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Viau Rene
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Le volume accompagne une exposition personnelle de l'artiste canadienne Jocelyne Alloucherie, présentée au Palazzo Brandolini Rota de Venise, à l'occasion de la 53ème Biennale.
Avec rigueur et exigence, Jocelyne Alloucherie (Québec, 1947) construit une oeuvre qui nous parle de la plasticité des images et de leur métamorphose. D'un côté, elle se garde bien de nous entraîner vers la facilité de la narration ou de l'anecdote, ses références se font sur un mode allusif.
De l'autre, elle élabore un réseau de temporalités multiples, une trame dans la matérialité et la spiritualité qui vient nous provoquer tout en nous renvoyant à nousmêmes.
Un des matériaux qu'elle utilise, le sable - à la fois solide et précaire - nous parle de la relation qu'elle entretient avec les images. Sa fluidité, sa fragilité, son absence de contours en font un de ses instruments de prédilection.
C'est celui qu'elle est allée chercher dans les rives du Saint-Laurent pour la couler dans les courbes de ses sculptures, celui qu'elle fait apparaître sur la surface de ses tirages à travers le grain photographique, celui enfin dont il est question ici, qu'elle a jeté dans un geste précis et décisif, pour mieux en saisir le tracé, rendre compte aussi d'un souffle qu'elle veut à la fois léger et puissant.
C'est alors que se dressent devant nos yeux, comme des apparitions, des formes imposantes qui pourraient presque nous anéantir, confrontant notre corps tout entier aux volumes et à l'espace. Mais attention, ces masses sont trompeuses et toutes en légèreté. Selon son habitude, Jocelyne Alloucherie, en semant l'incertitude sur le proche et le lointain, nous laisse flotter entre fiction et réalité.