"« Écrire c'est gagner sur la honte. Cela demande au préalable de la comprendre. J'ai ce projet au fond de moi et sur le bout des doigts depuis des années. Une parole que je souhaite faire sortir de ma gorge. Ma parole, la parole des femmes qui m'habitent et qu'il faut faire entendre. Le proverbe populaire dit que le silence est d'or et la parole d'argent. C'est faux quand il s'agit de viol. Quand il s'agit de viol le silence est une arme létale. Rien à voir avec de l'or. La lecture du King Kong théorie de Virginie Despentes, m'a réellement sauvé la vie. Grâce à ces mots je n'étais plus seule et puisqu'elle pouvait en parler et l'écrire, je pouvais aussi le faire. »"
La conclusion de cette réédition, qui s'inscrit dans une tradition littéraire machiste toujours vivace, est radicale : pour conserver quelque autorité sur les femmes, il faut les tenir éloignées de la lecture et de l'écriture, c'est-à-dire de la connaissance. Non moins virulentes, les deux réponses publiées ici conjointement éclairent au-delà de la période révolutionnaire les arguments auxquels ont encore recours nombre de nos contemporains.