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Phébus
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Hiver 1920, Colombie-Britannique. Tout commence par des traces impossibles dans la neige et la vision d'un étrange bipède, qui ébranlent Aidan Fitzpatrick et le poussent à abandonner le séminaire. Devenu vétérinaire, le jeune homme achète un lopin de terre sur les lieux de son épiphanie, y construit une cabane et y fonde une famille. Il n'aura plus de cesse de percer le mystère qui a bouleversé sa vie.
Plus de quatre-vingts ans plus tard, Sandy, sa petite-fille désormais femme, se lance à son tour sur la piste de l'insaisissable créature. Au fil d'une course-poursuite à l'issue incertaine elle invoque les fantômes du passé : une enfance presque idyllique sous des cieux sauvages aux côtés de son érudit de grand-père, une nature généreuse et omniprésente, deux âmes soeurs qui se trouvent, un amour qui se scelle.
Marqué de la griffe de l'invisible, un premier roman initiatique qui célèbre le monde naturel et explore les limites de la connaissance. Une histoire intemporelle d'amour et de foi, qui nous rappelle qu'il s'agit moins de trouver que de chercher ou de s'émerveiller... -
Le baiser de la demoiselle : Histoire d'une femme décapitée
Kate Foster
- Phébus
- Littérature Étrangère
- 13 Mars 2025
- 9782752914569
« La machine à trancher les têtes. Conçue pour décapiter les membres de la noblesse, son mécanisme rapide est réputé moins douloureux que la hache ; mais, bien sûr, aucune de ses victimes n'a survécu pour en témoigner. »
Édimbourg, 1679. Lady Christian Nimmo est accusée d'avoir assassiné son amant, lord James Forrester. La nouvelle de son emprisonnement et de son procès s'étale dans les journaux, avec des titres qui ne laissent guère place au doute : Femme adultère. Putain. Meurtrière.
À peine un an plus tôt, Christian était encore une jeune mariée respectable et menait une vie de privilèges. Pourquoi tout risquer pour une liaison avec celui qui est aussi son oncle par alliance ? Cette passion interdite la rend-elle pour autant coupable de l'homicide dont l'accuse Violet, la prostituée engagée par James pour satisfaire ses appétits ? Elle aussi, pourtant, aurait eu des raisons de souhaiter sa mort...
Dans cette fiction haletante, librement inspirée d'une affaire criminelle sulfureuse et sanglante, Kate Foster redonne une voix à des femmes autrement réduites au silence par l'histoire. -
Les parcours d'Anna et de Cerise n'ont rien de commun.
Promise à une brillante carrière, Anna étudie la photographie à l'université de Washington ; lycéenne, Cerise habite en Californie sous l'emprise totale de sa mère.
Lorsque chacune des jeunes femmes tombe enceinte par accident, Anna avorte, et Cerise garde l'enfant. Dix ans plus tard, ces décisions auront déterminé le cours de leur vie.
D'espoirs en déceptions, de joies en drames, Anna et Cerise, bientôt réunies par le hasard, apprennent à être mères, et à être femmes.
Roman d'une portée universelle et d'une rare force émotionnelle qui raconte le monde au féminin.
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La saison des papillons noirs
Priscilla Morris
- Phébus
- Littérature Étrangère
- 13 Mars 2025
- 9782752914118
Zora est peintre et enseignante à l'Académie des beaux-arts de Sarajevo. Au printemps 1992, face à la montée des tensions dans la toute jeune Bosnie-Herzégovine, elle demande à son mari, Franjo, d'emmener sa mère en Angleterre, où vit leur fille. Mais ce qui ne devait être qu'une séparation temporaire prend une tournure dramatique quand les premiers tirs de mortier serbes s'abattent sur la ville depuis les collines. En quelques jours seulement, le piège se referme sur les habitants de Sarajevo, quelles que soient leurs origines.
Dans l'immeuble éventré où Zora vit désormais seule, sans moyen de joindre les siens, se forme alors une communauté d'âmes qui affrontent ensemble un monde qui se désagrège...
