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Nancy Mitford
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Désireuses de conquérir leur destin, deux jeunes aristocrates anglaises aspirent à l'amour comme elles s'éprendraient d'un rêve. Tandis que l'une se précipite vers le mariage avec fougue, la seconde guette patiemment l'élu qui viendra bouleverser sa vie. Dans le trouble de l'avant-guerre débute alors un long apprentissage sinueux et passionné, à jamais universel.
Nancy Mitford avait tout : la naissance, l'humour, un salon où le Tout-Paris qui pense et qui danse se ruait, et une plume caustique. Elle Préface de Marcel Schneider Traduit de l'anglais par Daria Olivier -
Débutantes rose bonbon ou douairières, les « Honorables » ladies de Nancy Mitford n'ont décidément que le grand amour à l'esprit. Passé les premiers émois sentimentaux de La Poursuite de l'amour, c'est avec délectation que l'on retrouve Fanny et Polly, deux jeunes filles très chic de l'aristocratie britannique de l'entre-deux-guerres. Paisiblement mariée, la première narre les rocambolesques démêlés conjugaux de la seconde, tandis que sa vénérable mère, Lady Montdore, est victime du démon de midi. Jamais l'humour pic à glace de Nancy Mitford ne s'est déchaîné avec autant de verve et d'acuité que dans cette chronique d'une gentry allumée, qui, pour nombre de ses admirateurs, est son incontestable chef-d'oeuvre.
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Des favorites royales, la marquise de Pompadour est sans aucun doute la plus célèbre.
Pourtant, son ascendance bourgeoise aurait dû lui fermer les portes de la Cour. Et c'est grâce à sa beauté, à sa prodigieuse énergie et à son intelligence qu'elle parvint à séduire Louis XV. Même lorsque leur relation prit un tour platonique, elle resta sa plus chère amie. Avec talent et habileté, elle sut également s'imposer à Versailles et y exerça une influence qui ne se démentit jamais au cours des vingt années de son " règne " : faisant et défaisant les ministres, se mêlant de politique et de prodiguer ses conseils.
Femme de goût, elle fut encore un véritable mécène, soutien indéfectible des érudits et artistes de son temps. Dans l'intimité de cette femme de pouvoir, Nancy Mitford fait revivre la cour de Louis XV et décrit avec malice ses intrigues et l'entourage de la marquise.
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A sa francophilie naturelle s'ajoutaient ses sentiments contrariés pour le gaulliste gaston palewski.
Afin de supporter les absences du politicien, nancy ne consacrait pas toutes ses heures parisiennes à la seule rédaction de ses romans et biographies : elle menait une vie mondaine et culturelle intense, méditait sur le vrai chic, observait avec autant d'attention les concierges de paname que les académiciens français. beaucoup des thèmes évoqués dans ce recueil d'inédits sont d'une étonnante proximité - ainsi la cuisine des prix littéraires ou les embouteillages parisiens -, et le livre s'achève sur un journal de mai 1968 qu'on dirait tenu par une ethnologue britannique en pleine jungle.
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L'intrigue se situe dans la campagne anglaise, autour de la magnifique demeure de la famille d'Eugenia Malmains, où gravite une poignée de jeune gens de la bonne société, en quête du grand amour... ou du grand mariage.
Les deux protagonistes principaux sont deux jeunes représentants de cette classe privilégiée : Noel Foster vient de toucher un petit héritage et abandonne son travail dans la City ; Jasper Aspect, un ami désargenté, a une morale plutôt élastique et exerce sur lui une influence douteuse. À l'instigation de ce dernier, ils décident de se mettre en quête d'une riche héritière que l'un d'eux (mais lequel ?) pourrait épouser, et jettent leur dévolu sur le village éloigné de Chalford, où réside la très jeune Eugenia Malmains, héritière de la plus grosse fortune d'Angleterre. À peine arrivés, ils tombent sur elle tandis que, debout sur une baignoire retournée, elle harangue quelques villageois ébahis. Eugenia est en effet tout acquise à la cause des Union Jackshirts, mouvement ouvertement fasciste. Sitôt rentrés à leur hôtel, Jasper et Noel rencontrent deux jeunes femmes arrivées incognito sous les noms de miss Smith et miss Jones. Miss Smith - en réalité Mme Poppy St. Julien - accompagne son amie lady Marjorie Fitzpuglington, qui s'est enfuie après avoir rompu ses fiançailles. Les choses vont encore se compliquer le lendemain, lorsqu'entre en scène la beauté locale, Anne-Marie Lace, mariée à un hobereau du cru profondément ennuyeux. Deux idylles se nouent aussitôt : entre Jasper et Poppy d'une part et entre Noel et Anne-Marie d'autre part.
