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Noir Sur Blanc
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Convoi pour Samarcande
Gouzel Iakhina
- Noir Sur Blanc
- Litterature Etrangere
- 24 Août 2023
- 9782882508607
Dans les années 1920, en URSS, la famine fait rage dans la région de la Volga. Le gouvernement soviétique met sur pied des convois d'évacuation pour sauver les enfants. C'est l'un de ces trains que l'officier de l'Armée rouge Deïev prend en charge, avec à son bord cinq cents enfants, qu'il doit acheminer de Kazan, la capitale du Tatarstan, jusqu'à Samarcande. Pour atteindre le Turkestan, terre d'abondance épargnée par la famine, il faut faire un long voyage de milliers de kilomètres à travers les forêts de la Volga, les steppes de l'Oural, puis les déserts d'Asie centrale.
Au cours de ce périple, Deïev et ses passagers rencontrent des femmes et des hommes qui les aident et les nourrissent - héros du quotidien, bandits ou fonctionnaires au double visage. Avec la commissaire Blanche et l'infirmier Boug, il tente de protéger les enfants de la faim, de la soif, de la peur et du choléra. Deïev devra faire face aux fantômes de son passé, aux crimes commis au nom du pouvoir soviétique, et à la cruauté de son pays, pour lequel la vie humaine a si peu de valeur. Par son courage et sa bonté, cet homme sauve des centaines de vies ; en s'élevant contre les crimes de l'État soviétique, il montre un chemin possible vers la rédemption. -
À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?
Gaëlle Josse
- Noir Sur Blanc
- Notabilia
- 1 Février 2024
- 9782889830008
« Quelques éclats demeurent au milieu des heures profondes, en veille. Parfois une silhouette immobile se détache sur le rectangle éclairé. À quoi songent-ils, tous ceux que le sommeil fuit ? À quelle part de leur histoire, de leur mémoire, à quels absents parlent-ils en silence ?
C'est l'heure des aveux, des regrets, des impatiences, des souvenirs, de l'attente. Ce sont les heures où le coeur tremble, où les corps se souviennent, peau à peau avec la nuit. On ne triche plus. Ce sont les heures sentinelles de nos histoires, de nos petites victoires, de nos défaites.
Que racontent ces silhouettes silencieuses à la grande nuit bleue ? ».
On rencontrera ici des femmes, des hommes, des couples, des enfants, portraits intenses de vies ordinaires, tous reflets de notre humanité et de nos vacillements.
à travers ces microfictions, Gaëlle Josse poursuit cette écoute ultrasensible de nos vies qu'elle nous offre de livre en livre, au plus juste des émotions qui les traversent. -
Silhouette imposante, port de tête altier, elle fait résonner la voix d'une femme noire, fière et volontaire, qui va devoir survivre dans un monde d'une extrême dureté, dominé par les Blancs. Une voix riche et drôle, passionnée et douce qui, malgré les discriminations, porte l'espoir et la joie, l'accomplissement et la reconnaissance, et défend farouchement son droit à la liberté.
Après l'inoubliablement beau Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, Maya Angelou poursuit ici son cycle autobiographique. Maya Angelou fut poétesse, écrivaine, actrice, militante, enseignante et réalisatrice. Elle a mené de nombreux combats avant de devenir une icône contemporaine qui a inspiré la vie de millions de personnes. Elle a côtoyé Nelson Mandela, Martin Luther King, Malcolm X et James Baldwin. À sa mort, Michelle Obama, Rihanna, Oprah Winfrey, Emma Watson, J. K. Rowling et beaucoup d'autres encore lui ont rendu hommage.
