Silvia Federici examine dans Réenchanter le monde la politique des communs à travers une perspective puisant dans les luttes des femmes actuelles et passées autour de l'accès à la santé et aux soins reproductifs.
Les mouvements de femmes actuels ainsi que les initiatives de groupes, communautés et peuples opprimés dans le monde proposent des alternatives collectives et conviviales au mode d'organisation capitaliste. Agricultrices vivrières du monde et « tisseuses de mémoire », les femmes construisent partout de nouvelles économies politiques fondées sur l'action collective et des formes coopératives de reproduction sociale. Au coeur de leur stratégie se trouvent les communs.
De son infiltration comme « Bunny » dans un club Playboy de New York à son analyse de la pornographie, en passant par l'évident apport du travail fourni par les femmes, ou encore les portraits de Jackie Kennedy et de Marilyn Monroe, Gloria Steinem met en lumière le système patriarcal et l'enfermement qu'il impose aux femmes. En partageant sa conviction que l'on apprend toujours de ses expériences et de celles des autres, Gloria Steinem entraîne les lectrices et les lecteurs à prendre le pouvoir sur leur vie. Galvanisant.
Puissante et transgressive, Dans ton cul brandit sur scène les arguments du SCUM Manifesto. Prophétie de rue au caractère visionnaire, elle annonce la fin de la domination masculine.
« Valerie Solanas écrit du point de vue des putes, des gouines et des enragées... Son ironie est une arme, sa seule arme dans un système qui détruit les marginales, aussi brillantes soient-elles. » W.D.
La mobilisation et l'engagement des femmes pour l'abolition de l'esclavage, la fin de la ségrégation ou les droits civiques - et la part qu'y ont prise les femmes noires - ont été déterminants. Au coeur de cette histoire transparaissent des contradictions encore à l'oeuvre aujourd'hui. Du XIXe siècle à nos jours aux États-Unis, Angela Davis décortique les intérêts conflictuels et convergents des grands mouvements de libération et d'émancipation. Elle montre comment le patriarcat, le racisme et le capitalisme ont divisé des causes qui auraient pu être communes. Preuve que c'est en surmontant les clivages de genre, de race, de classe, et en brisant les fausses mythologies que les femmes pourront le mieux se libérer des oppressions.
Femmes, race et classe est un essai fondateur, indispensable pour comprendre la portée des mobilisations féministes passées et à venir, et les conditions de leur réussite.
À l'automne 1918, la Première Guerre mondiale à peine terminée, les généraux cèdent la place aux hommes d'État qui doivent définir les termes de l'armistice et ouvrir les négociations de paix. Des femmes politiquement engagées, notamment dans le mouvement pour le suffrage des femmes, n'entendent pas laisser les hommes décider seuls et demandent qu'une délégation soit reçue et admise à la table des négociations alors que doit se tenir Conférence de la paix, à Paris. Le refus du président des États-Unis, Woodrow Wilson, et du Premier ministre britannique, David Lloyd George, n'entame en rien leur détermination à agir : les femmes s'organisent entre elles et se préparent à exiger l'égalité des sexes et la justice sociale ainsi que des mesures pour instaurer une paix durable dans le monde d'après-guerre. La Conférence de la paix de Paris suscite une vague de militantisme féminin sans précédent, attirant sur la scène internationale des femmes venues du monde entier pour défendre simultanément la paix, la démocratie et les droits des femmes. Tel est le point de départ de cet ouvrage, dont le fil rouge pourrait être que « Nul ne peut se croire autorisé à parler au nom des peuples tant que les femmes seront exclues de la vie politique des nations », selon la formule de la féministe et suffragiste française Marguerite de Witt Schlumberger.
Les femmes des pays engagés dans la Première Guerre mondiale, qui ont dû remplacer dans tous les domaines les hommes partis au front, ont « accompli de grandes choses » et pris conscience de leur valeur. Pour elles, « impossible de revenir en arrière ». La Conférence de la paix se devait de reconnaître pleinement leurs droits. Le combat sera long...
