Ce conte onirique, parfois absurde, est peut-être l'histoire d'un cadre d'entreprise irascible - Dalton Harron, surnommé « Diddy », 33 ans, divorcé - qui perd son sang-froid un soir dans un train de banlieue en retard, parvient à se faufiler hors du train arrêté, tue dans un accès de rage l'employé malicieux qui essaie de dégager les voies, et remonte furtivement à bord sans que personne ne le remarque, passant le reste de l'histoire dans un nuage existentiel de culpabilité et de pensées profondes ; ou peut-être que rien de tout cela n'est réellement arrivé et que ce que nous observons vraiment, c'est notre narrateur qui fait l'expérience d'une rupture totale avec la réalité. À bord du train, Diddy se confesse à une jeune femme aveugle, Hester. Ces deux êtres, chacun dans sa nuit, vont tenter de vivre ensemble. Mais à New York où ils mènent une existence de reclus, Diddy ne cessera d'errer dans un dédale d'ambiguïtés où se refusera à le suivre Hester.
Susan Sontag livre un roman fascinant sur la définition glissante de la « vérité », mais aussi sur l'absurdité de l'existence et sur la folie.
Paris, début du XXe siècle. Hippolyte, un jeune homme issu d'un milieu aisé, abandonne ses études et commence à fréquenter le salon d'un couple d'étrangers, où il rencontre Frau Anders qui devient bientôt son amante. C'est à cette époque que Hippolyte fait le premier d'une série de rêves inquiétants. Il prend alors sa grande décision : au lieu d'utiliser ses rêves pour interpréter sa vie, il utilisera désormais sa vie pour interpréter ses rêves. Ceux-ci le conduiront à se lier d'amitié avec un voleur notoire, à entreprendre un périple rocambolesque dans un pays lointain et à se confronter au mythe grec auquel son prénom fait écho.
Sous la forme des mémoires d'un Candide des temps modernes, ce premier roman de Susan Sontag, propose un portrait fascinant, intelligent et acerbe d'un milieu bohème en vogue au début du siècle dernier, et révèle au monde une écrivaine unique.
En 1873, un groupe de Polonais, emmené par Maryna Zalezowska, la plus grande actrice de Pologne, émigre aux États-Unis et voyage jusqu'en Californie pour y fonder une communauté utopiste. Maryna, qui a renoncé à sa carrière pour cette aventure, est accompagnée de son fils, de son mari et d'un jeune écrivain amoureux d'elle. Rêvant d'un pays où tout pourrait recommencer, ils sont néanmoins rapidement gagnés par la désillusion. La plupart prennent le chemin du retour, mais Maryna décide de se battre. Elle apprend l'anglais, change de nom et commence une brillante carrière qui la conduit à sillonner les États-Unis avec la compagnie qu'elle a créée.
Ce grand roman, récompensé par le National Book Award, dans lequel se croisent personnages de fiction et personnages historiques, est la reconstitution brillante d'une époque, d'un pays et de l'univers du théâtre. Le grand rêve américain d'une femme au destin inoubliable, à l'aube de la modernité.
1772 : au pied d'un Vésuve toujours menaçant, Naples rayonne sur l'Europe. Le Cavaliere, ambassadeur britannique auprès du royaume des Deux-Siciles, s'y installe avec sa femme et s'adonne avec passion à son activité de collectionneur d'art. A la mort de son épouse, il fait la connaissance d'une jeune femme incroyablement belle et intelligente, bien que n'ayant reçu aucune instruction. Il devient son mentor, décidé à en faire une citoyenne du monde, et, au scandale de la bonne société napolitaine, la demande en mariage.
Mais l'arrivée d'un jeune amiral britannique va bouleverser les sentiments de la nouvelle femme du Cavaliere. Inspiré des vies de Sir William Hamilton, de sa femme Emma et de Lord Nelson, L'Amant du volcan déploie une grande ingéniosité formelle et bouscule les conventions du roman historique en évoquant aussi bien la Révolution que l'Opéra, la condition des femmes et l'amour.
