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Courir sur les cordes : Running upon the wires
Kae Tempest
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 18 Octobre 2024
- 9782381980744
Histoire d'amour racontée à rebours, "Tes doigts sur mes cordes" de Kae Tempest remonte le fil d'une relation amoureuse et ravive
la beauté des sentiments naissants. « Je suis né·e pour e^tre
ton lit / C'est pour cca que je nais encore » réve'le le tout premier poe'me - infinie circularité d'un désir qui meurt pour renai^tre.
E'crit en 2018, peu apre's Qu'on leur donne le chaos, ce recueil est le plus personnel que Kae Tempest ait jamais écrit. Ces poe'mes racontent le souffle coupé de la rupture et le souffle court des premiers baisers, la torpeur des nuits d'ivresse et
la solitude infinie des matins sans l'e^tre aimée. Poésie d'une grande sensualité, épopée intime sobre et désenchantée, "Tes doigts sur mes cordes" est un mémorial amoureux qui ne peut s'arre^ter de vibrer. Kae Tempest nous fait entrer dans l'intimité des sensations les plus crues, les plus désespérées, désabusée des mots qu'il faut pour le dire. -
Le rêve d'un langage commun
Adrienne Rich
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 15 Janvier 2025
- 9782381980768
Le silence, l'absence, les mots, les non-dits et l'amour sont au coeur de la poésie d'Adrienne Rich. Dans ce recueil publié en 1978, exploration intime de sa vie à 45 ans, Rich décide de ne plus « faire de la douleur une carrière ». Trouvant l'amour avec une femme durant les années 1970, elle souhaite pouvoir enfin vivre cet amour au grand jour - mais le poids de la société étatsunienne pèse lourdement sur le quotidien. Souvenirs amoureux, histoire familiale et figures tutélaires se mêlent dans sa poésie délicate et attentive aux changements de lumière.
Ses poèmes sont un hommage aux femmes puissantes, à la prise de conscience et à la lutte pour l'existence - de l'intime politique. Des poèmes pour Marie Curie et Elena Sheraeva, alpiniste pionnière, ouvrent le recueil, filiation poétique dans la mort ; un autre évoque Paula Modersohn-Becker - constellations de femmes pour nous guider encore aujourd'hui. -
Sur une île ravagée par le passage d'une tempête, par l'oppression sociale et la misère, un choeur de femmes veille sur la plage, dans un camp de fortune. Près d'elles, une grotte où vit Philoctète, abandonné dix ans auparavant. Il survit tant bien que mal à la douleur que lui inflige sa blessure, taraudé par le sentiment d'injustice et les symptômes d'un stress post-traumatique.
Quand Ulysse débarque sur la plage accompagné d'un jeune soldat, c'est une invitation à partir qui est offerte à Philoctète - mais l'espoir se drape de mensonge.
Cette réécriture du mythe de Philoctète donne un nouveau souffle à ces personnages blessés dans la tourmente d'une vie contemporaine, par cette langue mythique déjà présente dans Les Nouveaux Anciens ou Étreins-toi. Tempest met ici les masculinités mortifères de Sophocle en échec : si la pièce antique encensait la gloire guerrière et l'intervention divine, Paradis se concentre sur l'humain contemporain en proie à des remises en question écologiques et sociales, et des politiques d'immigration violentes et inhumaines. Entre l'arc magique d'Hercules et l'écran plat, les soldats pleurent enfin leurs pertes. -
Empreinte de poésie convulsive et de désespoir clinique, 4.48
psychose est une oeuvre de mort annoncée. Une personne sans
identité, déjà morte au monde, internée dans un hôpital où elle
assiste à la destruction progressive de ses facultés, y adresse sa
prière, entre rage et catalepsie. Elle lutte pour dire son aversion
pour ce monde de mensonges, sa déchirure intérieure, sa fêlure
profonde dans un lumineux élan de vie et de vérité.
Le texte est suivi de Skin, un inédit sur le racisme et la violence,
écrit par Sarah Kane et réalisé par Vincent O'Connell en 1995.
