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Judith Butler
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Dans quel monde vivons-nous ? : Phénoménologie de la pandémie
Judith Butler
- Flammarion
- Nouvel Avenir
- 18 Octobre 2023
- 9782080420008
Il est impossible de reléguer la pandémie de Covid-19 à un passé définitivement révolu, tant cet épisode se révèle porteur d'indispensables enseignements. Dans quel monde vivons-nous désormais ? Tenter de définir le monde tel que nous en avons fait l'expérience à l'heure de la pandémie, c'est aboutir à un paradoxe radical. D'une part, le mode même de propagation de la maladie à l'échelle planétaire rend plus patente que jamais notre interdépendance : par le toucher, par la respiration, par la plus élémentaire cohabitation à travers l'espace, nous mettons notre vie et celle d'autrui en jeu. D'autre part, jamais les inégalités sociales n'ont été aussi flagrantes. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui font les frais de la pandémie dans une indifférence totale : leurs vies mêmes sont-elles vivables ? Leurs morts mêmes sont-elles pleurables ? Partageons-nous bien un seul et même monde ? Mobilisant les concepts élaborés par Max Scheler, Edmund Husserl ou Maurice Merleau-Ponty, mais également les apports des pensées féministe, queer et antiraciste, ce premier grand essai philosophique sur la pandémie, par l'un des esprits les plus pénétrants du siècle, met à nu les limites de l'individualité et la violence du capitalisme contemporain, et s'attelle à la question incontournable : comment reconstruire un monde habitable par tous ?
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Trouble dans le genre ; le féminisme et la subversion de l'identité
Judith Butler
- La decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 2 Novembre 2006
- 9782707150189
Dans cet essai désormais classique pour les recherches féministes, les études genre, les études gaies et lesbiennes, et fondateur de la théorie queer, Judith Butler cherche à identifier les tactiques, locales, pour subvertir l'hétérosexualité obligatoire en exploitant les failles de ce régime politique. En jetant le trouble dans nos catégories fondamentales de pensée et d'action, elle explore une voie nouvelle où la subversion des normes hétérosexuelles peut devenir une façon de dénaturaliser ces mêmes normes, de résister au pouvoir pour, finalement, ouvrir le champ des vies possibles.
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« Faire » son genre implique parfois de défaire les normes dominantes de l'existence sociale. La politique de la subversion qu'esquisse Judith Butler ouvre moins la perspective d'une abolition du genre que celle d'un monde dans lequel le genre serait « défait », dans lequel les normes du genre joueraient autrement, tout autrement. Que le genre puisse être défait présuppose qu'il est un « faire » susceptible de transformations et non une structure figée et immuable.
Ce livre, retour critique sur les analyses développées par l'auteure dans Trouble dans le genre, s'inscrit dans une démarche indissociablement théorique et pratique : il s'agit, en s'appuyant sur les théories féministe et queer, de faire la genèse de la production du genre et de travailler à défaire l'emprise des formes de normalisation qui rendent certaines vies invivables, ou difficilement vivables, en les excluant du domaine du possible et du pensable. Par cette critique des normes qui gouvernent le genre avec plus ou moins de succès, il s'agit ici dégager les conditions de la perpétuation ou de la production de formes de vie plus vivables, plus désirables et moins soumises à la violence.
Judith Butler s'attache notamment à mettre en évidence les contradictions auxquelles sont confrontés ceux et celles qui s'efforcent de penser et transformer le genre. Sans prétendre toujours dépasser ces contradictions, ce livre semble suggérer la possibilité de les traiter politiquement : « La tâche de tous ces mouvements me paraît être de distinguer entre les normes et les conventions qui permettent aux gens de respirer, désirer, aimer et vivre, et les normes et les conventions qui restreignent ou minent les conditions de la vie elle-même. La critique des normes de genre doit se situer dans le contexte des vies telles qu'elles sont vécues et doit être guidée par la question de savoir ce qui permet de maximiser les chances d'une vie vivable et de minimiser la possibilité d'une vie insupportable ou même d'une mort sociale ou littérale. »
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La force de la non-violence : une obligation éthico-politique
Judith Butler
- Pluriel
- 15 Mars 2023
- 9782818507117
La non-violence, ce n'est ni la passivité ni le renoncement à l'action. Ce n'est pas non plus le pacifisme naïf ni l'aspiration inconséquente à une forme de pureté morale. Il s'agirait plutôt d'une entreprise politique de rupture avec le monde et ses propres impulsions.