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Le banquet des Empouses
Olga Tokarczuk
- Noir Sur Blanc
- Litterature Etrangere
- 1 Février 2024
- 9782882508669
En septembre 1912, lorsqu'il arrive au sanatorium de Görbersdorf, dans les montagnes de Basse-Silésie, le jeune Wojnicz espère que le traitement et l'air pur stopperont la maladie funeste qu'on vient de lui diagnostiquer : tuberculosis. À la Pension pour Messieurs, Wojnicz intègre une société exclusivement masculine, des malades venus de toute l'Europe qui, jour après jour, discutent de la marche du monde et, surtout, de la « question de la femme ». Mais en arrière-plan de ce symposium des misogynies, voici que s'élève une voix primordiale, faite de toutes les voix des femmes tant redoutées...
Hypersensible, malmené par un père autoritaire, Wojnicz veut à toute force étouffer son ambiguïté et dissimuler aux autres ce qu'il est ou redoute de devenir. Pourtant, une mort violente, puis le récit d'autres événements terribles survenus dans la région, vont le conduire à sortir de lui-même. Alors qu'il est question de meurtres rituels et de sorcières ayant trouvé refuge dans les forêts, notre héros va marcher au-devant de forces obscures dont il ne sait pas qu'elles s'intéressent déjà à lui. -
Les Pérégrins, sans doute le meilleur livre d'Olga Tokarczuk, n'est pas un « livre de voyage », mais un livre sur le phénomène du voyage. Pour les Bieguny (ou Stranniki, c'est-à-dire marcheurs ou pérégrins), une secte religieuse de l'ancienne Russie, le fait de rester au même endroit rendait l'homme plus vulnérable aux attaques du Mal, tandis qu'un déplacement incessant le mettait sur la voie du Salut. S'ils sont des hommes et des femmes de notre temps, les personnages du livre d'Olga Tokarczuk ont peut-être une motivation similaire pour voyager sans cesse. Mais davantage que le Salut, ils semblent poursuivre l'idée qu'ils se font de leur propre liberté. Pour les ressortissants de pays dont les frontières ont été verrouillées un demi-siècle durant, la liberté de voyager brille d'un éclat tout particulier. En une myriade de textes courts, l'auteur compose ici un panorama coloré du nomadisme moderne, moins soucieux de la destination que du simple fait d'être en mouvement. À travers les livres et à travers le monde d'aujourd'hui, dans les lieux et les non-lieux de ses voyages, Olga Tokarczuk a ressemblé des histoires, des images et des situations qui nous éclairent sur un monde à la fois connu, cartographié, répertorié, et absolument mystérieux, mouvant réseau de flux et de correspondances... Une multiplicité de réflexions (l'image du labyrinthe, l'analogie des circulations anatomiques, géographiques et cosmiques), de micro-récits et de choses vues, sur les zones de transit, les avions, les hôtels, le hasard des rencontres, le tourisme exotique et la baraques à souvenirs. Avec sa foi dans l'intelligence du lecteur, Olga Tokarczuk ouvre pour nous mille et une pistes de questionnement, d'étonnement et de rencontres.
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Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël
Maya Angelou
- Noir Sur Blanc
- Notabilia
- 2 Mai 2024
- 9782889830312
Le coup de téléphone est arrivé, et mon coeur a cogné contre mon sternum. J'avais le rôle. J'avais fait mon entrée dans le show-business. [...] Ma seule hésitation, c'était Clyde. Maman et Lottie m'ont alors proposé de s'occuper de lui. [...] J'ai accepté cette solution, en me disant que lorsque j'aurai « percé », et j'y comptais bien, je louerais un grand appartement à Manhattan et engagerais une gouvernante pour mon fils. Et pendant mes tournées à l'étranger, je l'emmènerais, avec la gouvernante et pourquoi pas un professeur particulier. Ma vie s'ordonnait aussi résolument que les marches d'un escalier de marbre, et je m'apprêtais à grimper jusqu'aux étoiles.
Dans ce troisième roman autobiographique, Marguerite Johnson, mère célibataire de vingt ans, devient Maya Angelou - et fait son entrée dans le monde du spectacle.
