Filtrer
unica zurn
-
Dense et admirablement sensible, cette dernière oeuvre intemporelle d'Unica Zürn (1916-1970) est considérée comme un livre culte. Un roman d'apprentissage dont le récit initiatique est cruellement autobiographique et prémonitoire. Les souvenirs d'enfance de la jeune Berlinoise sont bouleversants : la découverte par l'enfant des rapports entre les sexes est brutale, la curiosité vis-à-vis de la sexualité est abusée. Ce n'est pas l'amour fou des surréalistes qui fait frémir la jeune fille, mais la violence du frère, l'hostilité de la mère, la fausse bienveillance du père. Un quotidien aussi commun que mystifié qu'il s'agit de libérer de tout artifice. La nouvelle traduction de Lucie Taïeb rend à Unica Zürn son corps, sa vie, sa mort et la beauté de son écriture.
-
«Je promenai encore un regard autour de moi pour voir s'il me restait quelque chose à faire. Mais à présent l'ordre seul semblait gouverner dans la pièce. Tous les yeux tristes et étrangers qui couvraient les murs de cette chambre se fermèrent lentement de sommeil. Une dernière fois je regardai par la fenêtre là-bas où, un jour, j'avais vu par le trou de la serrure de cette pièce les yeux de mon ennemi. Tout l'horizon à gauche, au fond, où l'aigle blanc avait disparu, ne semblait empli que d'un seul sourire comme aveuglé de bonheur. Un sourire que j'avais vu une fois, me promenant en rêve et comme suspendue, par un jour de soleil qui ne finissait jamais. J'étais consolée et je quittai la maison à l'aube.»
-
Unica Zürn, par cet ensemble de textes et dessins, raconte un séjour en hôpital où elle est soignée d'une jaunisse. Elle y écrit et compose ce carnet où le regard qu'elle pose sur son propre corps, les lieux qu'elle habite et les personnages qu'elle rencontre, témoigne d'une sensibilité hors-norme qui tire à la fantaisie, voire au délire. Pour la première fois en France, La maison des maladies est publié intégralement.