Alors que le recours à la violence est souvent présenté comme le mode de résistance le plus radical, Judith Butler propose de régénérer la non-violence comme idéal.
Le projet de constituer la non-violence comme nouvel imaginaire politique n'est pas une utopie. À travers ses discussions de Fanon, Freud, Benjamin, Arendt, Foucault..., la philosophe entreprend de fonder une éthique politique sur les notions d'interdépendance, d'égalité et d'anti-individualisme.
Ce livre s'est imposé dès sa parution comme un classique de la théorie politique contemporaine.
Judith Butler est philosophe, professeure à l'Université de Berkeley. Elle est l'auteure notamment de Trouble dans le genre (La Découverte, 2005), Vers la cohabitation (Fayard, 2013) et Rassemblement (Fayard, 2016). -
Qu'est-ce qu'une vie bonne ?
Judith Butler
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 27 Mai 2020
- 9782743649975
En 2012, au moment de recevoir le Prix Adorno, Judith Butler se demande s'il est possible de vivre une bonne vie dans une mauvaise vie. Que peut donc signifier mener une vie bonne, une vie vraie quand la plupart sont exposés dans leur chair à la vulnérabilité d'une mauvaise vie ? Comment penser la résistance de la vraie vie à la fausse ? Cette ancienne question de la philosophie morale prend un sens neuf si on la pose dans les conditions concrètes de nos existences.
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La vie psychique du pouvoir : l'assujettissement en théories
Judith Butler
- Amsterdam
- 15 Avril 2022
- 9782354802479
Dans cet ouvrage, l'initiatrice de la théorie queer montre que le corps est l'instance à partir de laquelle il est possible de penser la constitution d'identités sexuelles qui déjouent les normes de genre ordonnées à l'opposition entre masculin et féminin. Comment une sujet se forme-t-il ? Selon Judith Butler, ce processus de formation est toujours le produit paradoxal d'un assujettissement à la norme. Et ce paradoxe est constitutif de la vie psychique du pouvoir, au sens où, en tant qu'il est éprouvé psychiquement, il explique l'attachement viscéral à soi-même - autrement dit, à sa propre subordination. D'où la nécessité d'analyser avec minutie les mécanismes d'un tel assujettissement et ses résultats contrastés.
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Judith Butler opère dans Ces corps qui comptent une reformulation de ses vues sur le genre en répondant aux interprètes de son précédent livre, qui y voyaient l'expression d'un volontarisme (on pourrait «performer» son genre comme on joue un rôle au théâtre, on pourrait en changer comme de chemise) et d'un idéalisme (le genre ne serait qu'une pure construction culturelle ou discursive, il n'y aurait pas de réalité ou de substrat corporel derrière le genre). Selon l'auteure, la prise en compte de la matérialité des corps n'implique pas la saisie effective d'une réalité pure, naturelle, derrière le genre: le sexe est un présupposé nécessaire du genre, mais nous n'avons et n'aurons jamais accès au réel du sexe que médiatement, à travers nos schèmes culturels.
Autrement dit, le sexe, comme le genre, constitue une catégorie normative, une norme culturelle, donc historique, régissant la matérialisation du corps. Il importe dans cette perspective de souligner que le concept de matière a une histoire, et qu'en cette histoire sont sédimentés des discours sur la différence sexuelle.
Or, si certains corps (par exemple les corps blancs, mâles et hétérosexuels) sont valorisés par cette norme, d'autres (par exemple les corps lesbiens ou noirs) sont produits comme abjects, rejetés dans un dehors invivable parce qu'ils ne conforment pas aux normes.
A travers une reprise critique du concept foucaldien de «contrainte productive», J. Butler va, loin de tout volontarisme, s'efforcer de ressaisir la façon dont les corps, informés par des normes culturelles, peuvent défaire ces normes et devenir un lieu d'une puissance d'agir transformatrice. Cette réflexion sur la matérialité des corps et les limités discursives du sexe
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Le pouvoir des mots ; discours de haine et politique du performatif
Judith Butler
- Amsterdam
- 9 Novembre 2017
- 9782354801656
Dans Le Pouvoir des mots, Judith Butler analyse les récents débats, souvent passionnés, sur la violence verbale dirigée contre les minorités, sur la pornographie et sur l'interdiction faite aux homosexuels membres de l'armée américaine de se déclarer tels. Il s'agit pour elle de montrer le danger qu'il y a à confier à l'État le soin de définir le champ du dicible et de l'indicible.