Ainsi détournés de la poursuite d'Eugenia, les deux compères se trouvent entraînés dans de nouvelles péripéties : une garden-party donnée par la grand-mère d'Eugenia dans le parc de Chalford ; un spectacle où défileront des personnages historiques interprétés par tous les proches d'Eugenia. N'écoutant que sa passion politique, celle-ci veut transformer la réunion en un vaste rallye de soutien à ses partisans. C'est compter sans un groupe d'artistes d'avant-garde proche d'Anne-Marie, farouchement opposés aux fascistes... La fête se termine par un vaste pugilat, connu depuis lors comme la Bataille de Chalford Park.
Derrière l'humour se cache ici une peinture de l'attraction pour le fascisme et le nazisme qui caractérisa une minorité de l'aristocratie anglaise de cette époque. Sous forme d'une satire échevelée, à travers les aventures rocambolesques d'une galerie de personnages appartenant en majorité à l'" Upper class " britannique, c'est un tableau presque documentaire que brosse ici Nancy Mitford.
Il s'agit d'un des premiers romans de Nancy Mitford, publié en 1935 et jamais réimprimé depuis 1951, sur demande de l'auteur qui craignait de se fâcher avec ses proches. En effet, elle s'inspire largement du parcours de ses soeurs Unity et Diana pour les personnages qu'elle met en scène dans Wigs on the green. Car sous les traits d'Eugenia se dessine la silhouette de sa petite soeur Unity, qui a voué un culte à Hitler au point d'effectuer de nombreux voyages en Allemagne pour assister aux congrès des nazis dont elle partageait les pires convictions. Au-delà de Unity, cette caricature touchait une autre de ses soeurs, Diana : cette dernière avait épousé le riche Bryan Guiness à l'âge de 19 ans avant de le quitter en 1933 pour épouser Oswald Mosley, le leader du BUF, parti fasciste anglais. C'est de ce dernier que Nancy Mitford s'est ouvertement inspirée pour créer le personnage de Captain Jack, qu'elle moque volontiers dans Wigs on the green. Nancy Mitford avait bien anticipé les réticences de ses soeurs à l'égard de ce texte. Pour éviter de vexer Diana, et de crainte qu'Oswald Mosley n'en fasse interdire la publication, elle avait d'ailleurs demandé à Diana de relire le manuscrit et de lui donner son accord. Laquelle avait alors exigé que trois chapitres consacrés à Mosley soient supprimés et resta brouillée avec Nancy pendant de nombreuses années.
Ces tensions familiales, ajoutées à l'évolution du contexte international dans lequel les nazis avaient pris une importance plus que démesurée et néfaste, ont conduit Nancy Mitford à s'opposer à la republication de Wigs on the green malgré les demandes insistantes de son éditeur. Voici ce qu'elle écrivait à son amie Evelyn Waugh en 1951 : " Trop de choses se sont produites depuis pour que les plaisanteries au sujet des nazis soient drôles ou relèvent d'autre chose que du pire mauvais goût. Donc c'est hors de question. " Née le 28 novembre 1904 à Londres, Nancy Mitford est la fille de David Freeman-Mitford, deuxième Lord Redesdale. Aînée d'une fratrie de sept filles, elle fut élevée avec ses soeurs de façon plutôt atypique dans le manoir d'Asthall dans l'Oxfordshire. Sa famille n'avait en effet pas seulement la réputation de tolérer l'originalité, mais aussi de la cultiver. Célèbre pour le rôle prépondérant qu'elle a joué dans la vie mondaine entre les deux guerres, aussi bien en Grande-Bretagne qu'en France, Nancy Mitford a écrit de nombreux ouvrages : des biographies, parmi lesquelles celles de Voltaire et de Frédéric le Grand ; un essai intitulé Noblesse oblige dans lequel elle a élaboré la classification U and non-U, quintessence du snobisme britannique, qui répertorie les usages U (c'est-à-dire upper class, aristocratiques) et non-U (propres à la petite bourgeoisie, et donc à proscrire) ; et des romans. Elle connut notamment un grand succès avec À la poursuite de l'amour. Elle fut l'amie de Gaston Palewski, un des lieutenants du général de Gaulle, pour qui elle quitta l'Angleterre et vint s'installer à Paris. Mais il lui brisa le coeur en se remariant avec une autre de ses maîtresses. Elle mourut à Versailles le 30 juin 1973 des suites d'un cancer.