La domination masculine est désormais dénoncée par les sociologues comme un fait social majeur, total, voire totalitaire. En effet, elle concerne tous les temps et toutes les sociétés. Et si, dans les sociétés occidentales ou occidentalisées, les femmes ont démontré qu'elles ont au moins les mêmes capacités que les hommes, il n'en reste pas moins que ce que toutes les femmes ont à subir, en tous lieux et en tous temps, s'apparente à une guerre contre leur genre, du type des guerres coloniales. Il est donc temps que nous nous libérions du patriarcat, avec ou sans violence.
Soumission ! Soumission ! Ce terme a été mille et une fois entendu dans la bouche des détracteurs du féminisme à l'africaine. C'est ainsi que la lutte féministe se heurte brutalement à cette conception naturaliste des relations entre hommes et femmes. Dans cet essai, Manu Kahoyomo, par des analyses succinctes, met en lumière la lutte féministe placée sous le prisme du concept de soumission. Ce bras de fer persistant qui règne quand il s'agit de décrier les conditions des femmes. Selon les idéaux et les idéologies, les féministes en Afrique de l'Ouest, plus que des fauteuses de troubles, sont des « INSOUMISES ».
Dès les années 1970, les manifestations féministes tout comme les travaux universitaires ont mis en évidence l'articulation entre genre et violences interpersonnelles, mais une telle perspective rencontre une nouvelle actualité, avec l'institutionnalisation de la question qui se voit confrontée à des résistances antiféministes.
Aujourd'hui les femmes travaillent de manière généralisée et tout laisse à penser que l'égalité entre les hommes et les femmes, si elle n'est pas atteinte, le sera très naturellement bientôt. Au-delà de ce discours la réalité apparaît plus complexe, avec une persistance féroce des stéréotypes. Cet ouvrage tente d'expliquer comment ces images ou préjugés sont véhiculés et peuvent avoir autant de répercussions pour la société que pour l'individu. (Articles en français et en anglais parallèlement).
Les textes présentés dans ce recueil du Black Feminism, premier en France, explorent sur une période de trente ans les thèmes de l'identité, de l'expérience singulière, de la sexualité comme la place dans les institutions, les coalitions nécessaires, les alliances possibles, les formes culturelles de rébellion et de lutte. Pourquoi en France, ex-puissance coloniale, l'équivalent d'un féminisme noir n'a-t-il pas existé ?
L'universalité d'une action ou d'une oeuvre remarquable ne doit-elle pas se définir par-delà le genre ? Ces femmes, que nous n'hésitons plus à compter au nombre des grandes figures de l'humanité, ont d'abord dû s'imposer dans le contexte d'une culture dominée par des valeurs masculines qui tendaient à les confiner dans une nature ou dans un rôle. En s'appuyant tour à tour sur des documents biographiques, des portraits psychologiques, des analyses historiques et philosophiques, il s'agit de dégager progressivement les conditions d'un éternel féminin - loin des embarrassants clichés de "l'éternel féminin".
Les auteurs se situent dans la ligne des théories féministes sur la guerre. Depuis le XVe siècle en effet avec Christine de Pisan, le discours des femmes qui ont élaboré une théorie sur la guerre et sur la paix est resté le même : déglorification de la guerre et du guerrier, dénonciation de toutes les violences porteuses de barbarie, plaidoyer en faveur de la négociation et de la justice. Les exemples donnés dans cet ouvrage permettent de décrypter les guerres d'hier, d'aujourd'hui et, hélas, de demain avec leurs systèmes porteurs, et ce grâce à une nouvelle grille d'analyse, véritable contre-pied à l'orthodoxie officielle.