C'est l'histoire d'un enfant différent, toujours allongé, aux yeux noirs qui flottent. C'est l'histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l'aîné, qui, dans sa relation fusionnelle avec l'enfant, s'abandonne et se perd. Celle de la cadette, dans la colère et le dégoût de celui qui a détruit l'équilibre. Celle du petit dernier qui a la charge de réparer, tout en vivant escorté d'un frère fantôme. Comme dans les contes, les pierres de la cour témoignent.
La naissance d'un enfant handicapé racontée par sa fratrie.
J'ai osé lui faire l'affront d'être une fille, une rivale, d'attirer quelques minutes l'attention des hommes de la famille. Elle ne me le pardonnera jamais. ».
Après un long silence, Marie-Estelle Dupont, psychologue, a décidé de témoigner et de parler au nom de toutes les femmes qui ont grandi auprès d'une mère jalouse de leur féminité.
Ce n'est pas un livre contre, mais un livre pour : pour aider les femmes à ne plus être des victimes, à survivre à la jalousie, à se libérer de la culpabilité et devenir pleinement mère pour leurs enfants, sans suivre le modèle de l'anti-mère.
Dans ce difficile parcours, la parole est essentielle. Car taire la violence, c'est l'intérioriser, la banaliser, et en transmettre les conséquences à ses enfants, voire la reproduire inconsciemment.
Juette naît en 1158 à huy, une petite ville de l'actuelle belgique. mariée à treize ans, elle est veuve cinq ans plus tard. juette est une femme qui dit non. non au mariage. non aux hommes avides. non au clergé corrompu. elle n'a qu'un ami et confident, hugues de floreffe, un prêtre. à quelles extrémités arrivera-t-elle pour se perdre et se sauver ? car l'église n'aime pas les âmes fortes...
De ce moyen âge traversé de courants mystiques et d'anges guerriers, qui voit naître les premières hérésies cathares, clara dupont-monoda gardé ici une figure singulière de sainte laïque.
Colette à Paris, c'est d'abord l'histoire d'une provinciale issue du fin fond de l'Yonne qui, peu à peu, par la grâce imprévue d'un mariage avec une célébrité du temps, le journaliste Willy, devient, elle aussi, une figure bien parisienne : une actrice et une artiste du music-hall, mais aussi une journaliste et surtout le grand écrivain que l'on sait - autant que la résidente successive de zones variées de Paris, et une virtuose du déménagement.
Colette est avant tout un écrivain de la rive droite, indifférente au monde des intellectuels et des politiques, et à celui des rassemblements "militants". Un écrivain qui sait retrouver cet art du flâneur métropolitain et de l'observateur, né avec Rétif de la Bretonne, Balzac et Baudelaire, et qui trouve dans la ville majeure un contrepoint et un contrepoids, narratifs et volontiers fictionnels, à ce village natal de Saint-Sauveur en Puisaye dont elle construit l'improbable mythe dans ses textes autobiographiques.
Ce livre invite à déconstruire l'idée contemporaine d'identité nationale à partir de l'Antiquité romaine.
Pourquoi revenir à l'Antiquité ? L'Antiquité sert à conforter les penseurs contemporains qui s'y projettent, ayant le sentiment confortable que leurs idées ont toujours été là. L'anthropologie historique vise à bousculer ce confort intellectuel grâce au fameux « regard éloigné ». Pourquoi Rome et non Athènes? Athènes était une cité refermée sur elle-même. L'Athénien était citoyen de père et de mère, en fils ; le peuple d'Athènes n'accordait que rarement la citoyenneté à des étrangers.
Rome appliquait une politique contraire. Dès les premiers temps, elle donnait largement la citoyenneté aux ennemis vaincus et aux affranchis qui, intégrés, lui ont fourni des armées innombrables et une élite sans cesse renouvelée. A partir de là, il était tentant d'aller voir quelle conception de la citoyenneté et de l'identité romaine avaient permis cette société ouverte (multiculturelle ou métissée ?) qui était celle de « nos ancêtres les Romains ».
Or non seulement la citoyenneté romaine était un statut juridique sans contenu racial, ethnique ou culturel mais encore elle reposait sur l'origo, notion juridique complexe qui impliquait que tout citoyen romain d'une façon ou d'une autre venait d'ailleurs. Tous des étrangers : ce qu'illustre l'Enéide, poème de l'origo qui célèbre Énée, le « père » des Romains et figure de l'altérité : le héros venu d'ailleurs et qui n'a pas fondé Rome.
Au coeur de Saint-Denis, il est un lieu où les femmes migrantes frappées par le sida trouvent refuge.
Créée il y a vingt ans par Bernadette Rwegera, Rwandaise, l'association Ikambere parie sur la puissance de vie de ces femmes atteintes d'une maladie qui les isole, pour la plupart venues d'Afrique et confrontées aux aspects les plus durs de l'exil.
Le livre s'appuie sur leur parole et sur celle des personnes qui travaillent dans l'association. Il décrit l'accueil inconditionnel et chaleureux, autour d'un repas, comme en famille ; le partage avec d'autres qui ont connu les mêmes difficultés ; l'acquisition des clés pour s'installer en France, comprendre et contrôler sa maladie ; l'importance des moments de fête et de joie.
Peu à peu chacune reprend les rênes de sa vie, fait des projets et les réalise.
Des illustrations ponctuent le texte, restituant la saveur du quotidien à Ikambere, l'ambiance des moments forts qui rassemblent les femmes : le repas, les séances d'esthétique ou de sport, etc. Elles offrent aussi de beaux portraits de femmes fortes.
Cet ouvrage intéressera tous ceux qui se demandent comment mieux accueillir les immigrés les plus fragiles et leur donner les clés pour reprendre leur vie en main.
« Neuf nouvelles « occidentales » où se lisent la peur que l'Occident a des femmes et leur exclusion, ainsi que le leurre d'un ailleurs « oriental ». Le leurre de cet Orient perdu, perdu comme une culture perdue, dont Marguerite Yourcenar a fait le sanctuaire et le refuge mythique des marginaux et des exilés, dans la sagesse et la sérénité retrouvée.[...] Adieu à ce faux ailleurs où les femmes sont vouées à l'absence ou au travestissement [...], où ne règne, en réalité, sous les figures diverses de l'homosexualité ou de l'hétérosexualité, que l'amour des hommes pour les hommes, la fascination pour la virilité » F.D.