En 1978, à partir de métaphores suscitées par le cancer, Susan Sontag analyse aussi bien les sources médicales et psychiatriques que les textes littéraires de l'Antiquité aux temps modernes, de Keats Dickens, Baudelaire, James Mann, Joyce, Mansfield et Auden.
Elle démystifie les fantasmes idéologiques qui démonisent certaines maladies et, par extension, culpabilisent les malades. Dans un second essai, écrit dix ans plus tard, Susan Sontag souligne à quel point le sida a réactivé le spectre de l'épidémie dont le monde moderne se croyait débarrassé. Certains en font la " peste " de notre temps, le châtiment infligé par Dieu aux groupes "déviants ". Susan Sontag dénonce ce catastrophisme et propose une réflexion extraordinaire d'intelligence et de culture historique, littéraire, philosophique, sur la propension qu'a l'homme.
« Nous ne pouvons pas construire un monde meilleur sans améliorer les individus. Dans ce but, chacun de nous doit travailler à son propre perfectionnement, tout en acceptant dans la vie générale de l'Humanité sa part de responsabilités. » La légende n'a voulu retenir de Marie Curie (1867-1934) que l'image d'une travailleuse acharnée et brillante, pionnière dans le domaine de la radioactivité, et prix Nobel à deux reprises. Mais ne fut-elle pas aussi une mère attentive, une épouse dévouée, une amante passionnée, une femme perdue en un temps qui lui refusa la reconnaissance qu'elle méritait ? Dans cette France de la Belle Époque où Mirbeau affirme que le rôle unique de la femme consiste à « perpétuer la race », Marya Salomea Sklodowska, la Polonaise, fut traitée d'« étrangère », d'« intellectuelle athée », de « femme émancipée ». Quand elle meurt en juillet 1934, « usée par un travail écrasant, seule et sans défense », comme l'écrit sa fille Ève, son enterrement ne donne lieu à aucune cérémonie ni discours officiel.
« Je souhaite intéresser ici les lecteurs au témoignage d'une femme sur les femmes. Sous le titre général de La libido génitale et son destin féminin, je vais essayer, dépouillant le mot destin de ses résonances fatales, magiques ou déterministes, de témoigner en femme, en mère et en psychanalyste pratiquant depuis plus de vingt ans des faits d'observation que j'ai pu glaner concernant la sexualité dans son développement chez les filles, ne retenant ici que les traits que j'ai pu rencontrer chez le plus grand nombre. » À partir de cette expérience clinique très riche, Françoise Dolto explore le cheminement dynamique, de la naissance à la vieillesse, d'une libido au féminin, elle en suit les manifestations dans la vie érotique et passionnelle, dans la relation à l'autre et à la famille, déployant pour ce faire toutes les harmoniques du désir et de l'amour.
L'auteur revisite dans cet ouvrage sa double expérience de médecin malade pour mieux apprécier comment soignants et malades peuvent être des veilleurs du respect de l'homme souffrant. Être à la fois soignant et soigné, acteur de cette relation fragile et fondamentale qu'est celle du " prendre soin " ensemble de l'humanité souffrante tout en se retrouvant de l'autre côté : telle est la double expérience où les regards se mêlent et s'éclairent.
Le nom de Rosalind Franklin est peu connu du grand public. Ses travaux sont pourtant à l'origine de l'une des découvertes les plus importantes du XXe siècle : la structure de l'ADN. Mais elle n'en a été créditée ni par ses pairs, à qui elle a fourni, à son insu, une étape décisive dans la révélation de la « double hélice », ni par le jury du prix Nobel qui a récompensé ces derniers en 1962.
Brenda Maddox retrace l'histoire de cette remarquable biologiste moléculaire britannique, en exposant l'injustice dont elle a été victime, mais aussi en soulignant la richesse de « sa vie complexe, féconde et active », bien que prématurément interrompue par son décès d'un cancer en 1958. Elle avait 37 ans. Cette biographie est un hommage, la réhabilitation d'une femme et d'une grande scientifique.
Les biocarburants sont le nouveau pétrole vert. - Les biocarburants permettent de réduire notre empreinte sur le climat. - Au Brésil, on coupe la forêt amazonienne pour produire des biocarburants. - Il n'y a pas assez de terres agricoles pour à la fois produire des biocarburants et nourrir la planète. - Les biocarburants sont très consommateurs en eau. - La deuxième génération de biocarburants permettra de résoudre tous ces problèmes.
