Appétit d'ogre, rire tapageur, sensualité brûlante... Maria Casarès naît et grandit en Galice, fuit Franco en 1936, alors âgée de 14 ans, et arrive à Paris, 148 rue de Vaugirard. Vite, elle veut apprendre cette impitoyable langue française, devenir actrice, s'exprimer, danser, aimer. Bientôt, elle conquiert la France avec son talent, et Albert Camus avec son charme et sa verve. Leur amour unique et tourmenté est longtemps resté dans l'ombre, mais il s'est épanoui dans une correspondance fascinante.Dans un récit qui dit la flamme d'une grande artiste, Anne Plantagenet raconte avec force et sensibilité le destin de cette femme libre:les combats, les planches, les caméras, la gloire - et la tragédie.
«Ce livre est a` la fois une danse, un chant et un e´clat de lune, mais par-dessus tout, l'histoire qu'il raconte est, et restera a` jamais, celle de la Petite Indienne.» La Petite Indienne, c'est Betty Carpenter, ne´e dans une baignoire, sixie`me de huit enfants. Sa famille vit en marge de la socie´te´ car, si sa me`re est blanche, son pe`re est cherokee. Lorsque les Carpenter s'installent dans la petite ville de Breathed, apre`s des anne´es d'errance, le paysage luxuriant de l'Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses fre`res et soeurs, Betty grandit berce´e par la magie imme´moriale des histoires de son pe`re. Mais les plus noirs secrets de la famille se de´voilent peu a` peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l'e´criture : elle confie sa douleur a` des pages qu'elle enfouit sous terre au fil des anne´es. Pour qu'un jour, toutes ces histoires n'en forment plus qu'une, qu'elle pourra enfin re´ve´ler.
Betty raconte les myste`res de l'enfance et la perte de l'innocence. A` travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir re´parateur des mots et donne naissance a` une he´roi¨ne universelle.
Je sens que je suis, que nous sommes, sur un océan, par une nuit très longue, plus longue que la nuit, un intervalle de temps tout noir, et il nous faut écouter la voix d'Ishmael, écouter parler Queequeg, regarder la nuit étoilée tout en lisant, ou avoir quelqu'un lisant tout haut, près de nous, le chef-d'oeuvre de Melville, afin d'entendre l'âme de ce continent s'exprimant dans toute sa grandeur, et toute sa misère, dans ces pages où l'étrange duel entre Achab et Moby Dick se voit renouvelé, pendant que nous regardons depuis le bateau. En pleine tempête.
Il est stupéfiant qu'il faille passer par la voie du poème pour découvrir que l'éphémère, dont on ne cesse de regretter la brièveté, est en fait le plus vieil insecte ailé de la création. Comme si les mots gardaient en réserve, par-delà l'oubli des millions d'années, tant de secrets à raviver.
À croire que la force ou la fragilité ne sont pas toujours l'apanage de qui l'on pense. Mes baisers sont légers comme ces éphémères / Qui caressent le soir les grands lacs transparents, écrivait Baudelaire il y a moins de deux siècles. Et les huit chapitres de ce livre, au petit galop, de rattraper non pas le temps perdu, mais la part des êtres comme on le dit de celle des anges. La part fugitive s'entend. Et la vérité de la vie de s'avouer aussi fugace, précieuse et inespérée que l'envol d'une danseuse ou le coup d'aile d'une éphémère.
Une vision du désert ou une vision dans le désert, avec, comme en lévitation, une rose et un crâne de bélier... Intrigante, mystérieuse, cette toile de O'Keeffe de 1935 rassemble ses thèmes récurrents : les ossements, les fleurs, l'immensité du désert, du ciel... fantastiques et infinis espaces qui l'auront toujours fascinée.
Cette peinture nous attire vers l'histoire singulière de cette légende, cette icône qui s'est imposée très tôt aux Etats-Unis mais qui reste aujourd'hui encore étrangement méconnue pour ne pas dire inconnue en Europe.