Très documenté et précis dans la relation des faits historiques, Artisanes de la Paix est parsemé de notations sur la personnalité et la vie des femmes dont Mona Siegel fait le portrait, retraçant leur parcours pour s'émanciper des normes imposées par la société et par leur milieu d'origine, mettant en valeur leur capacité à s'organiser dans leur lutte incessante pour les droits des femmes dans tous les domaines - droit de vote, travail salarié, travail domestique, etc. - tant au niveau national qu'au niveau international.
Le livre vient de recevoir aux États-Unis le prix Elise M. Boulding Prize in Peace History.
À partir de son expérience quotidienne de citadine, à titre de travailleuse, conjointe et mère, la géographe féministe Leslie Kern évoque divers aspects du rapport des femmes à la ville. Les questions de violence et d'agression sont abordées de façon concrète, incarnée.
Kern s'attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race, d'âge se déploient dans la ville. Elle s'appuie sur des études en urbanisme, en géographie et sur des références à la culture pop, pour montrer comment une ville genrée qui s'embourgeoise exclut les populations marginalisées, mais également pour évoquer les possibles configurations d'une ville plus inclusive.
Le féminisme divinatoire est un lieu de passage pour celles qui inventent leurs propres lois ; pour celles qui développent une sensibilité hors des normes sociales ainsi que celles qui souhaitent profondément l'explosion de tout ordre établi.
Le féminisme divinatoire propose de désenclaver le féminisme radical de son rationalisme et de son absence totale de considération pour les traditions ésotériques telles que sont l'astrologie, l'alchimie, la magie cérémonielle, les arts divinatoires.
Le féminisme divinatoire est un syncrétisme qui s'inspire librement et avec humour du féminisme matérialiste et radical. Il s'agit d'une réalité considérée comme augmentée par les mouvements pro-sexe, post-porn, cyberféministes et n'excluant aucunement une dimension païenne, spirituelle ou ésotérique
« Les Argonautes propose rien de moins qu'une nouvelle théorie de l'amour pour le xxie siècle ».
Les Inrockuptibles.
Ce livre raconte une histoire d'amour. Deux êtres se rencontrent et tombent éperdument amoureux. Leur amour grandit, leurs deux corps se transforment, et avec leurs mutations d'autres grandes questions résonnent : qu'est-ce que la maternité ? Comment se construit le genre ? Comment vivre et penser la marge en construisant une famille ? À la lisière de l'essai et de l'autofiction, Les Argonautes déploie une réflexion intime qui résonne. Révolutionnaire.
Poétesse, essayiste et critique d'art américaine, Maggie Nelson s'est affranchie du carcan des genres littéraires établis. Mêlant avec brio écriture autobiographique et théorie critique, elle a fait de ses questionnements sur la famille, le genre, la violence sexuelle et la philosophie des sujets de prédilection. Elle est notamment l'autrice de Bleuets et Une partie rouge parus aux Éditions du sous-sol.
Sur le marché du travail, les femmes sont trop souvent considérées comme le « deuxième sexe » : leur corps, leurs tâches, leur rôle social sont relégués au second plan. Blagues sexistes et avances déplacées, outils inadaptés et accidents de travail: comment améliorer la condition des travailleuses? Pour réconcilier la lutte pour l'égalité et la protection de la santé des femmes, la généticienne et ergonome Karen Messing plaide pour un milieu de travail adapté à la diversité des corps humains et ainsi « nous libérer de la honte qui porte sur notre corps et ses différences ». Elle conjugue rigueur scientifique et convictions féministes pour rendre compte de ses recherches sur le terrain auprès de divers corps de métiers : travailleuses de la santé, caissières d'épicerie, mécaniciennes...
Si pour beaucoup d'hommes, le féminisme est une affaire de femmes, bell hooks s'attelle ici à démontrer le contraire. La culture patriarcale, pour fabriquer de « vrais hommes », exige d'eux un sacrifice. Malgré les avantages et le rôle de premier choix dont ils bénéficient, ces derniers doivent se faire violence et violenter leurs proches pour devenir des dominants, mutilant par là-même leur vie affective.