Face à la banalisation de la violence, Priscilla Morris fait un nécessaire travail de mémoire et nous offre un roman immersif, raconté à hauteur de femme, sur le plus long siège d'une capitale de l'histoire moderne. Et nous rappelle que la vie continue, que des histoires d'amour naissent et que l'humanité demeure en des temps inhumains. -
« Soudain, le voilà habillé chaudement, le col de son blouson relevé, ses gants en cuir déjà enfilés. Alors, tu m'abandonnes ? Il me répond tendrement par un baiser mimé que je ne m'inquiète pas. Il revient dans deux heures. »
Un 31 décembre, on frappe à sa porte. Une employée de mairie et un officier de police lui annoncent l'accident de son mari, parti plus tôt dans l'après-midi rouler sous le soleil d'hiver. Marc-Aurèle a rejoint le cercle des hommes qui vivent et meurent trop vite. Elle a rejoint celui des veuves. Passée la sidération s'amorce un combat intérieur entre le chagrin et la joie d'accueillir leur premier enfant, mais pas seulement : un combat entre le souvenir et l'oubli, entre la dévotion pour un amour sans fin et la quête obsessionnelle de vérité. Au fil d'un récit qui alterne temps présent et reconstitution minutieuse du passé, le vernis craque. Dans les replis d'un drame fortuit, on trouve l'histoire d'un beau garçon au regard flou, de celle qui l'a aimé, de deux familles qui dissonent, d'une distance, d'un amour contrarié.
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« Je ne sais pas quand ça a pris fin pour de bon. Je ne me rappelle plus comment je leur ai dit au revoir. Il y a des souvenirs qu'on égare volontairement. J'aurais voulu rester. »
Fin des années 1990. Elsa explore un nouveau lien au monde grâce au modem de la maison. Elle écrit, répond aux messages d'inconnus. Jusqu'au jour où elle prend un train direction la mer sur une simple invitation. Ce qu'Elsa découvre en arrivant sur place, c'est une traversée inattendue, et l'inattendu, c'est tout ce qu'elle espérait. Dans les pas d'un garçon aussi doux qu'impénétrable, elle va rejoindre l'équipage d'un bateau. Yann, Napo et les autres vivent en marge d'une société dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. La révolte qui gronde en eux, leur liberté vont faire vaciller les fondations d'Elsa. Cette saison, cet été-là seront toute sa vie.
Premier roman sur l'émancipation, l'amour et la place que chacun cherche dans le monde, L'Été à l'oeuvre avance à mots comptés, dans une langue d'une précision, d'une honnêteté qui font chavirer le coeur.
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Livia a la vie devant elle, une famille aimante, des yeux magnifiques. Et elle court vite, très vite, remportant ses courses les unes après les autres. Mais un jour, une ombre la fait trébucher après la ligne d'arrivée. Petit à petit, les objets se mettent à disparaître, engloutis par un mal qui s'attaque à sa rétine.
Face à l'inexorabilité de la maladie, Livia ne pourra plus gagner. Pas de la façon qu'elle imaginait, en tout cas. Aidée de son tuteur, Emilio, elle devra alors réinventer sa façon d'habiter le monde et, ce faisant, apprendre à devenir elle-même. Qui a dit que le noir n'était pas une couleur ?
Chatoyant d'émotions, de sensations, irradié par une langue cristalline, à l'opposé des ténèbres qui s'abattent sur son inoubliable protagoniste, un roman de formation bouleversant et universel.
« Vous vous souviendrez de tout dans La couleur noire n'existe pas. Les objets de ce roman demeureront longtemps en vous, même quand Greta Olivo les aura fait disparaître, brouillant votre vue page après page. Difficile d'imaginer un premier livre plus réussi. » - Paolo Giordano, auteur de Tasmania et de La Solitude des nombres premiers -
Quand les femmes étaient des oiseaux
Terry Tempest William
- Phebus
- Litterature Etrangere
- 4 Avril 2024
- 9782752913371
« Je te laisse mes carnets, mais promets-moi de ne pas les ouvrir avant que je sois partie... »
Tels sont les mots de la mère de Terry Tempest Williams à sa fille, quelques jours avant de mourir. Alors quel choc lorsque cette dernière découvre que ces carnets sont vierges. Pourquoi les lui léguer alors ?
En cinquante-quatre courts chapitres où elle interroge la notion d'héritage et d'identité, l'auteure nous offre un récit des origines cathartique et se raconte en femme plurielle: enfant de la communauté mormone, pionnière de l'écologie américaine, ornithologue et activiste passionnée, écrivaine accomplie. Cette grande dame du nature writing tente surtout de répondre à la question : « Que signifie avoir une voix ? » Nul doute, en tout cas, qu'elle a trouvé la sienne, puissante source d'inspiration. -
Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall ? On ne sait pas d'où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils. Son arrivée
alimente toutes les rumeurs dans la petite communauté et éveille l'intérêt d'un cultivateur, Gilbert Markham. Celui-ci réussit à se lier d'amitié avec Mrs Graham. Naît entre eux un amour qu'elle
refuse de toutes ses forces. La famille de Gilbert est opposée à cette relation et petit à petit, Gilbert lui-même se met à douter de sa secrète amie. Pourquoi un voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si
jalousement sur elle ? Entretiendraient-ils une liaison ? Après que les deux hommes se sont battus, Mrs Graham confie son journal à Gilbert pour lui apprendre qui elle est vraiment et ce qu'elle a fui.
