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Yasmina Reza
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Récits de certains faits
Yasmina Reza
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 4 Septembre 2024
- 9782080457646
Un jour Édith rencontre un homme, il est pompier, isolé aussi. Ils nouent une sorte de flirt. Ils se voient dehors, en cachette, sur des aires diverses, ils discutent. Pas grand-chose de vraiment intime. À la cour qui lui demande ce qu'il représentait pour elle, l'homme répond avec un fort accent toulousain : «J'étais sa bulle d'oxygène. - Cette expression c'est la sienne ou elle l'exprimait autrement ? - Ben... c'est vrai que j'étais sa bulle d'oxygène. - Et de quoi parliez-vous ? - De tout et de rien. - Mais encore ? - Heu... On parlait de tout et de rien. - De tout et de rien. - Oui, c'est ça... De tout et de rien.» Dans les tribunaux, les gens disent souvent qu'ils ont parlé «de tout et de rien». Ils se voient dans des endroits qui sont nulle part, ils se disent des choses dont la substance s'étiole aussitôt. Pas de reproches, pas de chagrins. C'est l'arrière de la vie.
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MARC Comment peux-tu dire, devant moi, que ces couleurs te touchent ?... YVAN Parce que c'est la vérité. MARC La vérité ? Ces couleurs te touchent ? YVAN Oui. Ces couleurs me touchent. MARC Ces couleurs te touchent, Yvan ? ! SERGE Ces couleurs le touchent ! Il a le droit ! MARC Non, il n'a pas le droit. SERGE Comment, il n'a pas le droit ?
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Le dieu du carnage
Yasmina Reza
- Albin Michel
- Domaine Francais Albin Michel
- 3 Janvier 2007
- 9782226173744
« On a voulu être sympathiques, on a acheté des tulipes, ma femme m'a déguisé en type de gauche, mais la vérité est que je n'ai aucun self-control, je suis un caractériel pur... » La pièce Le Dieu du carnage a été créée le 25 janvier 2008 au théâtre Antoine avec Isabelle Huppert, dans une mise en scène de l'auteur.« Une manière très moderne et très séduisante d'incarner comme aucune voix en France actuellement, les meilleures traditions de la littérature française. »Tilman Krause, Die Welt. « Brillantissime. On en ressort avec une tension élevée, en ayant ri aux larmes. »Christine Dossel, Suddeutsche Zeitung. « On peut prédire à cette pièce un destin triomphal. »Matthias Heine, Die Welt. « En trois mots : une pièce géniale. »Gerhard Stadelmaier, Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Yasmina Reza s'élève au-dessus des genres. Comme Tchékhov, Wilde ou Schnitzler, elle campe sur le grand champ de bataille de la comédie. »Tagespiegel. « La quintessence de l'esprit de finesse. »Luc Ferry, LCI. « Elle en dit plus sur notre société que tous les graves essayistes de notre temps. Notre meilleur auteur de comédie contemporain. »Étienne de Montety, Le Figaro. « Extraordinaire dialoguiste, elle renoue ici avec la verve qui avait enthousiasmé les lecteurs d'Art. »Frank Nouchi, Le Monde. « Yasmina Reza sait saisir les secondes éternelles. »Marie-Laure Delorme, JDD. « À partir de situations somme toute banales de notre univers quotidien, elle parvient à monter des mayonnaises effrayantes, à transformer des gens civilisés en minables barbares, grâce à l'arme fatale des mots. »Marie Chaudey, La Vie. « Un huis-clos qui se lit comme un roman... Reza sait fort bien mettre le doigt là ou ça fait mal, mais aussi nous faire rire. »Femme Actuelle. « Envie d'une lecture courte, forte et acide, qui se dévore d'une traite ? Vous serez comblé par ce petit livre jouissif. »Psychologies. « Une explosive danse de mort au burlesque leitmotiv... Une lucidité ravageuse qui lie petite et grande histoire, philosophie et divertissement, Ionesco et Sarraute. Un électrique plaisir de lecture. »Fabienne Pascaud, Télérama. « Drôle et perfide. »Odile Quirot, Le Nouvel Observateur. « Très cruel et très drôle. »Jérôme Serri, L'Express. « Un acte de plus, et de plus en plus sec, dans son imparable drôlerie, à la grande comédie que Reza construit sur notre impuissance à aimer. »Gilles Costaz, Les Échos
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«Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable.»