Derrière O'Keeffe, bien cachée, il y a Georgia... Une femme libre, talentueuse, une grande amoureuse aussi, qui un beau jour va quitter New York pour trouver refuge au coeur des terres arides de l'Ouest américain. A Ghost Ranch, « sous le ciel immense » du Nouveau Mexique...
Aux États-Unis, Georgia O'Keeffe (1887-1986) a acquis un statut quasi-légendaire et demeure la plus célébrée et reconnue des peintres américaines. Cet automne, le Centre Pompidou présentera la première exposition rétrospective française de l'oeuvre de O'Keeffe, réalisée en collaboration avec le Musée Thyssen de Madrid, la Fondation Beyeler de Bâle et le Musée Georgia O'Keeffe de Santa Fe.
J'avais vingt ans quand je suis montée dans le bus. Je portais ma salopette, un col roulé noir, et le vieil imper gris que j'avais acheté à Camden. Ma petite valise écossaise rouge et jaune contenait quelques crayons de couleur, un carnet, les Illuminations, quelques fringues, et des photos de mon frère et de mes soeurs. J'étais superstitieuse. Nous étions un lundi ; j'étais née un lundi. C'était un bon jour pour arriver à New York City. Personne ne m'attendait. Tout m'attendait. » P. S.
Les jeunes Patti Smith et Robert Mapplethorpe se rencontrent par hasard à New York à la fin des années 1960. "Just Kids", roman d'initiation bohème, retrace les débuts de ces enfants terribles, jusqu'au moment où la chanteuse enregistre son premier album, "Horses", et voit décoller sa carrière. Cette épopée mythique, histoire d'amour et d'amitié, qui s'ouvre et s'achève avec la mort du photographe, immortalise les instants incandescents d'une période décisive dans ces deux vies d'artistes et dans l'histoire de la musique américaine.
De sa découverte en 1820 à ses multiples réappropriations par les artistes du XXe siècle, Candice Nedelec nous entraîne dans une fabuleuse odyssée, sur les traces de cette fascinante statue au charme mystérieux.
Elle a beau rester de marbre, sa vie est celle d'un personnage de roman aux mille rebondissements. Depuis son improbable découverte en 1820 par un paysan grec et un marin français en escale dans une île des Cyclades, Milo, la Vénus fascine. Elle a engendré toutes les convoitises. Symbole de la renaissance du Louvre après la défaite de Napoléon, elle a été au coeur de la compétition artistique entre grandes puissances. Mise à l'abri pendant la guerre de 1870, elle a échappé in extremis aux incendies de la Commune de Paris et survécu à deux exodes riches en péripéties pendant les conflits mondiaux. Le chef-d'oeuvre a enfin inspiré les plus grands artistes depuis 200 ans. Delacroix, Gautier, Rodin, Dali, Niki de Saint Phalle... Tous ceux qui ont croisé sa route ont été envoûtés par son charme mystérieux, autant que par l'énigme de sa création.
Candice Nedelec nous propose d'embarquer pour l'inédite odyssée de celle qui est devenue une véritable icône.
Après Lointains souvenirs, son premier livre autour de l'adolescence de Marguerite Duras, FLORE continue ici à "inventer photographiquement" une Indochine nécessairement mythifiée.
Elle propose ici un voyage dans le temps et agrandit le monde d'espaces insoupçonné en photographiant quelque chose qui n'a même pas forcément existé, mais dont on accepte le postulat, cette vie qui aurait été vécue il y a presque 100 ans et que Marguerite Duras nous raconte, cette vie à laquelle elle a donné vie par l'écriture.
De courts extraits de textes de Marguerite Duras forment un contrepoint aux photographies en noir et blanc virés au thé.
Le livre est enrichi d'une préface de Frédéric Mitterrand, écrivain et cinéaste.
