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L'arche|L'Arche
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Satire sur le monde littéraire, la violence de classe et l'amour, "E'de'ne" est la nouvelle création d'Alice Zeniter, qu'elle mettra elle-me^me en sce'ne au cours de la saison 2024-2025. Prolongeant des réflexions menées dans "Je suis une fille sans histoire" (L'Arche) et dans "Toute une moitié du monde" (Flammarion), autour de la littérature comme enjeu de domination culturelle et de validation sociale, Alice Zeniter propose ici une peinture forte et nuancée de mondes sociaux divergents, inspirée par le roman "Martin Eden" de Jack London.
E'de'ne, jeune femme d'un milieu populaire, tombe amoureuse de Rose, issue de la bourgeoisie culturelle. Dans cette satire sociale, qui rappelle les rapports de domination décrits par Bourdieu, se rencontrent « héritie'res » et précariat ouvrier de la blanchisserie d'un abattoir, ou' E'de'ne travaille pour gagner sa vie. La nuit,
elle écrit. Convaincue malgré la fatigue, le mépris des autres et l'absence d'argent, que c'est là sa vocation. Quelle légitimité sociale pourrait alors offrir la littérature ? D'ou' vient cette conviction que l'on peut devenir écrivain?e alors me^me que son milieu social d'origine semble l'interdire ? « La honte sociale est un fouet tre's efficace, me^me si personne ne sait qui le manie. » Devient-on alors transfuge de classe ? -
Courir sur les cordes : Running upon the wires
Kae Tempest
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 18 Octobre 2024
- 9782381980744
Histoire d'amour racontée à rebours, "Tes doigts sur mes cordes" de Kae Tempest remonte le fil d'une relation amoureuse et ravive
la beauté des sentiments naissants. « Je suis né·e pour e^tre
ton lit / C'est pour cca que je nais encore » réve'le le tout premier poe'me - infinie circularité d'un désir qui meurt pour renai^tre.
E'crit en 2018, peu apre's Qu'on leur donne le chaos, ce recueil est le plus personnel que Kae Tempest ait jamais écrit. Ces poe'mes racontent le souffle coupé de la rupture et le souffle court des premiers baisers, la torpeur des nuits d'ivresse et
la solitude infinie des matins sans l'e^tre aimée. Poésie d'une grande sensualité, épopée intime sobre et désenchantée, "Tes doigts sur mes cordes" est un mémorial amoureux qui ne peut s'arre^ter de vibrer. Kae Tempest nous fait entrer dans l'intimité des sensations les plus crues, les plus désespérées, désabusée des mots qu'il faut pour le dire. -
Je suis une fille sans histoire
Alice Zeniter
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 5 Mars 2021
- 9782381980140
« Une bonne histoire, aujourd'hui encore, c'est souvent l'histoire d'un mec qui fait des trucs. Et si ça peut être un peu violent, si ça peut inclure de la viande, une carabine et des lances, c'est mieux... » Mais quelle place accorde-t-on dans ces histoires aux personnages féminins et à la représentation de leur corps ? Alice Zeniter déconstruit le modèle du héros et révèle la manière dont on façonne les grands récits depuis l'Antiquité. De la littérature au discours politique, elle nous raconte avec humour et lucidité les rouages de la fabrique des histoires et le pouvoir de la fiction.
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Sur une île ravagée par le passage d'une tempête, par l'oppression sociale et la misère, un choeur de femmes veille sur la plage, dans un camp de fortune. Près d'elles, une grotte où vit Philoctète, abandonné dix ans auparavant. Il survit tant bien que mal à la douleur que lui inflige sa blessure, taraudé par le sentiment d'injustice et les symptômes d'un stress post-traumatique.
Quand Ulysse débarque sur la plage accompagné d'un jeune soldat, c'est une invitation à partir qui est offerte à Philoctète - mais l'espoir se drape de mensonge.