Porté par une voix inimitable, ce récit à la fois drôle et léger, politique et profond, nous permet d'assister à la naissance d'une icône. Et Maya Angelou nous livre avec tendresse, mais aussi beaucoup d'humour et de clairvoyance, un portrait émouvant de la jeune femme qu'elle était.
Maya Angelou fut poétesse, écrivaine, actrice, militante pour les droits civiques, danseuse, enseignante et réalisatrice. Née à la fin des années 1920 dans le Sud ségrégationniste, c'est une figure emblématique de la vie politique et artistique américaine. Icône de la lutte pour les droits des minorités, activiste féministe, elle a été proche de Nelson Mandela, Martin Luther King et Malcolm X. -
Alors qu'elle travaillait à une biographie d'Irena Sendler, Anna Bikont a découvert deux petits cahiers d'un membre du Comité central des Juifs de Pologne.
Intitulés « Rapports de mission de L. Majzels à la recherche des enfants se trouvant aux mains de Polonais », ces cahiers contiennent 52 noms d'enfants juifs réclamés par leurs proches après la guerre. Des enfants qui ont survécu à l'extermination. Qui ont été sauvés par des citoyens polonais. Lejb Majzels, de mai 1947 à août 1948, s'est rendu dans les coins les plus reculés de Pologne pour leur permettre de retrouver leurs proches.
Ce fut une entreprise difficile et risquée, à travers un pays devenu communiste, où régnaient la pauvreté et la peur. Et il y avait de quoi avoir peur, surtout si l'on était juif : un an plus tôt, à Kielce, plusieurs dizaines de Juifs avaient été tués lors d'un pogrom, et des assassinats continuaient à se produire. Maisels retrouva 33 des enfants dont il avait les noms. Parfois les parents adoptifs refusèrent de les laisser partir, parfois il fallut négocier une somme, pour le dédommagement.
Le prix à payer retrace pas à pas cette mission unique. Anna Bikont a parcouru le monde à la recherche des derniers de ces enfants, aujourd'hui très âgés. Elle en a retrouvé 30 et s'est aperçu que la plupart connaissaient très peu les circonstances de leur sortie de Pologne : l'un d'eux apprend son véritable nom grâce à elle, un autre voit pour la première fois une photo de sa mère. Mais tous ne sont pas prêts à raviver le souvenir... -
Quand Anna Szajbel, résidente de la compagnie pétrolière d'État (un emploi rêvé, si ce n'étaient ces maudits écologistes, ces soja-connards qui ne cessent de lui chercher des noises), est surprise en train de faire voluptueusement l'amour avec un arbre, elle est immédiatement licenciée et publiquement humiliée.
Cependant, cet événement l'amène à faire une découverte qui va changer sa vie. Une découverte qui la conduit à être téléportée quatre siècles plus tôt, dans le duché de Neisse gouverné par des évêques catholiques radicaux, auprès de Mathilde Spalt et des Terreuses, une communauté de femmes ayant renoncé au confort et à l'ordre patriarcal et religieux qui vivent dans les bois, vénèrent la Vieille Pucelle, et font l'amour à la Terre-Mère.
Quand l'Église décide d'abattre la forêt pour les en chasser se déclare une guerre à laquelle personne n'était préparé.
Toi qui es semblable ou presque semblable à moi, à ma mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère ou à la soeur que je n'ai pas mais que tu deviens quand tu te rappelles que, mère biologique mise à part, ta première mère est la Terre-Mère, c'est toi la véritable héroïne de cette histoire, même si tout comme moi tu n'y verras jamais figurer ton nom.
C'est grâce à toi que pourra enfin disparaître ce qui est en érection, et naître ce qui est humide, tendre, élastique et moelleux. Grâce à toi, si tu refuses dès à présent de prendre part, ne serait-ce que via vagina, à ce jeu auquel tu ne gagneras de toute façon jamais. -
Curiosity, petit robot géologue, travaille sur Mars depuis 2012.