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«J'ai commencé à éprouver un sentiment, je veux dire un vrai, à ce moment-là. En sortant de la voiture, à Wandermines, sous la pluie. On ne parle pas assez de l'influence des lieux sur l'affect. Certaines nostalgies remontent à la surface sans prévenir. Les êtres changent de nature, comme dans les contes. Au milieu de cette confrérie en habits du dimanche, se pressant vers la mairie pour échapper aux gouttes, tenant le bras d'Odile pour l'aider sur le parvis glissant, j'ai éprouvé la catastrophe du sentiment.» Glissant de la mélancolie à l'humour, Yasmina Reza dessine avec Heureux les heureux une constellation moderne de personnages confrontés à l'impasse sentimentale.
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«On vient de loin. On fait de notre mieux. Mais parfois on ne sait pas ce qui nous prend.» Quelle que soit la forme narrative adoptée (théâtre, roman, récit), Yasmina Reza manie avec beaucoup de finesse et de subtilité l'art de mixer les genres, de montrer les multiples facettes d'une réalité, d'aborder avec une implacable lucidité des thèmes aussi universels que la fuite du temps, l'angoisse existentielle et la mort, la fragilité du moi, la solitude, le triomphe de la violence et la barbarie dans le monde contemporain. Dépeints comme des «tragédies drôles» et servis par une écriture ciselée et incisive, les textes réunis dans la présente édition sont de véritables tableaux de vanités contemporaines, à la frontière du comique et du tragique. En dévoilant des documents personnels rares et précieux, l'écrivain laisse entrevoir le pont entre sa vie et l'oeuvre qu'elle bâtit depuis plus de trente ans, conviant le lecteur à un tête à tête exceptionnel.
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Théâtre II : conversations après un enterrement, la traversée de l'hiver, "art", l'homme du hasard, bella figura
Yasmina Reza
- Folio
- Folio
- 28 Septembre 2023
- 9782072977879
«Je fais de l'argent. J'en gave mes fils qui sont deux nullités, c'est sûrement le plus mauvais service que je peux leur rendre, mais au moins je m'épargne artificiellement le souci que me cause leur indigence.» Ce recueil inédit rassemble les pièces Conversations après un enterrement, La traversée de l'hiver, «Art», L'Homme du hasard et Bella Figura (écrite en 2015 pour le metteur en scène Thomas Ostermeier), à la fois tragédies drôles et miroirs des vanités contemporaines.
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James Brown mettait des bigoudis
Yasmina Reza
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 30 Août 2023
- 9782080431172
PASCALINE À partir de cette soirée, nous n'avons plus vécu avec Jacob. LIONEL Non. PASCALINE Nous avons vécu avec Céline Dion. LIONEL Nous avons vécu avec la chanteuse Céline Dion dans le corps de notre fils Jacob Hutner. PASCALINE Oui.
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Où est l'enfance ? Des jours écouléset vécus, il devrait de temps en temps jaillir une image lumineuse,une fulgurante réminiscence.
Mais rien ne surgit. Rien ne triomphedu désir d'oubli.
Y. R.
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Yasmina Reza Une désolation «Tu me bravais avec cette ridicule soif d'absolu qu'ont les gens de cet âge et je me disais, le petit est véhément à souhait, il sortira du lot. Mais tu n'es sorti de rien. Les vapeurs de jeunesse passées, tu as repris ta place dans la moyenne. Plus trace d'insurrection. Plus trace de vengeance. Tu as si vite craint pour ta peau, mon pauvre enfant. Comme la cohorte de tes amis les veules, tu sais que tout geste se paye, aussi as-tu choisi d'emblée de ne plus te signaler. Ecarter la souffrance, tel est votre horizon. Ecarter la souffrance, vous tient lieu d'épopée.»