Cette réécriture du mythe de Philoctète donne un nouveau souffle à ces personnages blessés dans la tourmente d'une vie contemporaine, par cette langue mythique déjà présente dans Les Nouveaux Anciens ou Étreins-toi. Tempest met ici les masculinités mortifères de Sophocle en échec : si la pièce antique encensait la gloire guerrière et l'intervention divine, Paradis se concentre sur l'humain contemporain en proie à des remises en question écologiques et sociales, et des politiques d'immigration violentes et inhumaines. Entre l'arc magique d'Hercules et l'écran plat, les soldats pleurent enfin leurs pertes. -
Pocahontas au pays des merveilles : Premier volume de la tétralogie POCAHONTAS
Klaus Theweleit
- L'Arche
- Tete-A-Tete
- 13 Septembre 2024
- 9782381980621
Dans cet ouvrage aussi bouillonnant qu'érudit, le théoricien de la culture Klaus Theweleit reconstitue l'histoire de la Pocahontas historique pour en faire un archétype du colonialisme et de la violence patriarcale, au fondement de l'histoire de l'humanité et de l'Occident conquérant. La légende de Pocahontas ne s'arrête pas au (prétendu) sauvetage du capitaine anglais John Smith ; ce serait oublier qu'elle fut ensuite enlevée, baptisée sous le nom de Rebecca, mariée au planteur John Rolfe, et morte vraisemblablement empoisonnée sur la Tamise. Entre-temps, elle aura apporté son aide aux Blancs et jeté les bases de la culture du premier tabac nord-américain au goût des Anglais. Son histoire en qualité de « mère originelle de tous les Américains », racontée par les arts américains et par l'histoire iconographique de l'« Indianité » de 1600 à nos jours, en passant par le storytelling avec happy end à la Disney, montrent l'instrumentalisation continue des opprimé.e.s par les dominants et la légitimation d'une violence originelle dans la réécriture de l'histoire par les colonisateurs.
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Empreinte de poésie convulsive et de désespoir clinique, 4.48
psychose est une oeuvre de mort annoncée. Une personne sans
identité, déjà morte au monde, internée dans un hôpital où elle
assiste à la destruction progressive de ses facultés, y adresse sa
prière, entre rage et catalepsie. Elle lutte pour dire son aversion
pour ce monde de mensonges, sa déchirure intérieure, sa fêlure
profonde dans un lumineux élan de vie et de vérité.
Le texte est suivi de Skin, un inédit sur le racisme et la violence,
écrit par Sarah Kane et réalisé par Vincent O'Connell en 1995.
Embrassez la beauté des mensonges
la folie chronique de ceux qui ne sont pas fous
Souviens-toi de la lumière et crois en la lumière.
Rien n'est plus important.
Prends garde aux apparences et sois droit dans ton jugement.
Tout va bien. Ça va finir par aller mieux.
la déchirure commence
En 2001, L'Arche publiait 4.48 Psychose, texte posthume de
Sarah Kane. 23 ans plus tard, une nouvelle traduction de cette
pierre angulaire du catalogue semblait nécessaire : Vanasay
Khamphommala signe ici une traduction historique en
totale pertinence avec le texte de Kane qui décloisonne les
imaginaires de genre et les érotismes, en utilisant une police
inclusive : BBB Baskervvol du collectif Bye Bye Binary. -
Qu'on leur donne le chaos ; let them eat chaos
Kae Tempest
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 18 Novembre 2022
- 9782381980447
4 h 18 du mat'.
7 paires d'yeux écarquillées, incapables de dormir.
Jemma. Esther. Alicia. Pete. Bradley. Zoé. Pious 7 âmes vidées, 7 coeurs brisés, sous le ciel grondant de Londres, en plein cauchemar éveillé.
7 îlots de solitude en proie à l'anxiété voient leur vie défiler à un tempo effréné.
Dans ce poème urbain, qui rappelle les rythmes, syncopes et la narration épique des Nouveaux Anciens, Kae Tempest reflète la misère de ses contemporains, engoncés dans leur vie et assoiffés d'étourdissements. Des nouveaux quartiers huppés de la capitale aux rives désenchantées de nos cerveaux aliénés, sous acide et sous pression, elle raconte les injonctions à la consommation effrénée, les atermoiements d'une génération désenchantée qui cherche dans l'épuisement des échappatoires à la vitesse, l'oubli des guerres et des violences, pillages pour assouvir nos désirs de possession et de puissance. -
Et vos corps seront caillasses
Joëlle Sambi
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 16 Février 2024
- 9782381980652
« Je ne peux concevoir l'art en dehors d'un ancrage politique, je le pratique et l'accompagne donc toujours d'une réflexion qui m'amène à douter de tout, à déconstruire constamment, à creuser de nouveaux idéaux et à chercher le lieu de l'apaisement. La paix est un luxe, il n'y a pas d'accalmie. » dit Joëlle Sambi à l'endroit de sa pratique artistique, au croisement des formes et des luttes.
