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Yôko Ogawa
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La narratrice de ce livre vit dans une ancienne école maternelle. Tout y est petit, au format de ceux qui la fréquentaient autrefois. Cette femme habite seule dans ce jardin d'enfants mais en ces lieux se trouve un auditorium, un endroit précieux où sont recueillies d'étranges petites boîtes. Parfois elle se poste sur la colline pour observer des inconnus qui, elle le sait, écoutent en pleine nature une musique inaudible pour tout autre qu'eux-mêmes. Si M. Baryton lui apporte les lettres de sa femme éloignée de lui par la maladie, c'est qu'elle seule peut encore déchiffrer leurs caractères. Yôko Ogawa au sommet de son art.
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Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes. Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur... Un subtil roman sur l'héritage et la filiation, une histoire à travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d'une mémoire égarée, fugitive, à jamais offerte...
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Alors que leur petite soeur est morte, trois enfants sont enfermés par leur mère inquiète jusqu'à la névrose. Ce roman est une ode à la poésie de l'enfance, à la beauté de ses imaginaires habités par la présence des animaux, celle des sons et des objets, ici celle des pierres, et l'expérience précoce de la perte, de l'absence et du chagrin. Un très grand roman d'Ogawa, sur la maltraitance mais aussi et surtout sur la capacité des enfants à faire abstraction du mal, à persister dans l'amour filial, à survivre en tenant la peur à distance.
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Sept nouvelles parues entre 2001 et 2006 réunies dans un recueil envoûtant où se côtoient un camion de poussins multicolores, des lettres de plombs comparées aux ailes des papillons par un imprimeur ou le récit d'une rencontre entre un petit garçon et un vieil homme qui invente des titres pour les histoires... Tendresse, poésie, onirisme, étrangeté : toute l'esthétique de Yoko Ogawa.
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L'île où se déroule cette histoire est depuis toujours soumise à un étrange phénomène : les choses et les êtres semblent promis à une sorte d'effacement diaboliquement orchestré. Quand un matin les oiseaux disparaissent à jamais, la jeune narratrice de ce livre ne s'épanche pas sur cet événement dramatique, le souvenir du chant d'un oiseau s'est évanoui tout comme celui de l'émotion que provoquaient en elle la beauté d'une fleur, la délicatesse d'un parfum, la mort d'un être cher. Après les animaux, les roses, les photographies, les calendriers et les livres, les humains semblent touchés : une partie de leur corps va les abandonner.
En ces lieux demeurent pourtant de singuliers personnages. Habités de souvenirs, en proie à la nostalgie, ces êtres sont en danger. Traqués par les chasseurs de mémoires, ils font l'objet de rafles terrifiantes...
Un magnifique roman, angoissant, kafkaïen. Une subtile métaphore des régimes totalitaires, à travers laquelle Yoko Ogawa explore les ravages de la peur et ceux de l'insidieux phénomène d'effacement des images, des souvenirs, qui peut conduire à accepter le pire.
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Dans La Piscine, la fille du directeur d'un orphelinat partage la vie quotidienne de tous les enfants de l'institution, exactement comme si elle non plus n'avait pas de famille. Deux plaisirs compensent cette situation : regarder un adolescent s'exercer à plonger dans la piscine, et tourmenter une petite fille de cinq ans dont les pleurs lui procurent un apaisement inégalable...
A un cousin éloigné qui sollicite son aide pour trouver un logement, une jeune femme recommande le foyer où elle vivait lorsqu'elle était étudiante. Le directeur, personnage singulier qui a, dans un accident, perdu tous ses membres sauf une jambe, leur fait savoir que l'établissement est désormais à peu près désert et qu'un processus de dégradation est à l'oeuvre... Tel est le thème des Abeilles.
Dans le livre éponyme, la narratrice observe la grossesse de sa soeur d'un oeil scrutateur et cruellement objectif, qui relève avec plaisir les désagréments et petits tracas de sa vie quotidienne. Le principal souci de ces mois de grossesse est la nourriture...
Ces trois textes ont en commun leur simplicité et leur concision exemplaires. On y retrouve également des personnages à la naïveté cruelle, à la perversité troublante, et des situations à l'étrangeté menaçante. Yôko Ogawa manipule merveilleusement l'art de la description, qui s'arrête sur les détails pour révéler des émotions profondément enfouies dans l'inconscient des êtres.
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Blessée par l'infidélité de son mari, Ruriko décide de disparaître.
Elle quitte Tokyo et se réfugie dans un chalet en pleine forêt où elle tente de retrouver sa sérénité. Ruriko est calligraphe. Non loin, dans un autre chalet, s'est installé Nitta, un ancien pianiste de renom devenu facteur de clavecins, un homme habité par un calme particulier qui semble absorber les sons des instruments qu'il fabrique. Bien qu'assisté chaque jour dans son ouvrage minutieux par une jeune femme prénommée Kaoru, il vit seul avec un vieux chien aveugle et sourd.
Invitée en ces lieux par Kaoru, la calligraphe observe et s'interroge sur la relation du facteur et de son aide. Ainsi elle apprend que Nitta ne peut plus jouer en présence d'autrui, que seule persiste en lui la capacité de vivre avec des sons invisibles. Mais, un matin, la calligraphe surprend Nitta installé au clavecin jouant "Les Tendres Plaintes" pour Kaoru. Ecrites en 1996, "Les Tendres Plaintes" contiennent tous les éléments révélateurs de la personnalité littéraire de Yoko Ogawa.
