Si l'hypnose est le plus souvent réduite à un phénomène de soumission, de fascination, d'insensibilité, c'est que notre culture, qui a peu de moyens pour la penser, en retient seulement le négatif ou l'ombre portée.
En réalité, l'hypnose est un état de veille intense, à l'instar du sommeil profond à partir duquel nous rêvons. de même que ce sommeil profond conditionne l'éclosion du pouvoir de rêver, de même cette veille intense nous fait accéder au pouvoir de configurer le monde.
L'hypnose devient alors une vigilance accrue qui met à notre disposition les paramètres constitutifs de notre existence. ouverte aux dimensions de notre monde, elle s'oppose à la veille restreinte que nous connaissons dans notre vie de tous les jours.
Loin d'être passive, l'hypnose nous permet, par l'imagination, d'anticiper et de transformer nos comportements et nos agissements. elle sollicite notre capacité à décider de notre place en relation avec les autres et notre environnement. en ce sens, elle relève non pas de la psychologie, mais d'une cosmologie. la pratique de l'hypnose, cette veille plus large et plus fine, peut devenir un art de vivre.
Elle suppose un apprentissage qui n'a rien d'ésotérique et qui se contente de prendre appui sur les possibilités présentes en chacun.
Le regain d'intérêt pour le narcissisme dans la théorie psychanalytique justifie la publication de ce recueil d'articles, qui comporte aussi des textes inédits, tous centrés sur cette question, l'une des plus énigmatiques de la psychanalyse. Freud, après avoir introduit le narcissisme en 1914, devait se désintéresser de ce concept qu'il avait brillamment développé quand il eut procédé aux remaniements théoriques amorcés autour de 1920 qui donnèrent naissance notamment à la dernière théorie des pulsions (opposition des pulsions de vie et des pulsions de mort), à la deuxième topique de l'appareil psychique (Ça-Moi-Surmoi), à sa nouvelle conception de l'angoisse, etc.
Après une période d'oubli, ce concept en déshérence fut remis en honneur en France depuis déjà un certain nombre d'années, tandis que l'Amérique sembla redécouvrir récemment son existence. André Green, qui n'a cessé de s'intéresser à ce problème depuis 1963, est cependant un des rares auteurs - sinon le seul - à avoir tenté d'articuler la théorie du narcissisme avec celle de la dernière théorie des pulsions. Alors que le narcissisme n'est généralement envisagé que sous ses aspects positifs, par lesquels on le rattache aux pulsions sexuelles de vie, il montre la nécessité de postuler l'existence d'un narcissisme de mort, qu'il appelle le narcissisme négatif. À la différence du premier, qui vise l'accomplissement de l'unité du Moi, le second tend au contraire à son abolition dans l'aspiration au zéro.
Cette théorie du narcissisme est complétée par l'exposition d'un certain nombre de " formes narcissiques " qui sont autant de configurations observées dans la pratique. Enfin, un travail sur le Moi souligne la duplicité qui sous-tend sa structure dans la contradiction entre se savoir mortel et se croire immortel. Tout porte à conclure à Narcisse Janus.
Trois essais psychanalytiques sur la face négative du complexe d'å'dipe dans la tragédie antique, élizabéthaine, classique.
Le meurtre de la mère par le fils, tel que le mettent en scène eschyle dans l'orestie, sophocle et euripide dans etectre, offre l'occasion d'une confrontation entre les trois tragiques traitant le même thème du matricide et de sa sanction. le meurtre de la femme par l'époux est vu à travers la folie jalouse d'othello, oú shakespeare dévoile, par la structure de la tragédie, le procès de la paranoïa.
Le meurtre de la fille par le père est celui du sacrifice d'iphigénie en aulide, oú racine fait, par rapport à euripide - celui de l'iphigénie à aulis et celui des bacchantes -, l'économie du sacrifice. un prologue sur la lecture psychanalytique des tragiques, fixant la ligne de cette contribution à là critique littéraire, et un épilogue oú sont examinées les relations entre le mythe d'å'dipe et la vérité qui s'y fait jour à travers les déformations qu'elle subit, encadrent ces trois essais.
"ma mère a couché avec son gendre et c'est moi l'enfant de ça" : ainsi z présente-t-il à la fois son origine et celle de ses troubles au psychanalyste avec lequel il va s'entretenir, tandis qu'un deuxième psychanalyste les écoute.
De cette rencontre singulière, il reste une transcription, sur laquelle jean-luc donnet et andré green vont travailler pour tenter de retrouver, à travers le décodage psychanalytique, le moment de vérité. ce travail de lecture aboutit à découvrir - à fabriquer ? - une clef de l'énigme. mais la mise en oeuvre de la construction théorique reste marquée du signe de l'après-coup : elle ne peut pas, elle ne doit pas effacer le trouble que z aura été pour le psychanalyste.
Le malaise de l'écoute interroge la théorie psychanalytique sur l'inceste, le réel, la folie : il débouche sur un nouveau concept : la psychose blanche.