Hubert Reeves n'est pas un astrophysicien tourné vers le ciel et oublieux de son appartenance terrestre et humaine. Il peut tout aussi bien nous conduire vers notre lointaine origine stellaire, et redescendre le long de l'échelle de l'organisation de plus en plus complexe de la matière, jusqu'à l'histoire humaine, si problématique et tourmentée. Hubert Reeves est un praticien du non refoulement : il ne refoule pas la question humaine au nom de la science et de la technique. Le langage scientifique n'oublie pas non plus le langage poétique. Le titre - L'heure de s'enivrer -, inspiré par une phrase de Baudelaire, rappelle que la création poétique vise depuis toujours ce rapprochement entre ciel et terre, fini et infini, destinée individuelle et destinée cosmique. Et, dans ce mouvement, l'être humain reconnaît son existence et en jouit.
À écouter le récit bouleversant de sa vie et de ses combats, à force de courage et de ténacité, on sait que rien ne peut arrêter Élise Boghossian, petite-fille de réfugiés arméniens. Elle a 30 ans, trois enfants et un cabinet d'acupuncture à Paris quand, en 2011, elle décide de partir en Jordanie et au nord de l'Irak pour soigner, avec ses seules aiguilles, les populations civiles et les réfugiés victimes de la guerre.
Elle dit : « Tout me comble à Paris. Ma famille, ma vie professionnelle, mes amis, et pourtant quelque chose manque pour donner du relief à tout ça. Un engagement, un travail à accomplir sur un terrain où il n'y aurait rien, où je serais forcément utile. J'ai envie d'être plus près des soubresauts du monde où s'écrit l'Histoire. Et sans prétention voir comment je peux à ma mesure diminuer la souffrance de ceux qui en sont les victimes. » Malgré les premières réticences qu'elle rencontre, elle réussit très vite à convaincre soignants et blessés des bienfaits de son savoir car les résultats sont là : l'acupuncture apaise les douleurs post opératoires, celles des amputés, des grands brûlés et des enfants.
Élise transforme alors son combat solitaire en une mission humanitaire pérenne. Elle forme des équipes sur place et lève des fonds en France pour créer des dispensaires mobiles. Elle constate que la grande majorité des victimes de guerre réfugiées en Irak vivent hors des camps et n'ont pas accès aux soins. Des milliers de familles sont réduites à l'état de mendicité, les femmes et les filles sont vendues comme esclaves sexuelles, les enfants ont vécu dans la terreur de l'enlèvement. Grâce à des médecins, infirmiers, pharmaciens, chauffeurs qu'elle recrute parmi les réfugiés, son camion-dispensaire et son « bus des femmes » partent à la rencontre de ces populations en souffrance.
Témoin de l'horreur, de l'injustice, du quotidien des réfugiés sur les zones de conflit, Élise Boghossian raconte surtout une aventure humaine, avec autant de force que d'espoir pour décrire l'innommable. Et la conviction intime que la vie l'emporte toujours.
Les virus sont des phénomènes sociaux. Parce que les modes de transmission du VIH/Sida sont symboliquement chargés, la pandémie souligne de manière particulièrement forte que l'épidémiologie est par essence une science ud social. Ce numéro explore : les croyances, les attitudes, les comportements qui favorisent ou freinent l'épidémie et lui donnent forme ; les enjeux politiques, éthiques et économiques de la prévention et du traitement ; les réponses politiques et le rôle qu'y jouent nécessairement les droits humains des personnes qui vivent avec le VIH ou le sida. L'orientation de ce numéro reflète la conjonction, propre à l'Unesco, d'une expertise en éducation, en sciences naturelles, en sciences sociales, en culture et en communication. L'Unesco en tire une capacité interdisciplinaire pour oeuvrer dans l'éducation à la prévention afin de faire barrage à l'épidémie du sida.
durant le dernier demi-siècle, une importante révolution scientifique et technique a profondément transformé le vécu et les représentations de l'accouchement.
parallèlement, l'exercice de la profession de sage-femme a lui-même connu une évolution considérable, passant de la plus large autonomie à la dépendance envers la médecine et l'hôpital.
à partir d'une centaine de témoignages écrits de sages-femmes recueillis avec le concours de la société d'histoire de la naissance, yvonne knibiehler retrace cette évolution. chemin faisant, elle interroge le statut de ce métier "féminin" par excellence, confronté au pouvoir médical et à la domination masculine.
face au "dépérissement" de leur profession, les sages-femmes sauront-elles retrouver une mission qui leur soit propre oe
Cet ouvrage dresse un état des lieux des effectifs chirurgicaux en France et se veut une réflexion prospective sur les transformations que la féminisation des effectifs chirurgicaux va induire dans les pratiques et pour les patients dans les années à venir. Ce travail envisage la question sous l'aspect historique, démographique, sociologique et enfin politique.