En 1978, à partir de métaphores suscitées par le cancer, Susan Sontag analyse aussi bien les sources médicales et psychiatriques que les textes littéraires de l'Antiquité aux temps modernes, de Keats Dickens, Baudelaire, James Mann, Joyce, Mansfield et Auden.
Elle démystifie les fantasmes idéologiques qui démonisent certaines maladies et, par extension, culpabilisent les malades. Dans un second essai, écrit dix ans plus tard, Susan Sontag souligne à quel point le sida a réactivé le spectre de l'épidémie dont le monde moderne se croyait débarrassé. Certains en font la " peste " de notre temps, le châtiment infligé par Dieu aux groupes "déviants ". Susan Sontag dénonce ce catastrophisme et propose une réflexion extraordinaire d'intelligence et de culture historique, littéraire, philosophique, sur la propension qu'a l'homme.
" Pédagogue, homme de lettres, moraliste, philosophe de la culture, connaisseur des idées fortes, mémorialiste protéen de sa propre vie...
Parmi toutes les notabilités intellectuelles qui sont apparues en France depuis la Deuxième Guerre mondiale, Roland Barthes est celui dont l'oeuvre est, j'en suis persuadée, la plus sûre de durer. C'est Barthes l'écrivain qui est my subject et à travers Barthes' accomplishment as a writer (promeneur solitaire dans la grand tradition, et un écrivain plus immense encore que ses plus fervents admirateurs ne le prétendent), je tiens à déchiffrer quelques procédés fondamentaux de modernité littéraire et de vision esthétique du monde.
"
Dalton Harron, surnommé " Diddy ", 33 ans, divorcé, se rend à un rendez-vous d'affaires. Sur le trajet, son train tombe en panne dans un tunnel. Lorsque Diddy descend pour voir ce qu'il se passe, il a une altercation avec un cheminot et, sans trop savoir ce qu'il fait, l'assomme. Après être remonté dans le train qui s'est remis en marche, un besoin de confession le pousse à faire le récit de son acte à une jeune fille aveugle, Hester. Cette dernière lui rétorque alors qu'il n'a jamais quitté le compartiment. A-t-il rêvé ou réellement accompli ce forfait ?
Ces deux êtres, chacun dans sa nuit, vont tenter de vivre ensemble. Mais à New York où ils mènent une existence de reclus, Diddy ne cessera d'errer dans un dédale d'ambiguïtés où se refusera à le suivre Hester trop menacée elle-même pour jouer un rôle de planche de salut. Et Diddy reviendra sur le lieu (supposé ?) de son crime où il aura une vision de mort universelle et rencontrera la sienne propre.
Un à un, Diddy a saisi les instruments de cette panoplie de la mort que tout homme porte en soi ; et, un à un, se sont épuisés les derniers recours que lui offrait la vie, c'est-à-dire le monde des autres.
Susan Sontag est sans doute l'écrivain américain le plus " européen ". Née en 1933 à New York, elle est décédée le 28 décembre 2004. A l'âge de trente ans, elle publie son premier roman, Le Bienfaiteur (Le Seuil, 1965), une étude sur la formation de la personnalité. Dans les années 60, elle écrit pour différents magazines et revues. Très engagée à gauche, figure de la scène new-yorkaise, elle est proche d'intellectuels français comme Roland Barthes, auquel elle a consacré un livre (L'écriture même : à propos de Roland Barthes Christian Bourgois). Elle publie en 1977 un essai, Sur la photographie où elle s'interroge sur la différence entre réalité et expérience. Elle défend le concept de " transparence ", autrement dit de l'évidence de l'oeuvre, avant toute interprétation. Elle publie également de nombreux romans, dont L'Amant du volcan (1992) et En Amérique (1999) pour lequel elle a reçu le National Book Award. Par ailleurs, le Prix Jérusalem lui a été attribué en 2001 et le Prix de la Paix des libraires à Francfort en 2003 pour l'ensemble de son oeuvre.
La publication de ce titre au format de poche s'inscrit dans un programme de publication de titres inédits et épuisés de Susan Sontag initié aux éditions Bourgois depuis 2008.
Dans ce roman où s'estompent les limites qui séparent le rêve de la réalité, Susan Sontag décrit en philosophe et romancière, les étapes de cette abolition.