Embrassez la beauté des mensonges
la folie chronique de ceux qui ne sont pas fous
Souviens-toi de la lumière et crois en la lumière.
Rien n'est plus important.
Prends garde aux apparences et sois droit dans ton jugement.
Tout va bien. Ça va finir par aller mieux.
la déchirure commence
En 2001, L'Arche publiait 4.48 Psychose, texte posthume de
Sarah Kane. 23 ans plus tard, une nouvelle traduction de cette
pierre angulaire du catalogue semblait nécessaire : Vanasay
Khamphommala signe ici une traduction historique en
totale pertinence avec le texte de Kane qui décloisonne les
imaginaires de genre et les érotismes, en utilisant une police
inclusive : BBB Baskervvol du collectif Bye Bye Binary. -
Pocahontas au pays des merveilles : Premier volume de la tétralogie POCAHONTAS
Klaus Theweleit
- L'Arche
- Tete-A-Tete
- 13 Septembre 2024
- 9782381980621
Dans cet ouvrage aussi bouillonnant qu'érudit, le théoricien de la culture Klaus Theweleit reconstitue l'histoire de la Pocahontas historique pour en faire un archétype du colonialisme et de la violence patriarcale, au fondement de l'histoire de l'humanité et de l'Occident conquérant. La légende de Pocahontas ne s'arrête pas au (prétendu) sauvetage du capitaine anglais John Smith ; ce serait oublier qu'elle fut ensuite enlevée, baptisée sous le nom de Rebecca, mariée au planteur John Rolfe, et morte vraisemblablement empoisonnée sur la Tamise. Entre-temps, elle aura apporté son aide aux Blancs et jeté les bases de la culture du premier tabac nord-américain au goût des Anglais. Son histoire en qualité de « mère originelle de tous les Américains », racontée par les arts américains et par l'histoire iconographique de l'« Indianité » de 1600 à nos jours, en passant par le storytelling avec happy end à la Disney, montrent l'instrumentalisation continue des opprimé.e.s par les dominants et la légitimation d'une violence originelle dans la réécriture de l'histoire par les colonisateurs.
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Qu'on leur donne le chaos ; let them eat chaos
Kae Tempest
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 18 Novembre 2022
- 9782381980447
4 h 18 du mat'.
7 paires d'yeux écarquillées, incapables de dormir.
Jemma. Esther. Alicia. Pete. Bradley. Zoé. Pious 7 âmes vidées, 7 coeurs brisés, sous le ciel grondant de Londres, en plein cauchemar éveillé.
7 îlots de solitude en proie à l'anxiété voient leur vie défiler à un tempo effréné.
Dans ce poème urbain, qui rappelle les rythmes, syncopes et la narration épique des Nouveaux Anciens, Kae Tempest reflète la misère de ses contemporains, engoncés dans leur vie et assoiffés d'étourdissements. Des nouveaux quartiers huppés de la capitale aux rives désenchantées de nos cerveaux aliénés, sous acide et sous pression, elle raconte les injonctions à la consommation effrénée, les atermoiements d'une génération désenchantée qui cherche dans l'épuisement des échappatoires à la vitesse, l'oubli des guerres et des violences, pillages pour assouvir nos désirs de possession et de puissance. -
Dans Charbon, Lorde explore les différentes facettes de son identité (noire, lesbienne, mère, guerrière, poète) à travers l'image du charbon devenant diamant, avec la poésie comme outil de transformation de soi, poursuivant l'héritage poétique symboliste. La transmission et la mémoire sont très présentes dans le recueil, notamment dans des adresses à ses enfants ou aux femmes, poussant chacune à l'émancipation par l'affirmation de la complexité des identités. Ce nouveau recueil montre l'articulation indispensable des pratiques théoriques et poétiques dans son oeuvre. Publié deux ans avant The Black Unicorn aux Etats-Unis, Coal montre clairement la montée en puissance de la prise de parole politique par la poésie pour Lorde, comme outil indispensable pour repenser l'articulation des différents rapports d'oppression dans les sociétés occidentales contemporaines
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Le recueil Black Unicorn, écrit en 1978, occupe au sein de ses écrits poétiques une place particulière. La poète apparaît sous toutes les facettes de sa féminité, comme fille, mère, amante, poète, militante.