Il reçoit tous les matins des messages de Dieu qui, depuis la Terre, lui dit quoi faire. Le rover ne s'est jamais habitué à sa planète, pas plus qu'aux températures glaciales ni, surtout, à sa solitude. Curiosity souffre, c'est un robot « sociable » désespérément en quête d'amitié et de sens à donner à son existence.
En proie au désespoir, Curiosity s'accroche à une conviction :
Dieu ne peut pas l'avoir fait social par hasard, une mission particulière l'attend ! Un matin pourtant, il comprend que Dieu va bientôt l'abandonner, sa mort est programmée. Le doute l'envahit. À quoi bon avoir vécu, si on est privé de destin ? Désespéré, il commence à écrire son testament. Les trois nuits suivantes seront pleines de révélations.
Une immense métaphore de l'artiste condamné à sa solitude, et du désir de transcendance !
Curiosity est suivi d'une nouvelle inédite de l'auteure, L'Agrandirox, récit de science-fiction d'après « La Superficine », de S. Krzyzanowski, qui s'ancre dans la période du confinement lié au Coronavirus.
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La vie Ossécaille : Un an à Taipei
Léna Vathy
- Noir sur Blanc
- Notabilia
- 16 Janvier 2025
- 9782889830794
" L'assistante prononce plusieurs fois mon nom de famille tout bas, entre ses dents, joue avec sa sonorité. À chaque répétition, mon nom se transforme, s'altère, il ne ressemble déjà plus au paysage d'où il vient.
Elle garde finalement deux sons, qu'elle dessine dans l'air avec son index, cherchant quelle écriture leur donner parmi les myriades de caractères qu'ils appellent.
L'assistante me demande ce que signifie mon prénom - son étymologie, son histoire. Pour le traduire, elle choisit un pictogramme qui évoque la beauté et la royauté : le jade. Elle lui joint en deuxième caractère le calme, la sérénité.
Je lui avoue que c'est une vertu que je ne possède pas. Elle me répond que c'est bien là l'intérêt de la placer dans mon nom : me conduire à la cultiver.
Enfin, pour le troisième caractère, qui sera placé en premier, elle choisit la saison où je suis née. Reste à compter l'ensemble des traits qui composent les trois caractères et à vérifier si ce chiffre porte bonheur, si le nom est propice. Le comité retient son souffle : 41. C'est un très bon chiffre, qui appelle d'heureux présages.
Le nom est donné. L'assistante le recopie sur tous les papiers administratifs et dans mon carnet pour que je puisse le montrer.
J'ai été nommée à Taipei. Je ne croyais pas si bien dire. Une douce chaleur vient dissiper un peu mes brumes. Au milieu de l'hiver taipéien, on m'a appelée Été."
Cernée par la mer et par la Chine, Taïwan est une île. Dans ce territoire des confins, en sursis, il faudra que Xia, qui ne s'appelle pas vraiment Xia, mène sa quête, quitte à se désagréger, s'oublier, pour pouvoir ensuite se recomposer comme les fragments d'un nouveau langage. -
Confortablement installée sur la scène du festival, Villa s'apprête à présenter son premier film documentaire, consacré à Dimitri, un jeune chasseur de baleines au passé mouvementé. N'ayant jusque-là reçu que des éloges, elle ne s'attend pas à être assaillie par une soudaine avalanche de questions, interrogée avec insistance sur ses choix de réalisatrice, celui de mettre à l'honneur une activité controversée, mais aussi ce personnage complexe, peu recommandable, aussi insaisissable que sa morale est ambiguë.
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Une subtile variation sur le thème des trois Parques. Trois femmes, de trois générations d'une même famille, sont amenées, chacune à leur tour, à regarder la mort en face. Une saga moderne d'une grande finesse psychologique qui aborde un sujet grave avec la hardiesse des oeuvres novatrices. Par la force évocatrice de ses images crues, aux subtiles correspondances, le livre nous plonge au coeur d'un univers à la fois dépaysant et familier, singulier et multiple, l'univers de la solitude au féminin.