Celle qui s'appelle en réalité Helen Huntingdon s'est mariée très jeune à un bel homme aussi fascinant que dépravé, Arthur (ce personnage tient autant de Lord Byron que de Branwell, le frère
d'Anne). La pieuse Helen espérait que son amour guérirait Arthur de ses penchants pour l'alcool et les femmes, mais ceux-ci n'ont fait que s'aggraver. Elle a pris la courageuse et scandaleuse
décision de quitter son foyer le jour où elle a découvert qu'Arthur inculquait à leur jeune fils ses mauvaises habitudes. Elle a alors trouvé refuge dans le village où résidait son propre frère, Frédérick.
Après la mort d'Arthur - et quelques rebondissements -, Helen et Gilbert pourront convoler en justes noces.
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Après la fin des terres, au large de Concaneau, se trouve une toute petite île appelée l'île aux Moutons. Louise, jeune géographe, décide de s'y établir pendant quelques semaines avec, pour seule compagnie, une colonie d'hirondelles de mer. Un confort spartiate, sans eau, sans électricité, dans une cabane de fortune. Une expérience totale. Au coeur de la nature à l'état brut, elle fera la rencontre de sa vie: celle d'elle avec elle-même.
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À vingt-quatre ans, alors que tout le monde autour d'elle semble avoir glissé sans effort dans l'âge adulte, Hera passe ses journées à traîner avec son chien et à écouter en boucle des albums des Smiths. Engagée comme modératrice de commentaires, la voilà qui rencontre Arthur, un collègue plus âgé. Lorsqu'elle découvre qu'il est marié, il est déjà trop tard et, enivrée par la promesse d'un bonheur ordinaire, Hera s'engage, tête baissée, dans une liaison dévorante...Une histoire vieille comme le monde mais décrite avec une fraîcheur absolue et portée par la voix d'une génération en quête de sens, perdue dans l'océan des bullshit jobs et des discussions intimes sur messageries instantanées. Une héroïne drôle, émouvante, courageuse et bouleversante de sincérité.
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Nous sommes en 1814. Au sortir du spectacle, notre héroïne, veuve amoureuse d'un jeune homme sans ressources, et dont elle est aimée en retour, entrevoit celui-ci qui dans la foule, quitte les lieux en compagnie
d'une autre jeune femme...
Tout au long des vingt-quatre heures qui vont suivre - une nuit, une journée puis une autre nuit qui s'étirent en une éternité - elle adresse alors à son amant une succession de quarante-trois lettres, reflets du tourbillon des émotions qui l'étreignent et se succèdent en son coeur, tour à tour déchirée de jalousie, d'amour et de désespoir.
Quarante-trois lettres qui expriment en une langue d'un raffinement et d'une précision inouïes l'exaspération amoureuse, la violence de sentiments nés en définitive d'un quiproquo, car ce jeune amant par lequel cette femme sensible s'etait crue trahie, allant même jusqu'à contempler l'éventualité du suicide, oeuvrait en fait en secret à la possibilité de leur union...
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En attendant Aphrodite est la suite du best-seller (Gallimard, Folio) Une année à la campagne (préfacé par J.M.G. Le Clézio « La dame aux abeilles »). Il s'agit là aussi d'un récit littéraire à caractère autobiographique, naturaliste et à dimension éthologique.
Après avoir quitté la campagne des Monts Ozarks, décor de son précédent livre, et divorcé, Sue Hubbell, aborde une deuxième vie. À la soixantaine, elle partage une nouvelle histoire d'amour et décide de s'établir dans un autre éden :
Le littoral du Maine. En même temps qu'elle reconstruira sa vie amoureuse, elle se passionnera pour l'environnement naturel de bord de mer. Elle avait élevé et étudié les abeilles dans sa ferme apicole du Missouri et relaté cette passion dans Une année à la campagne, ici, elle réalise le même exercice d'observation minutieuse des petits animaux marins peuplant le rivage devant chez elle. Elle tire des liens, des comparaisons entre la vie de ces créatures qui nous ont précédés sur Terre et qui nous survivront et les humains. Un récit écoféministe d'une rare sensibilité qui remet l'espèce humaine à sa juste place : celle d'animaux comme les autres.