La volonté de changer est un des premiers ouvrages féministes à poser clairement la question de la masculinité. En abordant les préoccupations les plus courantes des hommes, de la peur de l'intimité au malheur amoureux, en passant par l'injonction au travail, à la virilité et à la performance sexuelle, bell hooks donne un aperçu saisissant de ce que pourrait être une masculinité libérée, donc féministe.
Pourquoi les hommes se sentent-ils obligés d'expliquer aux femmes ce qu'elles savent déjà ? D'où vient leur certitude de savoir mieux qu'elles ce qu'elles doivent penser, ou faire ?
Peut-être de l'Histoire, qui a constamment relégué les voix des femmes au silence.
Dans ce recueil d'essais où la colère le dispute à l'intelligence et à l'humour, Rebecca Solnit explore une nouvelle façon de penser le féminisme. Et fournit des armes pour les luttes à venir.
Rebecca Solnit est l'une des intellectuelles américaines contemporaines les plus influentes et originales, capables d'aborder aussi bien les thématiques de l'environnement, de l'histoire de la modernité et du féminisme. Salué par la critique, son essai Ces hommes qui m'expliquent la vie l'a imposée en France comme une figure incontournable.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy
Surnommé «l'homme qui répare les femmes», le gynécologue et chirurgien Denis Mukwege a consacré sa vie aux femmes victimes de sévices sexuels en République démocratique du Congo. Dans une région où le viol collectif est considéré comme une arme de guerre, le docteur Denis Mukwege est chaque jour confronté aux monstruosités des violences sexuelles, contre lesquelles il se bat sans relâche, parfois au péril de sa vie.Dès 1999, il fonde l'hôpital de Panzi dans lequel il promeut une approche «holistique» de la prise en charge:médicale, psychologique, socio-économique et légale.Écrit à la première personne, La force des femmes retrace le combat de toute une vie en dépassant le genre autobiographique. L'héroïne du roman, c'est la femme composée de toutes ces femmes. L'auteur rend un véritable hommage à leur courage, leur lutte. Pour lui, il s'agit d'une lutte mondiale:«C'est vous, les femmes, qui portez l'humanité.»Ainsi, à travers le récit d'une vie consacrée à la médecine et dans un vrai cri de mobilisation, Denis Mukwege nous met face au fléau qui ravage son pays et nous invite à repenser le monde. La force des femmes clame haut et fort que guérison et espoir sont possibles pour toutes les survivantes.
Qu'est-ce que le patriarcat ? Une forme d'organisation sociale et juridique fondée sur la détention de l'autorité par les hommes. Pourquoi perdure-t-il ?
Après avoir interrogé un panel de jeunes hommes et de jeunes femmes, Carol Gilligan avance une hypothèse nouvelle : si le patriarcat perdure, c'est non seulement parce que les personnes en position de pouvoir sont réticentes à renoncer à leurs privilèges, mais aussi parce qu'il sert une fonction psychologique. Dans la mesure où il requiert le sacrifice de l'amour au nom de la hiérarchie, le patriarcat s'érige en rempart contre la vulnérabilité associée au fait d'aimer. La prise de conscience que c'est notre capacité à communiquer nos sentiments et à capter ceux des autres qui menace les structures hiérarchiques change entièrement la donne. Une thèse forte, et un combat résolument actuel.
Avec De la marge au centre, son deuxième essai paru aux États-Unis en 1984, bell hooks poursuit la réflexion initiée dans Ne suis-je pas une femme? Étudiant les succès et les manquements des mouvements féministes qui ont traversé le XXe siècle, elle constate l'échec de la création d'un féminisme de masse qui s'adresserait à toutes. Elle s'attache ainsi, dans un style toujours accessible, à bouleverser les représentations habituelles de la pensée féministe majoritaire en plaçant au centre de sa réflexion les femmes noires et/ou des milieux populaires, insistant sur le besoin profond d'une approche révolutionnaire de ces questionnements.
Cet ouvrage percutant a imposé bell hooks comme l'une des voix les plus influentes et stimulantes de la scène féministe.
