elle offre aussi une grille de lecture renouvelée des rapports entre la capitale et ses banlieues. À travers les représentations qu'il véhicule, l'enseignement féminin souligne la pluralité sociologique du sud-est parisien et ses mutations sociodémographiques.
Vingt ans après la publication de La Fille d'Athènes, Mythes, cultes et société, ouvrage majeur de Pierre Brulé, il convient de suivre les traces de ces petites Athéniennes, sans doute devenues épouses et mères et, ce faisant, de revenir sur les travaux pionniers de cet helléniste hors norme. En effet, il importe de se mettre en quête de la place que le féminin tient dans les mythes et les rites grecs, de reconsidérer la vision que les hommes proposent des pratiques religieuses des femmes et de revisiter les divinités qui les concernent plus spécifiquement, autant de pistes abordées dans le présent ouvrage.
« À tire d'elles » raconte la vie de onze femmes qui furent interpellées, bouleversées, changées, par l'irruption du nouveau féminisme des années 1970-1980 et qui s'y investirent. Une véritable révolution des moeurs et des cultures, portée par une intense circulation des idées et des personnes, était à l'oeuvre. Elles choisirent leur vie avec jubilation et lucidité. Le monde s'ouvrait et tout devenait possible.
" A la vérité, ce n'est pas une insignifiante besogne que celle qui consiste à rechercher, à apprendre ce qui a été fait, dit, obtenu avant nous.
C'est un long travail de recherches, de lectures, de comparaisons, de méditations qui n'est pas à la portée de tous ". Ainsi s exprimait, il y a un siècle. Marguerite Durand, militante féministe, directrice d'un célèbre quotidien, La Fronde, et fondatrice de la bibliothèque parisienne qui porte aujourd'hui son nom. Les recherches sur les féminismes en France seront désormais plus faciles grâce à ce guide des sources, premier du genre.
Fruit d'un travail collectif lancé par l'association Archives du féminisme, soutenu par le ministère de la Parité et de l'Egalité professionnelle, il a bénéficié de nombreuses contributions bénévoles. II donne une vision à peu près exhaustive des ressources existantes, dont beaucoup sont méconnues. " Féminisme " est entendu ici au sens large : le guide retient tout ce qui renseigne l'émancipation des femmes.
Au-delà du mouvement féministe avec ses associations, sa presse, ses militant-e-s, t il inclut donc les formes politiques, syndicales, associatives, culturelles de l'émancipation des femmes. On y retrouve les femmes dans la résistance, les commissions féminines (dans les partis, les syndicats et les associations non féministes), ainsi que des personnalités liées à ce combat. En nombre conséquent (presque une centaine).
Les centres, archives nationales, départementales, communales, bibliothèques municipales ou universitaires, associations détenant des archives sont présentés. avec la liste de leurs fonds. La nature des documents qu'ils conservent est explicitée. archives imprimées ou manuscrites, documents iconographiques, objets, films... Les descriptifs des fonds sont particulièrement instructifs et peuvent se lire comme une introduction à l'histoire du féminisme.
On trouve notamment un état complet des richesses conservées dans les deux bibliothèques historiques spécialisées : Bibliothèque Marguerite Durand et Centre des Archives du féminisme. Enfin, ce guide propose une webographie, une bibliographie, une liste des périodiques. une liste des associations et un index onomastique. On mesure ainsi la grande diversité des féminismes en France, ainsi que le chemin qui reste à parcourir pour mieux les connaître.
Invitation à la recherche, ce guide vous réserve surprises et découvertes.
« Je ne suis pas féministe, parce que je n'en veux pas aux hommes. » Cette réflexion d'une ancienne militante du Planning familial établit un lien évident entre féminisme et haine des hommes. Peut-on faire l'hypothèse d'une misandrie travaillant le Mouvement de libération des femmes en France dans les années 1970 ? À partir de sources variées (presse, tracts, affiches, témoignages écrits et oraux de militantes), cet ouvrage en analyse la présence dans les discours féministes sur l'avortement, le viol, les relations de couple ou encore l'homosexualité.
Prix Mnémosyne 2012.
Négligée par les historiens, boudée par les juristes, délaissée par les sociologues, et finalement ignorée par la recherche, l'histoire des experts et de l'expertise judiciaire s'avère essentielle pour comprendre à la fois le fonctionnement de la justice et celui des sociétés contemporaines.
Aujourd'hui, tandis que l'actualité apporte son lot quotidien d'épisodes tragiques - explosions, accidents du travail, catastrophes aériennes, tragédies maritimes, tremblement d'un animal de ferme ou de boucherie... - la demande d'expertise ne cesse de croître. Pour autant les études historiques n'abordent pas la " question expertale ". Le présent ouvrage entend ainsi combler une lacune pour les XIXe et XXe siècles.
Il a pour visée de traiter de l'expertise judiciaire qui constitue la matrice et le modèle de toutes les procédures d'expertise. A la fin du XIXe siècle l'expression " justice scientifique " fait irruption dans de doctes traités ouvrant ainsi un débat, loin d'être refermé, sur la place qu'il convient d'accorder à la solution proposée par les experts. A la veille du second conflit mondial, la " puissance " des experts montre qu'ils sont devenus une des pièces maîtresses de la justice.
Leur pouvoir d'investigation apparaît presque illimité. Toutes les caractéristiques de leurs spécialisations et de leurs missions sont en place et pourtant ils sont les méconnus de l'histoire judiciaire. Le présent livre entend saisir les transformations de l'instruction et du procès, comprendre la nouveauté qu'a représenté l'expertise judiciaire, cerner les grandes évolutions, analyser les crises, scruter les rapports du juge et des experts, suivre enfin l'expansion des expertises.