Ces poèmes d'amour évoquent l'apogée d'un désir, empreint de rage et d'une sensualité que la prise de conscience aigüe des discriminations subies ne parviendra pas à brider. À la fois charnels et érotiques, ces poèmes renouent avec une spiritualité ancestrale.
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Dans ce recueil, Kae Tempest déploie une nouvelle traversée poétique de l'être humain, suivant le mythe de Tiresias, le prophète aveugle transformé par Héra.
Un jeune garçon, baskets aux pieds et écouteurs sur les oreilles, se promène en forêt un matin et délace d'un coup de bâton l'union d'un couple de serpents. Pour le punir de son acte, Héra le transforme en femme. C'est ainsi que débute son errance sublime d'être en être, se délestant de sa peau pour une renaissance à soi. Ce conte contemporain, sensuel et hypnotique, emprunte les sentiers des forêts antiques où se rencontrent des êtres non binaires, riches d'une sensualité non normée. Un hymne à l'Amour.
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Ravissement de Lucy Kirkwood interroge les faits et les conspirations à l'heure des réseaux sociaux, des fake news et de l'éco-anxiété.
Celeste et Noah, deux jeunes Britanniques, se rencontrent lors d'un rendez-vous arrangé et tombent amoureux. Très vite, ils se rendent compte qu'ils sont sous surveillance. Alors qu'ils se filment et diffusent sur YouTube des vidéos politiques pour révéler les mensonges du gouvernement, la paranoïa et l'angoisse s'invitent dans leur quotidien et gangrènent peu à peu leur vie. N'arrivant plus à faire confiance à personne, ils s'isolent, jusqu'à une fin tragique.
La pièce se présente sous la forme d'une reconstruction postmortem, l'autrice Lucy Kirkwood (ou plutôt, un personnage nommé Lucy Kirkwood) étant présente sur scène pour montrer au public des vidéos diffusées sur internet après leur mort, prouvant qu'ils étaient filmés depuis le début de leur relation - et que la paranoïa est parfois justifiée.
Questionnant la vérité, la manipulation et la peur, Ravissement s'écrit sous le signe du doute et de la remise en cause. Comme le dit Céleste : « Ce n'est pas réel, mais c'est vrai. » Selon les voeux de l'autrice, la pièce doit être annoncée sous un faux titre et un faux nom pour toute production sur scène (au Royal Court :
That is not who I am de Dave Davidson). D'emblée, la dissimulation et le mensonge sont donc au coeur du projet. Pour la production de Chloé Dabert, la pièce sera annoncée sous le titre Rapt par Lucie Boisdamour. -
Écrits à 15 ans d'intervalle, Femme non rééducable (Mémorandum théâtral pour Anna Politkovskaïa), en 2007, et Bunker Kiev, en 2023, sont des récits de dissidence et de quête de liberté, là où la parole est muselée. Ils racontent le quotidien de la violence et de la peur exercée par la Russie sur les territoires de l'ex-URSS.
À Grozny, la guerre est officiellement finie, mais derrière les mitraillettes et les chars, la Russie est toujours là. Femme non rééducable raconte le conflit tchéchène, au fil de témoignages recueillis sur le terrain par la journaliste russe, Anna Politkovskaïa. Qualifiée de « non rééducable » par l'Etat-major russe, elle vit sous la menace constante pour ses activités dissidentes. En octobre 2006, elle est retrouvée assassinée dans la cage d'escalier de son immeuble. Sans pathos ni complaisance, ce récit documentaire est un montage de six années de notes, d'articles, d'interviews, des « révélations, confessions, dénonciations, lettres, le tout réécrit dans un style au rasoir, pour mettre en relief le contenu. Objectiver. Nettoyer. Sectionner. Enlever. Enlever. Enlever. Tout le reste est silence. » Bunker Kiev a été écrit en février 2023, à l'occasion du premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine, sur la base de témoignages, dans des articles de journaux ou des vidéos, des messages sur les réseaux sociaux ou les blogs. Dans Bunker Kiev, l'esprit embourbé par la peur de la mort ressasse. Qui est-on, lorsqu'on se retrouve enfermé.e avec 29 autres personnes dans l'un des 4984 bunkers de la ville ?