L'année du singe se présente à la fois comme un récit de voyage à travers la Californie, l'Arizona, le Portugal et le Kentucky, un fantastique carnet de rêves et de conversations imaginaires, et une méditation lucide sur le passage du temps, le deuil et la compassion. Au fil de ses déambulations solitaires, Patti Smith déroule l'année 2016, l'année charnière de ses soixante-dix ans. Le souvenir des lieux se mêle au paysage intérieur de l'artiste, et tout ce qu'elle a vu, rêvé ou lu, coexiste dans ce pays des merveilles tout personnel. Elle croise ainsi un cortège de fantômes aimés et admirés, parmi lesquels Roberto bolaño, Jerry Garcia, mais aussi, et surtout, deux amis chers au crépuscule de leur vie : le dramaturge Sam Shepard et le producteur de musique Sandy Pearlman.
Patti Smith tisse avec pudeur et mélancolie la toile de cette année singulière marquée par des bouleversements intimes et politiques, sans jamais s'abandonner à l'apitoiement ni au désespoir. Elle célèbre au contraire l'art et les pouvoirs de l'imagination, offre sa sagesse optimiste et sa finesse d'esprit, rappelant, s'il en était besoin, qu'elle est l'une des créatrices les plus talentueuses de notre temps.
Eclairage inédit sur le destin de Camille Claudel, placé qu'il fut sous le signe d'une « passion originaire »... bien antérieure à celle qui a pu se jouer avec son frère, et son maître-amant Auguste Rodin. Il aura fallu les réunir pour que les silences de l'histoire parlent, qui révèlent l'impact des destins de ces trois créateurs les uns sur les autres.
Propose un choix de peintures, dessins et photographies du Moyen Age à l'époque contemporaine, dont le motif commun est de montrer une femme en train de lire. Offre également une réflexion sur cette activité qui fut longtemps interdite à la femme.
Pagu, alias Mara Lobo, a essayé de raconter dans ce livre, avec un maximum de littérature pour un maximum d'efficacité, la vie et les luttes des travailleuses de l'industrie textile du quartier du Brás, à São Paulo.
C'est un roman prolétaire. Le premier, en 1933, au Brésil.
La création a-t-elle un sexe ? Existe-t-il une différence entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Entre distinction et spécificité, que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste et de chaque oeuvre ? Il n'y a pas si longtemps que la création artistique des femmes a droit de cité et ce n'est pas sans combat ! S'extrayant des parti-pris de tous bords, quatorze artistes - chorégraphe, poète, peintres, plasticiennes, styliste, sculpteures et compositeurs - ont accepté de parler longuement et intimement de leur pratique, de la place qu'elle occupe dans leur vie et des incidences de leur création sur leur être-femme.
Thierry Delcourt est allé à leur rencontre en se dégageant autant que faire se peut des a priori. il les a écoutées attentivement parler de leur acte. de leur oeuvre et du processus de création qui les anime. Ainsi, il est possible de mieux comprendre, au-delà des évidences, le formidable mouvement impulsé par les femmes dans la création artistique contemporaine. Il ne s'agit par pour autant de catégoriser ces artistes dans une spécificité discriminante, même positive. Cette étude permet de tracer, à partir des singularités de chaque artiste, une distinction qui traverse le champ féminin où il est possible de croiser des hommes, de ceux qui ont fait le choix éclairé de quitter des prérogatives aussi aliénantes qu'illusoires en s'exposant au risque de créer Forme, expression, concept, sensibilité, énergie ... se conjuguent ici avec recherche, déconstruction, subversion, hétérogène, identité questionnée, appropriation ... Cette mise en chantier de l'art ouvre un espace de vie et de création passionnant et semble préserver un archipel d'humanité dans un monde ou l'homme est sa propre crise.