Quand le slam ou poésie « faite pour être dite à haute voix » s'écrit sur le papier, se compose de manière évidente et quasi organique un écrit pour la parole. La poésie de Joëlle Sambi est un flow rugueux, né à Kinshasa, qui érode la rime traditionnelle et râpe les conventions sociales, dérape et décape. Déconstruit les héritages dominants et asphyxie les violences, raciales, sexistes et homophobes. Scalpant la métrique classique pour un mètre libre et nourri d'autres héritages culturels et musicaux, sa poésie est une parole performée, à dire, toujours vivante, en métamorphose.
« Nous ne sommes pas vos copines noires et brunes et pas assez blanches / Nous ne sommes pas celles qui peuplent vos solitudes / Pas celles qui fortifient vos châteaux / Nous ne sommes pas celles que vous violez, exotisez, insultez, désirez, haïssez, frappez, rejetez / Poétesses / Nous ne sommes rien / Nous ne sommes rien / Et ce rien peuplera vos rêves hantés » -
Dans Charbon, Lorde explore les différentes facettes de son identité (noire, lesbienne, mère, guerrière, poète) à travers l'image du charbon devenant diamant, avec la poésie comme outil de transformation de soi, poursuivant l'héritage poétique symboliste. La transmission et la mémoire sont très présentes dans le recueil, notamment dans des adresses à ses enfants ou aux femmes, poussant chacune à l'émancipation par l'affirmation de la complexité des identités. Ce nouveau recueil montre l'articulation indispensable des pratiques théoriques et poétiques dans son oeuvre. Publié deux ans avant The Black Unicorn aux Etats-Unis, Coal montre clairement la montée en puissance de la prise de parole politique par la poésie pour Lorde, comme outil indispensable pour repenser l'articulation des différents rapports d'oppression dans les sociétés occidentales contemporaines
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Pour le 20e titre de la collection « Des écrits pour la parole », L'Arche réédite le texte fondateur : celui qui a donné son nom à la collection, avec une préface inédite de Léonora Miano qui rappelle pourquoi « il a bien fallu écrire ces paroles ». Composé de deux parties, « In-tranquilles » et « Femme in a city », ce volume vibrant d'oralités et de récits intimes est un pamphlet poétique d'une force politique inouïe. Écrits pour la parole est une constellation de récits de femmes noires françaises, des récits intimes & politiques. Des récits libérateurs face à la violence systémique, instituée, reçue en plein corps, objet de représentations et de fantasmes dès l'enfance. Face aux mécanismes de domination à l'oeuvre dans la vie quotidienne, la sphère professionnelle, ou dans la rue. Face à l'invisibilisation dans les récits nationaux et les pages blanches de l'Histoire. Des voix pour apprendre à se connaître, accéder à une conscience de soi et reprendre en charge ses récits.
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21 grands noms de la scène poétique francophone se racontent. Ces lettres racontent leur parcours, leur intimité, leur place dans la société des lettres. Dans ces billets, mots d'humeur, mots d'ordre pour un nouvel ordre du monde, elles prennent le contre-pied d'un lyrisme classique. La femme n'est pas (seulement) Muse, mais Poète, Musicienne, Inspiratrice, Agente de son propre désir. Poésie verticale et adressée, ces lettres racontent les combats, les dialogues et les rencontres qui font de l'écriture une matière politique. Une chair à vif, une matière spirituelle inflammable, une sensualité sans contraintes. Dotées d'une virulence poétique radicale et troublante, ces lettres racontent une soif de partage, un désir de transmission, un rêve de l'autre, l'histoire d'une reconquête de soi.s.
Auteurs: Aurélie Olivier, Chloé Delaume, Sonia Chiambretto, Rébecca Chaillon, Adel Tincelin, Rim Battal, Liliane Giraudon, Ryoko Sekiguchi, Nathalie Quintane, Milady Renoir, Sophie G. Lucas, Marina Skalova, Lisette Lombé, Édith Azam, Ouanessa Younsi, Sandra Moussempès, Michèle Métail, RER Q -
Dans ce recueil, Kae Tempest déploie une nouvelle traversée poétique de l'être humain, suivant le mythe de Tiresias, le prophète aveugle transformé par Héra.
