«La nuit, avant de m'endormir, je tâtais ma poitrine, à la recherche de mon coeur, mais je n'y trouvais jamais rien.» Leila est réceptionniste au Swan Motel, dans une petite ville du Michigan. À vingt-quatre ans, sa vie ressemble aux eaux noires de la Suspicious River : sous le calme apparent couve une violence ancienne. Au motel, pour fuir un mariage terne et un passé qui la hante, Leila vend son corps aux hommes de passage. Mais elle s'entiche bientôt d'un client peu recommandable...
«La veille, ma mère était encore une femme au foyer; peut-être a-t-elle tout simplement fini par s'épousseter elle-même, en un nuage lumineux qui s'est mélangé avec la poussière céleste et les cendres lunaires qui flottaient au loin.»Kat, seize ans, grandit dans une banlieue de l'Ohio en apparence paisible. Mais sous le vernis des conventions se cachent bien des désirs et des frustrations. Un jour, sa mère disparaît. Alors qu'une enquête est ouverte, Kat reste étrangement indifférente. Sa vie semble suivre son cours entre les bras de son petit ami et un père distant. Ce n'est que lorsque les cauchemars la rattrapent que la jeune fille se décide enfin à découvrir la vérité.
Lorsqu'elle se réveille ce matin-là, Holly, angoissée, se précipite dans la chambre de sa fille. Tatiana dort encore, paisible. Pourtant rien n'est plus comme avant en ce jour de Noël. Dehors, le blizzard s'est levé ; les invités ne viendront pas. Au fil des heures, ponctuées par des appels téléphoniques anonymes, Tatiana devient irascible, étrange, inquiétante. Holly se souvient : l'adoption de la fillette si jolie, treize ans auparavant, en Sibérie... Holly s'interroge : « Quelque chose les aurait suivis depuis la Russie jusque chez eux ? » "Un huis clos glaçant entre une mère et sa fille. L'une des histoires les plus fortes et terrifiantes de cette romancière pas si tranquille." Baptiste Liger, Lire.
"Une trame minimaliste, presque douce, point de départ d'un thriller mental asphyxiant." Emily Barnett, Les Inrockuptibles.
Jiselle, la trentaine et toujours célibataire, croit vivre un véritable conte de fées lorsque Mark Dorn, un superbe pilote, veuf et père de trois enfants, la demande en mariage. Sa proposition paraît tellement inespérée qu'elle accepte aussitôt, abandonnant sa vie d'hôtesse de l'air pour celle, plus paisible croit-elle, de femme au foyer. C'est compter sans les absences répétées de Mark, les perpétuelles récriminations des enfants et la mystérieuse épidémie qui frappe les États-Unis, leur donnant des allures de pays en guerre. L'existence de Jiselle prend alors un tour dramatique...
Ce qui est rare chez Laura Kasischke, c'est ce curieux mélange de maîtrise et d'émotion, d'étrangeté et de simplicité, d'atrocité et de poésie. Douée d'un talent de narration peu commun, Laura Kasischke est une écrivaine capable de déchaîner la terreur et d'en faire surgir la beauté. Olivia de Lamberterie, Elle.
« Voilà qui avait tout pour devenir un roman de Laura Kasischke : un prédicateur et sa cour, ses groupies, une bande d'adolescentes vénéneuses aux tenues immaculées jouissant de leur jeunesse comme d'un trophée qui ne leur sera jamais enlevé. » (Lola Lafon) Au printemps 1903, une communauté religieuse du Michigan éveille la curiosité avec ses maisons victoriennes, son verger luxuriant et son parc d'attractions ouvert à tous. Benjamin Purnell, le charismatique leader, promet la vie éternelle à ses adorateurs, en particulier aux belles jeunes filles. Comment expliquer alors qu'une adolescente ait été enterrée ? Basé sur une histoire vraie, Eden Springs aborde de façon singulière les thèmes chers à l'auteure : l'étrangeté, la sexualité ensorcelante, la frontière ténue entre la vie et la mort.
Elles avaient 17 ans et des corps bronzés et parfaits. Elles avaient prévu une joyeuse escapade par une chaude journée d'été. Elles prévoyaient d'aller se baigner dans un beau lac isolé et de rentrer au camp avant que l'on ait remarqué leur départ. Ce qu'elles n'avaient pas prévu, c'est qu'elles
seraient suivies par deux garçons errant dans une gare abandonnée.
Combien d'histoires terrifiantes n'ont pas été racontées autour d'un feu de camp entre deux chamallows grillés ? Voici celle de trois adolescentes à la fin des années soixante-dix, trois pompom girls qui décident de filer en douce de leur camp d'été à bord de la Mustang décapotable de l'une d'elles dans l'espoir de se baigner dans le mystérieux Lac des Amants. Dans leur insouciance, elles sourient à deux garçons croisés en chemin. Cette journée de rêve prend soudain des allures terribles, tout cela parce que Kristy a souri au mauvais moment, au mauvais endroit, aux mauvais garçons.
Il y a dans la poésie de Laura Kasischke la même mystérieuse beauté, le même génie des images et la même acuité que dans ses nouvelles ou ses romans. C'est ce charme singulier et hypnotique que l'on retrouve ici avec bonheur.
Dans ce recueil, Laura Kasischke travaille - comme on ferait plier une matière rétive - le côté résolument organique de nos vies, leur violence, et leur inquiétante étrangeté. Elle explore la relation que nous entretenons avec les fantômes et les êtres follement aimés. Chacun de ses poèmes est un trésor que nous devons à sa délicatesse de ballerine et sa précision de médecin légiste.
Laura Kasischke commence à écrire de la poésie bien avant d'entamer son oeuvre de fiction. Lorsqu'elle publie son premier roman, À Suspicious River, elle a déjà fait paraître deux recueils de poèmes aux États-Unis. Depuis, elle mène ces deux activités en parallèle. Où sont-ils maintenant, son anthologie personnelle, offre un parcours rétrospectif dans ses neuf recueils déjà publiés, révélant la force du souffle poétique traversant cette oeuvre.Laura Kasischke parvient, par son écriture déployant des images inattendues où s'entrechoquent le cosmique et le quotidien, l'univers familier et sa face cachée, à mettre la conscience à nu en montrant des éclats de vie traversés par le désir, l'angoisse, la maladie, la mort, les regrets. Dans ces pages se côtoient des mères berçant leurs bébés ou s'affolant de voir leur bambin disparaître dans un supermarché, des jeunes filles en quête d'avenir, des souvenirs de parents disparus et une multitude de visages sortis de l'oubli, tous à la recherche d'un lien proprement humain que le poème même de Kasischke vient recréer, de son premier à son dernier vers.Cette poésie, infl uencée par les surréalistes français et par l'oeuvre de Sylvia Plath, que la forme ne vient jamais emprisonner, mais dont les variations de rythme épousent savamment les mouvements de la vie, la sienne comme celle de tant de destins entraperçus, est aussi bouillonnante de vitalité et d'humour.