Sonia Delaunay s'est longtemps effacée derrière l'oeuvre de son mari Robert qu'elle vénérait. Mais qui est-elle vraiment ? Moderne, exigeante et visionnaire, du couple Delaunay, la vraie créatrice, c'est elle.
Seule femme peintre parmi l'avant-garde naissante, Sonia souffre de sa réputation de « touche à tout ». Avec ses tissus imprimés, ses meubles, ses objets, ses vêtements, elle fait vivre sa famille, mais surtout crée l'art d'embellir le quotidien. Généreuse, elle se lie d'amitié avec les artistes majeurs de son époque - Apollinaire, Cendrars, Tzara, Diaghilev, Kandinsky - qui s'invitent à sa table et avec lesquels elle collabore dans une camaraderie joyeuse et inventive.
Sophie Chauveau raconte avec passion le destin d'une artiste exceptionnelle, une vie magnifique, bousculée par deux guerres et toutes les révolutions picturales du XXe siècle.
Il était resté glissé dans la poche intérieure du vieil étui en cuir acheté sur Internet. Un tout petit répertoire, comme ceux vendus avec les recharges annuelles des agendas, daté de 1951.
A : Aragon. B : Breton, Brassaï, Balthus... J'ai feuilleté avec sidération ces pages un peu jaunies. C : Cocteau, Chagall... E : Éluard... G : Giacometti... Chaque fois, leur numéro de téléphone, souvent une adresse. Vingt pages où s'alignent les plus grands artistes de l'après-guerre. Qui pouvait bien connaître et frayer parmi ces génies du XXe siècle ?
Il m'a fallu trois mois pour savoir que j'avais en main le carnet de Dora Maar.
Il m'a fallu deux ans pour faire parler ce répertoire, comprendre la place de chacun dans sa vie et son carnet d'adresses, et approcher le mystère et les secrets de la « femme qui pleure ». Dora Maar, la grande photographe qui se donne à Picasso, puis, détruite par la passion, la peintre recluse qui s'abandonne à Dieu.
B. B.
En tenue d'Eve est le récit véridique du jour où Marcel Duchamp a inscrit la scène underground de la Côte Ouest sur le planisphère culturel en jouant aux échecs à Pasadena avec l'auteure, à l'époque une jeune femme dénudée ayant encore beaucoup à apprendre.
« Tout en attendre. Ne rien espérer. Aller à sa rencontre comme si on tombait amoureux. » Qu'est-ce qu'un oloé ? Un lieu quelque part où lire ou écrire ? Un état d'esprit ? Une idée, un rêve, une envie ? Un livre, pour commencer. Dans ce livre, Anne Savelli interroge à la fois ses propres pratiques créatives (comment se consacrer à la littérature quand on est perpétuellement en mouvement ? ) et la possibilité de faire de l'écriture, domaine de la solitude par excellence, un territoire du commun. À qui sommes-nous reliés quand nous lisons ? Comment n'écrit-on jamais seul quand on écrit ? Reflet de la diversité qui l'a inspiré, le néologisme "oloé" est passé dans notre langage courant. Il est utilisé par tous : des auteurs invités dans cette nouvelle édition à s'approprier le concept aux lecteurs qui pourront, grâce à plusieurs propositions d'écriture façon "atelier", prolonger l'expérience pour que chacun puisse écrire, à son tour, dans l'énergie des oloés. Élastique, forcément. Avec la participation de Thierry Beinstingel, Pierre Cohen-Hadria, Virginie Gautier, Maryse Hache, Olivier Hodasava, Christine Jeanney, Pierre Ménard, Juliette Mézenc, Franck Queyraud, Joachim Séné et Lucien Suel.
Dix femmes parentes, amies, rivales ou amantes ont jalonné la vie et parfois inspiré l'oeuvre de l'auteur de Mrs Dalloway et Orlando, et parmi elles, une soeur taciturne (Vanessa Bell), une artiste énigmatique (Dora Carrington), un écrivain complexe (Katherine Mansfield), sans oublier l'aristocratique Vita Sackville-West et la compositrice Ethel Smyth. Avec elles, Virginia Woolf pouvait se montrer d'une intransigeance absolue ; car si son exigence intellectuelle était grande, sa demande d'affection et son besoin d'attention ne l'étaient pas moins.
La première femme peintre qui gagna sa liberté à la force de son pinceau.
En 1611, à Rome, dans un atelier du quartier des artistes, la jeune Artemisia se bat avec fureur pour imposer son talent. Son adversaire le plus redoutable n'est autre que son père, son maître, le célèbre peintre Orazio Gentileschi. Il voudrait cacher au monde la sensualité et surtout le génie de sa fille. Mais la vie va bouleverser ses plans...
Il n'est pas besoin de rappeler la traditionnelle méfiance des philosophes envers l'art et les artistes.
Ainsi la philosophie de l'art, inaugurée avec maton, commence-t-elle paradoxalement par une condamnation des " beaux-arts " et de la poésie. cependant la philosophie de l'art peut naître lorsque l'expérience esthétique devient problématique. primitif, exotique, populaire, gothique, brut, naïf, l'art se charge lui-même de faire éclater toute définition canonique du beau, contestant les évidences esthétiques héritées du passé.
La philosophie de l'art n'est donc pas dans la tête du philosophe : elle est requise par l'histoire récente de la définition des " beaux-arts ". quelles questions l'art pose-t-il à la philosophie ? quelle énigme, mais aussi quels défis, la figure de l'artiste représente-t-elle pour le philosophe ?.