Un jeune garçon, baskets aux pieds et écouteurs sur les oreilles, se promène en forêt un matin et délace d'un coup de bâton l'union d'un couple de serpents. Pour le punir de son acte, Héra le transforme en femme. C'est ainsi que débute son errance sublime d'être en être, se délestant de sa peau pour une renaissance à soi. Ce conte contemporain, sensuel et hypnotique, emprunte les sentiers des forêts antiques où se rencontrent des êtres non binaires, riches d'une sensualité non normée. Un hymne à l'Amour.
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Boudin biguine best of banane
Rébecca Chaillon
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 21 Avril 2023
- 9782381980539
Il y a des choses à dire, quand on parle de son corps. C'est-à-dire, à partir de son corps : quand l'écriture est dans la peau, quand écrire, c'est s'arracher les mots à soi-même. Ce livre part de l'urgence de dire ce qui gratte, ce qui dérange, ce qui ronge. Rébecca Chaillon écrit son retour à la Martinique, ses interrogations intimes, amoureuses, militantes et alimentaires, la destruction et la reconstruction successives des imaginaires. Passant par une langue poétique et politique, elle décrit les effets de la colonisation sur les afrodescendants - en mettant en lumière les espaces occupées par chacun et chacune autour d'un même sujet.
Comment se construisent nos désirs sous les injonctions ? Comment se réapproprier nos corps, nos identités dédoubleés, nos héritages détruits ? Avec ce texte riche ou la poésie rencontre l'insomnie, Rébecca Chaillon prend son corps comme matrice nourricière pour faire advenir un sujet libre des normes. Les impensés coloniaux sont mis au jour - ou plutôt, le refoulé raciste et capitaliste français est donné à voirdans son omniprésence mortifère. -
Le recueil Black Unicorn, écrit en 1978, occupe au sein de ses écrits poétiques une place particulière. La poète apparaît sous toutes les facettes de sa féminité, comme fille, mère, amante, poète, militante.
Ces poèmes d'amour évoquent l'apogée d'un désir, empreint de rage et d'une sensualité que la prise de conscience aigüe des discriminations subies ne parviendra pas à brider. À la fois charnels et érotiques, ces poèmes renouent avec une spiritualité ancestrale.
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Fille d'amanitore ; que mon règne arrive
Léonora Miano
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 20 Janvier 2023
- 9782381980508
Ample fresque historique embrassant mythologie et monde contemporain, Fille d'Amanitore dépeint l'articulation de la beauté et la brutalité propre au monde des humains, au travers de récits de vie de femmes d'aujourd'hui, filles et mères, en des mondes où se mêlent demeure ancestrale des divinités, terre des humains et le no man's land d'Amanitore, la candace à la mémoire oubliée. Léonora Miano invite à repenser le fondement divin du désir, réinterroge la puissance de la filiation féminine, et le poids des non-dits dans la transmission mère-fille. Et que mon règne arrive est une exhortation à la reconquête de leurs mémoires et leur par des femmes subsahariennes, pour les affranchir du discours bien-pensant de la « sororité planétaire », autre leurre du féminisme européocentré. Dans cette proposition pour affranchir la femme subsaharienne de toute forme de domination, coloniale et masculine, Léonora Miano l'inviter à habiter ses spiritualités, et orchestre le règne du féminin dans le monde par la voie africaine.
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Manque est un texte duquel la violence physique, si caractéristique d'Anéantis ou de Purifiés, est absente. Quatre voix dont l'identité n'est pas clairement définie parlent respectivement entre elles et à ceux qui les écoutent. La lecture de Preparadise sorry now de R.W. Fassbinder est à l'origine du projet. Les ressemblances avec La Terre vaine de T.S. Eliot sont patentes, du moins sur le plan poétique, car le texte est truffé d'allusions et de citations, sans que Kane ait voulu les identifier. Quant au sujet, les voix qui déversent leurs sensations dans un torrent d'impressions, de souvenirs et de désirs sont à l'image de l'idée que Sarah Kane se faisait de l'amour : dès que deux personnes forment une relation, une sorte de colonisation prend place et l'une d'elles risque d'être abusée par le pouvoir que l'autre exerce sur elle.
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Ravissement de Lucy Kirkwood interroge les faits et les conspirations à l'heure des réseaux sociaux, des fake news et de l'éco-anxiété.
Celeste et Noah, deux jeunes Britanniques, se rencontrent lors d'un rendez-vous arrangé et tombent amoureux. Très vite, ils se rendent compte qu'ils sont sous surveillance. Alors qu'ils se filment et diffusent sur YouTube des vidéos politiques pour révéler les mensonges du gouvernement, la paranoïa et l'angoisse s'invitent dans leur quotidien et gangrènent peu à peu leur vie. N'arrivant plus à faire confiance à personne, ils s'isolent, jusqu'à une fin tragique.