Le récit d'une amatrice d'art animée par le désir de bâtir une collection. Ecrit tel un voyage initiatique, l'auteure part à la rencontre de figures tutélaires du monde de l'art, prise au collet de questions à la candeur corrosive : quand devient-on collectionneur ? Pourquoi ? Qu'est ce que l'acte de collectionner ? À quels fins ? Qu'est-ce qu'une collection réussie ?... La parole est donnée à ces VIP de l'art contemporain, car collectionner de l'art est devenu le sésame pour faire partie d'une jet-set internationale ! mais aussi aux galeristes, conseillers d'art, artistes et critiques, rencontrés aux détours de vernissages et de foires. Chacun a son verbe, différent et pourtant décapant, chacun a sa version de l'histoire, faisant de ce récit une aventure didactique et vivante, de Bâle à Miami, en passant par New York et son immuable Armory. Un instantané sur le milieu de l'art contemporain vu par le prisme d'une certaine naïveté, celle des débuts !
En 1954, le concours du Secrétariat international de la laine couronne deux jeunes inconnus : Yves Saint Laurent, dix-huit ans, et Karl Lagerfeld, vingt et un ans. Tous deux, dotés d'un talent hors du commun, vont bouleverser l'univers compassé de la mode. Ils ont été amis, ils ne le seront plus.
Saint Laurent et Lagerfeld ont sculpté les années 70 et 80. Bals costumés, nightclubbing délirant, créativité explosive marqueront à jamais ces décennies prodigieuses. Plus belle sera la chute... Bientôt le sida, la drogue font des ravages, la mode devient une industrie, l'argent prime sur tout.
Dans Beautiful People, Alicia Drake, à travers une enquête exceptionnelle qui lui a permis de rencontrer la plupart des acteurs et des témoins, nous livre le portrait croisé de deux personnages d'exception mais aussi d'une époque dont ils ont été les pivots. Elle nous offre ainsi la chronique inédite et incisive d'un moment singulier de notre histoire - ses obsessions, ses ambitions, sa quête insensée du beau, sa décadence, sa tragédie.
Retrace le parcours de l'artiste à partir de ses débuts, présente ses premières performances (1964) jusqu'aux dernières "self-hybridations" (2003) accompagnées des analyses de trois spécialistes. Un entretien avec Orlan, née en 1947, complète l'ouvrage.
«- Dis-moi pourquoi tu rentres si tard.Il n'a rien répondu.- Vous avez bu ? Joué au poker ? Vous êtes sortis ? Tu as oublié l'heure ?Il continuait à se taire, avec une espèce d'insistance, en faisant tourner son verre entre ses doigts. J'ai jeté par hasard des mots absurdes pour le faire sortir de ses gonds et lui arracher une explication : - Qu'est-ce qui se passe ? Il y a une femme dans ta vie ?Sans me quitter des yeux, il a dit : - Oui, Monique, il y a une femme dans ma vie.» Précédé de L'Âge de discrétion et de Monologue.
« Depuis l'enfance, je sais que je suis concernée par la création, « douée » comme on dit, en dessin. La vie m'a un certain temps éloignée de cet acte et de ce plaisir. Progressivement, j'ai senti se délier les empêchements matériels et psychologiques à me réaliser de cette manière. Créer c'est-à-dire avoir l'image de quelque chose à venir, consentir à le réaliser ; et finalement, supporter que l'oeuvre déçoive par rapport à l'anticipation, par manque, chute, apportant toutefois, plus que ce qui était espéré. Une fois assumées la permanence et la répétition de l'envie de créer, j'ai fait une première découverte : celle du lien. Lien entre des oeuvres graphiques, plastiques, qui, séparées dans le temps par plusieurs mois, voire plusieurs années, me sont apparues comme formulation et reprises d'un discours, moitié caché et moitié dit ; propos mystérieux et précieux m'engageant comme aucune parole n'aurait pu le faire. La création prive de l'accès au mensonge qui est le privilège de l'humanité. » D. M.