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paule du bouchet
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« C'est un homme. Elle se l'est dit ainsi, d'un bloc. Ce mot-là, « homme », dès qu'elle l'a vu. Il occupait entièrement le cadre de la porte. Un homme. Massif. Plus homme qu'une pierre est
pierre.
Cette phrase comme un coup que par la suite elle recevra chaque fois, s'imposant, comme cet homme-là. »
Isabel préfère le silence aux longs discours, quitte à paraître farouche ou même hostile. Quitte à prendre des décisions subites, que parfois elle ne s'explique pas elle-même. Ainsi, lorsqu'elle quitte son mari sur un coup de tête, avec sa fille et deux valises, elle ne sait pas vraiment où elle souhaite aller, ni ce qu'elle compte faire de cette soudaine liberté.
A Poullic, en Bretagne, elle loue une chambre chez Violette, une vieille dame qui l'aide à retrouver peu à peu le goût de vivre. Isabel commence à travailler à la bibliothèque municipale et, en parallèle, amorce une correspondance avec un homme dont elle ne sait rien, sinon qu'il purge une longue peine à la maison d'arrêt de Poissy.
De la correspondance aux rencontres, à ce parloir où ils vont se retrouver face à face, il n'y a qu'un pas. Mais celui-là est décisif. Le silence, il va falloir le briser. -
Matière sculptée par le souvenir, l'enfance est ce qui nous façonne d'un flot continu et souterrain. Aux abords de la maison de la grand-mère, dans une boucle de la Seine entre forêt et falaise crayeuse, le temps de l'été s'étire. Paule du Bouchet a cinq ans, sept ans, neuf ans. Avec toute une petite bande, emmenée par le cousin David, à peine plus âgé, bien plus casse-cou, elle construit des cabanes, explore des maisons abandonnées, exerce avec furie le pouvoir de nommer les choses. Le père leur lit l'Odyssée et parle la «langue de l'hirondelle», cette langue de vérité et de sauvagerie par laquelle l'enfant crée où se réfugier hors des conventions. C'est la langue du poète. Et celle de qui renoue intimement avec soi.
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Munich, février 1943. Sophie Scholl est arrêtée par la Gestapo ; avec deux autres résistants. Dans l'attente du verdict, son amie Elisa écrit pour conjurer l'angoisse. Elle raconte ses parents prohitlériens, la Nuit de cristal, Léo le jeune Juif dont elle est amoureuse...
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Varsovie 1939. Luna, jeune Juive d'origine polonaise, n'a qu'une passion, la musique et le chant. Sa voix est merveilleuse. Elle a quatorze ans lorsque les troupes allemandes entrent en Pologne. Très vite, la population juive est enfermée dans le ghetto. Commencent alors la persécution, la misère, la peur, la mort. Luna voit peu à peu disparaître tous les siens. Dans le cauchemar de la guerre, elle participe à la résistance du ghetto de Varsovie avec, pour seules forces, sa voix hors du commun et sa volonté de vivre et d'aimer...
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Emportée ; correspondance de Tina Jolas et Carmen Meyer
Paule Du Bouchet
- Des femmes
- 12 Mars 2020
- 9782721007193
Fille de l'ethnologue et traductrice Tina Jolas et du poète André du Bouchet, Paule du Bouchet a souhaité rééditer "Emportée" aux éditions des femmes-Antoinette Fouque. Commencé au lendemain de la mort de sa mère, ce livre qui lui est consacré réhabilite l'intelligence et la profondeur d'une femme longtemps restée dans l'ombre de l'Histoire intellectuelle et littéraire du XXe siècle. Sa passion pour René Char a conduit Tina Jolas à quitter le foyer alors que Paule était âgée de six ans. Tout entière vouée à l'exigence exclusive et jalouse de Char pendant trois décennies, elle a été pour sa fille une figure de grâce et de disparition permanente. Avec une douceur et une délicatesse inouïes, Paule du Bouchet retrace une cartographie des lieux, des instants, des évènements qui ont marqué la vie familiale, la privation douloureuse d'intimité avec sa mère, « quarante ans de rendez-vous manqués ». La puissance d'évocation de son écriture rend sensible à la fois son désespoir, la splendeur de cette mère happée dans un "ailleurs" et l'amour indéfectible qui les lie.
Au récit des souvenirs d'enfant et d'adolescente se mêlent des extraits de lettres adressées par Tina Jolas à son amie de toujours Carmen Meyer : « Je suis heureuse, dans un bonheur encore nouveau, différent de tous les autres que j'ai pu connaître avec Lui parce que, comme seul l'a compris Tolstoï, le bonheur se détruit pour renaître et n'a jamais le visage auquel on s'attend ». La riche correspondance avec René Char, à qui elle a offert sans compter son talent et sa créativité poétique étant à ce jour interdite de publication, les quarante lettres inédites publiées à la suite de cette nouvelle édition portent la voix vibrante de Tina Jolas.
« Ma mère possédait en propre une aptitude au secret, singulièrement raffinée, laquelle se rapprochait chez elle de l'acception la plus accomplie du mot, le sens du mystère. Dans le même temps, elle restait une grande et droite nature. Alchimie rare entre toutes, haut lieu de son intimité, c'était là sa part infiniment poétique. Celle qui l'a fait aimer des poètes. »
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Emportée
Paule Du Bouchet
Lu par CARRE, ISABELLE- Des femmes
- Bibliothèque Des Voix
- 6 Mai 2021
- 3328140024777
Tina Jolas, esprit libre et rêveur, fut la compagne de René Char pendant plus de trente ans. Happée par un amour exigeant et absolu, elle fut pour sa fille une figure de grâce et de disparition. Avec une douceur infinie, Paule du Bouchet retrace ici un parcours de vie: des lieux, des instants, des événements formant cartographie de cette haute figure. La puissance de son écriture rend sensibles à la fois son désespoir d'enfant, la splendeur de cette mère « emportée » dans un ailleurs et l'amour indéfectible qui les lie. Avec délicatesse, Isabelle Carré redonne une voix à cette lignée de femmes, par la lecture d'Emportée suivie de la fougueuse correspondance de Tina Jolas et de sa plus fidèle et tendre amie, Carmen Meyer. Faustine de Monès, fille de Paule du Bouchet, petite-fille de Tina Jolas, prolonge par sa voix lyrique cette oeuvre de filiation en hommage à sa grand-mère.
« Ma mère possédait en propre une aptitude au secret, singulièrement raffinée, laquelle se rapprochait chez elle de l'acception la plus accomplie du mot, le sens du mystère. Dans le même temps, elle restait une grande et droite nature. Alchimie rare entre toutes, haut lieu de son intimité, c'était là sa part infiniment poétique. Celle qui l'a fait aimer des poètes. » P. d. B.