Trente-cinq ans après la publication de son premier recueil d'essais, le désormais classique Contre l'Interprétation, Susan Sontag a choisi plus de quarante textes plus ou moins longs, écrits ces vingt dernières années. Ces textes montrent un champ profond et varié d'intérêts, de passions, d'observations et d'idées. Accent tonique témoigne de l'engagement sans faille de ce grand écrivain américain face aux problèmes moraux et esthétiques les plus importants de la fin du XXème siècle et fournit une analyse brillante et claire de l'enjeu, dans ce nouveau siècle, de la survie de cet héritage.
" pédagogue, homme de lettres, moraliste, philosophe de la culture, connaisseur des idées fortes, mémorialiste protéen de sa propre vie.
Parmi toutes les notabilités intellectuelles qui sont apparues en france depuis la deuxième guerre mondiale, roland barthes est celui dont l'oeuvre est, j'en suis persuadée, la plus sûre de durer.
" c'est barthes l'écrivain qui est my subject et à travers barthes âccomplishment as a writer (promeneur solitaire dans la grande tradition, et un écrivain plus immense encore que ses plus fervents admirateurs ne le prétendent), je tiens à déchiffrer quelques procédés fondamentaux de la modernité littéraire et de la vision esthétique du monde.
" susan sontag, 1982.
En 1873, un groupe de Polonais, emmené par Maryna Zatezowska, la plus grande actrice de Pologne, émigre aux États-Unis et voyage jusqu'en Californie pour y fonder une communauté fouriériste. Maryna a renoncé à sa carrière pour cette aventure, car, malgré le succès qu'elle connaît, elle rêve d'un pays où tout pourrait recommencer. Dans cette aventure, elle est accompagnée de son fils, de son mari et d'un jeune écrivain amoureux d'elle. Rapidement néanmoins, la désillusion les gagne. La plupart des Polonais qui avaient joint cette équipée choisissent de retourner en Pologne. Mais Maryna décide de se battre. Elle apprend l'anglais et, ayant changé de nom, s'engage dans une brillante carrière aux Etats-Unis. Elle formera sa propre compagnie, sillonnera le pays et jouera avec Edwin Booth, le plus grand acteur américain de l'époque.
Ce roman dans lequel se croisent personnages de fiction et personnages historiques, est la reconstitution brillante d'une époque, d'un pays et de l'univers du théâtre. C'est aussi une réflexion grave sur la force du destin, sur la création, sur l'art dramatique et Shakespeare, et sur la mort.
Susan Sontag est sans doute l'écrivain américain le plus " européen ". Née en 1933 à New York, elle est décédée le 28 décembre 2004. A l'âge de trente ans, elle publie son premier roman, Le Bienfaiteur, une étude sur la formation de la personnalité. Dans les années 60, elle écrit pour différents magazines et revues. Très engagée à gauche, figure de la scène new-yorkaise, elle est proche d'intellectuels français comme Roland Barthes, auquel elle a consacré un livre (L'écriture même : à propos de Roland Barthes Christian Bourgois). Elle publie en 1977 un essai, Sur la photographie où elle s'interroge sur la différence entre réalité et expérience. Elle défend le concept de " transparence ", autrement dit de l'évidence de l'oeuvre, avant toute interprétation. Elle publie également de nombreux romans, dont L'Amant du volcan (1992) et En Amérique (1999) pour lequel elle a reçu le National Book Award. Par ailleurs, le Prix Jérusalem lui a été attribué en 2001 et le Prix de la Paix des libraires à Francfort en 2003 pour l'ensemble de son oeuvre.
La publication de ce titre au format de poche s'inscrit dans un programme de publication de titres inédits et épuisés de Susan Sontag initié aux éditions Bourgois depuis 2008.
" Jamais roman aussi profond n'éclaira la condition humaine sous l'angle de la femme. Susan Sontag n'a pas écrit un roman féministe, non, mais le grand roman de l'exode. Splendide. " (François Busnel, Dernières Nouvelles d'Alsace) " Avec la même finesse dans l'analyse et de corrosité dans l'attaque [que les romans d'Edith Wharton, En Amérique] célèbre le corps de l'Amérique, dit la fluidité et le refus du passé, la vulgarité du paraître.
