Filtrer
zoyâ pirzâd
-
Un bassin, des massifs de roses et un plaqueminier donnent de quoi s'occuper au jardinier d'une vieille dame qui, depuis la mort de son mari, se sent très seule et en danger dans sa grande maison au coeur de la ville. Les fleurs donnent des fruits, les kakis mûrissent et elle ne se prive pas d'en offrir, notamment à son locataire.
Des liens subtils se tissent entre eux, que vient troubler l'apparition d'une fiancée...
Dans Le Goût âpre des kakis, Zoyâ Pirzâd explore sous divers angles, avec subtilité, lucidité, tendresse et une certaine nostalgie, la vie de couple en Iran. Une quête passionnante et universelle qu'on retrouve et qu'on a déjà pu apprécier dans son recueil de nouvelles Comme tous les après-midi ou son roman On s'y fera.
-
Clarisse et d'une simplicité de coeur qui la rend spontanément attachante. Autour de cette héroïne malgré elle gravite tout un petit monde : un mari ingénieur, deux adorables et malicieuses jumelles, Armen, le fils vénéré en pleine crise d'adolescence, une soeur à marier un peu revêche, et la vieille mère qui règne sur la maisonnée, dans le quartier arménien d'Abadan. Pourtant la très modeste Clarisse va bientôt révéler sa nature de personnage tchekhovien quand de nouveaux voisins viennent bouleverser l'équilibre affectif de notre femme invisible...
-
Arezou dirige tout en tact l'agence immobilière qu'elle a héritée de son père.
Pour le reste, elle est prise en étau entre une mère aussi horripilante qu'obsti- née, et une fille bien partie pour prendre la relève. Jusqu'au jour où Zardjou, client potentiel réputé hésitant, lui achète une maison...
Quand on découvre que l'homme en question est marchand de serrures, on peut y voir l'ironie d'un signe plus subtil qu'il n'y paraît. Les apparences sont trompeuses ; on entre avec plus de vigilance et de curiosité dans une belle histoire d'amour.
Et l'on suit Arezou, au bord du rire ou des larmes, sous la neige, espérant avec elle profiter enfin d'une certaine beauté de la vie.
Dans un roman d'une subtilité et d'une vigueur exceptionnelles, Zoyâ Pirzâd brosse à la fois le portrait d'une société pleine de contradictions et celui d'une femme passionnante, aussi drôle et attachante - version moderne, active et divorcée - qu'une héroïne de Jane Austen.
-
Au bord de la mer Caspienne, un jeune garçon découvre les jeux de l'enfance avec son amie Tahereh. Lui est arménien. Elle, fille du concierge musulman de l'école. Ainsi se côtoient chrétiens et musulmans, dans la petite communauté arménienne, entre l'église, l'école et le cimetière. Pâques, c'est la fête des oeufs peints, des pâtisseries à la fleur d'oranger. C'est aussi l'occasion d'allers et retours entre passé et présent, entre Téhéran et le village natal. Avec un art consommé du détail, Zoyâ Pirzâd décrit cette vie iranienne au cosmopolitisme encore vivace, tout en équilibres subtils, qu'on a déjà pu apprécier dans On s'y fera ou dans Comme tous les après-midi...
-
Alieh, Rowshanak ou Raheleb sont souvent à leur fenêtre. Entre le riz pilaf aux lentilles et les pétunias, le voile et une paire de bas, le mari, les enfants, les aïeuls ou les voisines, elles guettent ce qui va venir conforter ou bousculer leurs habitudes. Au fil des saisons et des générations de femmes, flotte sur Comme tous les après-midi un parfum de mystère étrange et pénétrant. Par touches légères, prégnantes, se dessine en filigrane, parfois à la lisière du fantastique, un portrait discret mais audacieux de la femme iranienne. Par la simplicité et la sobriété de son style, Zoyâ Pirzâd épingle comme un papillon rare la fuite du temps et déjoue d'un regard incisif les pièges de la vie quotidienne.