Lucide et vivifiant, Rêver l'obscur - Femmes, magie et politique c ampe l es fondements de la pensée de l'activiste californienne Starhawk, figure majeure du mouvement écoféministe initié en France par Françoise d'Eaubonne dans les années 1970. Pionnière des mouvements anti-militariste et anti-nucléaire dans les années 70, elle a participé à de nombreux mouvements de lutte - blocus contre la centrale de Diablo Canyon, bataille de Seattle, etc.
- animant notamment des formations à l'action directe et à la non-violence. Plus de trente ans après sa parution aux États- Unis, cet essai n'a rien perdu de sa force dans un monde où l'être humain demeure coupé de la nature, coupé de ses semblables et de son propre corps.
Des mobilisations féministes massives éclosent sur tous les continents bouleversant les moeurs et les législations. Verónica Gago, figure majeure du féminisme latino-américain, observe avec un regard original l'émergence de cette internationale féministe. Mêlant analyse et manifeste politique, La Puissance féministe revient sur les débats féministes actuels et sur les controverses autour du modèle de développement néo-extractiviste.
Riche de son expérience au sein des mouvements radicaux, l'autrice questionne le lien étroit entre le genre et la race. Gago se demande à quoi pourrait ressembler une nouvelle théorie du pouvoir, fondée sur notre désir de tout changer.
Un pamphlet littéraire et politique à la puissance rare, où l'humour et la provocation permettent de mettre au jour les rapports de force entre les sexes, et les déviances liées à l'argent, au travail, à l'amour, et au pouvoir.
En renversant l'image de la femme comme être inférieur par nature pour l'appliquer à l'homme, l'autrice démonte la mécanique de la domination masculine.
Un pamphlet littéraire et politique, où l'humour et la provocation révèlent les rapports de force entre les sexes. Depuis sa diffusion dans les rues de New York par Valerie Solanas en 1967, SCUM Manifesto est devenu un texte culte du féminisme.
Mona Eltahawy, figure iconoclaste du féminisme arabe, livre ici son enseignement. Elle signe un manifeste provocateur et non-conformiste. L'autrice développe les sept péchés - ou vertus féministes - que les femmes doivent commettre pour faire éclater le règne du patriarcat. Elle nous invite à nous libérer de l'image de la « gentille petite fille sage » et nous donne des moyens pour le faire : la colère, l'attention, l'obscénité, l'ambition, le pouvoir, la violence et la luxure.
Son appel à l'action est illustré par les histoires de militantes célèbres (bell hooks, June Jordan...) et par celles de femmes ordinaires du monde entier - de l'Afrique du Sud à la Chine, du Nigeria à l'Inde, de la Bosnie à l'Égypte. Toutes franchissent les lignes de race, de classe, de foi et de sexe pour se faire entendre. Toutes puisent dans leur fureur intérieure pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles d'un patriarcat hétéronormatif tyrannique.
Plutôt que d'apprendre aux femmes et aux filles à survivre au patriarcat, Mona Eltahawy donne les armes pour le démanteler et oser être libre. Et avoir l'audace de dire Fuck au patriarcat !
« Pour faire simple, le féminisme est un mouvement qui vise à mettre fin au sexisme, à l'exploitation et à l'oppression sexistes. » Ainsi débute cette efficace et accessible introduction à la théorie féministe, écrite par l'une de ses figures les plus influentes, la militante noire-américaine bell hooks.
Conçu pour pouvoir être lu par tout le monde, ce livre répond de manière simple et argumentée à la question « qu'est-ce que le féminisme ? », en soulignant l'importance du mouvement féministe aujourd'hui. Ce petit guide, à mettre entre toutes les mains, nous invite à rechercher des alternatives à la culture patriarcale, raciste et homophobe, et à bâtir ainsi un avenir différent.
Nos corps sont des terrains de résistance car ils sont pour d'autres des terrains à conquérir. Dans cet ouvrage accessible et personnel, en discussion avec les mouvements féministes contemporains, Silvia Federici entreprend d'extirper nos corps des pouvoirs et des dispositifs technologiques qui les aliènent et les transforment.