La pièce se présente sous la forme d'une reconstruction postmortem, l'autrice Lucy Kirkwood (ou plutôt, un personnage nommé Lucy Kirkwood) étant présente sur scène pour montrer au public des vidéos diffusées sur internet après leur mort, prouvant qu'ils étaient filmés depuis le début de leur relation - et que la paranoïa est parfois justifiée.
Questionnant la vérité, la manipulation et la peur, Ravissement s'écrit sous le signe du doute et de la remise en cause. Comme le dit Céleste : « Ce n'est pas réel, mais c'est vrai. » Selon les voeux de l'autrice, la pièce doit être annoncée sous un faux titre et un faux nom pour toute production sur scène (au Royal Court :
That is not who I am de Dave Davidson). D'emblée, la dissimulation et le mensonge sont donc au coeur du projet. Pour la production de Chloé Dabert, la pièce sera annoncée sous le titre Rapt par Lucie Boisdamour. -
Léonora Miano propose dans ce recueil des écrits d'une grande musicalité à la composition graphique libre, parfois proche du calligramme. Il comprend : « La question blanche », « Le fond des choses » et « La fin des fins ».
Rythmée de beats musicaux, sa langue fait s'élever une injonction vibrante à la paix. Elle aborde les questions d'assignation sociale et raciale, la façon dont la couleur de peau constitue un problème dans le regard de celui qui dit l'autre noir, de même que l'immigration, autrefois économique sur le sol français, est aujourd'hui perçue comme une menace et alimente les discours identitaires et fascistes.
Ces trois textes sont à lire comme les partitions
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Écrits à 15 ans d'intervalle, Femme non rééducable (Mémorandum théâtral pour Anna Politkovskaïa), en 2007, et Bunker Kiev, en 2023, sont des récits de dissidence et de quête de liberté, là où la parole est muselée. Ils racontent le quotidien de la violence et de la peur exercée par la Russie sur les territoires de l'ex-URSS.
À Grozny, la guerre est officiellement finie, mais derrière les mitraillettes et les chars, la Russie est toujours là. Femme non rééducable raconte le conflit tchéchène, au fil de témoignages recueillis sur le terrain par la journaliste russe, Anna Politkovskaïa. Qualifiée de « non rééducable » par l'Etat-major russe, elle vit sous la menace constante pour ses activités dissidentes. En octobre 2006, elle est retrouvée assassinée dans la cage d'escalier de son immeuble. Sans pathos ni complaisance, ce récit documentaire est un montage de six années de notes, d'articles, d'interviews, des « révélations, confessions, dénonciations, lettres, le tout réécrit dans un style au rasoir, pour mettre en relief le contenu. Objectiver. Nettoyer. Sectionner. Enlever. Enlever. Enlever. Tout le reste est silence. » Bunker Kiev a été écrit en février 2023, à l'occasion du premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine, sur la base de témoignages, dans des articles de journaux ou des vidéos, des messages sur les réseaux sociaux ou les blogs. Dans Bunker Kiev, l'esprit embourbé par la peur de la mort ressasse. Qui est-on, lorsqu'on se retrouve enfermé.e avec 29 autres personnes dans l'un des 4984 bunkers de la ville ?
Qui est avec nous, qui va craquer ? Où se trouvent nos proches ? Sont-ils restés dehors, pour affronter la mort en face ? Une plongée asphyxiante dans le noir. Avec effroi et lucidité, la langue de Massini se déploie avec une concision radicale et une rapidité inouïe, souvent proche de l'asphyxie. Qu'est-ce que l'humanité réduite aux peurs les plus ancestrales et aux simples réflexes de survie ? -
L'Amour de Phèdre semble occuper une position singulière parmi les pièces de Sarah Kane et il est de fait très rare qu'un auteur anglais adapte une pièce classique. Indépendamment du fait que l'impulsion pour le projet venait du Gate Theatre - Sarah Kane avait d'abord pensé à Woyzeck et Baal, deux idées auxquelles elle n'a pas donné suite pour des raisons pratiques -, elle s'est finalement décidée à reprendre Phèdre de Sénèque, l'histoire d'une reine qui tombe désespérément amoureuse de son beau-fils. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'adaptation s'intègre parfaitement dans l'univers de l'auteur : réapparaissent notamment la dissection d'une émotivité masculine malsaine et nihiliste, tout comme la question de Dieu et les conséquences de la violence.
