Les mannequins dans un défilé, les danseuses d'un corps de ballet, la chaîne de montage des poupées Barbie : autant d'images interchangeables, dépersonnalisées. Elles ne se distinguent que par le détail d'un vêtement, d'une courbe, d'une teinte de cheveux. Toutes identiques, l'illusion de la perfection. Ces serial girls ne sont pas la mise en forme des filles telles qu'elles sont, mais bien telles que l'on souhaite qu'elles soient. Ce sont des femmes-objets, des femmes-ornements, des femmes-marchandises. Toutes (re) produites mécaniquement par l'usine ordinaire de la misogynie. Si elle dénonce le conformisme imposé aux femmes, Martine Delvaux expose aussi leur révolte : celle des Pussy Riot, des Femen, de Beyoncé. Leur force, celle du collectif. Dans la série s'incarne alors la résistance au féminin pluriel.
Face à la crise climatique, Martine Delvaux choisit le combat, celui que mène la génération de sa fille. Voici un livre tissé de catastrophes, mais surtout d'espoir. Feu sacré des militant·e·s, bûchers où tant de femmes ont péri, feux follets, feux de forêt dévastateurs, rage incendiaire et feux de joie : certaines flammes nous détruisent, quand d'autres nous éclairent. Les pompières pyromanes qui habitent ce livre savent lesquelles entretenir amoureusement.
Élie a quatorze ans, porte des Dr. Martens usées, le pantalon roulé aux chevilles et les cheveux en bataille. Martine Delvaux, sa mère, l'observe et explore toutes les facettes du lien vibrant qui les unit. Voici un livre de conseils d'une mère féministe, de recommandations, d'explications où l'on invoque aussi bien Beyoncé que Maya Angelou, des morceaux d'avenir, des fragments de mémoire. Mais plus simplement, un très grand livre d'amour.
Ils sont tournés les uns vers les autres. Ils s'observent et s'écoutent. Ils s'échangent des idées, des armes, de l'argent ou des femmes. Dans cet univers clos réservé aux hommes, le pouvoir se relaie et se perpétue. Le boys club n'est pas une institution du passé. Il est bien vivant : État, Église, armée, université, fraternités, firmes... et la liste s'allonge. Des clubs privés londoniens à la Silicon Valley, Martine Delvaux met en lumière ces regroupements d'hommes qui ensemble se relaient le pouvoir et font en sorte de le conserver.
En octobre 2017, devant le déferlement monstre suscité par le mouvement #MeToo, il y avait urgence: une fois sortis du silence, ces récits ne devaient pas tomber dans l´oubli. C´est la raison pour laquelle Martine Delvaux, écrivaine, militante et professeure de littérature à Montréal, a lancé un appel. En quelques jours, près de cent témoignages de violence lui ont été confiés. Ce livre a été pensé comme un collage vivant, une chambre d´échos, un choeur, afin de faire résonner toutes ces voix dans leur unicité, dans leur multiplicité : « Voici ce que nous portons, tous les jours de notre vie. Sans déesses ni héroïnes en tête de file, des voix avancent. Nous faisons front commun.»