Dans un dialogue critique avec J. L. Austin, le fondateur de la théorie du discours performatif, mais aussi avec Sigmund Freud, Michel Foucault, Pierre Bourdieu, Jacques Derrida et Catharine MacKinnon, elle s'efforce d'établir l'ambivalence de la violence verbale (du hate speech) et des discours homophobes, sexistes ou racistes : s'ils peuvent briser les personnes auxquelles ils sont adressés, ils peuvent aussi être retournés et ouvrir l'espace d'une lutte politique et d'une subversion des identités.
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Alors que le recours à la violence est souvent présenté comme le mode de résistance le plus radical, Judith Butler propose de régénérer la non-violence comme idéal. La non-violence, ce n'est pas la passivité ni le renoncement à l'action. Ce n'est pas le pacifisme naïf ni l'aspiration inconséquente à une forme de pureté morale. Ce serait plutôt une entreprise politique agressive de rupture avec le monde et ses propres impulsions.
Défendre la non-violence comme idéal, serait-ce idéaliste ? Pour Judith Butler, la non-violence est au contraire nécessaire dans des temps comme les nôtres, quand ceux qui prennent position pour la violence reproduisent les cadres et les pratiques institués.
Judith Butler propose ainsi de constituer la non-violence comme nouvel imaginaire politique. À travers ses discussions de Fanon, Freud, Benjamin, Arendt, Foucault..., elle entreprend de fonder une éthique politique sur les notions d'interdépendance, d'égalité et d'anti-individualisme.
Ce livre s'est imposé dès sa parution comme un classique de la théorie politique contemporaine.
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La collection "Pratiques théoriques", dirigée par Etienne Balibar, professeur à l'Université de Paris X-Nanterre, et Dominique Lecourt, professeur à l'Université de Paris VII, a pour but de présenter à un large public des ouvrages de théorie et d'analyse concrète éclairant la problématique du changement de société. Relevant de différentes disciplines des sciences humaines, ou d'une approche pluridisciplinaire, ces ouvrages concerneront notamment les formes de domination idéologique, les mouvements de masse, les rapports entre tendances économiques et structures politiques.
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Rassemblement ; pluralité, performativité et politique
Judith Butler
- Fayard
- Histoire De La
- 2 Novembre 2016
- 9782213701158
L'actualité politique récente a été marquée par le surgissement à l'échelle internationale de grands rassemblements populaires : Occupy, les Indignés, les printemps arabes...
C'est l'occasion pour Judith Butler de s'interroger sur les dynamiques des manifestations publiques, sur leurs conditions et leurs implications politiques. Que signifie se rassembler ? Quelles sont les forces qui empêchent ou rendent possible une telle action plurielle ? Quelle est la nature démocratique d'un tel mouvement ? Et son efficacité ?
Pour répondre à ces questions, Judith Butler est amenée à redéfinir la théorie de la performativité. Elle montre comment celle-ci permet de comprendre autrement l'action concertée des corps. Quand des corps se rassemblent, ils sont dotés d'une expression politique qui ne se réduit pas aux revendications ou aux discours tenus par les acteurs.
La mobilisation manifeste des corps à la fois qui luttent contre la précarité (notamment néolibérale) mais aussi qui utilisent cette précarité comme une force mobilisatrice et un point de départ pour l'action. En mettant en oeuvre une forme radicale de solidarité qui s'oppose aux forces économiques et politiques, une nouvelle signification de l'« espace public » et du « peuple » émerge alors, qui conduit à repenser les principaux concepts de la théorie et de l'action politiques.
