Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Saidiya Hartman
-
Vies rebelles retrace des bribes d'existence de femmes noires, qui ont quitté le sud des États-Unis en quête d'une vie meilleure pour les villes du Nord-Est, New York et Philadelphie, entre 1890 et 1930, après l'abolition de l'esclavage.
S'appuyant sur les sources de la police, les écrits des philanthropes et des réformateurs sociaux, les archives de la justice mais aussi sur les notes prises par le jeune W.E.B. Du Bois lors de ses enquêtes, Saidiya Hartman leur donne vie, rendant à ces filles et femmes leur statut de sujet, dessinant des portraits vibrants de Noires indisciplinées, reconstituant leurs désirs, leurs efforts pour trouver la joie de vivre, leurs aspirations à la liberté, leurs élans de vie, leurs pensées, leurs corps éprouvés mais libres, leur anarchisme.
Il en résulte des histoires inoubliables, portées par une écriture exceptionnelle, qui transforment nos représentations des classes subalternes « déviantes » et de la condition noire dans les sociétés post-esclavage. Cette attention à l'infra-politique ouvre aussi d'autres généalogies aux radicalités noires et à la révolution des moeurs. Soixante-dix photographies rares et bouleversantes viennent illustrer la vie de ces femmes en marge de la société.
Saidiya Hartman est l'une des théoriciennes afro-américaines les plus réputées aux États-Unis. Elle poursuit un travail d'écriture à la frontière des sciences humaines et de la narrative non fiction qui inspire nombre de chercheurs mais aussi d'artistes. Elle est professeure à l'université de Columbia. -
à perte de mère : Sur les routes atlantiques de l'esclavage
Saidiya Hartman
- Abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
- 7 Septembre 2023
- 9782956870050
Paru en 2007, À perte de mère est le deuxième livre de Saidiya Hartman. L'écriture est celle, contre-disciplinaire, de la recherche d'archives, de l'analyse, du journal, de la poésie, de l'autobiographie ; confrontée aux trajectoires de déportation d'une rive à l'autre de l'Atlantique, aux vies décimées et bouleversées par la traite négrière esclavagiste. Au fil de l'apprentissage et de la transformation personnelle et politique de Hartman se dessine un futur dans l'expérience présente du passé, ceci par un geste double que l'autrice explique comme « une lutte contre les limites de l'archive pour écrire une histoire culturelle de læ captif·ve, et, en même temps, comme une mise en acte de l'impossibilité de représenter les vies des captif·ves, précisément à travers le processus narratif ».
Comment fait-on l'expérience de l'histoire de l'esclavage ? Comment la fait-on déjà, encore ? Comment cette histoire se poursuit-elle ? Ce récit d'un voyage au Ghana par l'historienne suit les traces - matérielles, sociales, relationnelles - de la traite atlantique esclavagiste : architectures, conflits, amitiés. Pour emprunter les mots de Robin Kelley, Hartman est « étrangère à la recherche d'étranger·es », elle questionne le mode de formation des savoirs, les rapports de pouvoir en jeu dans la constitution de ce qui fait mémoire d'un passé.
Le livre est publié dans une traduction de Maboula Soumahoro, également autrice de la préface « À vingt-mille lieues de la mère », et accompagné de l'article « Vénus en deux actes », traduit par Émilie Notéris.