Cosmique ! -
Dès les premières pages, il sait. Il est comme un chasseur qui suit une trace. Concentré, recueilli, il passe deux doigts de la main gauche sur sa lèvre supérieure. C'est un acte précieux, délicat, doux. Il est tout entier là, dans ce rituel.
Il est drôle, irrévérencieux, de mauvaise foi.
Flamboyant au charme fou, un peu voyou, il marque mal.
Il incarne la Maison. Autour de lui, une famille d'auteurs.
Les livres qu'il publie sont comme ses enfants, il les porte, les protège, les défend. Il est l'Éditeur. Et, comme la littérature, il résiste à toute définition.
Il s'appelait Jean-Marc Roberts. Voilà dix ans qu'il a tiré sa révérence. À travers son souvenir, Capucine Ruat, éditrice auprès de lui durant quinze ans, raconte l'édition, cette passion brûlante. Et, sous sa plume subtile, ce créateur inclassable rejoint enfin la tribu des personnages de roman. -
Nouvelle version - largement refondue et augmentée par l'auteur - d'un ouvrage considéré aujourd'hui comme un classique.
Indispensable à tous ceux qui veulent comprendre de façon non superficielle la spécificité humaine du problème afghan. Isabelle Delloye, qui a vécu longtemps à Kaboul, ne délivre pas de leçons, ne tire pas de conclusions, ou si peu. Elle ne prétend ici qu'à donner à voir et entendre la vie. Un livre qui s'interdit de juger - mais aussi de rien cacher.
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À trente-deux ans, Paul Claudel est un homme en déroute : en 1900, au terme d'une retraite à l'abbaye de Ligugé où on lui a signifié qu'il ne pourrait embrasser la carrière religieuse, il reprend le bateau pour la Chine où l'attend son poste de diplomate.
Sur l'Ernest-Simmons, il tombe amoureux pour la première fois de sa vie : Rosalie Vetch est une belle jeune femme d'origine polonaise, (mal) mariée à un aventurier et mère de quatre fils. Arrivé à Foutchéou, passant outre les principes de morale et de bienséance, le consul installe la famille sous son toit et vit sa passion au grand jour. Le scandale éclate, Claudel est déchiré, et lorsque Rosalie tombe enceinte, elle décide de rentrer en France pour ne pas causer le renvoi de son amant.
Sans nouvelles d'elle, Paul Claudel apprend au bout de quelques mois que Louise est née et que Rosalie s'est installée avec un autre homme. Fou de douleur, il entreprend la rédaction de Partage de midi tandis que Rosalie, rapidement délaissée par son second mari, entame une vie d'errance. Bien des années plus tard et une fois marié, Claudel retrouvera Rosalie et sa fille, dont il prendra soin avec discrétion.
Le récit, fruit des confidences faites par Rosalie à sa fille et de l'étude de la correspondance familiale par Thérèse Mourlevat, retrace la vie de Rosalie (1871-1951), de son enfance à sa mort. En adoptant le point de vue de l'héroïne immortalisée et sublimée par le poète, le texte renoue avec la vérité d'une femme.
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Roman néoréaliste, Agnès va mourir frappe par sa puissance et son authenticité. Inspiré de l'expérience de résistante de son auteur, il suscita dans l'Italie de 1949 de vives polémiques à l'instar de nombreux récits publiés si tôt après la guerre. Il fait aujourd'hui figure de classique., au même titre que La Storia d'Elsa Morante. Il est habité par le personnage d'Agnès, une femme simple, une femme forte que le combat va révéler. Cette lavandière mène une vie sans histoire jusqu'au jour où son mari., communiste est déporté par les Allemands. Elle rejoint alors les partisans, pour lesquels elle se dévoue tout entière et devient une véritable mère...
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Dans le nord du Danemark, un homme et une femme courent dans la forêt. Ils se croisent par hasard alors que la nuit les surprend. Ils se perdent, se retrouvent, passent la nuit dans un abri à souffrir du froid et de la soif, à parler beaucoup. Hors de toute couverture réseau, la forêt de conte semble se refermer sur eux.
Dans ce nouveau roman, la célèbre romancière danoise Helle Helle dit simplement et avec humour la croisée des chemins, les petits bruits de la forêt et les battements du coeur - mais aussi la fatigue, l'effroi, l'angoisse d'un jogging ordinaire qui vire au cauchemar.
