Avec une énergie joyeuse et tenace, Barbara Kingsolver raconte sa propre conversion écologique : de l'Arizona aux Appalaches et de la junk-food à l'autonomie alimentaire.
Plein d'élan, d'enthousiasme mais aussi de lucidité et de colère, ce livre initialement publié en 2007 est le récit d'un passage à l'acte. Il raconte, au quotidien, avec une humilité sincère, souvent émerveillée, l'apprentissage de l'essentiel : le respect de la nature et des saisons, l'inscription de l'humain dans un paysage habité avec les animaux.
Entre manifeste, partage d'expérience et guide pratique, c'est l'histoire d'une écrivaine majeure qui, en harmonie avec sa famille, met sa vie en conformité avec ses convictions.
Dans un avenir proche et désolant, la crise environnementale a ravagé l'Angleterre. Un régime autoritaire organise le rationnement de la population dans des villes exsangues, et le droit à la reproduction est rigoureusement contrôlé. Une jeune fille nommée Sister raconte son évasion et sa quête pour rejoindre une ferme utopique dans la région des Grands lacs : l'armée de Carhullan, une bande de rebelles ayant renoué avec une vie rurale et coupé tout lien avec les hommes.
Dans la lignée de «La Servante écarlate» de Margaret Atwood, Sarah Hall aborde avec une remarquable originalité les questions d'écologie, de genre et de défense des libertés individuelles, et propose une vision décapante du pire des mondes à venir. Une contre-utopie féministe exaltante.
Restauratrice de livres anciens, Helen Mazavian débarque de Berlin à Erevan pour travailler sur une « bible de guérison » transmise à travers les générations. Fascinée par son travail sur le livre et les secrets qu'il lui révèle, emportée par ses rencontres et comme aimantée par l'Histoire et le paysage, Helen finira par se jeter dans sa propre enquête des origines.
Histoire d'amour trouvé et de familles perdues, expérience d'immersion totale dans une réalité totalement autre - si loin, si proche - Ici, les lions, roman-sortilège de l'Arménie d'hier et d'aujourd'hui, brille de l'intensité des moments suspendus.
Becky, Harry, Leon. Ils sont jeunes, hésitent entre le cynisme et le besoin éperdu d'utopie. Chacun a des rêves, des aspirations, que la ville nourrit et feint d'encourager pour mieux les broyer. Ce roman résonne des bruits et du rythme de notre époque, dans la prose incandescente de Kate Tempest, star du hip-hop, poétesse et artiste déjà légendaire à 30 ans à peine, admirée par Virginie Despentes, Lola Lafon ou Don DeLillo. Best-seller international, ce livre impose la jeune Anglaise comme une voix majeure de la scène littéraire d'aujourd'hui.
Le nom de Virginia Woolf est indissociable du quartier de Bloomsbury. Mais ses promenades dans Londres dépassaient de loin ce cadre étroit. On se souvient des rues bruyantes parcourues par Clarissa Dalloway pour aller chercher - elle-même - ses fleurs, et des cloches de Big Ben que l'on entend, de près ou de loin, sonner les heures, de Westminster à Bond Street. On trouvera ici réunis tous les écrits que Woolf consacra à sa ville de Londres.
C'est aux archives de la ville d'Hambourg que Déborah Lévy-Bertherat se plonge dans l'histoire de ses aïeux. Son périple mémoriel commence à l'Altenhaus, hospice tenu par Elkan et Fiete, ses arrières-grands-parents, où ont grandi son grand-père et ses frères et soeurs, au milieu des personnes âgées et des rites et traditions juives et familiales. Après avoir survécu à la Première Guerre mondiale, la famille est dispersée aux quatre coins du monde par la Seconde. Déportée avec sa mère au camp de Theresienstadt, la grand-tante Irma - véritable héroïne frondeuse et moderne - reviendra vivante, mais changée à jamais. L'autrice suit ses traces jusqu'en Israël, où Irma rejoindra sa soeur et son beau-frère, et où ils finiront leur vie, apaisés.
À quels mensonges l'amour peut-il mener ?
Madeleine retrouve Max, son premier fiancé, qu'elle croyait mort à la guerre d'Indochine. Mais elle se trompe : l'homme qu'elle prend pour lui s'appelle René. Celui-ci accepte de jouer le jeu, au risque d'y perdre sa propre identité.
Pourquoi tient-il tant à l'amour de cette inconnue ? Quel souvenir ancien et troublant Madeleine réveille-t-elle en lui ?
Un roman subtil et lumineux sur les retrouvailles amoureuses, où les traces de trois guerres se mêlent aux contes de fées, revisitant les chemins enchantés de l'enfance.
