« En quelques années, nous pourrions mettre fin à l'extrême misère: qu'attendons-nous ? » Chacun d'entre nous a intérêt à vivre dans un monde sûr, où la richesse est justement répartie. Nous pourrions y être. Nous n'y sommes pas. Nous avons les moyens d'y être dans dix ans, nous n'en prenons pas le chemin.
L'aide au développement est aujourd'hui notre unique instrument de redistribution planétaire des ressources publiques. Mérite-t-elle les critiques, les caricatures, les procès en inefficacité, gaspillage, détournement, assistanat, néocolonialisme et j'en passe ?
Qu'attend-on pour aider les Français à y voir plus clair, pour pousser les gouvernements à revoir leurs ambitions à la hausse ?
Ce livre s'adresse à ceux qui veulent comprendre, réfléchir, et agir.
N.V.-B.
« Je sais bien, je m'étais juré que je ne raconterais pas, jamais. Que je garderais pour moi ce qui n'appartient qu'à moi. Mais je ne m'appartiens plus tout à fait: pourquoi et comment je suis devenue française semble poser problème, dans un pays traversé par les doutes. Alors, d'autres ont pris le relais, comblent les silences, racontent, imaginent, affabulent. Il faudrait laisser dire, comme toujours. Mais ma petite histoire privée est devenue publique. Une histoire française, parce que je suis Ministre de la République, que j'ai porté la parole de mon pays et que, parfois, on lui prête mon visage. Ni belle, ni sale, juste une histoire vraie dont j'ai bien voulu qu'elle dise un peu de moi, pour autant qu'elle dise un peu de la France. » N. V.-B.Najat Vallaud-Belkacem quitte un instant ses habits de ministre pour se raconter avec simplicité. Elle évoque son enfance dans un petit village du Maroc, sa jeunesse dans les quartiers Nord d'Amiens, la découverte de la lecture, la conquête de la liberté à Paris et les premières responsabilités à Lyon... Mais aussi l'origine de ses engagements, la vie dans l'arène politique et sous la lumière médiatique, le sens de ses combats.
«Et si le care devenait, enfin, l'affaire de tous ?»À la racine des inégalités de notre organisation sociale, il y a cette idée qu'une femme, c'est toujours un peu moins légitime, compétent, important qu'un homme. Voilà pourquoi on craint, à chaque soubresaut de l'histoire, que ne se réalise la prédiction de Simone de Beauvoir : «Il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse, pour que les droits des femmes soient remis en question.» De fait, la parole d'expertise et de pouvoir des hommes a repris le dessus durant la crise, alors même que nous redécouvrions que le vaste peuple, aussi indispensable qu'invisible, des travailleurs qui prennent soin des autres était massivement constitué de femmes. De sorte que le combat féministe pour l'égalité peut s'identifier à la défense d'un projet de société qui, au nom de notre vulnérabilité commune, reconnaisse enfin une valeur au travail du soin et à la contribution de chacun plutôt qu'au pouvoir de quelques-uns. Telle est l'éthique démocratique du care.