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La douleur fantôme réunit les récits essentiels de Hanna Krall, ceux qui illustrent le mieux les thématiques et le style si particulier, reconnaissable entre tous, de l'écrivaine polonaise, tels que « Le dibbouk », « Hamlet » ou « L'arrière-petit-fils »...
Dans la présente anthologie, les textes que le lecteur français avait pu découvrir, entre 1993 et 2003, chez Albin Michel, Gallimard et Autrement, paraissent ici comme de nouvelles versions, entièrement revues et parfois augmentées. D'autres textes, inédits, sont issus du dernier livre publié en Pologne par l'auteure : Détails significatifs (2022).
Depuis Prendre le bon Dieu de vitesse (1977), Hanna Krall explore le destin tragique des juifs polonais, des survivants de la Shoah. Plus largement, elle prête sa voix à tous ceux qui portent en eux une blessures indélébile, la marque au fer rouge de l'Histoire, qu'ils soient juifs, polonais ou allemands...
Engagée du côté de la mémoire, elle n'a écrit au fond qu'un seul et même livre immense, contre l'oubli. Le double aspect de cette oeuvre, à la fois littéraire et documentaire, à mi-chemin entre fiction et vérité, lui confère son caractère unique et sa dimension universelle.
La douleur fantôme n'est rien de moins qu'un livre indispensable. -
« J'ai écrit ces textes dans des carnets, des cahiers, sur des pages volantes, des agendas, des tickets, des listes, des enveloppes, des marque-pages ou dans mon téléphone ; je les ai écrits dans les gares, les trains, les hôtels, les cafés, chez moi, dans le métro, en ville et en d'autres lieux.
La poésie demeure pour moi comme une apparition, une attention portée à l'infime, comme le surgissement d'un éclat fugace au coeur de nos vies. L'éclosion d'invisibles soleils. Peut-être, à cet instant-là, les mots peuvent-ils saisir quelque chose de ce jaillissement.
Elle est le regard nu, débarrassé de ce qui pèse, de ce qui encombre, elle est le retour à la source, la lumière qui s'attarde sur un mur, le frémissement qui parcourt un visage, la chaleur d'un corps aimé, elle est le mot que l'on attend et qui nous sauvera peut-être.
J'ai eu envie de vous offrir aujourd'hui cette moisson de mots cueillis jour après jour, qu'ils aient été d'orage ou d'allégresse. Mais vivants. Vivants, oui, et vibrants, toujours. » Gaëlle Josse
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Comment ne pas devenir écrivain voyageur
Adrien Blouët
- Noir Sur Blanc
- Notabilia
- 16 Mai 2024
- 9782889830343
Un soir de décembre 2019, un jeune écrivain débarque à l'extrême sud du Japon avec l'ambition de s'installer quelques mois pour trouver un travail, écrire un roman et apprendre le japonais.
Rien ne se passe comme prévu : peu de semaines après son arrivée, une pandémie mondiale éclate, qui bouleversera ses plans et prolongera considérablement son séjour.
Avec humour, obstination et une bonne dose d'autodérision, l'auteur nous raconte ses pérégrinations, ses angoisses, ses obsessions, sa paresse, sa débrouillardise et son don naturel pour la procrastination. Animé par un illusoire désir d'authenticité, souhaitant sans cesse se distinguer des nostalgiques de l'exotisme, des backpackeurs et autres consommateurs de voyages, il croisera malgré tout la route de toutes sortes de personnages, et nous révélera avec talent l'envers de la carte postale.
De la moiteur d'Okinawa au bouillonnement de la nuit tokyoïte en passant par les vallées désertées de Shikoku, Adrien Blouët, écrivain voyageur malgré lui, nous offre avec ce livre l'un des plus singuliers récits publiés sur le Japon ces dernières années. -
Au 13 Forêt Primaire, avec une vue spectaculaire sur la mer, Froeude vit en compagnie de son frère aîné Serge oeudippe et de sa jeune soeur, Eva. C'est lui qui fait office de chef de famille quand leur père, August Augustus Vulgaris, capitaine au long cours et musicien à ses heures au sein du quartet Ramoule, navigue sur son voilier. Partie depuis bien longtemps, leur mère se contente d'envoyer une carte postale par an, depuis le couvent italien où elle a pris les ordres.