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On sait désormais qu'Elizabeth Crane a une prédiclection pour les personnages déjantés, cruels, pervers et d'une foudroyante lucidité sur eux-mêmes et leurs contemporains. Dans son nouvel opus, Banana Love, la tension et l'humour montent d'un cran, sinon de dix. La plume carnassière de Crane croque des couples dont l'enfer est le quotidien, des handicapés participant à un show télévisé, une insignifiante épouse se muant en zombie, un artiste peintre qui se rend compte que les couleurs ont disparu du monde, une fille obsédée par l'odeur du citron, un type qui ne supporte pas les bananes... Banana Love est donc du pur Crane : féroce à souhait. Absolument hilarant.
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Marion Campbell, blonde directrice d'une agence de voyages au Cap, mène une vie assez solitaire, entrecoupée de visites à son vieux père, John. La découverte d'un portrait déclenche en Marion une vague de souvenirs perturbants et confus. Les traits de cette femme noire lui rappellent vivement ceux de Tookie, la bienveillante servante qui s'occupait d'elle enfant. Tookie jouait un rôle peu conforme à celui d'une domestique dans la maisonnée, et notamment auprès de la mère de Marion, la distante et rigide Helen. Marion en a l'intuition: elle ignore quelque chose à propos de sa propre identité et Tookie est l'une des clés de l'énigme... Les hypothèses se bousculent dans sa tête: aurait-elle été adoptéeoe aurait-elle un lien de parenté avec Tookieoe Par le truchement de son émouvante enquête familiale, puis d'un narrateur omniscient adoptant le point de vue de la défunte Helen, et enfin des confessions de John, les secrets du passé sont dévoilés. Dans le contexte de l'Apartheid, les Noirs Helen et John avaient formé le rêve de changer de couleur. Leur carnation particulièrement claire leur aura permis de se constituer après leur mariage une fausse identité blanche: un jeu de dupes qu'ils auront payé le prix fort, rompant avec leurs familles, leurs amis et leur religion, rechignant à faire un enfant, se surveillant sans cesse et nourrissant l'angoisse d'être un jour démasqués. Une vie de mensonges et de cruels efforts qui n'aura valu d'être vécue que pour assurer l'avenir de Marion.
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1964 : Au crépuscule de sa vie, Jun Nakamaya, qui fut au début du XXe siècle une star du muet, est tiré de sa retraite par un jeune scénariste. Premier acteur japonais à se produire à Hollywood, Jun connut l'excitation des débuts du cinéma, les fêtes fastueuses sur Sunset Boulevard, la passion de quelques comédiennes et l'hystérie des fans. avant d'être confronté à la montée du racisme et à la fin des films muets. Est-ce pour ces deux raisons que sa carrière fulgurante s'arrêta brutalement en 1922 ?
Le scénariste et son producteur aimeraient faire tourner Jun de nouveau, mais celui-ci se montre très réticent, redoutant que son retour à la lumière ne remue la Lire la suite...
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Nina, la " dominante ", ne veut pas seulement séduire Doris - qui ignore encore quelle sera tout à l'heure la " dominée ".
De leur rencontre érotique, Martine Roffinella ne dissimule rien : aucun geste, aucune parole, aucun fantasme - car les fantasmes, ces trésors par excellence cachés, inavoués, ne demandent à l'heure de l'amour qu'à être anis dans la lumière la plus crue, à se dire et à se montrer. Partage de l'inavouable. Conçu comme une lente montée vers le plaisir, Unes voudrait rappeler - Martine Roffinella y tient, quitte à choquer la bonne conscience féministe de ses soeurs - que l'acte d'amour entre deux femmes ne se différencie en rien de celui qui lie à l'ordinaire un homme et une femme.
Et que la " petite mort " n'est pas le privilège des garçons.
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Ils sont père et fille. Il est peintre et a été célèbre, elle est son apprentie, son souffre-douleur, sa créature. Il a connu la chute, emprisonné pour le meurtre de sa femme, artiste peintre au moins aussi talentueuse que lui, et secrètement révoltée contre son pouvoir malsain. Libéré, il est retourné vivre auprès de sa fille, toujours aussi violent, aussi exigeant, aussi injuste envers elle. Véritablement sous son emprise, celle-ci voit en lui à la fois un dieu et un démon. Mais tous deux partagent plus qu'un lien de filiation et de dépendance mutuelle:un terrible secret...