Dans cet essai mordant qui se donne de faux airs de flânerie, Valérie Lefebvre-Faucher procède à une minutieuse enquête. Son sujet est sérieux, immense, spirituel même : l'héritage littéraire du marxisme. C'est qu'à force de côtoyer des militants, ses antennes féministes commencent à envoyer des signaux d'alarme.
Quelque chose ne tourne pas rond au royaume marxien : « Vous qui possédez le petit Karl comme un catalogue d'outils fiables, à dégainer dans toutes les situations. Que savez-vous de l'oeuvre d'Eleanor Marx ? De l'influence de Jenny ou de Laura Marx ? Camarades, quelqu'un vous a-t-il parlé d'elles pendant ces nombreuses années d'université ? ».
Une simple promenade qui chamboule tout.
« En entrant dans le prétoire, j'emporte ma vie avec moi. » Gisèle Halimi se retourne sur son passé. Celui d'une avocate mythique, mais... irrespectueuse, comme elle se définissait elle-même. Irrespectueuse des juges soumis au pouvoir ou aux « bonnes moeurs ». Irrespectueuse des règles d'un Ordre des avocats trop « moral ».
Elle fut l'une des premières à féminiser le mot avocat et s'engagea en faveur des droits des femmes, exigeant le droit à l'avortement et la répression du viol lors de procès retentissants. Mais la vie de Gisèle Halimi, c'est aussi la solitude, les menaces de mort, l'éloignement de ses jeunes enfants, des meurtrissures.
À travers ce livre, elle nous fait revivre ses défenses difficiles, exaltantes, mémorables, de sa première plaidoirie pour un voleur de pommes de terre aux grands procès politiques, et les moments qui ont fait basculer la société. Une existence guidée par sa foi en l'égalité de tous les êtres humains et une soif de justice.
Voici les mémoires d'une femme révoltée, qui a fait de l'irrespect un synonyme du courage.