Qui est avec nous, qui va craquer ? Où se trouvent nos proches ? Sont-ils restés dehors, pour affronter la mort en face ? Une plongée asphyxiante dans le noir. Avec effroi et lucidité, la langue de Massini se déploie avec une concision radicale et une rapidité inouïe, souvent proche de l'asphyxie. Qu'est-ce que l'humanité réduite aux peurs les plus ancestrales et aux simples réflexes de survie ? -
L'Amour de Phèdre semble occuper une position singulière parmi les pièces de Sarah Kane et il est de fait très rare qu'un auteur anglais adapte une pièce classique. Indépendamment du fait que l'impulsion pour le projet venait du Gate Theatre - Sarah Kane avait d'abord pensé à Woyzeck et Baal, deux idées auxquelles elle n'a pas donné suite pour des raisons pratiques -, elle s'est finalement décidée à reprendre Phèdre de Sénèque, l'histoire d'une reine qui tombe désespérément amoureuse de son beau-fils. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'adaptation s'intègre parfaitement dans l'univers de l'auteur : réapparaissent notamment la dissection d'une émotivité masculine malsaine et nihiliste, tout comme la question de Dieu et les conséquences de la violence.
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Autobiographie du rouge
Anne Carson
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 18 Septembre 2020
- 9782851819932
L'Autobiographie du rouge est un « roman en vers » d'Anne Carson, inspiré de la figure mythologique de Géryon, présente dans les fragments lyriques du poète grec Stésichore. Traversé par un profond souffle épique, ce « roman en vers » est tout à la fois matière épique, rhapsodie, roman initiatique, journal intime, épopée lyrique et carnet de voyage amoureux.
Géryon, jeune garçon et monstre rouge ailé, livre les tourments de son âme dans ce récit autobiographique, qu'il commence à l'âge de cinq ans.
Autobiographie d'un être hors norme, à l'apparence monstrueuse et aux fêlures si profondément humaines. En grandissant, Géryon échappe à l'emprise d'un frère abusif, et trouve du réconfort derrière l'objectif de son appareil photo et dans les bras d'un jeune homme nommé Héraclès, un cavalier vagabond, qui embrase son coeur et l'abandonne à son désespoir. Lorsqu'Héraclès resurgit dans sa vie des années plus tard, Géryon s'embarque dans un voyage en Amérique du Sud à ses côtés. Tout à la fois érudite et d'une accessibilité immédiate, l'Autobiographie du rouge est un livre dont Alice Munro a dit :
« Je n'ai pas découvert d'écriture depuis des années si merveilleusement troublante. »
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La matérialisation de son univers poétique soulève la même question que les premières pièces de Kane. « Les rats emportent les pieds de Carl » - comment est-il possible de porter à la scène une telle didascalie ? Sarah Kane croyait passionnément qu'il est possible de représenter ce qui est imaginable. Aussi a-t-elle repoussé les frontières d'un théâtre (anglais) souvent confiné dans son naturalisme et a exigé des metteurs en scène des solutions nouvelles et courageuses.
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Poème tragique sur le pouvoir destructeur de la beauté, Norma Jeane Baker de Troie, d'après Hélène d'Euripide, superpose deux figures mythiques, Hélène de Troie et Marilyn Monroe, née Norma Jeane Baker, un seul et même destin entre la cité antique et New York. Hélène et Marilyn, soeurs jumelles unies par une force mytho-poétique, icones de beauté, objets de fascination et destin unique malgré les quelques milliers d'années qui les séparent. Démultipliant les avatars et les effets d'illusion ou usurpation d'identités, Norma Jeane (alias Marilyn Monroe) prend aussi l'apparence de Truman Capote, écrivain et cinéaste américain aux milles excès, ultime superposition et mise en abyme de l'homme créateur et de sa créature, en pleine écriture d'un scénario qu'il « tente de sauver du mélodrame ».