Judith Butler est philosophe, professeure à l'Université de Californie à Berkeley. Elle est notamment l'auteure de Trouble dans le genre (La Découverte, 2005), Ce qui fait une vie (Zones, 2010), et Vers la cohabitation (Fayard, 2013). -
Vers la cohabitation ; judéité et critique du sionisme
Judith Butler
- Fayard
- Histoire De La
- 2 Octobre 2013
- 9782213672243
Comment fonder une nouvelle éthique en Israël/Palestine ? Et peut-on renouer, politiquement, avec la solution d'un État unique et binational ? Dans cet ouvrage, Judith Butler s'interroge sur la possibilité d'articuler les expériences juives de la diaspora et du déplacement et les expériences palestiniennes de la dépossession pour repenser la situation dans la région. Elle place au centre de sa réflexion la notion de cohabitation, une condition de notre vie politique et non quelque chose que nous pouvons refuser. Nul n'est en droit de choisir avec qui cohabiter sur cette terre. Selon Butler, l'éthique de la judéité exige une critique du sionisme. La célèbre philosophe puise ainsi dans la pensée juive des instruments pour mettre en question la violence, le nationalisme et le colonialisme de l'État d'Israël. Elle engage la discussion avec des auteurs comme Hannah Arendt, Emmanuel Levinas, Primo Levi, Martin Buber, Walter Benjamin, mais aussi Edward Said ou Mahmoud Darwich. Elle se confronte aux problèmes du droit des dépossédés et des apatrides, du traumatisme de l'Holocauste, de l'oppression et de l'exil. Elle renouvelle, au nom du caractère irréductible de la pluralité humaine, les concepts classiques de droit, d'État-nation, de citoyenneté ou encore de souveraineté. Mêlant éthique, philosophie et politique, ce grand livre affirme un idéal de cohabitation, de justice sociale et de démocratie radicale.Judith Butler est philosophe, professeure à l'Université de Californie à Berkeley. Elle est notamment l'auteure de Trouble dans le genre (La Découverte, 2005), La Vie psychique du pouvoir (Léo Scheer, 2002), Ce qui fait une vie (Zones, 2010). Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gildas Le Dem
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L'état global
Judith Butler, Gayatri Chakavorti Spivak
- Payot
- Payot Philosophie
- 14 Juin 2023
- 9782228933421
Deux des plus importantes figures de la philosophie féministe contemporaine discutent, à travers la pensée d'Hannah Arendt, sur le p ouvoir, le sentiment d'appartenance à une nation, la question des réfugiés, et le "droit d'avoir des droits",
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Le vivable et l'invivable
Judith Butler, Frédéric Worms
- Puf
- Questions De Soin
- 12 Mai 2021
- 9782130827450
Dans les épreuves et les violences du monde contemporain. l'invivable est la pointe extrême de la souffrance, de l'injustice, et du soin qui peut et doit y répondre. Mais qu'est-ce qui est invivable ? Puisqu'il exige immédiatement une action et un soin, comment s'en prémunir et le réparer? Judith Butler critique les normes qui rendent des vies « précaires » et « invivables » (depuis Trouble dans le genre ), mais sans pour autant la lier à une philosophie de « la vie » ou du « soin ». Frédéric Worms, de son côté revendique un « vitalisme critique », pour lequel tout ce qui cause la mort relève de la vie, mais d'une manière différenciée selon les vivants, de sorte que « l'invivable » qui tue quelque chose en nous, reste littéralement vital et révèle la spécificité des vivants humains.
Mais tous les deux voient dans la différence entre le vivable et l'invivable le fondement critique pour une pratique contemporaine du soin. Pour l'un et pour l'autre, le soin complet rendra la vie humaine vivable, « plus que vivante ». Il faut s'appuyer pour cela sur les pratiques concrètes des humains confrontés à l'invivable, les réfugiés dans le monde contemporain, les témoins et les écrivains des violations du passé. Ce sont eux qui nous apprennent et nous transmettent ce qui dans l'invivable est insoutenable, mais aussi indubitable, et ce qui permet d'y résister.
Un dialogue transcrit et traduit d'une séance tenue à l'Ecole normale supérieure.
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Sexualités, genres et mélancolie ; s'entretenir avec Judith Butler
Judith Butler, Monique David-Menar
- Campagne premiere
- 1 Mai 2009
- 9782915789478
Fruit de trois années d'études collectives, ce livre confronte les idées de Judith Butler avec ses références françaises (Derrida, Foucault, Lacan...). S'agit-il d'une rencontre ou d'une méconnaissance mutuelle entre les gender studies et la psychanalyse ? La « performativité du genre » s'inscrit-elle dans les traditions ouvertes par Derrida et Foucault ? Et quelles sont, à l'inverse, les questions, venues de la pensée queer, qui interrogent les limites ou les points aveugles de la psychanalyse, tels que l'homosexualité, la portée politique des «transgenres », l'homoparentalité ? Cet ouvrage donne de l'oeuvre de Judith Butler, prise entre éloges dithyrambiques et rejets violents, sa place : celle d'une pensée philosophique qui s'inscrit dans ce que nous appelons la modernit