Comment reprendre corps aujourd'hui alors que les publicitaires dictent à ce corps son allure, que les petits chefs l'épuisent au travail, que les médecins l'entourent de sa naissance à sa mort, et qu'on le marchandise jusqu'à la reproduction ? Comment le corps et le genre se forment-ils, entre histoire, luttes collectives, et politique de l'identité ?
De l'examen de ces questions brûlantes, il ressort un refus : celui de la transformation du corps en machine (ouvrière, procréatrice ou esclave). Et une affirmation : la nécessité d'écouter le langage du corps, afin de retrouver par-delà ses frontières la continuité magique qui nous relie aux autres êtres vivants qui peuplent la terre.
Dans cet essai passionnant, fruit d'innombrables entretiens et d'une longue et minutieuse enquête, la journaliste féministe Betty Friedan met des mots sur l'indicible malaise féminin : loin de la plénitude de la femme au foyer célébrée par l'American Way of Life, la femme noie ses frustrations, intellectuelles, culturelles, sexuelles, dans l'alcool et les psychotropes, réduite au rôle de procréatrice silencieuse par un système patriarcal sournoisement oppressant, coupable d'être malheureuse dans une société qui prétend tout faire pour la combler.
Plus de cinquante ans plus tard, la voix de Betty Friedan résonne toujours. Une lecture essentielle pour mesurer le chemin parcouru et comprendre les enjeux de notre époque. Le combat n'est pas terminé !
« Mère, retourne dans tes appartements, reprends tes travaux [...] discourir est l'affaire des hommes. » Ainsi dans l'Odyssée d'Homère, Télémaque s'adresse-t-il à Pénélope. Révolte adolescente ou misogynie systémique ?
Pour mieux cerner la violence exercée sur les femmes afin de leur intimer le silence, Mary Beard puise dans l'histoire de Méduse, d'Elizabeth Ire ou d'Hillary Clinton. Elle revisite ainsi, avec humour, la question de l'égalité des sexes et explique pourquoi, depuis deux mille ans, l'on a des femmes qui s'expriment et revendiquent le pouvoir une image détestable.
"Le féminisme irréductible - Discours sur la vie et sur la loi", essai majeur de la théoricienne et militante américaine Catherine MacKinnon, se porte aux racines de la misogynie et des violences exercées contre les femmes et éclaire de manière inédite la construction des rapports sociaux de sexe.
Pour l'autrice, la domination masculine est d'abord une domination sexuelle qui s'inscrit ensuite dans le champ social, légitimant et renforçant ainsi la hiérarchie entre les hommes et les femmes. Elle parle en ce sens de la violence sexuelle comme pratique sexuelle, des abus sexuels comme forme de terreur, de l'éventualité du viol comme une caractéristique de la vie courante des femmes, de la pornographie et de la prostitution comme instruments de soumission des femmes, des normes juridiques comme concourant au maintien du statu quo au bénéfice des hommes... Par la force de ces analyses et par son action, Catharine MacKinnon a largement fait évoluer le droit et la société américaine. Elle est ainsi, avec Andrea Dworkin, à l'origine aux États-Unis de la première loi sur le harcèlement sexuel qui qualifie celui-ci de discrimination de sexe, et de la reconnaissance de la pornographie et de la prostitution comme violences contre les femmes. Rassemblant des essais, élaborés à partir de conférences données dans les années 1980, ce recueil, aujourd'hui en poche et publié pour la première fois en France en 2005, reste d'une actualité brûlante et est incontournable pour quiconque « cherche des réponses aux grandes questions que pose la subordination des femmes aux hommes ».
« "La sexualité est au féminisme ce que le travail est au marxisme : rien ne nous appartient davantage, et pourtant il n'est rien dont on ne soit davantage dépossédées." [...] Depuis vingt-cinq ans, aux États-Unis, le droit se trouve ébranlé par cette proposition de la juriste Catharine A. MacKinnon. » Éric Fassin, 2005.