Janvier 2021 - 14/01/2021 - 64 pages - 11,6 cm x 18,7 cm - 13 € ISBN : 978-2-38198-011-9 Son mari Arthur (on pense à l'écrivain Arthur Miller avec lequel Marilyn fut mariée de nombreuses années), devient sous la plume incisive de Carson, roi de Sparte et de New York, « un homme qui croit à la guerre ».
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« Ce qui m'intéresse ici, disait Heiner Müller, c'est la difficulté de taille qu'il y a entre l'écriture dramatique et le théâtre, de sorte que les pièces qui courent après le théâtre sont rapidement montées alors que les textes qui devancent un peu le théâtre n'arrivent que difficilement ou tardivement sur scène. Ce qui m'intéresse dans les textes d'Elfriede Jelinek est la résistance qu'ils opposent au théâtre tel qu'il est ».
Comment mieux définir la position de celle qui est volontiers comparée pour son cynisme à Thomas Bernhard ? À l'instar de son compatriote, Elfriede Jelinek ne cesse de dénoncer les tares d'une société bourgeoise, conformiste et négligente envers son histoire. Dans Les Suppliants, texte écrit en 2013 en réaction aux agissements des autorités viennoises vis-à-vis des demandeurs d'asile, s'élève la voix de l'Étranger - une voix chorale traversée de mille autres. Cette langue, se gonflant telle une vague de récits aussi bien mythologiques que bibliques, de discours administratifs ou politiques, prend la forme d'une discordante et magistrale prière. Sous-tendue par des expressions idiomatiques ou proverbiales, des textes de philosophie classique et des vers d'Eschyle, Rilke ou Hölderlin, déréglée par des jeux sonores et linguistiques, elle accomplit l'accueil de l'étranger. Maître-mot, la langue chez Jelinek prend toujours le lecteur au dépourvu.
Traduit de l'allemand par Magali Jourdan et Mathilde Sobottke.
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Ce texte est un sténogramme sur la maladie de la mort, une maladie qu'apparemment rien ne pouvait arrêter. Il témoigne de toute la force de son auteur, qu'elle soit dramatique ou poétique. Il est empreint d'un désespoir abyssal mais l'auteur nous en parle avec une telle véracité et, en même temps, avec une telle pureté que le texte s'apparente à une prière.
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L'Évangile selon Marie
Nicoleta Esinencu
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 9 Avril 2021
- 9782851819826
« L'Évangile selon Marie », « L'Apocalypse selon Lilith » et « L'Arche de Noréa ». Ces trois textes s'inscrivent formellement dans la tradition liturgique chrétienne qu'ils mettent à distance de manière subversive et critique. S'entrechoquent ainsi parole religieuse et discours politique, dans la société moldave patriarcale qui est celle où Nicoleta Esinencu a grandi, où le rôle créatif des femmes se cantonnait à la procréation et aux tâches ménagères. Elle évoque l'oppression subie par les corps féminins, violences, viols, et fait s'élever un chant païen de libération à travers la parole. Détrônant Père et pères, elle célèbre la libération de la parole féminine, mêlant souvenirs d'enfance, détournement de prières traditionnelles et écriture de nouveaux versets parodiant la parole biblique. Elle déconstruit ainsi les piliers religieux et sociaux d'un monde occidental essoufflé en faveur de la reconstruction poétique du monde.
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Ce livre, encore inédit en France, est devenu un livre incontournable et unique en son genre. Mêlant allègrement histoire, psychanalyse et gender studies, il nous plonge au coeur de l'âme virile et de sa dérive fasciste, avec de nombreuses illustrations (de l'affiche de propagande à la planche de Comics). Un mélange absolument détonant.