Le regard porté sur la nature, sur ses sonorités, l'intensité de ses nuits, l'indicible solitude des êtres et leurs relations fugitives donnent à cette histoire une étrange résonance : celle qui prend source au coeur de l'inconscient.
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dans un ancien foyer de jeunes filles transformé en laboratoire, m.
deshimaru, taxidermiste du souvenir, prépare et surveille des "spécimens", tandis que la narratrice de ce récit, assistante et réceptionniste, accueille les clients venus confier au mystérieux spécialiste d'insolites bribes de leur histoire : des ossements d'oiseau, quelques champignons microscopiques, une mélodie, une cicatrice...
amputée d'une infime partie d'elle-même depuis un accident du travail, la jeune assistante tombe peu à peu sous le charme du maître de ce lieu de mémoire malsain et fascinant.
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«Manuscrit zéro» est un livre inclassable, où il serait question d'une année dans la vie d'une romancière. Un journal de création sous la forme d'une cristallisation : la cristallisation secrète d'un livre en devenir. Le manuscrit zéro telle la forêt profonde d'où jaillissent les histoires de Yôko Ogawa.
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Une jeune femme entre dans une pâtisserie pour acheter un gâteau d'anniversaire à son fils mort depuis longtemps.
Dans l'arrière-boutique, une vendeuse pleure en silence. un journaliste arrive dans un hôtel sur lequel il doit écrire un article. dans sa chambre s'est installée une femme. elle s'en va aussitôt mais ne quitte pas les abords de l'hôtel. elle rôde en portant un curieux fardeau. une maroquinière confectionne pour une chanteuse de bar un sac délicat et précieux dans lequel la belle va déposer son coeur, cette étrange excroissance placée non pas à l'intérieur mais à l'extérieur de sa cage thoracique.
Dans chacune de ces onze nouvelles, un détail, parfois infime, évoque la précédente ou annonce la suivante pour former une spirale, une chaîne soutenant la trame du livre et créant ainsi une subtile mise en abyme.
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Sept nouvelles autour de ce que la narratrice appelle la "forêt des mots", c'est-à-dire ce sas souvent étrange qui accompagne l'écriture, la naissance des romans ou le long voyage des histoires parfois issues de l'enfance des écrivains.
Quelle est cette étrange forêt des mots à travers laquelle l'écrivain ne cesse de se perdre avant de trouver son histoire ? C'est la question que se pose la narratrice de ce recueil de nouvelles. Sous différentes voix, à différents âges, elle découvre la nécessité d'écrire et se confronte à l'indicible alchimie de la création.
Suite à un accident, une jeune femme prend le train chaque jour pour se rendre à l'hôpital. Chaque jour, elle voyage avec une autre femme qui finit par lui raconter l'étrange histoire de son petit frère. Impressionnée par la gravité romanesque de ce récit, la jeune convalescente se lance dans l'écriture. Mais sait-elle vraiment d'où vient ce désir d'écrire oe
Une petite fille mal-aimée par sa mère s'attache à l'employée de maison. La jeune femme pleine de fantaisie est particulièrement attentive aux talents romanesques dont fait preuve l'enfant depuis que son père lui a offert un stylo plume.
Une romancière commet l'erreur de se présenter à un étrange individu qui, sur un banc public, est plongé dans la lecture de l'un de ses romans.
Une romancière part sur une île pour des raisons professionnelles. Totalement seule suite à une tempête, la jeune femme croise un vieillard ayant dans le cou, juste au-dessous de l'oreille, la très belle empreinte d'une aile de papillon.
Une jeune femme tente de conduire son labrador chez le vétérinaire. Sous une pluie battante, elle pousse le landau de son bébé et s'épuise en tirant l'animal affaibli. Quand soudain une voiture s'arrête à sa hauteur.
Quelles sont ces petites poches d'eau qui parfois se glissent sous notre peau, quelles sont ces histoires que notre corps protège et puis soudain libère oe...
Sept nouvelles à travers lesquelles se glisse une touche autobiographique, caractéristique assez rare dans l'oeuvre de Yoko Ogawa. Sept histoires autour de la genèse de l'écriture et de l'envoûtante forêt des mots que parcourt indéfiniment l'écrivain pour atteindre au plus profond de lui-même les rives de l'imaginaire.
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A travers quatorze textes qui couvrent dix ans d'écriture, toute l'ambiguïté rêveuse, l'inquiétante étrangeté, la poétique concision qui irriguent les récits de cette étonnante et prolifique auteure japonaise, devenue parfaitement culte en France.
La Désagrégation du papillon Une parfaite chambre de malade Un thé qui ne refroidit pas La Piscine Les Abeilles La Grossesse Le Réfectoire un soir La Petite Pièce hexagonale Amours en marge L'Annulaire Hôtel Iris Tristes revanches Parfum de glace.
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Le monde très privé des enfants et des vieillards quand il s'agit entre eux de transmission et de confiance ; les vibrations des mélodies n'existant que par-delà le silence ; l'effacement d'un temps que seul l'amoncellement d'objets semble pouvoir réanimer ; l'attirance gourmande et dangereuse pour les aliments sucrés ; la présence rassurante des animaux... Les lecteurs familiers de l'univers de Yôko Ogawa retrouveront dans ce recueil les thèmes qui lui sont chers.