Dans cette chronique saisissante d'une ville fantôme de Patagonie frappée par une épidémie de suicides de jeunes gens, Leila Guerriero, figure majeure du journalisme narratif en Amérique latine, mène l'enquête avec une empathie profonde pour trouver une explication à ce geste ultime et toujours incompréhensible. Est-ce une secte, l'ennui, l'alcool, la violence, la solitude, la religion, le climat ? Parcourant les rues désertes de ce bout du monde arasé par le vent et le froid, sorte de Far west moderne où viennent échouer les pionniers misérables du pétrole, elle pose en réalité la question de ce qui nous tient en vie. Sa réponse se situe du côté de la solidarité, du lien aux autres, à la communauté.
Khristen, adolescente solitaire et légèrement marginale, erre à la recherche de sa mère qui n'a plus donné de nouvelles depuis qu'elle a annoncé se rendre à une conférence probablement « visionnaire » sur l'avenir de la planète. "Tourment" raconte sa quête à travers une Amérique déshabillée de son paysage, ses rencontres - une bande d'enfants en autogestion, un gang de vieux convertis en écoterroristes de la dernière minute, un petit garçon affreusement précoce qui rêve de devenir juge... - sa ténacité hardie et son désespoir curieux. Khristen n'attend pas, elle va au-devant de Godot.
On n'avait pas lu Joy Williams en France depuis près de 30 ans. Elle n'avait pas écrit de roman depuis 20 ans. Ces retrouvailles urgeaient.
Ilyas aime sortir la nuit, il aime les femmes, il aime danser.
Une nuit, il rencontre Elodie, une flic, dans une boîte. Elodie n'a pas froid aux yeux. Ils repartent ensemble.
Le drame va se nouer et la vie d'Ilyas basculer.
À travers huit actes reproducteurs, huit générations d'une même famille sont ici mises en scène, illustrant les rapports entre les femmes et les hommes à travers les siècles. Qu'il s'agisse du désir partagé ou non, du droit de cuissage, de l'adultère, du sexe cool, du matching génétique, le lecteur est témoin de l'évolution des moeurs et des renversements sociétaux qui ont conduit de la domination masculine à l'après Me Too. Si les relations entre les protagonistes se succèdent et ne se ressemblent pas, un véritable fil conducteur les relie toutes : la fécondation, processus biologique à l'origine de la vie. Partant du cellulaire pour atteindre une dimension psychologique et émotionnelle forte, Laurent Quintreau ne cesse de surprendre et de confirmer son talent de conteur.
Un texte puissant porté par une prose sensuelle et lumineuse. Un grand roman sur les origines, le poids du passé et les liens qui se tissent entre les hommes.
Au cours d'un été brûlant, un Français d'origine camerounaise entreprend un voyage en Louisiane pour lever le voile sur les mystérieuses circonstances qui entourent la disparition d'un oncle qu'il n'a jamais connu... Depuis les plantations de cannes à sucre jusqu'aux bayous les plus reculés, sur cette terre abîmée par l'esclavagisme, les massacres et la souffrance, le Français oubliera bien vite son enquête et se fondra parmi les nombreux personnages aux destins poignants et aux combats exemplaires rencontrés en route.
« Ce livre est né le jour où m'ont taraudée ces questions : comment c'était en bas, je veux dire en bas du bateau négrier ? Crevait- on de chaud ? Avait-on froid, peur, honte ? L'entendait-on réclamer, la mer, sa part de butin humain ?
Des siècles après le passage avéré du dernier navire négrier, je dis, je sens, je vois que la cale est vivace. Elle hante les oeuvres écrites, visuelles et musicales des artistes afro-descendants. Elle refait surface dans les musées et dans nos espaces urbains. Elle est dans le corps de ceux qui ne peuvent pas l'oublier. Elle est au coeur de mon travail d'écrivaine, de cinéaste et de performeuse.
Depuis que Tom, un jeune handicapé mental vivant avec une mère de substitution dans une étrange demeure, a tenté d'enlever la petite la voisine prépubère, tous les regards se portent sur leur maisonnée. Après Les Abattus, Noëlle Renaude revient avec un second roman noir auscultant une petite société de personnages tristement banals et joyeusement déjantés.
Sur ce que le capitalisme nous fait et fait de nous, un tour de force, une interrogation radicale autour des notions de travail, d'argent, de loisirs, de propriété, de riches & de pauvres... Eula Biss explore et rend concrète toutes les manières dont nous internalisons les exigences du capitalisme. A la fois ludique et vertigineux, son livre est aussi et surtout une tentative de dessiner une façon de vivre une vie éthique dans (ou tout à côté de) et malgré ce système.
Îles du Cap-Vert, années 1960. Fuyant la pauvreté et l'oppression coloniale qui règnent dans cet archipel de sable battu par les vents, Mamé s'exile en France avec sa fille Reine. Alors qu'elle a bientôt le mal du pays et finit par y retourner, Reine s'adapte et trouve un emploi d'aide-ménagère.De son second mariage naît l'héroïne, Léna, qui vit le sort des immigrés de seconde génération, écartelée entre des origines lointaines, qu'elle ne connaît que par ouï-dire, et auxquelles sans cesse on la renvoie, et son pays de naissance. Sa passion pour le piano qu'elle cultive auprès de son professeur de musique l'aidera-t-elle à surmonter ses doutes et à s'ouvrir de nouveaux horizons ? Quelles parts de son passé, de son héritage, devra-t-elle perdre ou garder pour se réconcilier avec elle-même ?