Quelle meilleure métaphore pour dire l'Amérique que celle du théâtre et du comédien ? [...] Une série de portraits se superposent, portraits qu'il faut lire comme autant de masques des acteurs en représentation sur la scène du monde occidental. [...] En Amérique offre aussi une réflexion féministe à travers ses personnages de femmes mal aimées, mal mariées, ambitieuses et triomphantes, ou éternelles victimes de part et d'autres de l'Atlantique. [...] Ce texte est revigorant, il invite à l'action et à l'invention, car pour nous lecteurs du XXIe siècle, l'Amérique c'est notre avenir (comme au XVIe siècle. " (Danièle Pitavy-Souques, La Quinzaine littéraire)
La maladie comme metaphore/le sida et ses metaphores la maladie comme metaphore/le sida et ses metaphores Kafka pensait que la tuberculose était le « germe de la mort », Georg Grodeck affirmait que « ce qui n'est pas fatal n'a rien à voir avec le cancer ». A partir de métaphores suscitées par le cancer, Susan Sontag analyse aussi bien les sources médicales et psychiatriques que les textes littéraires, de l'Antiquité aux temps modernes, de Keats à Dickens, Baudelaire, James à Mann, Joyce, Mansfield et Auden. Battant en brèche la théorie du XIXè siècle qui suppose un type de personnalité prédisposé psychologiquement à la tuberculose, elle examine et conteste les interprétations psychologiques de notre siècle qui ne sont qu'un spiritualisme sublimé. Elle démystifie les fantasmes idéologiques qui démonisent certaines maladies et, par extension, culpabilisent les malades. En observant la rhétorique qui s'inspire de l'art militaire dès que les théoriciens de la politique (de Machiavel à Hitler, en passant par Nietzsche, Marinetti, Gramsci et Trotski) emploient l'imagerie de la maladie, Susan Sontag dénonce dans un essai aussi vif qu'argumenté cet abus de langage qui ferait de la maladie une métaphore. Après le cancer, le sida réactive le spectre de l'épidémie dont le monde moderne se croyait débarrassé. Certains en font la « peste » de notre temps, le chà¢timent infligé par Dieu aux groupes « déviants » ; pour les néo-conservateurs, l'apocalypse rôde, les exclusions s'imposent, la « moralisation des moeurs » balaie leur « libération » des années 30. Susan Sontag dénonce ce catastrophisme qui justifie un contrôle accru de l'Etat à travers le sida. Elle propose une réflexion extraordinaire d'intelligence et de culture historique, littéraire, philosophique, sur la propension qu'a l'homme à s'emparer d'une maladie pour y greffer les métaphores les moins innocentes. susan sontag Susan Sontag est née en 1933 à New York. A l'à¢ge de trente ans, elle publie son premier roman, Le Bienfaiteur (Le Seuil, 1965), une étude sur la formation de la personnalité. Dans les années 60, elle écrit pour différents magazines et revues. Très engagée à gauche, figure de la scène new-yorkaise, elle est proche d'intellectuels français comme Roland Barthes, auquel elle a consacré un livre (L'écriture même :
à propos de Roland Barthes Christian Bourgois). Elle publie en 1977 un essai, Sur la photographie où elle s'interroge sur la différence entre réalité et expérience. Elle défend le concept de « transparence », autrement dit de l'évidence de l'oeuvre, avant toute interprétation. Elle publie également de nombreux romans, dont L'Amant du volcan (1992) et En Amérique (1999) pour lequel elle a reçu le National Book Award. Par ailleurs, le Prix Jérusalem lui a été attribué en 2001 et le Prix de la Paix des libraires à Francfort en 2003 pour l'ensemble de son oeuvre. Elle est morte le 28 décembre 2004. Traduit de l'anglais (états-Unis) par Marie-France de Paloméra et Brice Matthieussent La publication de ce titre au format de poche s'inscrit dans un programme de publication de titres inédits et épuisés de Susan Sontag aux éditions Bourgois de 2008 à 2011. PAGE 1 PAGE 1