Un jour, Vulgaris revient avec une belle-mère pour les enfants : la décoiffante Demona des Javus, qui possède un diplôme d'acupunctrice obtenu par correspondance, une moto Triumph bleu pétrole et un appétit carnassier. Et qui, surtout, s'est juré de ne jamais rire.
Très vite, elle bouleverse la maisonnée, met la famille au pas, impose ses sautes d'humeurs et son franc-parler. Fasciné par son effroyable belle-mère, Froeude prend néanmoins plaisir au chamboulement de cette nouvelle existence. Après une désastreuse réunion de parents d'élèves, Demona touche le fond. Terrorisé à l'idée qu'elle l'abandonne à son tour, Froeude décide qu'il sera le premier à la délier de son serment : il va la faire rire, rire aux éclats. -
Le goût de la trahison
Stéphanie Chaillou
- Noir Sur Blanc
- Litterature Francaise
- 7 Mars 2024
- 9782889830152
Marc Dumont est un bon époux, un père et un cadre sérieux. Sa vie paisible le satisfait, il s'en est toujours contenté. Avec sa femme, Hélène, et leurs deux enfants - des jumeaux - ils vivent à Saint-Nazaire ; le week-end, ils rejoignent l'île de Noirmoutier. Sur la péninsule, ils font le marché, ramassent des coquillages ; Hélène lit, les enfants jouent sur la plage. Un quotidien marqué par le confort et l'harmonie.
Mais tout va changer quand Paul Delacroix intègre l'entreprise pour laquelle travaille Marc. Tout va changer, car les deux hommes deviennent amis.
Au coeur d'un huis-clos hypnotique qui prend racine sur l'Île de Noirmoutier, à la fois fascinante et menaçante, Stéphanie Chaillou installe une véritable tension narrative, un climat d'« inquiétante étrangeté » qui nous happe, tandis que son personnage principal se laisse inexorablement envoûter. Elle nous offre une histoire de fascination réciproque, d'attachement et de fragilité ; une histoire d'amitié complexe entre deux hommes, soumis chacun aux forces souterraines qui les animent - pulsions, passé, rêves, aspirations inavouées. -
Russie, mon pays bien aimé
Elena Kostioutchenko
- Noir Sur Blanc
- Essais Et Documents
- 8 Février 2024
- 9782882508997
Être journaliste, c'est dire la vérité. Avec Mon pays bien-aimé, Elena Kostioutchenko documente son pays, tel qu'il est vécu par celles et ceux qu'il efface systématiquement, par exemple les filles de la campagne recrutées comme travailleuses du sexe, les personnes queer des provinces éloignées, les patientes et les médecins d'une maternité ukrainienne - et les journalistes, dont elle fait partie.
Cet ouvrage est le portrait singulier d'une nation, et celui d'une jeune femme qui refuse de garder le silence. En mars 2022, alors qu'elle est reporter pour Novaïa Gazeta, l'un des derniers journaux russes indépendants, Kostioutchenko se rend en Ukraine pour couvrir la guerre. Elle se donne pour mission d'informer les Russes sur les horreurs que Poutine commet en leur nom. Elle sait dès le début que si elle retourne dans son pays, elle risque d'être condamnée à quinze ans de prison, sinon pire. Portée par la conviction que la plus grande forme d'amour et de patriotisme est la critique, elle continue à écrire, nullement découragée, les yeux grand ouverts. -
Le tendre narrateur ; conférence du Nobel
Olga Tokarczuk
- Noir Sur Blanc
- Litterature Etrangere
- 1 Octobre 2020
- 9782882506597
La complexité grandissante du monde, l'interdépendance largement insoupçonnée de tous ses éléments, voilà qui exige, selon Olga Tokarczuk, « de nouvelles façons de raconter le monde ».