Un avocat part à la recherche de son frère disparu dans un village de montagne entouré par une étrange forêt. Un roman d'épouvante coréen dans la veine de La petite fille qui aimait Tom Gordon de Stephen King.
Lorsque sa demi-soeur est retrouvée noyée dans une rivière, Ki-jeong part à la recherche de réponses. Pendant ce temps, Sae-oh, qui n'a pas quitté sa maison depuis des années de peur d'être rattrapée par son passé, découvre que son père a été tué dans une explosion de gaz. La police est impatiente de résoudre ces deux affaires de suicides vraisemblablement justifiés par des dettes insurmontables.
Thomas Thomassin, téléopérateur quasi propriétaire à Paris, mène une vie solitaire et bien réglée jusqu'à sa rencontre avec Joël, un plombier lunatique.
Après des débuts cocasses et chaotiques, une amitié naît entre eux, nourrie par une connivence artistique - Thomas a une passion secrète : le collage. Joël le pousse à travailler sans relâche pour proposer ses oeuvres à une galerie. Au centre de celles-ci se trouve la figure énigmatique d'une femme au regard inquisiteur, inspirée de sa collègue Kim-Ly qui l'a toujours fasciné. Encouragé par son nouvel ami, Thomas entame une relation avec la jeune femme.
Le trio ainsi formé libère le protagoniste de sa solitude et de sa morosité. Mais peu à peu les choses se grippent, et les intentions de Joël et de Kim-Ly apparaissent troubles...
Chen Yunxian, jeune Taïwanaise, voudrait offrir le meilleur à son enfant, dans une société où la compétition commence dès la maternelle. Par le miracle d'une amitié entre son fils et celui du patron de son mari, elle se voit offrir les frais de scolarité dans l'école la mieux cotée de la ville. Mais dans ce monde ultra hiérarchisé l'accès au sommet se paie cher, et ce cadeau empoisonné exige bientôt des contreparties inacceptables... sauf à vouloir à tout prix rester dans le cercle des privilégiés.
Acide et efficace, « Les Enfants des riches » est une plongée dans la psyché d'une femme sous haute (auto)surveillance, vertigineux miroir du règne de la performance. Un parfait cocktail de « Parasites » de Bong Joon-ho et de « Desperate Housewives » à la taïwanaise.
Dans ce thriller psychologique sous forme épistolaire, sorte de réécriture des « Liaisons dangereuses » à l'ère des relations virtue lles, Sara Mesa tisse une intrigue diaboliquement efficace où la vie réelle se fait ronger par le fantasme. Roman habile et dérangeant, "Cicatrice" dissèque la manipulation à l'oeuvre dans tout rapport humain et confirme le talent de Sara Mesa pour creuser dans les replis de la conscience et faire tomber les masques. Elle est aujourd'hui l'une des voix les plus prometteuses de la littérature es pagnole, cumulant prix et succès auprès de la critique et des lecteurs.
Qui est Heather Thorne, cette jeune femme frappée d'amnésie qui ne sait plus si elle existe réellement ou si elle n'est que le double d'une inconnue croisée par un jour d'octobre?? Et qui est Andrée A. Michaud, cette écrivaine qui se demande si elle n'a pas usurpé la place d'une morte et si son véritable nom n'est pas Heather, Heather Thorne?? Regardant défiler les saisons depuis les fenêtres de son bureau, l'écrivaine tentera de deviner de quel passé trouble a surgi la jeune femme qui l'obsède et menace de l'entraîner au coeur d'une forêt où elle sera dévorée par sa propre histoire.
"Chacun a son histoire de maladie et de mort, chacun a ses pertes, ses images aux noires ramifications et qui ne pâlissent pas. Les morts ne sont jamais morts, ils ont leur place dans les premières phrases d'une rencontre, d'une discussion, ils sont assis dans les jardins, aux tables, devant les soupières, les corbeilles de pain blanc tranché, ils ordonnent, allons, parlez de moi à présent, ne baissez pas les bras, n'arrêtez pas de parler de moi." Zsuzsa Bánk passe un dernier été auprès de son père qui va mourir. Histoires intime et politique se mêlent. À la fois infiniment pudique et très cru, d'une grande tendresse et d'une violence inouïe, un texte lumineux et bouleversant dont les effets rappellent ceux de "L'Année de la pensée magique" de Joan Didion.
Detroit : le vacarme des usines, le son Motown sur lequel on chaloupe, les choeurs d'une communauté que l'on sacrifie sur l'autel du capitalisme... C'est aux bruits de cette ville que Judith Perrignon offre un écho dans ce roman choral fort et bouleversant.