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En 1995, Sarah Kane écrit Anéantis (Blasted) qui est aussitôt créé au Royal Court Theatre de Londres. Presque trente ans après Sauvés d'Edward Bond, créé dans le même théâtre, la presse britannique se déchaîne : sale, alarmant, dangereux. Mais l'auteur et sa pièce accèdent immédiatement à la célébrité.
L'histoire de Ian et Cate dans un hôtel de luxe à Leeds est l'histoire d'un amour impossible. C'est aussi l'histoire d'une aliénation profonde entre les légionnaires de la guerre civile et la population qu'ils sont susceptibles de conquérir.
Ce qui fait la gloire des dramaturges, c'est la forme qu'ils savent donner à leurs sujets. Et l'écriture de Sarah Kane est scénique, c'est-à-dire à trois dimensions. Dialogue et action s'enchevêtrent, se complètent et s'enrichissent mutuellement pour donner à l'ensemble une nouvelle profondeur de champ.
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Joséphine et les grandes personnes
Marie-Hélène Larose-Truchon
- L'Arche
- Jeunesse
- 18 Octobre 2024
- 9782381980720
Joséphine, « coach de vie pour enfants », est une enfant à l'imaginaire débordant. Sa spécialité : les grandes personnes. Pour cela elle a développé un programme de coaching en dix leçons pour « aider les enfants à naviguer dans l'océan mystérieux du cerveau des grandes personnes ». De la leçon sur les grandes personnes qui ne savent pas répondre précisément aux questions précises, à celle pour apprendre à se méfier de la bonne humeur des grandes personnes ou savoir repérer quand elles sont tristes, elle déploie toutes sortes de conseils et astuces, entre élans de sagesse et coups de colère qui brûle.
Joséphine tient ses conférences devant une Vieille dame, madame Perdue, qui la retrouve chaque après-midi avant de regagner sa maison de retraite. Elle lui apporte un ballon de baudruche ou des peppermints, la serre dans ses bras, même quand Joséphine la traite de « petite vieille toute plissée » et la rabroue. Un jour, la Vieille lui confie un caillou à qui raconter ses chicanes et ouvrir son coeur.
Avec Joséphine et les grandes personnes, Marie-Hélène Larose-Truchon explore avec finesse et créativité les joies & tourments de la solitude dans l'enfance et de la complexe relation avec le monde des adultes.
« J'ai écrit cette pièce pour qu'un enfant qui se sente seul sache qu'il est aimé, qu'il est important, qu'il est unique, que je crois en lui, en elle. Par la rencontre d'une vieille et d'une enfant, je veux donner la parole à l'enfance, je veux faire rayonner l'enfance » -
La matérialisation de son univers poétique soulève la même question que les premières pièces de Kane. « Les rats emportent les pieds de Carl » - comment est-il possible de porter à la scène une telle didascalie ? Sarah Kane croyait passionnément qu'il est possible de représenter ce qui est imaginable. Aussi a-t-elle repoussé les frontières d'un théâtre (anglais) souvent confiné dans son naturalisme et a exigé des metteurs en scène des solutions nouvelles et courageuses.
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Poème tragique sur le pouvoir destructeur de la beauté, Norma Jeane Baker de Troie, d'après Hélène d'Euripide, superpose deux figures mythiques, Hélène de Troie et Marilyn Monroe, née Norma Jeane Baker, un seul et même destin entre la cité antique et New York. Hélène et Marilyn, soeurs jumelles unies par une force mytho-poétique, icones de beauté, objets de fascination et destin unique malgré les quelques milliers d'années qui les séparent. Démultipliant les avatars et les effets d'illusion ou usurpation d'identités, Norma Jeane (alias Marilyn Monroe) prend aussi l'apparence de Truman Capote, écrivain et cinéaste américain aux milles excès, ultime superposition et mise en abyme de l'homme créateur et de sa créature, en pleine écriture d'un scénario qu'il « tente de sauver du mélodrame ».
Janvier 2021 - 14/01/2021 - 64 pages - 11,6 cm x 18,7 cm - 13 € ISBN : 978-2-38198-011-9 Son mari Arthur (on pense à l'écrivain Arthur Miller avec lequel Marilyn fut mariée de nombreuses années), devient sous la plume incisive de Carson, roi de Sparte et de New York, « un homme qui croit à la guerre ».