Et si les deux premières décennies du siècle signent le triomphe des séries télé, la littérature n'a pas dit son dernier mot. Elle est la mieux à même de travailler à partir de fragments, de révéler un spectre plus large de la réalité, pour autant qu'elle se libère du vieux moi-narrateur.
Le Tendre Narrateur, c'est l'invention d'une « quatrième personne du sujet », une voix à la fois impersonnelle et douée de tendresse, « la plus modeste forme de l'amour », celle qui permet de porter attention à tout ce qui n'est pas soi - les autres, les animaux, les éléments - avec la conscience d'une communauté de destin.
Ce discours de réception au prix Nobel est suivi d'un texte intitulé Comment les traducteurs sauvent le monde et d'un inédit sur la période du confinement, La Fenêtre, dans lequel l'auteure expose les craintes et les espoirs que lui inspire l'avenir.
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Maison de jour, maison de nuit
Olga Tokarczuk
- Noir Sur Blanc
- Litterature Etrangere
- 2 Septembre 2021
- 9782882506962
Une jeune femme s'installe avec R., son mari, dans un hameau perdu de Basse-Silésie, à quelques dizaines de mètres de la frontière tchèque. Nous sommes aussitôt après la chute du régime communiste en Pologne, mais ce n'est pas l'unique changement perceptible : les maisons, les jardins et les forêts environnantes regorgent de vestiges et de traces laissées par les Allemands qui vivaient autrefois, majoritaires, dans cette région. Strates de terre, strates de temps, le hameau prend rapidement les dimensions de l'univers, puisque les possibilités de narrations, à partir de lui, sont infinies.
D'une imagination débordante, mêlant légendes, ragots de villageois, explorations des rêves et de l'Internet naissant, recettes de cuisine et fines observations de nos contemporains, ce roman d'Olga Tokarczuk est l'épopée d'un tout petit lieu, avec une ahurissante galerie de personnages, dont Marta, la voisine, perruquière fantasque, qui amorce et tisse les histoires, Marek Marek qui se saoule à mort pour ne plus sentir l'énorme oiseau qui est dans sa poitrine, ou encore Ergo Sum, le professeur de latin qui se changera en loup-garou... et jusqu'à sainte Kümmernis, ravissante femme à barbe crucifiée par son père.
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Histoires bizarroïdes
Olga Tokarczuk
- Noir Sur Blanc
- Litterature Etrangere
- 1 Octobre 2020
- 9782882506573
Lauréate du prix Nobel de littérature en 2018, Olga Tokarczuk nous offre un recueil de nouvelles qui vient confirmer l'étendue de son talent : qu'elle se penche sur les époques passées ou qu'elle s'amuse à imaginer celles du futur, elle a toujours le souci d'éclairer le temps présent et ne se défile devant aucune des questions qui se posent aujourd'hui à nous.
L'esprit d'enfance, le désir d'immortalité, le délire religieux mais aussi le transhumanisme, le rapport à la nature, la fragilité de la civilisation : sans surenchère dans la dystopie, sans jamais de complaisance dans la noirceur, Olga Tokarczuk nous fait mesurer les espaces infinis de ce qui échappe à notre connaissance.
Mais pour cette écrivaine qui excelle à découvrir des connexions et des correspondances, le salut réside assurément dans les puissances de l'imaginaire et dans l'acceptation par chacun de sa propre étrangeté.