« Je n'ai jamais eu aucune ambition de devenir ou d'être une star de cinéma, mais la fascination que ce processus créatif opérait sur moi me donna l'envie de travailler et de travailler très dur pour plaire à Mr. von Sternberg. Ma légende m'a bien servie, et j'ose dire qu'elle a bien servi tous les autres cinéastes qui ont pris la suite après qu'il eut décidé que je devais continuer seule. »
Parmi les stars de cinéma, Marlene Dietrich (1901-1992) se singularise en ce qu'elle a intimement collaboré avec un metteur en scène de génie à l'élaboration de sa propre légende. Les sept chefs-d'oeuvre qu'elle tourna en cinq ans avec Josef von Sternberg constituent le fondement de sa gloire et restent la raison essentielle de la fascination qu'elle continue d'exercer. Sa personnalité puissante et entière s'affirma cependant dans d'autres domaines cruciaux de l'histoire du XXe siècle, comme la lutte contre le nazisme ou la libération des moeurs.
vivre avec picasso est à ce jour le portrait de picasso le plus intime et le plus révélateur que l'on ait écrit.
pendant près de dix ans, françoise gilot a vécu auprès du grand peintre dont elle a eu deux enfants. son livre est la description de ces années à la
fois trépidantes, riches en surprises et pleines de tendresse. françoise gilot, peintre elle-même, rapporte avec minutie tous les aspects de la création artistique chez cet homme débordant d'idées, d'imagination
et d'élans contradictoires. mais c'est aussi picasso, l'homme, qui apparaît ici : le compagnon de tous les jours, l'être irascible, le partisan, le père rempli d'angoisse pour son fils, le créateur superstitieux...
autour de lui sont campés quelques-uns des grands hommes de son époque: matisse, gertrude stein, eluard, gide, cocteau, mirô, chaplin. on y voit picasso tenant tête et rusant aussi bien avec les marchands de tableaux qu'avec les nazis, qui interdisaient toute exposition de ses aeuvres pendant l'occupation... et ce n'est pas sans émotion qu'on y rencontre un braque qui, par contraste, est tout en subtilité.
Alicia Dujovne Ortiz
Dora Maar
Prisonnière du regard
Dora Maar, Henriette Théodora Markovitch de son vrai nom, est née à Paris en 1907 d'un père croate, architecte, et d'une mère française, catholique fervente. Après une enfance austère passée à Buenos Aires, elle revient à vingt ans dans sa ville natale et s'y impose comme photographe surréaliste. Muse de Man Ray, compagne du cinéaste Louis Chavance puis de Georges Bataille, elle ne tarde pas à faire sien un cercle esthétique qui révolutionne le monde de l'art de l'entre-deux-guerres. Intellectuelle torturée, artiste à la conscience politique extrême, elle deviendra « la femme qui pleure », amante de Picasso livrée aux exigences du génie, que leur rupture rendra folle, cloîtrée dans un mysticisme solitaire jusqu'à sa mort, en 1997. Ses portraits peints par Picasso seront alors vendus aux enchères, et son héritage âprement disputé puisque Dora choisit de tout léguer à l'Église.
De Cocteau à Lacan, c'est toute une époque que dépeint Alicia Dujovne Ortiz. Au détour d'une enquête psychologique passionnante, elle fait défiler dans ces pages une pléiade d'artistes d'avant-garde et de grands esprits, et dresse le portrait d'une femme-image toujours mystérieuse, à laquelle la critique contemporaine attribue enfin le rôle qui lui revient.
Fabienne Verdier Passagère du silence Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois, était-ce bien raisonnable ? Fabienne Verdier ne s'est pas posé la question : en ce début des années 1980, la jeune et brillante étudiante des Beaux-Arts est comme aimantée par le désir d'apprendre cet art pictural et calligraphique dévasté par la Révolution culturelle. Et lorsque, étrangère et perdue dans la province du Sichuan, elle se retrouve dans une école artistique régie par le Parti, elle est déterminée à affronter tous les obstacles : la langue et la méfiance des Chinois, mais aussi l'insupportable promiscuité, la misère et la saleté ambiantes, la maladie et le système inquisitorial de l'administration. Dans un oubli total de l'Occident, elle devient l'élève de très grands artistes méprisés et marginalisés qui l'initient aux secrets et aux codes d'un enseignement millénaire.
De cette expérience unique sont nés un vrai récit d'aventures et une oeuvre personnelle fascinante, qui marie l'inspiration orientale à l'art contemporain, et dont témoigne son extraordinaire livre d'art L'Unique Trait de pinceau (Albin Michel).
Que fait-on quand on regarde une peinture ? À quoi pense-t-on ? Qu'imagine-t-on ? Comment dire, comment se dire à soi-même ce que l'on voit ou devine ? Et comment l'historien d'art peut-il interpréter sérieusement ce qu'il voit un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout ?
En six courtes fictions narratives qui se présentent comme autant d'enquêtes sur des évidences du visible, de Velázquez à Titien, de Bruegel à Tintoret, Daniel Arasse propose des aventures du regard. Un seul point commun entre les tableaux envisagés : la peinture y révèle sa puissance en nous éblouissant, en démontrant que nous ne voyons rien de ce qu'elle nous montre. On n'y voit rien ! Mais ce rien, ce n'est pas rien.
Écrit par un des historiens d'art les plus brillants d'aujourd'hui, ce livre adopte un ton vif, libre et drôle pour aborder le savoir sans fin que la peinture nous délivre à travers les siècles.