Louise Michel
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A travers la mort : Mémoires inédits, 1886-1890
Louise Michel
- La découverte
- Poches Sciences
- 7 Mars 2024
- 9782348080630
L'histoire des
Mémoires de Louise Michel est étonnante. Le livre qu'elle publie sous ce titre, chez l'éditeur Roy, en 1886 est présenté comme un " premier tome " mais reste sans suite. Où donc était le second ? Longtemps réputé disparu ou fabuleux, le voici retrouvé, dans son intégralité.
Comble d'ironie, Louise Michel l'avait bien fait paraître de son vivant... en soixante-neuf feuilletons, dans un journal socialiste de 1890. Ce volume court sur la période 1886-1890, qui s'ouvre après la mort de la mère, Marianne Michel, et de l'idole, Victor Hugo, pour se refermer en août 1890 (dans le sillage d'un 1er Mai remuant), quand Louise Michel quitte Paris pour Londres.
Dans son écriture acérée, tumultueuse, Louise Michel tisse le présent, le passé et les visions en avant. Qu'est-ce que la mémoire, les mémoires, le moi ? Qu'est-ce que l'écriture et l'action ? Qu'est-ce que traverser la vie et la mort ?
Cette édition de Claude Rétat, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de l'oeuvre de Louise Michel, est étayée par les archives et les manuscrits, enrichie d'un dossier et d'une présentation. -
Celle que l'on surnomma en son temps la Vierge Rouge reste un objet de fascination : qu'il s'agisse de condamner son tempérament exalté lors de la Commune de Paris ou d'admirer son héroïsme, de considérer son jugement politique et son activisme social ou d'apprécier l'institutrice anticonformiste, l'image a gardé tout son éclat .Le mystère « Louise Michel » a fait couler beaucoup d'encre. Les biographies romancées et les prétendues autobiographies foisonnent. Pour les écrire, chacun pioche dans les textes de la révolutionnaire, se sert, gomme ou remanie... Comme si, pour faire connaître la « vie » de Louise Michel, on commençait par oublier qu'elle en a été elle-même l'autrice. Comme s'il fallait commencer par la faire taire - au fond, comme si elle dérangeait toujours.
Dans ses Mémoires de 1886, on découvre une Louise Michel tour à tour adolescente facétieuse, institutrice féministe, révolutionnaire patentée, déportée en Nouvelle-Calédonie, combattante anarchiste, passionnée d'art et de science, enthousiaste de la nature... On découvre aussi la Louise Michel qui pense, qui parle et qui écrit, la plume acérée, la sensibilité à vif, la conscience intrépide.
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La commune ; essai d'Emma Goldman
Louise Michel
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 8 Février 2023
- 9782228932400
"Pour empêcher qu'on tuât, elle tuait", disait d'elle Clémenceau. "J'aimais le canon, l'odeur de la poudre et les éclats d'obus dans l'air, mais surtout, j'étais amoureuse de la révolution", aurait-elle pu lui répondre. A la tête d'une armée de femmes, Louise Michel fut de tous les combats de la Commune en 1871. Son récit est un passage obligé pour qui s'intéresse aux Communards. Il est suivi d'un texte d'Emma Goldman stigmatisant la violence des attaques masculines contre celle qu'on surnomma la « vierge rouge », attaques qui visaient à masquer l'importance de son action politique.
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Louise Michel a été parmi les personnages clés de la Commune de Paris, soixante-dix jours de révolution réprimés dans le sang. Elle raconte elle-même dans ce livre les événements auxquels elle a assisté et participé, le fusil à la main. Combattante politique infatigable, elle n'a jamais abandonné le flambeau des luttes émancipatrices de son temps. On connaît son courage sur les barricades, jusqu'à braver la peine de mort?; on connaît son charisme qui fit d'elle « la vierge rouge ». On sait moins qu'elle a beaucoup écrit : des poèmes, des romans, des récits.
C'est dans cette troisième catégorie que vient se loger ce texte de 1898. Lorsqu'il paraît, Louise Michel est déjà âgée, célèbre, conférencière et journaliste, surveillée de près par les autorités françaises pour son anarchisme militant. Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis la révolution parisienne. Pour elle, il est temps d'écrire le récit de la Commune qui lui paraît « au point pour l'histoire ».
Pourtant sa Commune est plus une « mémoire vive », pour reprendre l'expression de Jacques Rougerie, qu'une histoire sur le temps long. Au jour le jour, avec une grande précision, elle porte un vibrant plaidoyer pour la Commune et ses ambitions. On retrouve ici la plume d'une écrivaine sensible et émouvante, portée par son expérience d'oratrice. La Commune est l'un des textes politiques importants du XIXe siècle.
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Nouvelle édition en 2019
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Pionnière du féminisme, Louise Michel écrit dans ses Mémoires : « La question des femmes est, surtout à l'heure actuelle, inséparable de la question de l'humanité. » Ce Carnet propose de rassembler les textes et pamphlets féministes de l'auteur dont Le Manifeste et proclamation de Louise Michel aux citoyennes de Paris en est l'emblême. Son souhait le plus cher est d'apporter aux femmes une aussi bonne éducation que les hommes, elle leur enseigne tout : les mathématiques, le théâtre, les sciences naturelles jusqu'à l'éducation sexuelle.
« Les hommes sont des lâches ! Nous l'avons vu dans les deux journées à jamais mémorables, où leurs talons seuls étaient visibles ; j'avais cru un instant que je pouvais me fier à eux, il n'en est malheureusement rien. Un millier de citoyennes comme moi, et la révolution serait faite ; du courage donc, et laissez pleurnicher vos femmelettes de maris. Je veux la paix à l'intérieur, quant à l'extérieur, je ne vous dis que ça. »
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La misère, roman social
Louise Michel, Marguerite Tinayre
- Pu De Lyon
- 14 Septembre 2006
- 9782729707774
Deux mois seulement après son retour du bagne de Nouvelle-Calédonie, Louise Michel est prise de la passion d'écrire une première fiction.
Elle a tant à dire, elle a besoin de place et son imagination fertile s'accommode aisément du genre le plus populaire qui soit, le roman feuilleton, très en vogue dans les années 1880. Ainsi germe La Misère, roman-fleuve, dont la gestation est rendue difficile par sa mésentente avec son coauteur Marguerite Tinayre (alias Jean Guêtré) qui châtre le manuscrit avant de le confier à l'éditeur Fayard. Mais la force du dévoilement balaie ces frictions et le succès du roman (il aura 40 000 abonnés) doit tout à sa peinture plus vraie que nature, à son écriture hyperréaliste.
Si La Misère n'ouvre pas des chemins bordés de roses, c'est que la Commune et le bagne ont détourné le sentimentalisme mystique de la première Louise Michel, au profit d'une parole qui fouille au scalpel une société moribonde et vitriole les mécanismes du vieux monde qui attend sa régénération.