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Taipei, fin des années 1980. Lazi, jeune étudiante en art quelque peu perdue, passe une grande partie de son temps seule à écrire et décoder ses obsessions jusqu'au bout de la nuit. Dépitée par son attraction vis-à-vis d'une camarade qui s'acharne à lui souffler le chaud et le froid, épuisée de danser sans relâche sur la frontière du désir et de la haine, Lazi va chercher du réconfort auprès de sa bande d'amis, tous vifs d'esprit, artistes plus ou moins moroses, amants autodestructeurs, rebelles et surtout queers, en quête acharnée de vie et d'émotions, qui découvrent l'amour, l'amitié et l'art.
Dans son journal, Lazi écrit l'urgence de vivre, le désir, les sentiments brûlants... elle parle aussi de crocodiles qui portent des manteaux d'humains ! Les médias les traquent, craignent une épidémie : peuvent-ils se reproduire ? Quand, de leur côté, les crocodiles échangent sur leurs goûts littéraires et musicaux, adorent la glace à la crème, font des courses, prennent des bains...
Un guide de survie pour les inadaptés de tous bords, pour tous ceux qui s'identifient parfois à un monstre caché dans un manteau humain.
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Ténèbres sacrées : les derniers jours du goulag
Levan Berdzenichvili
- Noir Sur Blanc
- Litterature Etrangere
- 10 Février 2022
- 9782882507167
Basé sur des faits réels, mélange de reportage et de fiction, Ténèbres sacrées est sans doute le seul livre sur le Goulag qu'il est impossible de lire sans éclater de rire. L'auteur, Levan Berdzenichvili, semble avoir vécu dix vies : traducteur, spécialiste de langues anciennes, il a été un dissident très actif en Géorgie. En 1983, il est envoyé dans un camp de Mordovie pour activités antisoviétiques. Il décrit ces années comme « les plus belles de sa vie » : en effet, « où d'autre aurais-je pu côtoyer tous ces hommes, si soigneusement rassemblés par le KGB ? » C'est dans cette tonalité que se déploie son livre, avec humour, ironie et optimisme.
L'auteur dresse une galerie de portraits de ses codétenus :
Scientifiques, intellectuels, citoyens de tous horizons - chaque chapitre est consacré à l'un d'eux. Ils constituent ensemble un tableau vivant de la société soviétique, qui devient un vaste théâtre de l'absurde juste avant son effondrement.
« Ce n'est pas un livre sur moi, mais sur les gens que j'ai rencontrés et aimés en prison. Certains d'entre eux ne se reconnaîtront pas, parce que j'y décris une vérité plus grande qu'eux-mêmes, une vérité sur eux-mêmes qu'ils ne connaissent pas. »
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Lamento est une histoire d'engouement sauvage.
Une complainte hypnotique sur le fait de tomber amoureux.
Mais pour ne pas rester qu'un feu de paille, comment transformer le coup de foudre en un amour durable, en un amour quotidien ?
Vingt ans après la fin de son mariage, une femme écrit pour sa fille l'histoire d'amour dont elle est le fruit, et lui adresse son Lamento, la lamentation sublime d'un désir qui refuse la domestication, d'un coup de foudre trop pétri d'absolu pour résister aux déceptions du temps.
Nous lisons ce roman dans un état proche de la transe et oublions pendant quelques heures le monde qui nous entoure. La transformation de l'amour a rarement été décrite de manière aussi impitoyablement brutale et en même temps aussi lyriquement belle que dans Lamento.
Madame Nielsen est une artiste totale, romancière, performeuse, compositrice, chanteuse multigenrée. Née sous le nom de Claus Beck-Nielsen en 1963 à Aarhus, au Danemark, elle est morte sous cette identité en 2001, et a organisé ses obsèques, pour renaître sous les traits de Madame Nielsen en 2013. Elle a été nominée trois fois pour le Prix de littérature du Conseil nordique, son oeuvre littéraire est traduite en neuf langues.
Pionnière du biographisme performatif et de l'autofiction scandinave, elle nous entraine, dans son sublime Lamento, avec l'absolu et l'audace qui la caractérisent, dans un jeu ouvertement mensonger avec la réalité en imaginant ce que c'était que d'être mariée à l'homme qu'elle était.