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« J'ai fait le rêve suivant. Mon père mort revenait me voir.
- Alors, lui dis-je, comment est-ce ? As-tu rencontré Beethoven ?
Il se renfrogne et secoue la tête avec dégoût et tristesse :
- Ah, la, la ! Horrible rencontre !
- Comment ça ?
- Très antipathique. Très.
- Mais comment, papa ?
- Je m'approche de lui, poursuit mon père, prêt à le serrer, sais-tu ce qu'il me dit :
"Comment avez-vous osé vous attaquer à l'Adagio d'Hammerklavier ! Comment avez-vous pu une seule seconde vous imaginer interpréter une mesure d'Hammerklavier ?" - Pardonnez-moi maître, lui répondit mon père, je vous imaginais au-dessus de ça à présent...
- Mais enfin ! s'écrie Beethoven, être mort n'est pas être sage ! » Hammerklavier est un livre sur le passage du temps, la perte et l'absence. L'enchaînement des scénettes forme une sonate aux accents nostalgiques. Elle passe ainsi en revue les choix et les situations qui orientent nos vies, explore les relations familiales, amicales et professionnelles qui les façonnent.
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Dans la luge d'Arthur Schopenhauer
Yasmina Reza
- Le Livre De Poche
- Litterature
- 28 Mars 2007
- 9782253121176
le maître de mon mari a étranglé sa femme, lui se contente de laisser sa main choir au bout de l'accoudoir, de façon lamentable et flétrie. mon mari n'a pas de radicalité. c'est un disciple. la génération de mon mari a été écrasée par les maîtres.
y.r.
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La dramaturge a suivi N. Sarkozy pendant plusieurs mois et brosse le portrait d'un homme parti à la conquête du pouvoir.
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"Mes chers amis, monsieur le Maire, je vous remercie d'être venus, plus nombreux que jamais, assister à cette première soirée du troisième cycle des Samedis littéraires de Vilan-en-Volène. Un cycle dont la première édition se déroule comme chaque année au printemps, avec une coupure au mois d'août..."
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Boris et sa maîtresse Andréa se disputent sur le parking d'un restaurant. Elle ne comprend pas comment il a pu l'emmener dîner dans un établissement conseillé par son épouse. Pour couronner le tout, en faisant une marche arrière, Boris renverse Yvonne, la belle-mère de la meilleure amie de sa femme.
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Je fais de l'argent. J'en gave mes fils qui sont deux nullités, c'est sûrement le plus mauvais service que je peux leur rendre, mais au moins je m'épargne artificiellement le souci que me cause leur indigence. Je n'ai jamais douté que ma vie était ailleurs.
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Adam Haberberg est assis au Jardin des Plantes à ruminer sa vie devant l'enclos aux autruches. Il vient de voir son ophtalmo pour un oedème à l'oeil dont il craint le pire, son dernier roman est un fiasco, sa vie conjugale bat de l'aile. Sort de la ménagerie Marie-Thérèse Lyoc, qu'il n'a pas vue depuis trente ans. Sa condisciple au lycée, le genre de fille dont on n'a aucun souvenir, ni désir d'en avoir. Et parce qu'il est au plus bas, il accepte son invitation à dîner chez elle à Viry-Châtillon.
Expédition absurde. Elle pérore sur sa vie de représentante en produits dérivés, lui rappele un passé qui ne le concerne pas. Il fait semblant de l'écouter tout en ressassant ses échecs, ses velléités, son impossibilité à assumer ses choix et sa différence. -
Arrête avec ces chaises ! ... Nous sommes des gens civilisés, nous souffrons avec des règles, chacun retient son souffle, pas de tragédie...Pourquoi au fond ? Je n'en sais rien, mais c'est comme ça. Toi et moi, nous participons à cet effort de dignité...